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     Cela faisait trois jours que Askit et Meldoran avaient quitté la maison d’Askit. Ils avaient marché vite et bien et seraient bientôt arrivés à l’endroit où, d’après Meldoran, se trouvait le père d’Askit, Faeiros, parti en guerre contre les gobelins de Grom la panse.

 

« Maître, ou allons-nous ? »demanda Askit

 

« Nous sommes bientôt arrivés. C’est la 13ème fois que tu me le demandes ! » Répondit Meldoran d’un ton agacé.

 

     Ils marchèrent encore une bonne heure, puis ils arrivèrent devant une grande plaine tachée de sang. Un tas de cendres fumait à un bout, et de l’autre côté se trouvaient des amoncellements de pierres ressemblant fort à des tombeaux.

 

« Ton père, Askit, se trouve parmi eux. » dit d’un ton lugubre Meldoran en désignant les tombeaux.

 

     Askit dévala la pente, un air ébahi sur le visage et les larmes aux yeux. Il s’arrêta devant une tombe où il y avait un parchemin portant ces inscriptions :

 

« Faeiros, champion lancier, mort en brave devant les gobelins »

 

     Askit tomba alors à genoux et baissa la tête, tentant de refouler les larmes qui le submergeaient.

Meldoran s’approcha de lui et posa sa main sur son épaule, quand on entendit un éternuement. Tous deux se retournèrent vers le buisson d’ou provenait le bruit et ils entendirent :

 

« Idiot ! Tu vas nous faire repérer ! »

 

     Askit dégaina son épée et marcha vers le buisson, dans lequel il trouva quatre gobelins qui détalèrent aussitôt. Askit sentit une vague de rage s’emparer de lui. Il carbonisa trois gobelins à l’aide d’un de ses sort et sauta sur le quatrième pour lui planter son épée dans le dos. Sa tristesse avait fait place à une rage incontrôlable. Il leva son épée vers les cieux et cria ces mots aux dieux :

 

« Je jure sur la tombe de mon père que les gobelins ne me connaîtrons que par les souffrances que je leur infligerait ! »

     Puis il tomba de nouveau à genoux. Son maître, hébété, ne savait ni que faire, ni que dire. Il se passa un long moment où tous deux restèrent là sans bouger. Puis, ils entendirent une douce et triste musique, apparemment jouée avec une flûte. La mélopée était jouée avec un immense talent. Elle semblait surgir de nulle part.

 

     Askit et Meldoran se mirent en quête de ce musicien mystérieux. Ils le trouvèrent adossé à un arbre. Il avait des oreilles pointues et des cheveux noirs comme l’ébène. Il était habillé d’une longue tunique bleue foncé. Il avait les yeux fermés et jouait d’une flûte doré. Il semblait ne pas avoir remarqué les deux elfes, qui s’assirent à ses cotés pour écouter le musicien.

 

     Une fois qu’il eut fini, le musicien ouvrit les yeux, qu’il avait bleus, remarqua ses deux observateurs et dit d’un air confus :

 

« Oh ! Pardon, je ne vous avais pas vus. Je me présente : Valofir. Etes-vous ici depuis longtemps ? »

 

« Non, seulement une petite demi-heure. » dit Meldoran en riant.

 

« Mais, dites moi, vous avez des points commun avec les elfes mais vous n’en êtes pourtant pas un, si je ne me trompe ? »

 

« Je suis un demi-elfe. » répondit Valofir.

 

« Mon père est un Haut Elfe et ma mère était une humaine. »

 

« Pourquoi parlez-vous au passé de votre mère ? » demanda Askit

 

« Elle est malheureusement morte dans sa 68eme année. »

 

« Les hommes ont vraiment des vies très courtes. » dit Askit d’un air désolé.

 

« Mais que faites vous ici ? » continua Askit

 

« Moi et mon père vivons en Ultuhan, aussi, quand les gobelins ont attaqué, je me suis engagé dans l’armée. Ici a eu lieu une grande bataille que nous avons gagné, mais de nombreux elfes sont morts et je jouais la complainte aux morts. Et vous, que faites vous ici ? Et qui êtes-vous ? » répondit Valofir

 

« Je suis un mage, Meldoran, et voici mon élève, Askit. Nous partions en voyage pour terminer l’apprentissage d’Askit. »

 

« C’est une façon peu coutumière pour un mage de terminer ses études ainsi. Mon père est mort dans la bataille, puis-je me joindre a vous ? »

 

« Ce sera avec plaisir, Valofir. » répondit Askit

 

     Et les trois compagnons se remirent en route vers les côtes d’Ultuhan. Ils marchèrent encore 2 jours avant d’arriver dans une grande forêt de pins. Ils avançaient tranquillement dans le bois en profitant du paysage d’Ultuhan qu’ils ne reverraient peut-être jamais. Valofir jouait un joyeux air de flûte, pendant que Meldoran et Askit faisaient un concours pour savoir qui des deux reconnaissaient le mieux les bruits d’oiseaux. Tout d’un coup, les chants des oiseaux stoppèrent net et ils entendirent des ricanements au loin. Les trois amis arrêtèrent leurs activités et tendirent l’oreille pour mieux écouter.

 

« Des gobelins... » murmura Meldoran

 

« Il y a autre chose. » dit Valofir

 

« Un feu ! » cria Askit

 

« Ils allument un feu ! »

 

     On entendait effectivement le bruit du crépitement des flammes qui rongent le bois. En un instant, une bande de gobelins fut sur eux. Ils dégainèrent leurs armes et combattirent. Meldoran envoya un sort qui fit décoller plusieurs gobelins, qui allèrent s’écraser contre les arbres. Askit grilla 6 gobelins d’un sort et Valofir occis de nombreux gobelins avec ses lames. Les guerriers furent éloignés les uns des autres par les gobelins, et c’est ainsi que Askit, après avoir tué les gobelins qui l’attaquaient, se retrouva seul dans la forêt en flamme. Alors qu’il allait partir par un passage sans feu, il entendit une voix criant :

 

« A l’aide ! A l’aide »

 

     Ils se précipita à travers les flammes dans la direction de la voix, tissant un bouclier magique autour de lui. Il découvrit une jeune elfe, d’environ 20 ans de moins que lui, au milieu d’un cercle de flammes. Quand elle vit Askit, elle dit :

 

« Aidez-moi, je vous en supplie ! »

 

     Askit la prit par la main et chercha une direction. Le bouclier qu’il maintenait lui épuisait beaucoup d’énergie et il ne tiendrait plus très longtemps. Il lança un sort pour lui indiquer le chemin le plus court et un rayon vert se matérialisa au milieu des flammes. Il arriva enfin à la sortie de la forêt ou il retrouva Meldoran et Valofir. Quand il sut que lui et la jeune elfe étaient en sécurité, il se laissa tomber à genoux sous le coup de la fatigue. Meldoran s’agenouilla à ses côtés pour le féliciter pendant que Valofir tendait une gourde à l’elfe. Celle-ci dit :

 

« Merci de m’avoir sauvée, je m’appelle Ellivane. Je cueillais des fruits quand le feu m’a encerclée. »

 

     Et elle tendit une bourse à Askit qui se releva en disant :

 

« Merci, c’est très gentil, mais je n’en ai pas besoin. »

 

« Bon, et bien, prenez ceci, il vous protègera. » dit Ellivane en tendant à Askit un petit talisman triangulaire accroché a un ruban bleu ciel.

 

« Merci Ellivane, et au revoir. » conclut Askit

 

     La jeune elfe dit en partant :

 

« Au revoir. »

 

     Meldoran, pendant ce temps, s’était appliqué a éteindre le feu à l’aide de ses sorts. Puis, ils repartirent vers le port de Lothern. Ils marchèrent encore 3 jours avant d’arriver à Lothern ; là, ils prirent une chambre dans une auberge et partirent visiter la ville, pour profiter de ses merveilles et trouver un bateau en partance pour le Vieux Monde.

 

     Ils allèrent d’abord au port. Les tours élancées et élégantes de Lothern étendant leur ombre sur eux. Ils discutèrent avec de nombreux capitaines, avant de trouver le bateau qu’il leur fallait pour aller sur le Vieux Monde. Le bateau se nommait Ianthin qui signifie Fils de la mer. Le capitaine était un elfe d’un âge respectable, aux cheveux bruns. Il se nommait Eliorfan. Il faisait le parcours de Ultuhan au Vieux monde tout les mois pour y emmener passagers et objets de qualité.

 

     Ils allèrent ensuite visiter Lothern. Meldoran y avait séjourné plusieurs fois et connaissait beaucoup de choses sur la magnifique cité. Askit n’avait jamais pénétré dans la ville et Valofir n’y était allé que lorsque il était enfant, aussi, tout deux furent émerveillés par la plus grande cité de ce monde.

 

     Puis, ils retournèrent à leur auberge pour dormir. 3 jours après, ils étaient à bord du bateau qui allait partir. Le bateau était fin et élancé, une tête de dragon à la proue, il était bleu et or, ses grandes voiles flottant au vent, les rames pour le moment rentrées. Une baliste à répétition avait été placée à l’avant pour se protéger des pirates. Les cabines était simples, mais belles, avec un lit, une bassine pour se laver et un coffre pour ranger ses affaires et un bureau. En attendant le départ, Meldoran se plongea une fois de plus dans ses livres de magie, alors que Valofir entamait la composition d’une ode à la mer. Askit, lui, entreprit de visiter le bateau. Un marin lui fit faire le tour en lui expliquant comment fonctionnait le navire.

 

     Alors que Askit rêvassait, appuyé contre la rambarde du bateau en écoutant vaguement l’air de Valofir, une femme enroulée dans une cape noire et à la capuche rabattue sur sa tête le bouscula. Lui et la femme tombèrent à terre, et Askit découvrit sous la capuche qui était tombée le visage d’Illiandra ! Il dit à sa celle-ci :

 

« Mère, que faites-vous ici !? »

 

« J’ai dit que tu pouvais partir Askit, pas que tu pouvais partir sans moi ! » répondit-elle

 

     Alors Askit enlaça sa mère tout en riant de bon cœur. Meldoran et Valofir étaient arrivés et, alors que Valofir riait avec le jeune apprenti, Meldoran semblait soucieux. Il dit :

 

« Illiandra, tu ne te rends pas compte du danger que tu vas courir ! »

 

« Et alors, vous aussi vous allez le courir ce danger ! » répondit-elle en dévisageant Meldoran

 

« Et n’oublie pas, Meldoran, que j’étais archère au service d’Ultuhan avant d’être enceinte ! » dit-elle en désignant l’arc qu’elle avait accroché dans le dos.

 

« C’est bon, tu as gagné. » finit par dire Meldoran.

 

     Et c’est ainsi que commença leur voyage vers le Vieux Monde.

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