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Rappel :

Ildaëres, jeune chevalier dragon, cherche à venger sa sœur, Eléonore, huit ans, tuée lors du siège de Dehergat par des troupes du roi de Palna. Ild, épuisé, arrive à la ville de Onelm, aidé de quatre marchands. Il participe et gagne un combat de gladiateurs.

A la sortie, un vieillard du nom de Jaba entame une longue conversation avec lui et demande à ce qu’Ildaëres l’accompagne. Ils arrivent chez le grand-père et celui-ci demande à Ild de devenir son élève afin de maîtriser sa force spirituelle en suivant l’entraînement du moine. Quatre mois passent...

 

     Tandis que Ildaëres devient de plus en plus fort, Destan et Kialo doivent faire leur rapport au chef de la Garde de Mithril, c’est-à-dire le roi Janken en personne. Destan porte son armure de mithril, réparée depuis sa confrontation avec Ild. Kialo par contre ne porte pas d’armure, juste sa toge et sa cape avec le signe des mages de mithril : un pentacle avec, sur chacune de ses cinq branches, le signe d’un élément : l’eau, la terre, la glace, le feu et l’électricité, le vent étant un élément de la magie blanche. Le roi Janken est un homme d’une cinquantaine d’années, aux yeux marron. Ses cheveux blonds très clairs sont courts, comme sa barbe et sa moustache. Il semble commander en particulier la chevalerie de mithril (paladins...). Il est vêtu d’une armure de mithril, plus imposante que celle de Destan, minutieusement sculptée et renforcée. Janken porte aussi une cape blanche et les armes du royaumes dessus, une épée longue en diagonale avec un écu au milieu et un croissant de lune, ainsi qu’un soleil, de part et d’autre de l’épée. Il semble très serein, malgré la cuisante défaite subie par Destan, qui n’est autre que son neveu (resté dans l’ombre de sa famille, il est assez méconnu). Malgré le déshonneur, le sergent des armées du dragon se présente.

« Majesté...

-J’ai entendu dire que tu avais connu ta première défaite ?

-Oui, en effet, un combattant a surgi de nulle part après la bataille et s’en est pris à nous...

-Et il a éliminé ta garde personnelle, je sais, tout est dans ton rapport.

-Je n’avais qu’une vingtaine d’hommes avec moi, et ce n’étaient pas les meilleurs !

-Avez-vous éliminé le traître ?

-Affirmatif, Majesté.

-Bien, et j’ai reçu les parchemins qu’il avait dérobé, en parfait état. C’est du très bon travail mon cher neveu !

-Merci, Sire.

-Cet épisode ne te sera pas défavorable pour ton ascension, crois-moi !... Ah, Kialo, mon enfant... Dis-moi, comment va ton grand-père, mon très vieil ami... ?

-Il doit bien se porter, Sire. Je n’ai plus de nouvelles depuis cinq mois !

-Parfait, parfait... »

     Ild continue de se perfectionner dans le but, un jour, d’écraser Destan, l’assassin d’Eléonore. Et il continue à fendre l’air de sa lance afin d’essayer de se trouver de nouveaux enchaînements. Son entraînement se déroule à l’abri des regards dans une clairière, voisine de celle où Jaba réside. Justement, celui-ci est à Onelm. Ild gère de mieux en mieux ses efforts et pourrait tenir plus longtemps face à des adversaires plus puissants encore. Au bout de deux heures, passées à affiner sa force d’esprit, Ildaëres décide de rentrer se reposer avant de continuer, prend sa lance et emprunte le chemin vers la maison de Jaba. Le passage est dégagé et les arbres laissent passer une grande partie de la lumière. Ild progresse, en prenant tout son temps. Il entend soudainement une voix d’homme derrière lui.

« Alors c’est toi « Ildaëres » ? »

     Ild se retourne rapidement et pointe sa lance en direction de la voix, mais rien, il ne voit personne. Croyant s’être trompé, son attention baisse légèrement, et il se retrouve, en une fraction de seconde, avec une lame près du côté droit de la nuque. Il tourne légèrement la tête et effleure l’arme de son assaillant, qui lui tranche la peau. A vrai dire, Ild ne prête pas réellement d’importance à l’égratignure et veut voir celui qui a réussi à déjouer sa garde. La lame est celle d’une lance, mais ce n’est pas celle de Destan. En face de lui se dresse un nouveau chevalier dragon. Celui-ci est des plus menaçants. Rien que sa vitesse et le tranchant de son arme effraient Ild. Le guerrier porte une armure noire, le plastron ayant la forme d’une tête de dragon et son casque, celle d’une tête de crotale, avec ses deux crochets et le masque lui couvrant le visage.

« Alors tu es celui qui a provoqué la panique chez la Garde de Mithril ?

-Qui es-tu ?

-Disons que l’on m’appelle le Dragon du Kaos, mais tu peux me nommer Kaos...

-Tu n’as pas l’air d’un simple chevalier dragon ?

-En effet, je suis un chevalier de Bahamut ! Mais ne te méprends pas, je ne suis pas comme Destan qui a léché les bottes de son oncle roi pour être adoubé par l’un de ses charlatans de prêtres !

-Destan est... ?

-Tu ne savais pas ?

-Que me veux-tu ? Et d’où vient cette lance ?

-Hé hé... Cette lance s’appelle « Griffe de Foudre Divine », et m’a été donnée par le Seigneur Bahamut lui-même. Et ce que je te veux ? En fait à ton âge, j’étais comme toi, j’avais perdu tout honneur et je voulais tout détruire... Franchement, ta personnalité m’intéresse énormément !

-Mais qu’avez-vous tous à me tourner autour en me disant que je suis particulier ?! Jaba m’avait déjà dit ça !!

-Jaba ? Le grand-père qui t’a accueilli ici ? Ne te mets pas en colère contre lui, cet homme est l’un de ceux vers qui mon respect se tourne. Justement, si je viens te voir c’est parce que en ce moment même il est à Onelm et se fait battre par des chevaliers de la Garde de Mithril. Chaque seconde que tu passes à me poser des questions le rapproche de la mort !

-Quoi ?! Mais Onelm est une assez grande ville, je ne pourrais pas le retrouver comme ça !

-Et bien, montre-moi les fruits de ton initiation et suis-moi... Si tu en es capable ! »

     Kaos s’envole, provoquant une gigantesque rafale. Ild ne peut que le suivre de vue en sautant d’arbre en arbre dans la forêt et de toits en toits arrivé en ville. Dans un coin isolé de la cité marchande, près d’entrepôts de marchandises abandonnés de longue date, trois paladins de mithril ont réussi à isoler Jaba et à la blesser grièvement. Celui-ci doit s’adosser à un mur et est à bout de force. Sa puissance le quitte et il n’a plus l’habitude de se battre avec d’aussi puissants combattants. Il finit par s’écrouler. Les chevaliers lui hurlent :

« Donne nous le Jade Rouge !! On sait que c’est toi qui le portes !!

-Je croyais... Que l’affaire était close... Et que le roi ne devait plus s’en approcher...

-Il veut revoir la pierre, et te savoir mort ! »

     Le chevalier enfonce son épée dans le ventre de Jaba. Ildaëres arrive sur le toit de l’entrepôt où Kaos l’attend et assiste à la scène, impuissant.

« JABA !!!! »

     La même réaction que celle qui s’était produit lorsqu’il a découvert le corps de Léo a lieu. Ildaëres entre en rage et bondit sur le chevalier. Kaos ne s’y attendait pas.

« Non ! C’est trop tôt pour qu’il se réveille !!! »

     Lui aussi se mêle à la bataille.

     Ild frappe la lame de l’épée du chevalier, toujours dans le corps du vieillard. La vitesse est telle que celle-ci ne bouge pas et se fend uniquement en deux, comme une feuille. Ild retire le morceau de métal et soutient Jaba.

« Bats...Toi. Ne... Ne te préoccupe pas de moi... ! »

     Le paladin n’ayant plus d’épée fait signe aux autres de s’enfuir. Kaos intervient et en bloque deux. Ild, quant à lui, se charge d’un autre, ayant gardé son arme. Kaos n’a aucun mal à les éliminer. En une lame d’énergie, il désintègre les assaillants. Ildaëres, suite à ses progrès, est lui aussi devenu redoutable dans sa colère. Il n’a plus besoin de parer avec sa lance, car il bouge à une vitesse qui déstabilise le chevalier de mithril. Ild envoie deux coups avec le bâton de la lance avec une précision extrême. La nuque du paladin se brise sous les assauts. Un coup de lame suffit à faire voler l’armure de mithril en éclats. Le soldat s’écroule au sol et Ild retrouve ses esprits rapidement. Kaos se dit :

« Tiens... Il se calme anormalement vite ? Il a du vraiment se renforcer ! »

     Ild s’approche de son adversaire paralysé.

« Je ne te tuerais pas. Tu pourras parler, mais tu ne bougeras plus le petit doigt de toute ta vie... Tu verras sans doute tes supérieurs... Tu leur diras que je m’appelle Ildaëres et qu’ils n’auraient jamais du s’en prendre aux innocents de Dehergat... Le roi viendra sûrement. Et à lui, tu diras que l’Honneur de Jaba sera sauvé !

-Tu ... Ne sais pas à qui tu as affaire gamin... !

     Kaos est pensif :

« C’est vrai, il a un sacré cran de provoquer Janken... »

     Ild répond au paladin avec la voix d’un dragon qui n’est pas la sienne

« VOUS NON PLUS... VOUS NE SAVEZ PAS... AVEC QUOI VOUS PENSEZ...JOUER... !!

-Du calme Ild ! » crie Kaos

     Ildaëres oublie vite son ancien adversaire et se précipite aux côtés de son maître, sur le point de rendre l’âme. Kaos, qui comprend la situation de Ildaëres, décide de se retirer et disparaît aussi mystérieusement qu’il est apparu. Ild est désespéré et Jaba commence à cracher son sang.

« Jaba, tiens bon !!

-Tu es devenu très... Puissant... Peut-être trop... ! Mais je suis heureux d’avoir été ton maître...

-Ne dis pas ça... !!

-Tiens, il faut que je te donne quelque chose... Cherche, c’est ce qu’il y a au bout de ma chaîne... »

     Ildaëres attrape le pendentif du vieillard, pensant trouver un remède miracle. Il sort une magnifique pierre aux lueurs rouges. Jaba lui dit :

« Il faut que je te dise la vérité...

-...

-C’est moi qui suis le créateur... De la Garde de Mithril...

-Quoi ? Arrête de dire ça, je ne te crois pas !

-C’était il y a trente ans... A cette époque, Janken et moi étions de très bons amis... C’est moi qui l’ai formé, comme toi... Il est devenu très fort et s’est vu couronné à l’âge de vingt-trois ans... Il était trop jeune... Pour qu’il puisse s’occuper de la politique de Palna, j’ai organisé la création d’une unité d’élite du royaume, baptisée Garde de Mithril... On avait réuni les meilleurs combattants du royaume, les plus loyaux serviteurs de sa Majesté... ! Notre pouvoir reposait sur cette pierre, qui est dotée de pouvoirs on ne peut plus dangereux... Janken est vite devenu avide de pouvoir et a retourné le reste des armées contre moi... J’ai obtenu la pierre en l’échange du pouvoir sur la Garde, qui fut donné au roi. Heureusement, il ne connaissait pas les secrets de cette pierre, mais s’il attaque aujourd’hui...

-C’est...la réalité ?

-Pourquoi te mentirais-je ?... Oui, il faut que je te confie une dernière tâche... Donne cette pierre à ma petite-fille... Elle a ton âge et est la seule en qui j’ai confiance, avec toi... Janken a eu l’âme de mes fils, mais elle a noué le contact avec moi. Mais Janken risque de la tuer si je dis la vérité...

-Où est-elle, comment puis je la trouver ?

-Elle fait partie... De la Garde de Mithril...

-Hein ?

-Non, attends... Elle ne sait rien des vrais agissements de Janken et il l’utilise comme moyen de pression sur moi...

-Et quel est son nom ?

-Elle s’appelle...

...

...Kialo...

...

Protège-la...

S’il te plaît... »

     Ce sont les dernières paroles de Jaba. Sa tête tombe sur le côté, il ne respire plus. Ild ne pleure pas. Il a déjà versé toutes ses larmes pour sa sœur. Il ramène le corps de Jaba chez lui, dans la clairière. Lorsqu’il rentre, la première chose qu’il fait est de creuser un trou. Le comportement inhabituel de Ild attire l’attention des fées. Lorsqu’elles apprennent la mort de Jaba, toutes pleurent et Ild leur demande de veiller sur cet endroit en son absence. Flimoria, l’une des fées, vient dire à Ildaëres que Jaba lui avait parlé d’un casier, dans la maison, où il trouverait le moyen de participer au tournoi de gladiateur au niveau supérieur. Il devait lui en parler le jour où il aurait estimé son élève prêt à ce test final.

« Comme ça, je pourrai essayer de m’attirer les faveurs d’un noble et approcher le roi... »

     Voila ce qu’a répondu Ild. Il trouve le coffre, sur une étagère, et l’ouvre. Il n’y a qu’un petit papier gribouillé. Ild peut lire dessus :

« Dire à l’inscription :

Le chant des sirènes est la plus douce et fatale des mélodies... »

     Ild enterre Jaba et les fées l’inhument dans leur tradition... Il ne perd pas une minute pour plier bagage et dit un dernier mot à son maître et ami.

« Ne t’en fais pas, je trouverai Kialo ! »

     Pendant ce temps, justement, la jeune mage de mithril est convoquée par le roi

« Vous m’avez appelée, Seigneur ? »

     Le visage de Janken est grave. Il se retourne vers Kialo et lui dit :

« J’ai de bien tristes nouvelles...

-Quoi, que se passe-t-il ?

-C’est ton grand-père...

-Quoi, que lui est-il arrivé ?

-Il a été assassiné... Par un chevalier dragon »

     Kialo fond en larme.

« Non... C’est... Impossible... Pas lui !

-Tu me vois aussi désolé que toi, ma pauvre...

-Un chevalier dragon... Qui est-ce ?

-Il se nommerait Ildaëres.

-« Ildaëres » ?

...

Je le tuerai... ! »

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