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Ce texte est ma réponse à la problématique exposée ici : http://www.les-chroniques.eg2.fr/forum/10-la-taverne/17610-une-idee-pour-ecrire-tension-narrative.html

 


 

Comme ça, une si petite chose peut mettre fin à une vie, en un éclair. Une vie, c'est minuscule, ridicule.
Et la peine est trop grande. Elle regarde la capsule, l'air songeur. Sa décision est déjà prise, et elle savoure ces quelques minutes, hors du temps, où son âme connait enfin quelque repos.
Il ne reviendra plus, cette fois-ci. Il ne franchira plus ce seuil, l'air cajoleur, en la cherchant du regard. Elle ne touchera plus jamais du bout des doigts les traits de son visage.
Sans lui, c'est trop dur. Il était tout ce qui rendait sa vie supportable, digne d'être vécue. Elle a pleuré et crié, oh oui, pendant des semaines, et puis pendant des mois, dans sa solitude. Maintenant elle est sereine. Le poison va l'arracher à sa douleur en un battement de cils.
Tout reprend du sens alors qu'elle approche la capsule de ses lèvres. Son coeur, qui ne battait que pour lui, sort de son engourdissement, s'accélère : sa vie commence à défiler devant ses yeux.

Un moteur vrombit dans un bruit d'enfer, mais c'est insuffisant : il faut aller plus vite. Ce message douloureux laissé en pleine nuit, c'est étrange. On dirait... qu'elle va faire une bêtise. Oh non, stop, stop, stop! Ne fais pas de bêtise. Il faut que j'arrive à temps.
C'est juste l'affaire de quelques pâtés de maisons. Quelques petites minutes. Il saute dehors, gravit quatre à quatre le perron. La porte est fermée... Défoncée. Dans la pénombre, il la voit, immobile, par terre.

Dans une sorte de nuage ouaté elle voit la porte s'ouvrir, et une forme approcher. C'est... Lui? Impossible! Que ferait-il là? Ce sont pourtant... ses traits... Qu'il serait doux de les toucher.
Il a l'air paniqué. Elle essaie de lui dire ce qui se passe, mais aucun son ne passe ses lèvres. Le souffle coupé, elle écarquille les yeux d'horreur alors que des spasmes animent son corps. Stop, stop, stop! Je ne veux plus mourir. Une longue seconde s'écoule dans le chaos, et deux, alors qu'elle entend son coeur ralentir. Boum... boum...
Il a vu les emballages et a compris. Du cyanure. Des larmes plein les yeux, il la prend dans ses bras et l'emmène dans la salle de bain. Trouver le kit médical.
Boum... Elle est surprise d'entendre le silence après son dernier battement de coeur. Il est là... Quel bonheur... Elle se sent partir.
Voilà. Il y a du contrepoison. Les larmes gouttent sur son visage. Faire les bons gestes, ne pas perdre une seconde. Sa vie en dépend. Ne meurs pas...

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