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     Ce poème n’a rien à voir à priori avec Irkice, ni même avec le Fantastique en général. Il date du début de la prépa, soit environ 4 ans et demi. C’est une production à des fins personnelles. Il m’a servi à évacuer, recracher, combattre le malaise profond qui nous touchait tous à ce moment. Entre les peurs, la colère, l’ambition, de vieux problèmes relationnels, entre autres, c’est tout un flot d’émotions et sentiments refoulés, que je considérais comme malsains qui refaisaient surface, stimulés par l’environnement, le travail, l’enseignement, etc… Ce poème, c’est le cri de rage, la lutte de mon esprit contre tout cela à cette époque. Un exutoire, une victime expiatoire sous la plume, mais aussi, ma foi, une histoire que j’aime bien relire, comme ça. Alors, autant vous la faire partager. Ah oui, et il fait partie de mes poèmes "travaillés", et non pas écrits à l’instinct. En espérant qu’il vous plaise.

Cours humain, cours, cours !

Ta fuite est sans espoir,

Car partout, toujours

Te trouvera l’Oiseau Noir !

 

La flamme de ton âme s’est presque éteinte,

Le brasier de ton cœur est une feinte.

La fin de ta vie n’est plus sereine,

Cette flamme est celle de la Haine.

 

La Haine t’a caressé, tu t’y refuses

Mais tu as découvert la peur insidieuse.

Crève ! Jour après jour, tes défenses s’usent,

A chacun de tes pas ta tombe se creuse.

 

Fuit c’est cela, fuit encore,

Les fantômes du passé aux chaînes écrasantes !

Pour toi, ils sont bien trop forts,

Mais pour moi ta fin n’en sera que plus amusante !

 

Branche, frappe ! Pierre, trébuche !

La voie est semée d’embûches,

Tu seras mort par la main de tes efforts,

Sans contempler le visage de ta mort !

 

Sang de la Terre ! Mon cœur n’est plus que l’ombre

De lui-même. Je perds toute mon intégrité,

A courir ainsi, dans les montagnes sombres,

Chaussé de fer, m’écrasant sur chaque aspérité.

 

Spectres du passé ! Je ne vous laisserai pas me toucher !

Ténèbres de Haine ! Rentrez, je ne suis pas sous votre emprise !

Peur du Futur ! Au large ! Jamais je n’y succomberai !

Tant d’abjectes paroles, orgueilleusement promises,

 

De moi à moi, mais toutes trahies,

Sauf pour la Haine ! Mais je fuis

Le passé, retarde le futur.

En mon âme, la mort est mâture.

 

Depuis quand n’ai-je pas vu l’astre solaire ?

A quand remonte ma dernière pleine Lune ?

Vie ! Avant la fin, je veux voir ta Lumière,

Entendre ton souffle chanter au sommet des dunes.

 

Futiles espoirs, Ô pourriture humaine !

L’oiseau noir te voit, tu es à découvert !

Meurt en sentant le goût de la Haine,

La mienne et la tienne ! Va embrasser la poussière !

 

Non ! Le Soleil se reflète sur ce ruisseau.

Non ! Tu est éreinté et te laisse mourir !

Non ! Il scintille : « Le passé n’est pas un fardeau ! »

NON ! Tu le fuis : il t’accable et te fais pourrir !

 

Le ruisseau emporte le scintillement au pied de la montagne.

Vers un futur aussi noir qu’une mine d’obsidienne.

Ce fardeau n’est qu’une illusion et tout avenir se gagne.

Tu n’as jamais été. J’arpente à nouveau la voie sereine.

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