"Des amazones !" s’écria Songe, l’air affolé. "Mais tu m’avais dit que c’étaient des..."
"Des peluches, je sais" le coupa Gulix en murmurant. "Ecoute, mon gros minou, je t’expliquerai plus tard."
"Qu’est-ce que vous vous dites, dans votre barbe ?" demanda Kundïn, en se retournant vers eux."
"Oh, rien de particulier !" mentit Gulix.
"Ah bon ! Je me demand... hé ! Touche pas à ça, toi !" s’écria le nain en s’apercevant que Krycek en avait profité pour entamer un grand gâteau. Il brandit sa hache vers le fraudeur, qui se rétracta immédiatement.
"Ne fais plus jamais ça !" grogna le nain, de mauvaise humeur.
"Thu defrai suiffre chon concheil !" proposa Iliaron, la bouche pleine.
"Bon. Pour en revenir aux amazones..." commença Gulix
"Attends ! Avant de parler à tes gonzesses, je m’occupe de faire régner l’ordre sur MA table, compris !?" lança Kundïn.
"Tiens, qu’est-ce qu’il y a dans ce sac ?" demanda Songe. "Oooh, ça a l’air bon, ça !"
"On y arrive bientôt, à ce banquet ?" demanda Krycek.
"Oui, c’est au bout du couloir, là" répondit Gulix. "Si mes souvenirs sont exacts..."
"Quand même, Kundïn, tu ne crois pas y être allé un peu fort ?" s’enquit Iliaron.
"Meuh non ! Il a eu ce qu’il méritait ! Et puis, tu l’as vu comme moi, il est quasiment insensible à la douleur !"
"Tout de même !" ajouta Iliaron, tout en se retournant vers songe, qui avait une grande hache fichée dans le sommet de son crâne.
"Ca va, les gars !" dit Songe quand il vit qu’on le regardait. "Il y a juste un problème..."
"Quoi donc ?"
"Cette hache, là... elle chatouille un peu..."
Iliaron
"- Tout de même, ça ne te fait pas mal ?"
"- Mais non, voyons !"
"- Il n’est pas humain !" chuchota un Krycek terrifié
"- Un esprit sûrement !"
"- Logique" souffla Gulix, "avec son nom, on aurait pu s’y attendre !"
"- Comment on pourrait s’en débarrasser ?"
"- Un bon coup de hache" supputa Kundïn.
"- Ben non, justement ! Réfléchis donc un peu malgré ta petite tête" gronda Iliaron.
"- Alors, les amis, de quoi parlez-vous ?" questionna Songe.
"- De rien, absolument rien. On était en train de se demander si ce temple en pleine jungle n’appartiendrait pas à des amazones."
"- Je pense que si ! Elles n’avaient pas l’air d’être des intrus en ce lieu !
"- Quel esprit !" complimenta Iliaron, en faisant un clin d’œil lourd de conséquences à ses trois compères."
"- On y va ?"
"- On te suit, Songe, passe devant nous."
"- Alors, que fait-on : on ne peut le tuer... Essayons donc de ne pas nous faire tuer..."
"- Mais pourquoi il a peur de tout alors ?"
"- Visiblement il n’est pas au courant de son pouvoir... et ne ressent que les chatouilles ! Ce temple est bien mystérieux, des agresseurs avec des plumes, un esprit craintif des chatouilles... Il doit y avoir une clé, mais laquelle ?"
Krycek
_ Ah si ! Il me vient une idée ! fit Krycek. Gulix, laisse-moi voir ton sac deux secondes.
_ Oui bien sûr mais...
_ Tu n’aurais pas une potion qui rend hideux ?
_ Ben...
Gulix farfouille dans son sac. Le bruit est celui d’une toupie jouant avec des bouteilles dans une cave à vin.
_ J’ai ça, mais j’suis pas bien sûr...
_ Quoi ? fit Iliaron.
_ Ben c’est une potion de jeunesse et d’amour mais... elle est périmée.
_ Depuis quand ?
_ Qu’est ce que tu fais avec ça ?! Charia Kundïn...
_ Rien, t’occupe... euh... périmée depuis 2 ans.
_ 2 ans ? fit Krycek, ça devrait aller...
_ 2 ans, 2ans, réfléchit Kundïn, c’était quelle fille à l’époque.
_ La ferme Kun !
_ C’était pas Gretta ? proposa Iliaron qui réfléchissait lui aussi.
Kundïn marmonna quelques mots dans sa barbe tout en reculant.
_ M’approche pas !
_ Ben quoi ? fit Krycek.
_ J’te vois venir toi ! A chaque fois qu’il faut tester un produit ou quoi que ce soit ça me tombe dessus !
_ Mais non ! Gulix, sors un miroir ! J’vous explique mon plan alors...
_ Gertrude ! C’était Gertrude, l’haltérophile ! cria Kundïn. C’était elle la copine d’il y a 2 ans de Gul...
Photo : Kundïn la tête écrasée contre le mur, le sac de Gulix lui déformant la joue.
Songe avait continué à marcher et s’était à nouveau retrouvé avec les amazones. Il était en pleine discussion quand ses compagnons arrivèrent et, sans se préoccuper des gentes dames très peu vêtues (collection été-canicule-sécheresse), se rapprochèrent de lui. Iliaron prit la parole :
_ Songe ! Mon ami ! On a trouvé comment enlever la hache ! Bois cette potion !
_ Z’êtes sûrs les gars ?
_ Allez fais confiance...
Glou glou glou
_ Tiens prends ce miroir !
Son visage commença à trembler et à se déformer lentement... Il se transforma en un monstre hideux et baveux, les verrues poussant à une vitesse démesurée faisant fuir les amazones. Ne comprenant pas, il se regarda dans le miroir et poussa un cri terrifiant. Son corps se dématérialisa et la hache tomba à ses pieds. Puis il redevint solide.
_ J’en étais sûr ! cria Gulix, un élémentaire de l’air !
_ Bon elles sont où ces amazones ? grogna Kundïn.
_ Dites les gars ? C’est définitif votre truc ?
_ Bah, dans deux jours ça ne paraîtra plus !
_ Deux jours ?!!!!!! hurla Songe
Petimuel
"Mais.... mais ça chatouille, ces verrues !" s’exclamait le pauvre Songe, pendant que les amazones nudistes détalaient à tout vitesse.
"De toute façon, j’ai jamais aimé les femmes avec un seul sein", dit laconiquement Krycek.
"Ca chatouille même très fort, je vaishihihouarrahahouou..."
"Faudrait faire quelque chose pour songe !" dit Iliaron
"Faudrait faire quelque chose pour moi !" gémit Kundïn
tout le monde, à l’exception du nain, alla alors voir le tas de chair verte recouverte de bubons qui se marrait comme pas deux.
"Il va étouffer !" s’exclama Gulix.
"Non, je crois qu’il sera mort avant. Il est fâché avec les chatouilles" dit posément Iliaron.
"Bon, qu’est-ce qu’on fait ?" demanda Krycek.
"On m’enlève ce sac de là !" hurla Kundïn
"Et si on le laissait mourir là ?" suggéra Krycek
"Ah non, ah nohihihououhiahawahaharglhouhou..."
"Sa vie n’aura pas été un long fleuve tranquille... " Dit Iliaron
"Que son esprit repose en paix." rit Krycek.
"C’est ça, fais de l’esprit !" répliqua Gulix. "Tu crois qu..."
mais il fut interrompu dans sa phrase par un sac à dos s’écrasant sur son crâne.
Iliaron
Alors même qu’il éclatait toutes les verrues de Songe - pauvre Iliaron, obligé à faire les basses besognes, et n’entendons pas ce que rugit derrière Kundïn sur les devoirs des elfes - l’elfe se mit à songer tout haut.
"- Bon, maintenant, on sait au moins qui sont nos ennemis, ou plutôt qui ne sont pas nos ennemis !"
"- Quoi" se surprit Kundïn
"- Et bien, si les amazones étaient les ennemies, elles nous auraient assassinés.
"- Ah ben oui, voilà qui n’est pas c..." Il s’arrêta, regarda Iliaron, et reprit sur un ton un peu posé : "Prouve-le moi !"
Et bien, nous avons été attaqués par des prêtres noirs, qui ont tenté de nous chatouiller - rendez-vous compte - alors qu’elles ne nous ont rien fait du tout. J’en déduis qu’elles sont les hôtes de ce temple, non les locatrices !" Il s’arrêta, fier de sa conclusion.
Une minute après, décontenancé par le silence, il demanda : "- Vous m’avez suivi ?"
"- Pas du tout", annoncèrent en chœur les quatre compères.
"- En un mot comme en mille nous sommes mal, très mal. Nous n’avons pénétré profondément à l’intérieur de ce temple, mais je crains que dans les niveaux inférieurs nous rencontrions..." Il s’arrêta un instant pour réfléchir, puis continua un peu plus assuré : "le maître des lieux. Il nous attire vers lui, d’abord l’individu, enfin Songe, qui passe proche du trou et Kundïn le poursuit en rentrant encore dans le temple, puis ces prêtres noirs qui nous ont fait descendre les escaliers, puis cette fête d’Amazones qui nous a attiré encore plus loin dans le couloir, et enfin cette fuite inexpliquée de toutes se dirigeant encore plus dans les profondeurs... Comme pour nous inciter à poursuivre cette chair jeune - et globalement dénudée...
"- Ah non !" l’arrêta Gulix.
"- Sûrement pas" approuva Krycek.
"- Que des débilités ce que tu as dit" surenchérit Kundïn sans même comprendre pourquoi, mais tout été bon pour contredire l’elfe.
"- Quoi ?" demanda Songe, qui venait de se rendre compte que l’air catastrophé d’Iliaron ne venait pas de son apparence physique. "A ce propos, il me manque une ou deux verrues dans le cou."
"- La fuite n’était sûrement pas prévue. Ton maître des lieux n’avait pas prévu l’apparence de S... n’avait pas prévu l’imprévisible !"
"- Certes" acquiesça Iliaron, tout en se penchant avec une répulsion certaine sur le cou de Songe, "je pense qu’il serait plus prudent de remonter, plus sain pour nos vies." Il releva son aiguille, tourna autour de Songe, et proclama avec joie : "et voilà, c’est fini !"
"- Oh, écoutez cette Tafiole, allez, on continue l’exploration, regardez cet escalier sombre qui descend dans les nimbes des ténèbres, sûrement vers des sarcophages à piller... ca me donne envie de bière tout ça !"
Il s’éloigna alors.
"- On ne va pas le laisser partir tout seul s’exclama Gulix.
"- Bof, tu sais, ce n’est qu’un nain"
"- Non, jamais, suivons-le" ordonna-t-il par-dessus le soupir sonore de l’elfe.
Lui aussi s’éloigna suivi de Krycek et de Songe, laissant Iliaron seul.
"- Mais je ne vais quand même pas remonter seul, ce serait dangereux ! Et cet escalier est noir. Arrrg. Enfin, ais-je le choix."
Krycek
Tous s’avancèrent un peu plus dans le sombre et humide couloir du Temple maudit de la Jungle maléfique, du pays hanté sur la planète...
_ Bah y va pas la fermer le narrateur, s’insurgea Kundïn en rejoignant ses compagnons arrêtés devant un trou profond comme ça.
(Je réduis les descriptions, les persos n’ont pas l’air d’apprécier.)
_ On dirait un trou fit Songe.
_ Bah oui c’est un trou ça se voit non ?!
_ En fait on voit pas grand chose.
_ Je ne vois pas non plus l’autre bord, il va falloir courir et sauter loin fit Krycek.
Tous le regardèrent, étonnés.
_ Non, pas moi, j’ai trop mangé fit Kun. ’pis de toutes façons on gagnerait du temps à descendre, c’est en bas qu’on trouvera le seigneur de ce temple.
_ Pourquoi en bas, tu as vu des panneaux toi, fit remarquer Gulix.
_ Oui, qu’est ce qui te dit qu’il n’est pas dans une haute tour sur une terrasse à admirer la vue ? proposa Songe.
_ Ben de toutes façons y’a que deux solutions, soit il est au fond, soit il est en haut, continua Kundïn.
_ Bah on peut commencer par le haut non ? rétorqua Songe.
_ Bé non ! Kun a raison, remarqua Krycek, on voit en bas et s’il y est pas on remonte comme ça on sera plus près de la sortie.
_ T’as vu le nombre de couloirs toi ? Et puis c’est poisseux et glissant partout, on ferait mieux de mont...
Iliaron qui arrivait à grand pas derrière n’eut pas le temps de s’arrêter derrière ses compagnons et fit un Strike en tentant de s’agripper à eux. Ils tombèrent tous un par un s’accrochant les uns aux autres.
Songe s’accrochait désespérément au bord, Kundïn à ses chaussures, Iliaron à la barbe de Kun, Krycek à l’arc d’Iliaron et Gulix à la ceinture de Krycek.
_ Bah c’est malin ça !
_ Si c’est pas une connerie d’Elfe ça, rugit Kundïn.
_ Désolé les gars je reboutonnais ma chemise paske j’ai...
_ On s’en fout, cria Krycek.
_ ...rencontré les amazones et...
_ Tais toi ! hurla Kun.
Iliaron éternua.
_ Fais gaffe ! Crièrent ses compagnons en contrebas.
_ C’est la barbe de Kundïn qui me chatouille ! J’y peux rien.
_ Des chatouilles ? fit Songe.
Tous se turent.
_ Quoi ? fit-il plus apeuré. Des chatouilles ?!!!
_ Non non non non non firent-ils en cœur.
_ Non pas de chatouilles ! hurla Songe qui sentait les cheveux de Kundïn piquer ses mollets.
Il lâcha prise et tout le monde tomba le long de la paroi avant de chuter dans un lac souterrain immense et noir, sombre et lugubre, peuplé de crevettes carnivores et de puces-des-lacs-souterrains-sales...
_ Oh ça va hein ! Personne ne veut changer le narrateur là ?! Rugit Kun.
Petimuel
"AAAAAAAAAaaaah !"
** zap **
"Waaaaaaahhhhh !"
**zap**
"Ooooooohhhhh...."
**zap**
"Uuuuuuhhhh...."
**zap**
"YgrééééééééééééééééééééqueAÏE !"
"Ouche !"
"oh !
"Argh !"
"Hihiarr, ça chatouille !"
"Où sommes-nous ?" demanda Gulix après quelques minutes d’étourdissement.
"Je crois que nous sommes en haut. " observa Krycek.
"Evidemment !" se moqua Kundïn. "On n’est pas sur une terrasse à cinquante mètres du sol pour rien !"
"Je veux dire qu’on est en haut du trou !" rétorqua Krycek.
"En effet", ajouta Iliaron, "Il semble que le parchemin ensorcelé ait encore fait des siennes, et qu’à force de téléportations, nous nous soyons retrouvés en haut du trou."
"Mais j’ai cru qu’on descendait !" s’écria Songe.
"Mais on a monté. "Répondit Gulix.
"Et si on avait pris les escaliers qui montaient, on serait donc descendus ?" se demanda Kundïn.
"Sans doute..."
"En tout cas", remarqua Krycek, " il reste à espérer que le maître de ces lieux ne loge pas en bas ! Je ne vois pas de moyen de redescendre."
"Peut-être qu’en sautant dans le vide..." supposa Iliaron. "Qu’en pensez-vous ?"
"Explorons d’abord le haut", proposa Gulix.
"Voyons si nous sommes au bon endroit" suggéra Krycek
"Pillons cet étage !" s’enthousiasma Kundïn
"Qu’est-ce qu’on est haut !" remarqua songe.
Krycek
Sur le centre de la terrasse s’élevait une éminence rocheuse d’une dizaine de mètres de haut sur laquelle était installée une tente de commandement.
_ Qu’est ce qu’il commande de là haut ? fit Gulix
Kundïn avait déjà remarqué la tour de pierre et (en fait c’est pas dur, y’a que ça sur la terrasse ronde : une tour de pierre taillée avec une tente de commandement) s’empressa de courir à sa base pour la toucher :
_ C’est du granit poli, on va avoir du mal à monter !
_ Bah, en se faisant la courte échelle ?!
Iliaron se pointa comme un cheveu sur la soupe :
_ Bon, les gars on’s’motive là ! Alors en formation 2-4-2, feinte vers l’extérieur et on va l’mener ce p’tit bout d’anneaux dans le volcan. Go ! Go ! Go !
_ Euh, Iliaron, je crois que tu te trompe de quête là. Ca c’était l’an dernier.
_ D’ailleurs de très bonnes vacances en Terre du Milieu, fit Krycek.
_ Où ça ? Demanda Songe.
_ Il n’a pas l’air d’avoir tout sa tête, fit remarquer Gulix en parlant d’Iliaron qui commençait à faire des tours de terrain.
_ Alors l’an dernier on avait une quête avec une bague de mariage à détruire, commença Krycek de raconter à Songe...
_ Faudrait p’tet s’occuper d’Iliaron, non ? Renchérit Gulix les mains sur les hanches, le T-shirt bien tiré dans le pantalon qui espérait toucher le haut de ses chaussures.
_ J’men charge ! cria Kundïn qui courait la hache levée après Iliaron métamorphosé en entraîneur.
La scène était pittoresque jusqu’à ce qu’Iliaron prenne un revers de hache bien senti dans les mâchoires. Kundïn s’assit, aux anges, Iliaron à ses côtés, en sang.
_ A ce moment y’a le Gros Bill qui s’approche du pont et Gulix qui crie "Tu passeras pas mon gars, j’ai une dizaine de potes qui t’attendent dehors !". Bien sûr nous on était partis se cacher de peur de se faire tabasser alors...
_ La ferme Krycek ! hurla Gulix. On lui passera le DVD ! Qu’est ce qui vous prend ?!
_ Pfef un fort aleafoir, proposa Iliaron.
_ Un sort aléatoire ? Hum, Gulix regarda le sommet de la tour et décida d’y grimper suivit par ses compagnons qu’il lui fallut remotiver.
Tous se trouvaient autour de la tente de commandement sauf Kundïn qui entama l’escalade de la tour. Krycek était lancé dans une série de signes GI’s pour tenter de faire comprendre à ses amis la façon d’entrer dans la tente.
_ Pourquoi il demande que trois Big Mac le salaud... Iliaron fit une pause... et sans mayo en plus !
_ Tu es sûr ? fit Gulix, je croyais qu’il décrivait une amazone.
Songe sursauta.
_ Des amazones ? Mais tu m’avais dit que...
_ Chhhhhhhhhhhhhhhut ! fit Krycek exaspéré dans son rôle de général.
Kundïn arriva au bord et se mit à courir, hache brandie, pleine balle direction la tente de commandement avant d’en heurter le tissu... dans un bruit mat.
_ C’est occupé ! fit une voix à l’intérieur.
_ Vache ! Belle imitation du tissu, fit Iliaron en caressant le bois chaud.
Iliaron
"- Pas pour longtemps !" rugit Kundïn, avant de se ruer contre la façade, sa hache transformant le bois en copeaux.
"- Mais," s’exclama Iliaron, " tu abimes quelque chose de naturel, de vivant !"
"- Si tu veux que j’te fasse pareil pour changer" proposa Kundïn avec un sourire narquois.
"- Euh, non, finalement ça ira comme ça" se ravisa Iliaron.
"- Alors, il y a quoi à l’intérieur ?" questionna Gulix.
"- Des commandants, quelle question" répondit simplement Songe, qui était déjà rentré dans la tente, traversant tout simplement le bois sans s’en rendre compte (note du narrateur : vous voyez là à quel point chaque événement avait été prévu à l’avance ! Comme quoi, même un élémentaire chatouilleux peut servir, n’est-ce pas !)
"- On te rejoint de suite alors !"
Les quatre passèrent par la brèche faite par le nain ("comme quoi même ça, ça peut servir" s’exclama Iliaron d’un ton narquois, avant de se taire devant l’air menaçant de la hache) pour découvrir quatre chefs apeurés.
"- Que prépariez-vous ?" tonna Krycek, enfonçant son glaive dans la table de bois.
"- Rien, nous... Nous n’étions qu’un leurre, on devait vous amener ici, c’est nous qui vous avons ensorcelé..."
"- A mort alors" tonna Kundïn, ayant déjà dégainé son arme.
"- Attends," recommanda amicalement Iliaron, ce ne sont pas eux, sinon ils n’auraient avoué aussi facilement, ils veulent juste nous tromper. Les vrais sorciers ne sont donc pas ici."
"- Donc ils sont en bas" acquiesça Gulix.
"- Alors montons" avisa Iliaron.
"- Tu es encore plus débile que tu en as l’air" se moqua Kundïn.
"- Je voulais dire : montons en bas"
"- Encore pire" pouffèrent les quatre compagnons.
"- Je vous ferais remarquer que quand on est descendu on est monté, donc en montant on descend, et donc partant de ce principe si les véritables sorciers se réfugient en bas il faut monter car si l’on descend l’on monte mais si l’on monte l’on tombera car il n’y a que des nuages en bas, mais en tombant on montera car on descendra donc on se retrouvera hors de l’atmosphère, et là comme on ne descendra ni ne montera, on restera stable, donc on..."
"- Ok, on a compris !" le coupa Gulix, craignant une avalanche de mots.
"- Alors il ne nous reste qu’à descendre" soupira Krycek.
"- Non, à monter !"
"- C’est ce que je voulais dire’ s’empressa-t-il de se corriger. "Montons"
"- Mais non, on doit descendre car ils sont en bas" corrigea Iliaron, "sinon on...
"- Tais-toi l’elfe ! O bon Tueur, que ne suis-je en bas."
"- Mais c’est pourtant simple" annonça un des quatre leurres.
Krycek
Gulix sorti de la pseudo tente de commandement et descendit du petit promontoire rocheux avant de s’asseoir au bord de la terrasse. Songe et Iliaron le suivirent après un temps de réflexion.
Le soleil se couchait et dans le lointain, se levait sur une autre contrée...
Krycek et Kundïn sortirent à leur tour en discutant du parchemin :
_ Tu te rends compte que l’on nous a proposé 500 pièces d’or chacun pour ramener ce parchemin à Fineesh alors que l’homme qui a laissé son journal en aurait gagné 50 au maximum.
_ Oui, je ne comprends pas du tout. Est-ce que ce temple a un rapport particulier avec son histoire où est-il tombé dessus par hasard ?
_ Tu penses qu’il était destiné à entrer ici et à s’y perdre ?
_ Pourquoi pas, fit Gulix qui prenait la conversation en cours.
Songe ne comprenait pas, ne faisant pas partie du groupe originel :
_ De quoi parlez vous ?
_ On nous a envoyé chercher un parchemin perdu dans cet endroit. Nous avons trouvé le journal du premier coursier à l’entrée de ce temple et y sommes rentrés pour récupérer le parchemin...
_ Et de l’or ! Souffla Kundïn.
_ Et de l’expérience ! Rajouta Gulix.
_ Et des muscles ! Renchérit Krycek.
Tout le monde le regarda.
_ Bah oui, faudrait que j’perde un peu de bide quand même.
_ Et vous devez ramener le parchemin à Fineesh c’est bien ça.
_ Doucement, chuchota Kun à l’oreille de Krycek, il va vouloir partager l’argent après !
_ Non, je ne pense pas, fit Iliaron. Je ne sens rien de mauvais chez lui.
_ Par contre toi tu sens mauvais fit Kundïn poussant son collègue du pied.
_ Je crois que c’est la même chose pour tout le monde, fit Gulix en se levant. Nous devons quitter ce temple, ce labyrinthe. Ce n’est pas ici que nous trouverons ce que nous cherchons.
_ Comment le sais-tu ?
_ Regardez !
Il désigna du doigt la sombre forêt à l’opposé de l’entrée du temple. Ils pouvaient apercevoir de faibles lueurs à travers les entrelacs de branches.
_ Et ?
_ Je pense que le premier coursier est finalement sorti du temple après tout ce temps et la seule solution est qu’il soit de ce côté là ; sinon il serait arrivé à Fineesh depuis bien longtemps par la mer (il désigna sa droite et l’étendue d’eau) ou par la terre (il désigna sa gauche et derrière son épaule les montagnes et la jungle).
_ Oui, je crois qu’il est dans la forêt renchérit Iliaron excité à l’idée de rencontrer des Elfes.
_ Ah ! Non ! Rugit Kundïn, pas ces tarlouses habillées avec des feuilles de bananier !
Tous se dirigèrent vers les escaliers au centre de la terrasse et entreprirent de trouver la sortie...
Iliaron
"Donc", héla Songe, une crainte persistant encore, "on doit retrouver un simple parchemin qui vaudrait deux mille pièces d’or, c’est ça ?"
"- Bravo", se moqua Iliaron.
"- Et qu’est-ce qui vous pose problème ?"
"- Trouver le parchemin, tout simplement" expliqua avec un calme forcé Gulix
"- Mais pourquoi on doit sortir ?"
"- Car le parchemin n’est pas à l’intérieur" répondit d’un ton mesuré Krycek.
"- Et comment le savez-vous ?"
Après un bref instant de silence, Kundïn se mit à bafouiller :
"- C’est... évident... voyons !"
"- Alors qu’est-ce qu’on attend pour sortir ?" lança avec entrain Songe.
"- Que tu arrêtes de parler" renvoya avec force Kundïn, avant de s’éloigner de toute la longueur que ses courtes jambes pouvaient atteindre.
En deux pas, Iliaron le rejoignit avant de lui intimer de s’arrêter.
"- Attention, même si ce temple ne renferme pas le parchemin, il est encore magique."
Petimuel
"Mais deux mille pièces d’or, c’est beaucoup !"
"En effet..." répondit Iliaron, en levant les yeux au plafond
"avec ça, je pourrais m’acheter un nouveau lit !"
"Comment ça ?" s’inquiéta Kundïn
"Eh bien, un nouveau sommier, un nouveau matelas, un nouvel oreiller... doux, et moelleux... mmh ! Je le vois déjà ! Il serait en coton et avec..."
"Et avec quoi tu te le paierais ?" Le coupa Iliaron.
"Eh bien, avec l’argent !"
"Quel argent ?" demanda Krycek
"L’argent de la prime !"
"Quelle prime ?" demanda Iliaron
"La prime pour le parchemin !"
"Quel parchem... euh, pardon..." fit Kundïn.
"Tu sais..." commença Gulix
"... la prime, c’est pour nous." finit Iliaron.
"Je le sais, mes amis !" s’enthousiasma Songe, un sourire d’amitié, et de franche camaraderie sur les lèvres.
"Nous" tenta d’expliquer Krycek, ", c’est moi, Kundïn, Gulix, Iliaron.."
"Hélas"
"Tes remarques, tu te les gardes, Kundïn ! Donc, Iliaron, et... moi, et... et Kundïn et Gulix..."
"..."
"... et moi."
"Et pas moi ?" s’inquiéta Songe.
"Eh bien..." essaya Iliaron
"non !" acheva Kundïn
"Mais... mais... mais je croyais... je croyais que vous étiez mes amisouinouinouinouin ... OUINHINHINHIn...... bwahahahaaaaaaaaa..." fondit songe et en sanglots.
"Bon, mais tout ça ne nous avances à rien !" rugit Kundïn. "Où qu’il est, le trésor caché de ce temple ?"
Krycek
En bas de l’escaliers il virent un vieil homme habillé de blanc et d’or semblant les attendre. Iliaron qui l’avait vu en premier se posta devant Kundïn l’empêchant de se ruer sur ses bijoux d’or. Gulix s’approcha de l’homme, la main sur sa dague.
- Bonjour, engagea l’ancien. Que voulez vous ?
- Bah rien de spécial, répondit Gulix... pourquoi ?
- Est-ce bien ce que vous voulez ? La réponse à cette question ? reprit le vieillard.
- La quoi ? Vous...
- Il faut vous décider. Que voulez vous ? reprit le vieux.
Moment de silence, Kundïn les mains en avant, louchant sur la bague d’une vingtaine de carat du vieil homme, Iliaron le maintenant comme il pouvait, accroché à son caleçon, Krycek et Songe affichant un air parfaitement niais.
- Qu’est ce qu’on veut ? Bah... c’est large comme question, reprit Gulix, vous parlez du moment présent maintenant où je veux juste passer, ou savoir ce que vous vous voulez, ou vous parlez de ce que l’on veut aujourd’hui ou même ce que l’on veut dans la vie comme but et idéal freudien, peut-être vous croyez que nous sommes venus pour vous, que nous avons quelque chose à vous dire, que l’on veut vous faire la peau...
Les regards de ses compagnons se tournèrent vers lui... dubitatifs.
- Le principal c’est que tu te comprennes Gulix, souligna Krycek.
Tout le monde compatit en silence.
- Est ce que c’est ce que vous voulez vraiment alors ? La réponse à cette question ? fit le vieil homme, toujours calme et détendu dans sa toge blanche. Un médaillon de la taille d’une orange pendait à son cou, son éclat semblait éclairer la pièce de sa seule présence. Iliaron ne pouvait plus maintenir Kun’ qui se jeta sur l’ancien, partant à la renverse avec lui.
- Pyramide ! Cria Kundïn pendant le roulé boulé.
Ses compagnons se regardèrent quelques secondes sans bouger puis se ruèrent eux aussi en riant comme des sauvages :
- Pyramiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiide !!!!!!!!!!!
Telle une boule de neige, ils descendirent plusieurs hauteurs d’escaliers, ralentissant aux paliers... plus les marches défilent et plus les éclats de rire faisaient place aux bruits d’os craquant, aux muscles claquant le pavage, aux cris de douleurs... les têtes défilaient au sommet du tas : Iliaron souriant, Kundïn le médaillon du vieillard entre les dents, Gulix les yeux écarquillés, Krycek accroché à un pied, Songe couvert de bleus.
Finalement la boule de corps s’arrêta au soleil...
- Au soleil ? demanda Gulix.
...ils se rendirent compte que le vieil homme avait quitté la boule de corps quelques étages plus haut...
- Bah il est à qui ce pied alors ? fit Krycek en montrant le tissu blanc de la toge du vieillard.
... ils surplombaient la forêt magique, hantée, maléfique, magnifique, extatique...
- Ca se dit "Extatique" d’une forêt ?! fit Iliaron.
... la forêt.... (Roulements de tambours, lancer de bâton des majorettes, retourné acrobatique des elfes, cul sec pour les bières des nains) ... la forêt Sanhnon !
- C’est pas plutôt la forêt Sans-Nom ? se demanda Kundïn.
Un escalier d’une dizaine de marches rejoignait le sol mousseux de la forêt quelques mètres plus bas. La boule de corps oscilla à nouveau, d’abord doucement, puis de plus en plus vite.
- Faisez pas les cons les gars !
- Qui est ce qui pousse là ?!
- Oh j’ai le mal de mer !
- On va encore dégringoler un escalier !
- Yoooooouuupiiiiiiiiiiii ! cria Songe dans un dernier mouvement de balancier, la boule de corps emmêlés se pencha au dessus de l’escalier.
Seconde de silence.
Songe donna une dernière impulsion...
- Waoooouuuuh !