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En y réfléchissant, il y a plein de choses à dire, qui ne sont pas liées à l'activité des Chroniques mais qui sont des thèmes qu'un chroniqueur peut vouloir aborder et réfléchir, à l'approche des veillées d'hiver.

      Un premier thème peut sembler trivial, mais les Chroniques, avec leur fausse réputation d'élitisme, sont surtout connues pour les critiques "constructives" et disons-le négatives, cherchant ce qui peut être amélioré, argumentant, analysant... Mais le renard n'a pas pu s'empêcher de vouloir entraîner la critique contraire, c'est-à-dire positive, où le but serait de se concentrer uniquement sur ce qu'il y a de positif en faisant de même, en analysant, en argumentant et avec la même idée de s'améliorer. La question était de savoir s'il était possible d'aider un auteur en lui montrant ce qu'il faisait de bien. Eh bien... disons que les résultats actuels ne sont pas encourageants. L'exercice semble presque insultant et même si la sincérité est la même -- il y a toujours quelque chose qu'on aime dans un texte -- au final une critique positive peut être plus destructrice que l'approche classique.

      Car et décidément, en écriture comme à peu près partout, c'est le moral et la volonté qui jouent. Et rien n'est plus terrible que de décourager un débutant, qui ne se rend pas compte qu'il débute et qu'il a beaucoup à apprendre. Mais pour les vieux grognards, qu'est-ce qui décourage ? Le manque de retours ? Possible, mais peu probable. Nous avons passé l'âge de la course à l'audience. Il y a pourtant, parfois, cette impression d'écrire à vide, et qui fait soupirer au moment de s'y remettre, ou encore en pleine histoire l'impression soudaine qu'on dénature cette dernière. Humeurs passagères, circonstances, aléas -- il a suffi pour le renard de suivre la politique outre-atlantique pour ne plus toucher au clavier de la journée -- il semble que l'histoire même soit parfois bien peu de choses pour nous motiver.

      Puis il y a les conseils à donner.

      Il y a cette vision du chroniqueur qui, au-delà du site et de la bibliothèque, chercherait à en porter la flamme en d'autres lieux, et à créer là-bas la relève. Beaucoup, surtout jeunes, préfèrent rester dans des communautés qu'ils connaissent, où leurs écrits ont leur place, plutôt que de se risquer entre ces murs austères, à la matière un peu vague... dans le temps même où Krycek planifie la bibliothèque du futur, et où la lecture devrait devenir un atout des Chroniques, l'impression est qu'il n'y a plus vraiment d'orientation, et que celle de fantasy, jusqu'alors fil rouge des publications, a finalement laissé place aux fameux "autres genres". Peut-être ces catégories ont-elles vécu, et n'ont plus vraiment raison d'être sur la toile... ou peut-être cette question n'a-t-elle pas d'importance.

      Dans cet éditorial un peu long, une nouvelle question se posait. Encore et encore le besoin se fait sentir de donner accès aux jeunes plumes à une sorte de tutoriel d'écriture, de guide, de simples conseils pratiques ou d'expérience des vieux grognards, et la Méthode de Travail, quel que soit son nouveau nom, ne cesse de revenir comme un spectre. Il y a tellement de détails, infimes, qui reviennent si souvent et dont on ne se rend pas compte, qui ne sont même pas des erreurs et qui mériteraient d'être discutés... Chaque auteur, chaque texte est différent, chacun apporte ses propres défis, et pourtant un conseil revient sans cesse : "prends ton temps". Comment le formuler, le développer, l'expliquer au débutant ? Plus périlleux qu'un récit commun ou qu'un feuilleton, ce défi est à la hauteur des Chroniques.

      À terme les jeunes sont là et les jeunes ont envie d'écrire. Ils ont besoin de conseils et d'encouragements. Et ils ont besoin de former des communautés, avec cette pensée toute bête, intéressée ou non, de s'intéresser à ce que l'autre a écrit. Comme on voudrait convaincre un citoyen de voter, on aimerait persuader ces plumes de se lire, et on soupire devant la tâche.

      Et on n'abandonne jamais. Parce que nous tenons trop, vous tenez trop,

Chroniqueurs, à vos plumes !

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