Chapitre 1 : Une bataille sanglante.
" En avant, mes braves ! ", cria Thorgrim le Rancunier, sur son Trône du Pouvoir. Ses quatre porteurs se mirent alors en marche, suivis de près par une petite armée naine de Karaz-A-Karak. Ils se dirigeaient vers le quartier ouest de la cité, le quartier le plus dangereux de la ville. Bien entendu, cela faisait longtemps que les Nains avaient quitté ce quartier et s’étaient barricadés dans le centre de la cité, bien assez grand pour contenir encore plus de trois fois le nombre de nains actuels. Tout d’abord, le quartier ouest avait été abandonné aux skavens, mais, voyant que les Nains s’étaient enfermés au cœur de la forteresse, ils avaient renoncé à s’y installer. Depuis peu, c’était des peaux vertes qui hantaient les lieux. Ils étaient de plus en plus nombreux dans le quartier ouest, et chaque jour ils essayaient de forcer les barricades... Alors, le Haut Roi décida d’en finir avec ses puants. Il prit la tête d’un dixième des troupes de la cité et, pour la première fois, une bataille allait avoir lieu dans Karaz-A-Karak.
L’armée naine était composée, pour ce qui était du tir, de seulement trois régiments d’arquebusiers et d’un régiment d’arbalétriers. Ils ne s’étaient pas encombrés à ramener des machines de guerre : l’Enclume du Destin avait déjà était difficile à emmener jusque dans le quartier ouest, alors pour ce qui était de canons... En effet, il y avait une Enclume. Le Seigneur des Runes qui allait s’en servir était un des plus puissants seigneurs des runes de la cité, bien qu’un peu dérangé : il s’agissait de Groth le Fou. Il pressentait que les orques seraient accompagnés de quelques chamans, et il voulait être là pour leur donner du fil à retordre...
Alors qu’elle n’était pas très équipée pour le tir, l’armée assemblée ici pour vaincre les orques avait une solide infanterie : trois régiments de brise-fer s’étaient présentés (c’est normal, ce sont eux les gardiens des galeries de la cité), un régiment de longues-barbes avait été convoqué, et pas moins de neuf régiments de guerriers de clans s’étaient rassemblés, pour la plupart munis d’armes et d’armures lourdes. Les mineurs n’étaient pas présents, car ils étaient occupés à fortifier une galerie, dans le quartier nord. Les rangers n’étaient pas très doués pour ce genre de combat dans les cités souterraines, ils étaient plus à l’aise en pleine air. C’est pourquoi il n’y en avait pas dans l’armée-là. Quant aux tueurs de trolls, Thorgrim ne les aimait pas trop et jugeait qu’on ne pouvait pas se fier à ces briseurs de serments, alors il n’en avait pas amené. Bien entendu, Thorgrim n’était pas venu sans sa redoutable garde personnelle, un régiment de puissants marteliers, commandés par l’implacable Vidkunn.
Quand 22H00 sonna au grand carillon de la salle du trône de Karaz-A-Karak, les Nains étaient prêts, aux portes du quartier ouest. La cité était immense, à tel point qu’ils avaient mis plus d’une heure d’aller du cœur de la forteresse à ce quartier isolé...
Thorgrim avait placé ses troupes judicieusement : étendus sur une ligne de front, en première ligne, il y avait les tireurs, arquebusiers et arbalétriers mélangés. Derrière eux, il y avait quatre groupes distincts : trois étaient semblables, il y avait un régiment de brise-fer pour trois régiments de guerriers de clans. Le quatrième groupe était celui de Thorgrim : il y avait ses marteliers et les longues-barbes. Un peu en retrait, derrière, Groth le Fou se préparait...
Chaque groupe était dirigé par un lieutenant de confiance de Thorgrim. Les Nains étaient fin prêts à en découdre...
Les peaux vertes sortirent alors des ténèbres de la galerie. Ils étaient innombrables, et rapides. Cela faisait seulement quelques minutes qu’ils étaient apparus que, déjà, ils étaient à portée d’arquebuse... Tous les arquebusiers firent feu en même temps. Un son de tonnerre se fit entendre et un nuage de fumée aveugla les tireurs. C’était l’inconvénient des arquebuses... Ils étaient de bons viseurs, et pas trop stupides. Ils visaient en particulier les orques et les gobelins de la nuit, qui cachaient les fanatiques. Chaque vermine touché s’écroulait au sol, raide. Un régiment entier de Kostos se fit décimer ainsi, et deux régiments de gobelins de la nuit prirent la fuite, dépeuplés. Pendant que les arquebusiers rechargeaient, les arbalétriers tirèrent à l’aveuglette vers les peaux vertes, ne se fiant qu’à leur ouïe pour tirer. Alors que le nuage de fumée commençait à se dissiper, les arquebusiers, prêts, virent que l’ennemi s’était rapproché. Les Nains tirèrent alors une seconde salve meurtrière, qui fit couler beaucoup de sang orque. Un régiment d’orques sauvages prit la fuite, accompagné d’un autre régiment de gobelins de la nuit...
Une fois que la seconde salve fut tirée, les arquebusiers lâchèrent leurs armes à feu et s’armèrent de haches et de marteaux, puis les trois régiments se formèrent en un carré compact. Les arbalétriers, quant à eux, allèrent à l’arrière servirent de garde à Groth le Fou, qui chantait déjà d’étranges litanies...
Thorgrim se leva sur son trône et hurla au groupe 1 et 2 de passer à l’attaque. Alors, deux des trois groupes de trois régiments de guerriers de clans et d’un régiment de brise-fer se mirent en marche vers les vermines, qui courraient vers eux. Les Nains furent vite rejoints par les arquebusiers... Le choc fut terrible, et toute la première ligne orque fut mise en charpies. Des régiments de gobelins de la nuit, onze fanatiques firent leur apparition. Le premier, se projeta avec son boulet contre un mur de boucliers nains, qui furent brisés ainsi que leurs porteurs. A lui seul, ce fanatique tua trois nains... Le second et le troisième manièrent mal leur boulet et se firent écrasés littéralement sous lui, ne causant pas plus de dégâts que ça... Le quatrième gobelin fut le plus mortel pour les Nains : il explosa le crâne à pas moins de huit arquebusiers, dont l’état major du régiment. Les trois nains survivants de ce régiment, honteux, prirent la fuite comme des lâches... Les 6 autres fanatiques allèrent se fracasser contre un régiment d’orques, qui fut entièrement détruit... Le corps à corps étaient de plus en plus violent, et les groupes un et deux envoyés par Thorgrim furent intégralement exterminés... De plus, les arquebusiers qui n’étaient pas morts avaient fuit honteusement... Ce n’était pas que les Nains étaient moins forts que les peaux vertes, au contraire, chaque nain avait tué plus de quatre vermines chacun. Non, les Nains se faisaient décimer parce qu’ils n’étaient pas assez nombreux et que les orques l’étaient trop...
Le Haut Roi ne put accepter cela : il ordonna aux porteurs du Trône du Pouvoir, sur lequel il était assis, de charger les lignes orques. Bien entendu, il n’allait pas seul au combat : les longues-barbes seraient avec lui. Les marteliers, eux, avaient été envoyés se battre depuis plus d’une demi-heure, tâche à laquelle ils excellaient, au grand malheur des peaux vertes...
Le groupe 3, quant à lui, était en mauvaise posture : l’intégralité de l’équipe avait été massacrée à l’exception de seize brise-fer et de quatre guerriers de clans. Ils avaient envoyé plusieurs régiments d’orques et de gobelins en enfer, mais ils revenaient toujours en surnombre...
Vidkunn venait de fracasser le crâne du plus gros orque qu’il n’ait jamais vu. Une bête immense, qui avait envoyé deux marteliers dans l’autre monde. Fort d’avoir vengé la mort de deux de ses frères d’armes, Vidkunn brisa la colonne vertébrale du dernier orque de ce régiment. Soudain, devant ses yeux, pour la première fois depuis le début de la bataille, il vit un espace libre. En effet, partout ailleurs, il y avait des peaux vertes. Tout à coup, le chef de la garde de Thorgrim s’aperçut qu’un petit gobelin vêtu étrangement le menaçait d’un bâton noueux. Sans s’en inquiéter, le Nain le rendit semblable à une crêpe d’un coup de marteau. Il ne su jamais qu’il venait de désagréger le crâne d’un terrible chaman gobelin, et même d’un des plus puissant chaman gobelin de notre temps. Puis, Vidkunn se retourna pour dénombrer ses marteliers encore en vie et les aperçut. Ils avaient massacrés plusieurs régiments d’orques, avaient exterminés un régiment d’ogres et avaient en mis en déroute quelques régiments de gobelins, mais là, ils semblaient avoir un coup de barre. Vidkunn s’approcha d’eux et vit qu’ils étaient tout simplement gelés. Gelés à jamais. Le Nain ne s’expliqua pas pourquoi, ni comment, mais ses frères d’armes étaient gelés. Il ne regretta pas alors d’avoir laissé ses meilleurs compagnons garder la salle du trésor. Mais ce n’était pas le moment de penser à cela. C’était le moment de se battre. Il vit un régiment d’orques noirs inactifs, non loin de là. Il les croyaient inactifs, mais il ne savait pas qu’ils venaient de massacrer le reste du groupe 3. Il brandit son marteau de ses deux mains, et courut sus à l’ennemi. Mais soudain, il vit plusieurs éclairs frappés les orques en armures noires. Ceux-ci furent tous foudroyés et tombèrent comme des larves. Vidkunn aperçut, au loin sur un promontoire, Groth le Fou qui gesticulait sur son Enclume, visiblement atteint d’un fou rire. Le Nain comprit alors que c’était le Seigneur des Runes qui avait électrocuté les orques noirs. Il s’en rassura et s’en prit alors à un orque qui passait par là. D’un coup de marteau, il brisa la hampe de la lance, le casque et le crâne de la vermine. C’était vraiment trop facile. Il chargea, seul, un régiment de gobelins de forêt. En un coup de marteau, il les mit en fuite. En effet, il fracassa la tête du champion du régiment, du musicien et du porte-étendard. Voyant leur état-major détruit, les petites merdes, comme les appelait Vidkunn, prirent la fuite.
Le dernier longue-barbe qui accompagnait Thorgrim le Rancunier rendit l’âme, massacré par un orque beaucoup trop fort. Ce même orque alla s’en prendre au dernier porteur encore en vie du Trône. Celui-ci se défendit, mais une lance à travers le corps, il s’écarta pour mourir en paix. Avec son dernier souffle, il hurla : " MARTELIERS ! VOTRE ROI EST EN DANGER ! ". Et c’était le cas. Thorgrim se battait en duel contre un immense orque noir, monté sur une terrible vouivre. De plus, il devait repousser les attaques incessantes de centaines de gobelins, qui savaient à qui ils avaient affaire : ce serait une aubaine de tuer le Haut Roi Nain...
" MARTELIERS ! VOTRE ROI EST EN DANGER ! ". Groth le Fou entendit cela, et faillit tomber de son Enclume. Ainsi, son ami Thorgrim était en danger. Il ne pouvait pas laissait cela se faire. Il frappa son Enclume, des éclairs se formèrent et partirent en direction du Trône du Pouvoir, là-bas, à plus d’un miles, au cœur d’une marée verte. Hélas, les éclairs perdirent en puissance et se dissipèrent. Groth était épuisé, cela faisait trois heures qu’il concentrait ses éclairs sur la Waaaagh ! orque. Il aurait voulu ordonner aux arbalétriers d’aller aider leur Roi, mais ils s’étaient tous fait massacrer en gardant loyalement l’Enclume. Groth ne vit, à part Thorgrim, qu’un seul Nain encore en vie. C’était Vidkunn. Il était à l’autre bout du champ de bataille (ou plutôt champ de massacre) de Thorgrim, mais il n’était pas très loin du Seigneur des Runes. Celui-ci décida alors de concentrer ses forces pour que l’armure de Vidkunn le rendent mieux protégés qu’avec l’armure de Skaldor (l’armure du Haut Roi. Une très bonne armure). Il réussit, mais après ce fait d’armes, il mourut, épuisé. C’était un brave, ce Gorth...
" MARTELIERS ! VOTRE ROI EST EN DANGER ! ". Vidkunn, jusqu’à alors joyeux, faillit devenir fou en entendant cela. Au même moment, il sentit son armure s’alourdir un peu, mais il n’y pensa pas. Il ne pensait qu’à une chose : rejoindre Thorgrim. Il brandit son marteau des deux mains, bien haut, et hurla, de toutes ses forces. Il hurla de sa voix grave. Il hurla ceci : " KHAZUKAN KAZAKIT-HA ! ". Dans toute la montagne, ce cri retentit. La puissante voix de Vidkunn avait été amplifiée par le beau son qu’il y avait dans la galerie où ils se battaient. Les orques aux alentours du Nain furent effrayés, et les gobelins prirent carrément la fuite. Vidkunn, marteau levé, courut vers le gros des troupes orques là où il savait qu’il y avait son Roi. Aucune peaux verte n’eut le courage d’aller stopper la progression du Nain. Ils s’écartaient sur son passage. Ils étaient impressionnés par la taille du guerrier (pour un Nain, Vidkunn était vraiment imposant : il était plus grand et plus fort que la normale) et étaient surtout curieux de savoir où il courait, comme ça. Seul un troll fut assez stupide pour défier le Nain. Celui-ci, déterminé, poussa un nouveau hurlement, qui lui donna de la force et qui écarta à nouveau les peaux vertes : " KHAZUK ! ". En même temps qu’il hurlait, il affligea un coup de marteau de toutes ses forces au troll, ce qui l’envoya s’écraser contre des snotlings (qui n’avaient rien demandés à personne) dans un brisement d’os. Sans se soucier d’avantage ni du troll, ni des peaux vertes qui l’observaient, le Nain continua sa course jusqu’à son Roi.
"KHAZUKAN KAZAKIT-HA ! ". Dans toute la montagne, ce cri retentit. La puissante voix de Vidkunn avait été amplifiée par le beau son qu’il y avait dans la galerie où ils se battaient. Le cri de guerre nain couvrit le bruit que faisait toutes ces vermines. Thorgrim et le chef orque furent, eux aussi, impressionnés. Ils stoppèrent le combat quelques secondes et se regardèrent. Puis, ils tournèrent la tête en direction du cri. Même la vouivre allongea son cou dans la direction du bruit. Hélas pour elle ! En un éclair, Thorgrim décapita le terrible monstre, qui alla s’écraser contre les gobelins qui harcelaient le Haut Roi. D’une pierre, deux coups. Mais le seigneur de guerre orque se releva, terrible. Durant toute sa vie, Thorgrim avait vu d’énormes orques, mais jamais il n’en avait vu un aussi imposant. Il était presque aussi grand qu’un ogre ! Sans hésiter une seconde, l’orque porta un terrible coup au Haut Roi, ce qui ne lui fit pas une égratignure, grâce à sa merveilleuse armure, mais ce qui l’envoya quand même au sol. Le big boss orque se dressa devant le Nain à terre, et brandit sa massue. " KHAZUK ", entendit-on résonner. L’orque, frivole, hésita une seconde et grogna quelques mots dans sa barbe. Il n’eut le temps de rien faire de plus, car Thorgrim, rapide pour sa taille et son âge, lui faucha les pieds d’un coup de la bonne vieille Hache de Grimnir. L’orque s’écroula au sol et le Nain se releva. Chacun son tour ! Le Nain s’approcha prudemment de l’orque pour lui porter son coup de grâce. Pas assez, cependant, car le peau verte le fit trébucher grâce à son moignon de pieds. Il se redressa en position assise, brandit sa massue, prêt à fracasser la tête du Nain. Thorgrim dans sa chute, fit tomber son casque. Son crâne heurta le sol violemment, ce qui le sonna. Il ne pourrait pas éviter ce coup de massue, à moins que...
Vidkunn plongea sur le seigneur orque, marteau en avant, et lui fracassa le crâne très sauvagement. La (petite) cervelle de l’orque jaillit par les oreilles, et le sang éclaboussa l’armure en gromril du martelier. Des morceaux de la gueule maintenant (et déjà avant) difforme du seigneur orque parvinrent aux orques qui observaient la scène. Ils furent pris de peur, et devenant fous à cause de la mort de leur chef adoré, ils prirent la fuite, en hurlant à toute l’armée que le chef était mort. En moins de dix minutes, toutes les peaux vertes avaient décampés, à part les morts... Ca ne tenait qu’à ça...
La première chose que Thorgrim fit en reprenant ses esprits fut de parler à son sauveur. Il lui dit : " Vidkunn, merci. ". Il n’ajouta rien d’autre, tout était dit. Le martelier s’inclina.
Les Nains étaient vainqueurs, mais à quel prix ! Cinquante-huit brise-fer avaient été massacrés, dix-neuf longues-barbes avaient rendu l’âme dans le quartier ouest, quarante-neuf arquebusiers avaient été saignés, seize arbalétriers avaient les tripes à l’air, dix-sept marteliers avaient été transformés en glaçons et cent soixante-quatorze guerriers de clans ne rentreraient pas à la maison, ce soir... De plus, les quatre porteurs du Trône du Pouvoir avaient été étripés, et Gorth le Fou, le brave seigneur des Runes, était mort d’épuisement (dans une bataille !).
Le sort des arquebusiers qui avaient fui fut exemplaire. Thorgrim n’avait jamais été tyran, mais là, voir tant de leurs frères se faire massacrer et prendre la fuite, les lâches n’avaient qu’à bien se tenir. Bien entendu, les fuyards furent tellement honteux qu’ils allèrent se perdre dans les montagnes, sans rentrer à la cité. Une fois que les morts furent mis en terre, que le Trône du Pouvoir fut à nouveau dans la salle royale, que l’Enclume du Destin reprit sa place dans les quartiers des maîtres des runes et que la porte du quartier ouest fut à nouveau barricadé, Thorgrim ordonna à ses rangers de traquer les lâches. Ce qu’ils firent. Ils suivirent la piste des peureux pendant des jours et des nuits, sans repos. Ils les retrouvèrent aux alentours de Zhufbar et les ramenèrent à Thorgrim. Celui-ci les fit exécuter. Une première. Un exemple.
Chapitre2 : Combats d’ivrognes.
Vidkunn commanda sa neuvième bière et la serveuse lui versa. Il la porta à ses lèvres et la but d’un trait. Puis, il la claqua sur la table en signe de satisfaction. Ses deux meilleurs amis, Snorri le Chauve et Worek l’Inflexible étaient assis autour de la même table que le chef des marteliers de Thorgrim. Ils n’avaient pas pris part à la bataille du quartier ouest, car ils devaient garder la salle du trésor. Cela était merveilleux, car ils n’étaient pas mort gelés, eux... Vidkunn leur raconta :
" - Ouais, les gars ! Une sacré bataille ! Pour sûr ! Jamais j’avais vu autant de vermine grouiller que ce jour-là. Et pis les orques, y s’étaient gros ! Jamais j’avais vu des orques aussi gros, ah, ça, pour sûr !
- Et on a raté, ça ! Par Grungni et Valaya, si seulement j’avais été là !, soupira Snorri.
- Ben tu serais mort gelé, comme nos frères., rappela Vidkunn d’un air triste.
- T’as raison, Vid ! Mais ils nous attendent dans le Hall de Grimnir pour fêter leur passage à l’autre monde !, déclara Worek. Allez, serveuse, sert-nous encore ! Mon gosier est aussi sec que de l’eau.
- Mais, Worek, l’eau, c’est pas sec, tu sais ?, questionna Snorri.
- Bah, c’est pas grave, c’est quand même imbuvable ! Hein, Vidkunn ?
- Ouais, ma poule ! Bon, elle nous sert, c’te conne ? ".
A ces mots, le champion d’un régiment brise-fer, Kor, se leva de la table d’à côté. Il était accompagné lui aussi de deux amis. "Vidkunn, je vais t’apprendre à parler à ma sœur. "., dit-il, tout en brisant une jarre en terre sur le crâne du Nain. Celui-ci, sonné, tomba à terre. Sans hésiter une seconde, Worek bondit de sa chaise et envoya un coup de poing magistral dans le visage du brise-fer. Celui-ci fut projeté contre une table en bois, qui ne résista pas au poids du guerrier, alors que la majorité des clients quittait l’auberge... Les deux brise-fer qui accompagnaient Kor, Balin et Skalf, empoignèrent Worek et le secouèrent violemment. Alors, Snorri fracassa un tabouret sur le dos de Balin, qui s’écroula au sol, inerte. Skalf projeta alors Worek contre le bar, où était entreposé les différentes bouteilles à alcool. Le martelier en prit une dans la main et la jeta en direction du seul brise-fer encore debout. Mais l’ami de Vidkunn avait bu un peu trop et, au lieu d’atteindre Skalf, la bouteille atteignit Snorri de plein fouet, qui tomba au sol, méchamment sonné. Au même moment, Kor se releva. Il couru en direction de Worek, mais, en chemin, il glissa contre une flaque de bière. Il s’affala au sol. Quand il rouvrit les yeux, quelques secondes plus tard, il remarqua avec désespoir que Vidkunn était de nouveau sur pied et qu’il attendait qu’une chose, c’est que Kor se relève. Celui-ci ne se fit pas prier. A peine debout, il esquiva un formidable coup de poing qui lui aurait brisé le nez. Il essaya d’affliger un coup de poing à Vidkunn, mais celui-ci lui attrapa le bras à temps, et le tordit, de façon à ce que Kor tombe à genoux. Le martelier, riant bruyamment de sa voix rauque, questionna : " C’est qui le maître, hein, c’est qui le maître ? ".
Une voix, venant de la porte de la taverne, déclara solennellement : " C’est moi. ". Tout les Nains encore sur pied regardèrent dans cette direction : c’était Thorgrim...
" L’enfoiré, il m’as cassé le dos ", gémit lamentablement Balin, qui venait de reprendre connaissance. Il sentit qu’il était couché sur de la paille. Il ouvrit alors les yeux et il se rendit compte avec stupéfaction qu’il était dans un cachot ! Il y trouva également Kor et Skalf, qui étaient en pleine conversation avec les trois marteliers de la taverne... Le brise-fer s’écria :
"- Eh ! Les gars, qu’est-ce qui s’est passé ? Pourquoi on est en prison ?
- Tu te rappelles de notre petite bagarre ?, répondit Vidkunn.
- Et ben on s’est fait prendre !, soupira Kor.
- En plus, par une personne influente, très influente..., ajouta Snorri.
- Ouais ! Thorgrim en personne !, continua Skalf.
- J’imagine que vous aussi vous étiez en service ?, demanda Worek aux brise-fer.
- Et ouais, hélas., répondit Balin. Au fait, Snorri, merci pour le dos...
- C’est rien.
- Bon, Vidkunn, tu crois qu’on va avoir quoi comme punition ?, demanda Kor, soucieux.
- Ouais, Vid ! Tu crois qu’on va avoir quoi ? Tu penses qu’on va être viré ?, s’inquiéta Worek.
- J’en sais rien, les gars. Ca m’étonnerait. Thorgrim n’est pas dans le genre à donner des punitions aussi sévères pour une simple cuite.
- Ce n’est pas non plus son genre d’exécuter ses guerriers, mais il l’a quand même fait., informa Skalf, visiblement très inquiet par le sort que leur réservait Thorgrim.
- Vous inquiéter pas, les gars !, rassura Snorri. C’est pas un barbare, notre Roi.
- Depuis peu, on se le demande..., fit Balin, soucieux. ".
Le geôlier, un vieux nain, entra dans la cellule. Il regarda vers le plafond et dicta :
" - Sortez, vous êtes libre. Votre Haut Roi Thorgrim le Rancunier désire vous voir. Dans une heure, dans la salle du trône...
- Mais tu sais pas si..., commença Worek.
- En armes ! Vous devrez vous présenter tous les 6, en armes ! ", coupa le geôlier. Sur ce, il accompagna les Nains jusqu’à la sortie de la prison.
Une fois sortis de prison, les six Nains maintenant amis se donnèrent rendez-vous devant la porte de la salle du trône dans trois quart d’heure. Cela leur laissait le temps d’aller chercher leurs armes et armures et de s’en équiper.
Ils se retrouvèrent devant les portes closes de la Salle du Trône à l’heure dite. Ils n’étaient plus du tout inquiets dans le sort que leur réservait Thorgrim. Ils se trompaient...
Moins d’une minute après que les six compères fussent entrés dans la salle royale, Thorgrim commença son monologue :
"- Je ne peux laisser impuni ce que vous avez fait. Vous avez saccagé une taverne, MA taverne préférée de toute la citée. Vous vous êtes battus dans MA taverne préférée, pendant que vous étiez en service. Ces derniers temps, j’ai désiré d’instaurer un modèle d’ordre dans mon royaume. Tout Nain qui fera quelque chose hors la loi en subira les conséquences. Dans votre cas, avec vos infractions de déserteur, de saccageur et de batailleur, je préconiserai la peine de mort. Car déserter est un fait immonde, et il mérite amplement la mort...
- Mais nous n’étions pas en guerre, seigneur..., interrompit Vidkunn.
- Silence ! Je sais ce que je te dois, Vidkunn. C’est pour cela que je ne te fais pas décapiter, toi et tes amis. Non. Par conséquent, je vais vous confier une mission.
- Une mission, mais quel genre de mission ?, interrogea Kor.
- Un petit travail de rien du tout. Il s’agit simplement d’escorter un Maître des Runes.
- Jusqu’où ?, osa Worek.
- Surprise... ".
Chapitre 3 : la mission tourne mal.
" J’ai horreur des surprises ! ", se lamenta Snorri, débarquant d’un bateau impérial, pour mettre le pied, à Lothern, la capitale d’Ulthuan, l’île-continent des Hauts Elfes ! Pour avoir déserté en temps de paix, lui et ses cinq compagnons étaient chargés de protéger un Maître des Runes en terre elfique. Le voyage avait été horrible, et ni les marteliers, ni les brise-fer n’échappèrent au mal de mer. Ils furent malades pendant tout le voyage ne bateau, qui dura onze jours interminables. A peine arrivés, un char de Tiranoc débarqua en trombe sur le quai. Il n’y avait qu’un seul aurige. Il descendit de son véhicule et tendit un message au Maître des Runes, Rarik. Celui-ci le lut rapidement, et monta sur le char avec l’aurige.
" - Et nous, alors ?, demanda Skalf.
- Quoi vous ?, répondit Rarik, insoucieux.
- Nous sommes chargé de te protéger, n’oublies pas., rappela Kor.
- Et bien je n’ai plus besoin de vous ! Je vais directement dans la Tour de Hoet, où je vais étudier les sciences elfiques pendant plusieurs décennies ! Ne m’attendez pas ! ".
A ces mots, le char repartit comme il était venu, en trombe. Vidkunn, content de savoir que sa punition était enfin fini, questionna le chef d’équipage du bateau impérial qu’ils avaient emprunté pour venir.
" - Quand repartons-nous ?
- Pour aller où ?, s’enquit le capitaine.
- Ben pour retourner dans le Vieux Monde& !, s’énerva Vidkunn.
- Vous n’y pensez pas, maître Nain. Le bateau repart demain matin, dès l’aube !
- Et bien c’est parfait ! Nous irons avec vous !, déclara le chef martelier.
- Nous partons pour la Lustrie, et nous y séjournons un mois ! ".
Vidkunn, rageur, alla rejoindre ses amis et leur fit part de la nouvelle. Ils furent désappointés et Balin proposa alors de noyer leurs tourments dans l’alcool. Les autres acquiescèrent et les six nains quittèrent le port pour pénétrer dans la ville elfe. Les elfes les regardèrent d’un mauvais œil. Six guerriers nains en armes dans la capitale des Hauts Elfes étaient très mal vue. Mais pas une seule patrouille de soldats ne tenta de stopper les naugrims, car leur chef avait un regard impossible à soutenir. Ils marchèrent dans la ville pendant une longue heure, sans trouver de tavernes. Un amoureux de l’art aurait pu déclarer que Lothern était la plus belle cité du monde, avec ses temples, ses maisons superbes, etc... Mais nos Nains ne connaissaient qu’un art, et c’était l’art de la guerre. Donc, ils arrivèrent jusqu’à la porte d’Emeraude. Elle était gardée par de très nombreux gardes elfes, et elle ne protégeait pas la ville mais le pays des étrangers qui visitaient Lothern. En effet, on pouvait visiter la capitale, mais seulement la capitale. Il y avait deux sorties à cette ville, la porte d’Emeraude, gardée par de nombreux lanciers, et les non-elfes n’avaient pas le droit de sortir par cette porte. Ils ne pouvaient quitter la ville que par bateau, pour rentrer chez eux.
Donc, le groupe de Nains fut stoppé juste devant la porte d’Emeraude (porte qui était ouverte). Au loin, derrière cette porte, il y avait un paysage magnifique, le pays d’Eataine. Vidkunn, à la tête de son équipe, avancèrent vers la sortie. Ils furent stoppés par un noble et gracieux guerrier haut elfe :
"- Holà, mes amis ! On ne peut pas passer cette porte ! Je me présentes, je suis Tinradel, héros haut elfe. Je dois hélas vous interdire de passer cette porte.
- Pourquoi donc ? Elle est ouverte !, s’entêta Vidkunn.
- Oui, mais il est interdit aux non-elfes de sortir de cette cité. A moins que...
- A moins que quoi ?, s’impatienta Vidkunn.
- Finubar, le Roi Phénix, a ordonné qu’on lève une armée pour partir en croisade contre les elfes noirs. Exceptionnellement, nous pourrions, si vous le voulez, recrutez six Nains. Qu’en pensez-vous ?
- Vos affaires ne regardent que vous. Il est impensable pour un Nain de partir en guerre avec une armée de traîtres., déclara froidement Vidkunn, toujours rancunier de la guerre de la Barbe.
- Et bien évacuez les lieux, s’il vous plait. ". Puis, s’adressant à un autre elfe : " Tu as vu ? La patrouille est déjà de retour ! ".
Pour défier l’elfe, Vidkunn ne bougeât pas d’un pas, et il croisa les bras. Il n’eut pas le temps d’interpeller Tinradel. La patrouille qui pénétrait dans la cité était en fait composé d’elfes noirs déguisés en hauts elfes. Ils se jetèrent sur les gardes hauts elfes, juste au moment de la relève, de façon à ce que les fils de Caledor ne furent pas près. Vidkunn, comprenant vaguement ce qui arrivait, cria à ses amis : " Protégez la porte ! Ils ne doivent pas entrer ! ". Puis, sans hésiter, il prit son marteau de ses deux mains et commença à casser de l’elfe noir...
Snorri n’eut pas le temps de tuer un druchii :il fut transpercé par la lance d’un assaillant. Skalf le vengea, mais il fut lui-même entouré et égorgé. Vidkunn était en retrait, à se battre contre cinq elfes en même temps. Alors, Kor ordonna à Worek et à Balin de se battre jusqu’à la mort s’il le fallait, mais de protéger la porte. A peine eut-il donné ces ordres, qu’il périt, la lame d’une lance dans le cou... Balin, voyant son chef mourir, fut pris de mutisme et resta immobile. Il fut alors aisé pour ses adversaires de le tailler en pièces... Worek, fou de rage en voyant ses compagnons mourir uns à uns, fracassa plusieurs têtes d’elfes et poussa un hurlement avant de s’effondrer au sol, une lance à travers le corps...
Vidkunn venait de défoncer la tête du dernier elfe noir. Il se retourna pour voir où en était ses amis, lorsqu’il se rendit compte qu’ils étaient tous morts. Ils avaient une manie, ses guerriers, de mourir derrière son dos... Il fut très triste, car c’étaient ses derniers amis... Fou de rage, il s’acharna à coups de marteaux sur un cadavre druchii, de façon à lui faire sortir ses tripes par la bouche... Puis, le Nain prononça des paroles dans sa langue natale. Il s’avança ensuite vers Tinradel, un sourire étrange sur les lèvres :
" - Quand part-on ? ".
Chapitre 4 : en route pour Naggaroth.
Le général de l’armée de hauts elfes qui faisait route vers Naggaroth se nommait Lorfindel, un puissant guerrier issu d’une grande lignée de princes. Il était orgueilleux et fier, et, quand il se rendit compte que sur sa liste d’effectifs, il y avait un Nain, il fut abasourdi. Il ordonna à un de ses gardes d’aller chercher le Nain en question dans sa cabine. Le lancier haut elfe trouva le naugrim accoudé au garde-fou, qui scrutait l’océan avec attention. En effet, il n’aimait pas la mer, il n’aimait pas tous ces elfes prétentieux qui l’entouraient, et il était pressé de massacrer des elfes noirs. Il avait juré sur ses ancêtres qu’il tuerait au moins 100 druchiis, pour venger ses frères d’armes tombés à Lothern.
Donc, alors que le Nain ruminait ses sombres projets, il fut tiré de sa concentration par un lancier elfe, qui lui déclara que le Seigneur de cette armée désirait voir le Nain, et qu’il l’attendait dans sa cabine. La réponse du martelier fut claire : il n’avait qu’un seigneur, et c’était Thorgrim le Rancunier. Si le chef elfe voulait voir le Nain, il n’avait qu’à se déplacer. Le lancier, courroucé par cette réponse, brandit sa lance au-dessus de Vidkunn qui, ne s’en souciant guère, lui assena un terrible coup de poing dans le visage, ce qui projeta le fils de Caledor au sol. Peu fier de lui, l’elfe alla à la cabine de son maître lui expliquait la situation.
Lorfindel fut pris d’un excès de rage. Sans hésiter, il se para de son armure brillante, accrocha son épée à sa ceinture et se coiffa d’un superbe casque. Puis, il quitta sa cabine en trombes et s’approcha du Nain. A sa vue, il se calma net. C’était le naugrim le plus imposant qu’il n’ait jamais vu : il était plus carré d’épaules et un peu plus grand que les autres nains, et son regard imposait le respect. Un casque de gromril le protégeait des coups portés sur le crâne, et une grosse barbe brune divisée en trois tresses (une grosse entourée de deux plus petites) laissait paraître qu’il était dans la force de l’âge (environ 200 ans, pour un Nain). Une cuirasse de gromril avait été glissée au-dessus d’une cotte de mailles du même métal, et le Nain avait un bouclier accroché contre son dos. A sa ceinture pendait un glaive runique, dont le Nain ne se servait que rarement, une petite sacoche dans laquelle se trouvait une pipe et de l’herbe à pipe, une bourse pleine de pièces d’or et sa chope personnelle. De sous sa cotte de mailles ne dépassait que ses bottes de fer, communément appelés bottes naines. Le naugrim porté deux gros gants en cuir, pour ne pas que son marteau runique en gromril ne lui glisse des mains. Justement, venant en au marteau. Ce n’était pas un marteau de guerre, comme en étaient équipés les chevaliers du loup blanc. Non, c’était plutôt du genre de la masse, bien que les deux côtés de la partie métallique ne soient pas tout à fait de la même taille. Il était gravée de quelques runes oubliées, et qui lui avait été offert par Thorgrim en personne, pour services rendus. Au moment où le seigneur elfe vit le Nain, celui-ci était appuyé sur sa terrible arme.
Quoiqu’il en soit, Lorfindel se calma aussitôt, à la vue du guerrier Nain. Il entama le dialogue avec le Nain :
" - Je suis Lorfindel d’Ulthuan, prince de Tiranoc. Je suis le seigneur de cette armée.
- Je suis Vidkunn, chef des marteliers du Haut Roi Nain Thorgrim le Rancunier. A votre service et à celui de votre famille !, déclara le Nain, sincère. La vision de ce superbe seigneur elfe l’avait réellement impressionné.
- Si tel est le cas, noble guerrier, pourquoi avez-vous agressé l’un de mes gardes ?
- Ce n’est pas la vérité, prince. Si c’est ce qu’il vous as dit, c’est qu’il vous a menti et qu’il mérite le cachot. C’est lui qui, en premier, m’a menacé de sa lance. Telle est la vérité, noble elfe. Aussi sûr que l’or brille et que les elfes sont des traîtres. ". Vidkunn se rendit compte du sens de sa dernière phrase un peu trop tard, mais il ne la corrigeât aucunement. C’était sa façon de voir les choses.
- Des traîtres ? Je savais que vous pensiez cela, mais je ne vous serais pas crû capable de me le dire.
- Je suis capable de bien des choses, prince.
- Mais si vous faîtes partie des Nains qui en ont encore après nous, les elfes, depuis la guerre de la Barbe, noble Vidkunn, pourquoi donc avez-vous pris part à cette expédition ?
- J’ai juré sur mon sang et sur la tombe de mes ancêtres que je vengerai mes compagnons tombés à la porte d’Emeraude en tuant un certain nombre de druchiis.
- Un certain nombre ? Et cela en inclus combien, si ce n’est pas indiscret, brave martelier ?
- Je tuerai cent elfes noirs ou plus ou je mourrai.
- Voilà qui est bien prétentieux, cher Vidkunn., plaisanta Lorfindel, souriant.
- Pour un haut elfe, peut-être, mais pas pour un Nain. ", déclara Vidkunn, sérieux. A ce moment-là, Lorfindel commença à apprécier le Nain et, chose incroyable, le Nain semblait supportait l’elfe.
- Pas pour un Nain, alors, mon brave Vidkunn., dit en souriant l’elfe. Mais peut-être aurais-je l’honneur de vous voir terrasser les druchiis ?
- Si vous êtes au cœur de la bataille, vous ne manquerez rien de la scène.
- Et bien je serai avec vous, maître Vidkunn ! Si vous le voulez bien, bien entendu ?
- Je serai ravi de vous donner des leçons, cher Lorfindel., plaisanta le Nain. Mais, hésita-t-il, j’ai le gosier aussi sec que le désert d’Arabie ! Ce n’est sûrement pas comme ça que je serai en forme pour les combats à venir !
- Vous avez raison, cher Nain ! Quittons ce pont humide, et allons dans ma cabine boire un verre !
- Ou deux ?
- Ou deux, brave Nain ! Et même plus, si vous le voulez bien ! ".
C’est ainsi que Vidkunn entra en amitié avec Lorfindel, prince de Tiranoc, et qu’ils allaient former un des duos les plus singuliers de l’époque...
Chapitre 5 : bataille rangée
Le vent soufflait avec une puissance incroyable, ce jour-là, sur la Sombre Plaine. Un corbeau qui passait par-là pu voir une grande armée de Hauts Elfes positionnée sur cette grande plaine. Les guerriers attendaient de pieds fermes l’armée des elfes noirs, qui ne sauraient tarder, d’après les dires des Patrouilleurs Ellyriens embauchés en tant qu’éclaireurs. Les onze régiments de fantassins, qui étaient tous des lanciers, étaient prêts au combat, qu’ils savaient sans pitié. Les elfes noirs ne feraient pas de quartier, ce n’était pas dans leurs habitudes. Les fils de Caledor le savaient. Ils étaient eux aussi enclins à massacrer les druchiis. La force principale qui frapperait les elfes noirs était une cavalerie puissante, composée d’Heaumes d’Argents. Ils étaient très nombreux, plus de deux cents, et ils étaient impatients d’en découdre avec leurs ennemis. Les chevaux piaffaient d’impatience. Tinradel, le noble elfe que Vidkunn avait rencontré à la Porte d’Emeraude, dirigerait les cavaliers. Durant l’avancée ennemie, les Hauts Elfes cribleraient de flèches leurs frères maléfiques, et une compagnie d’archers avaient été rapidement recrutée. Les six balistes présentes pilonneraient les forces druchiis, tandis que Lorfindel et son " grand " ami dirigeraient la charge des lanciers, du haut de leur char de Tiranoc. Très peu d’elfes avaient eut l’occasion de monter sur le char personnel de Lorfindel, qui était vraiment superbe, mais terrible. Seuls Vidkunn, Lorfindel lui-même et un aurige monteraient le char. C’était mieux ainsi.
Les elfes noirs ne se firent pas attendre très longtemps. Une longue file de lanciers elfes noirs firent leur apparition. L’armée était, semble-t-il, entièrement composée de lanciers druchiis, qui étaient plus de deux milles, répartis en vingt régiments, contre seulement mille lanciers d’Ulthuan, répartis en onze régiments. Le seigneur de l’armée ennemie était une puissante mage, qui était bien protégée, au cœur de l’armée. Il serait dur de l’avoir.
La dirigeante de l’armée elfe noire ne traîna pas : elle envoya immédiatement ses lanciers contre les fantassins elfes blancs. Machinalement, les archers d’Ulthuan bandèrent leurs arcs, chacun ayant une cible en vue. Ils s’apprêtaient à tirer quand, soudain, sur un geste de la sorcière elfe noire, tous les arcs se mirent alors à brûler d’un feu magique. Les archers, horrifiés, prirent la fuite. Ils furent rattrapés immédiatement par des ombres, de terribles guerriers elfes noirs qui étaient cachés dans des bois voisins, et qui massacrèrent les fuyards.
Alors que les archers étaient mis en charpies, les balistes entrèrent en action et les traits transpercèrent des rangées entières d’elfes noirs, à la grande satisfaction de Vidkunn, qui avait froncé ses sourcils broussailleux en voyant, quelques secondes plus tôt, les archers prenants la fuite. Puis, le Nain demanda à Lorfindel de charger, impatient. Celui-ci lui déclara d’attendre encore un peu, pour voir si les balistes faisaient bien leurs travails.
Quelques brochettes de druchiis plus tard, Lorfindel ordonna à son aurige de mener son char contre la masse sombre de guerriers elfes noirs, à la grande joie de Vidkunn. Les lanciers Hauts Elfes, heureux d’en découdre, chargèrent à la suite du char...
Le flanc droit des fantassins d’Ulthuan subit une attaque inattendue : plus de cinq cents cavaliers noirs chargèrent les lanciers. Ceux-ci se défendirent hardiment, mais furent bientôt en position d’infériorité. Lorfindel ne vit rien de tout cela, car son char venait d’enfoncer les lignes ennemies, fauchant tout sur son passage. Heureusement, Tinradel, le commandant de la cavalerie d’Heaumes d’Argents, s’aperçut de la présence des cavaliers noirs et les chargea hardiment. Le choc fut terrible, les cavaliers druchiis surpris, furent tous massacrés, pris entre le marteau et l’enclume. La sorcière elfe noire, déçut, envoya une grosse boule de feu en direction de Tinradel, qui se fit brûler vif, ainsi que quelques autres chevaliers d’Ulthuan.
Les lanciers elfes noirs furent surpris de la férocité de la charge des fantassins hauts elfes, et faillirent fuir. Mais ils reprirent leurs esprits et, sachant qu’ils étaient en grande supériorité numérique, mirent du cœur à l’ouvrage, si on puis dire...
Lorfindel tira son épée et faucha trois têtes d’elfes noirs, en un coup. Fier de lui, il se retourna pour en faire part à Vidkunn, mais il ne trouva pas le Nain à l’arrière de son char. Il s’en inquiéta et scruta les lignes ennemies. Il y vit alors le Nain qui fracassait des têtes druchiis à tout va. Lorfindel comprit alors que le naugrim avait sauté du char pour en découdre avec les elfes noirs et pour honorer sa parole. A voir la férocité avec laquelle il se battait, Lorfindel était sûr que le martelier serait bientôt au compte. Quant à lui, le seigneur elfe sauta sur un druchii, le décapita et cria à son aurige de rentrer au bateau, qui avait été laissé sous la garde de trente archers. Puis, le seigneur elfe se concentra une seconde, et son épée devînt d’une lumière aveuglante pour ses ennemis, ce qui lui permit de tuer beaucoup d’elfes. Après quelques heures de carnage, durant lesquelles l’infanterie d’Ulthuan fut littéralement massacrée, il ne restait plus, du côté des hauts elfes, que 80 Heaumes d’Argents épuisés, qui luttaient comme des dragons, Lorfindel, qui se battait comme un démon, et Vidkunn, qui se battait comme un dieu. Celui-ci venait d’abattre son quatre-vingt-douzième druchii, quand il vit soudain que Lorfindel était aux prises avec la sorcière. Sans hésiter une seconde, le Nain alla le plus vite possible en direction de son compagnon. Un champion lancier s’interposa. Il n’eut pas le temps de tirer son épée, qu’il s’écrasa déjà au sol, la tête en éclats. Vidkunn continua alors son avancée vers le lieu du duel, quand trois lanciers le défièrent. En une vitesse incroyable, le Nain fracassa le crâne d’un premier druchii, puis broya la colonne vertébrale d’un second et enfonça la boîte crânienne d’un second jusque dans ses poumons. Alors, le naugrim vit que Lorfindel était en bonne posture. Il décida alors de s’occuper du cas de deux elfes noirs qui avaient vraiment, selon le Nain, une sale gueule. Il la leur explosa... Le Nain sentit une présence derrière lui. Sans hésiter, il se retourna tout en infligeant un terrible coup de marteau sur son agresseur, qui que ce soit. C’était en fait un assassin elfe noir, qui n’eut pas le temps d’être surpris avant de rendre l’âme... Le Nain regarda le cadavre sans vie du druchii, et pensa que c’était son quatre-vingt-dix-neuvième elfe noir. Il lui en fallait au moins un autre...
Pendant que Vidkunn s’inquiétait pour lui, Lorfindel avait défier dans un duel loyal la sorcière ennemie. Celle-ci était une ancienne furie, et elle se battait à merveille. Mais Lorfindel était terrible guerrier, et elle avait réveiller son courroux. Après une superbe parade, l’elfe blanc trancha net le poignet de la sorcière. C’était dans cette main que la druchii tenait son épée magique. Alors qu’elle semblait désarmé et que Lorfindel s’approchait d’elle avec un regard étrange, elle sortit de sous sa robe noire une arbalète, qui était déjà armée. Elle s’en servit habilement et tira un carreau dans l’épaule droite du seigneur elfe, qui s’écroula au sol, inerte. Il ouvrit les yeux à temps pour voir son ennemie brandir sa propre épée et lui dire : " A présent, fermes les yeux et ne hurles pas. Si la mort n’était pas violente, elle n’aurait aucune raison d’être... ". Elle finissait à peine ses mots qu’un marteau lancé en pleine volée avec une grande force la projeta au sol, salement amochée. Mais elle était particulièrement robuste pour une elfe, et elle se redressa avec peine. C’est à ce moment précis que Vidkunn arriva, glaive à la main, et la décapita d’un coup propre. Après cela, il regarda Lorfindel, à terre, et lui dit : " Et de cent. ".
Quand les elfes noirs se rendirent compte que leur générale était morte et que les survivants de l’armée des Hauts Elfes se battraient jusqu’à la mort, et avec fureur, les druchiis décidèrent d’arrêter le combat et de quitter le champ de bataille. Ils ne prenaient pas la fuite, car ils auraient pu massacrer les survivants d’Ulthuan. Non, les lanciers de Naggaroth voyaient ça comme un sursis qu’ils accordaient aux survivants...
Vidkunn aida Lorfindel à se lever. Celui-ci, d’un coup net, retira le carreau d’arbalète qui lui était figé dans l’épaule droite. Le sang coula abondamment, mais le prince de Tiranoc sortit de sous sa cotte de mailles quelques feuilles d’une plante inconnue pour le Nain, et l’appliqua sur sa plaie. Au même moment, les survivants de l’armée Haut Elfe approchèrent leur Seigneur. Ils n’étaient plus que 49, et c’était tous des Heaumes d’Argents. Le plus gracieux des cavaliers mis pieds à terre, salua son seigneur et lui raconta la mort de Tinradel. Lorfindel en fut affecté, car il était bon compagnon. Vidkunn, lui, s’en foutait royalement, mais il ne le laissa pas paraître.
Lorfindel décida alors de rentrer le plus vite possible au campement. Il monta un superbe coursier elfique et Vidkunn dut se résoudre à faire de même, s’il ne voulait pas rester sur le champ de bataille. Il n’aimait pas les chevaux, et plusieurs fois, il faillit tomber, mais il faisait toutefois galoper sa monture à bride abattue, à la suite de Lorfindel et des Heaumes d’Argents.
Les pressentiments de Lorfindel étaient justifiés : ils trouvèrent le campement en flammes, et tous les gardes étaient pendus par les tripes à de sombres arbres. L’aurige du char de Lorfindel était lui aussi éventré, le char était en pièces, et les chevaux étaient égorgés. Pire encore : le bateau qui les avait emmené jusque ici était échoué sur une plage de galets, et il était en train de brûler.
Lorfindel voyant cela, tira son épée et chanta quelques vers en elfique. Puis, il regarda ses guerriers et leur dit : " Maintenant, les elfes noirs vont connaître la Peur... ".
Chapitre 6 : Embuscade et débandade.
La longue colonne de lanciers elfes noirs était en marche. Le gros des troupes avait pénétrer dans la forêt obscure depuis un bon moment, quand, soudain, Korath, le corsaire qui dirigeait l’arrière garde, qui attendait à la lisière des bois, entendit des cris de terreur en provenance de la forêt. Sans hésiter une seconde, il ordonna à ses lanciers de ne pas bouger, et monta son sang-froid, pour aller voir ce qui se passe...
Quand il arriva au cœur de la forêt, même pour un elfe noir, la vision était horrible : toute l’avant garde était tombée dans une fosse parsemée de pieux pointus. La fosse était préalablement recouverte de brindilles et de branchages. Nous étions en automne, alors les druchiis n’y virent que du feu et toute l’avant garde, composée de plus de deux cents cavaliers noirs, fut détruite. Cavaliers et montures, tous étaient transpercés. Korath, effrayé, se demanda alors où était passé le gros des troupes, plus de cinq cents lanciers. Il ne chercha pas longtemps la réponse. Il évita la fosse aux pieux, qui prenait toute la largeur du chemin, et continua sa route sur quelques centaines de mètres. Il découvrit alors un immense charnier : c’était le gros des troupes. Chaque guerrier avait été tué par flèches, tirées d’on ne sait quelle direction, mais probablement de toutes les directions. Korath prit une flèche, au bout souillé de sang de druchii, et l’examina. Cela ne faisait pas de doutes, c’était une flèche de Hauts Elfes. Korath réfléchit quelques secondes : Serait-ce les Hauts Elfes qu’ils avaient épargnés peu de jours auparavant, qui les auraient rattrapé et massacré ? Aux yeux du corsaire, cela ne faisait aucun doute. Il n’eut pas le temps de pousser sa réflexion bien loin car, soudain, il entendit un cor. Sans réfléchir, Korath, qui savait que ses guerriers étaient attaqués, fit faire volte-face à son sang-froid, et lui fit faire sauter la fosse aux pieux d’un bond. Puis, tirant son épée à lame recourbée, l’elfe noir lança sa monture hors de la forêt.
Alors, il vit ce qu’il pensait voir : une petite cavalerie de Hauts Elfes, de pas plus de 50 unités, chargeait ses lanciers. Les druchiis étaient sans leur chef, et beaucoup prirent la fuite. Ceux qui restèrent se firent massacrer. Korath, fou de rage, alla défier la cavalerie d’Ulthuan, maintenant réduite à vingt guerriers. Il leur lança des jurons, et partit au triple galop en direction de l’Est. Sans hésiter, le chef des cavaliers Hauts Elfes se mit à sa poursuite, suivi de près par ses Heaumes d’Argents.
Durant la folle poursuite, le cheval du Nain se cabra, sans raisons, et fit perdre les étriers à son cavalier, qui alla s’écrasait dans un champ de chardons. Dépité, le Nain regarda Lorfindel et ses compagnons disparaîtrent au loin, à la poursuite du corsaire. Puis, il retira toutes les épines qui lui avaient meurtri le visage. Il alla ensuite s’asseoir tranquillement sur une vieille souche et, alors, il bourra sa pipe et la fuma avec délectation : c’était la première fois qu’il fumait depuis la défaite des Hauts Elfes sur la Sombre Plaine, ce qui remontait à treize jours. Depuis, Lorfindel, les Heaumes d’Argents et lui-même ne cessaient de traquer les druchiis.
Donc, le Nain pensait à ses aventures passées, alors qu’il fumait sa pipe. Une fois qu’il eut fini, il la rangea avec précaution dans sa sacoche et se leva, pour s’étirer. Puis, il sortit de son champ de chardons et se mit sur le passage que les poursuivants avaient emprunté pour traquer le corsaire. Il comptait les attendre. Soudain, il vit un point blanc se déplaçait vers lui, à toute vitesse. Il se rapprochait, et ce point blanc devînt un superbe guerrier haut elfe monté sur un destrier blanc. C’était Lorfindel. Moins de cinq cents mètres derrière lui, une troupe de cavaliers noirs, plus de cent, étaient à sa poursuite. Il n’y avait aucune trace des Heaumes d’Argents.
Lorfindel, étonné de voir le naugrim ici, arrêta sa monture et ordonna au Nain de monté à ses côtés. Celui-ci ne se fit pas prier, et quand le prince de Tiranoc ordonna le galop à son destrier elfique, Vidkunn fut soulagé...
Après plusieurs heures de galop incessants, la brave bête s’écroula au sol, morte d’épuisement. Lorfindel et Vidkunn se relevèrent alors et jetèrent un coup d’œil derrière eux. A leur grande satisfaction, les poursuivants avaient arrêtés. Le Nain et l’elfe continuèrent donc à pied, jusqu’à arriver à un bois de saules morts. Il fut aisé pour le naugrim d’attiser un feu, malgré les recommandations du Haut Elfe, qui estimait que cela était dangereux, et qu’ils seraient facilement repérables. Sans que Vidkunn ne demande rien, Lorfindel raconta ce qui s’était passé :
" - Le corsaire que nous suivions nous a mené droit dans une embuscade. Les Heaumes d’Argents se battirent comme des braves, mais ils furent tous anéantis. Quant à moi, j’ai préféré prendre la fuite plutôt que mourir. Mais toi, ami Nain, que t’es t’il arrivé ? Je croyais que tu étais mort avec les autres cavaliers.
- Mon satané canasson s’est cabré, et m’a projeté dans un champ de satané chardons.
- Chardo ?, répéta l’elfe dans sa langue natale.
- Ben nan, des chardons. Ca pique, c’te merde !
- Des chardons !, ria l’elfe. Tu es tombé dans des chardons, noble Chardo !
- Pourquoi tu m’appelles comme ça ?
- Vidkunn est ton nom nain. Mais dorénavant, les elfes t’appelleront Chardo. Bon, et bien, mon cher Chardo, pour la peine, je prends le premier tour de garde ! Dors, ami Chardo !
- Très drôle. ", furent les derniers mots du Nain avant qu’ils ne tombent dans le sommeil.
Au matin, après deux heures de marche, ventre creux, les deux compagnons furent pris en chassa par une vingtaine de cavaliers sur sang-froid. De sa vue perçante, Lorfindel put identifier leur chef : c’était le corsaire de la veille...
Le Nain et l’elfe accélèrent la cadence de marche, mais ils furent rapidement rattrapés et encerclés. Les cavaliers ennemis lâchèrent leurs lances et tirèrent leurs épées, prêts à massacrer leurs adversaires. Mais, tout prêt, un bruit de tonnerre retentit, et onze cavaliers et leurs montures furent projetés au sol, morts. Sans hésiter une seconde, les sang-froids survivants fuirent vers le Nord, emmenant leurs cavaliers, dont Korath. Il ne saurait jamais ce qu’avait tué ses compagnons...
Lorfindel et Chardo, euh, non, Vidkunn, furent très surpris par ce coup de théâtre. Ils ne cherchèrent pas longtemps pour trouver leurs sauveurs : c’était un petit contingent de guerriers impériaux, armés d’arquebuse. Le Nain alla droit vers eux, et entama la conversation. Il apprit alors que c’étaient des chasseurs de trésors, en route vers la Lustrie, mais une tempête en mer les avait projetés contre les côtes de Naggaroth. Ils mirent pieds à terre et découvrirent alors la piste de sang-froids. Ils la suivirent jusqu’ici, et la suite, Vidkunn la connaissait. Le chef des impériaux, Markus, consentit même à rentrer au Vieux Monde pour déposer Vidkunn à Barak Varr, en passant par Lothern pour déposer Lorfindel. Mais tout avait un prix, et le Nain dut promettre sa bourse pleine de pièces d’or à Markus...
Vidkunn s’approcha ensuite de Lorfindel et lui dit : " Bientôt de retour au pays ! ".
Chapitre 7 : retour au pays.
Le Nain descendit du bateau impérial, et donna, comme prévu, la totalité de sa bourse d’or. Il le faisait à regret, mais bon, l’essentiel, à ses yeux, était qu’il soit à Barak Varr, enfin en royaume Nain.
Le Nain songea un peu à son ami Lorfindel, qu’il avait quitté à Lothern. En guise d’adieux, ils s’étaient jurés assistance. Puis, le naugrim, voulant oublier ses sombres aventures, entra dans la première taverne du port Nain. Seul, à une table, il vit un tueur de trolls avec une longue barbe rousse et une grande crête de la même couleur. A côté de sa chope, sur la table, le tueur avait posé sa lourde hache à deux mains. Le martelier s’avança vers la table du tueur, et se mit assis à côté de lui. Le briseur de serments releva sa tête pour voir qui osait venir ici le déranger : quand il vit Vidkunn, un sourire illumina son visage :
" - Vid ! Mon pote ! Qu’est tu fous là ?
- Je vais bien, merci, Sven., lui répondit Vidkunn, heureux de retrouver son vieil ami.
- Ah ouais, désolé ! Alors, qu’est tu fais à Barak Varr ? T’es pas chez tonton Thorgrim ?
- Et nan, mon gars ! Je rentre d’un long voyage, que je n’ai pas trop envie de raconter. Mais j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle.
- Vas-y, racontes !, lança Sven, impatient.
- J’ai la chance d’être encore en vie tandis que...
- C’est quoi la bonne nouvelle ?, demanda le tueur, taquin.
- Je n’ai pas envie de plaisanter. Kor, Worek, Snorri, Balin et Skalf sont morts., déclara Vidkunn, triste.
- Et merde...
- Oui, et merde.
- Bon, et bien s’ils ne sont pas là, c’est qu’ils sont dans le Hall de Grimnir. Et là, ils nous regardent. Alors buvons pour eux. C’est ma tournée ! ".
Les deux Nains burent des quantités hallucinantes de bière. Il faut dire que la dernière fois que Vidkunn but de la Bugman, c’était à Karaz-A-Karak. Sur le pont du bateau de Lorfindel, c’était au vin d’Ellyrion, qu’il s’était torché la gueule. Donc, Vidkunn but plus de onze litres de bière, mais Sven s’arrêta à neuf. Ils étaient tous les deux maintenant bien bourrés. Alors, Sven commença :
" - Hé ! T’sais, Vid, ben moi, j’dois escorter un truc, d’main.
- Ah ouais ? Qui c’est qu’y est assez fou pour t’faire confiance ?
- C’te con d’humain me donne cent pièces d’or si j’ramène un truc à Parravon.
- Parravon ? C’est quoi, qu’ça ?
- Une ville d’Bretonnie, j’crois bien. S’tu veux, on peut y aller ensemble ! J’te donnes vingt pièces d’or !
- Vingt pièces d’or ? Nan. J’pars pour dix, pas moins.
- Ben dix, alors, mais t’es encore plus con que moi.
- C’qu’on dit, ouais. ".
***FIN DE LA PREMIERE PARTIE***