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Chapitre 1 : Kazad Uzkul

A l’époque de son édification, Kazad Uzkul, alors appelée Kazad Dar, était assez grande pour loger seulement mille nains. C’était alors une petite forteresse, creusée dans la montagne. Au fil des siècles, les seigneurs de la cité, tous des " elgidum ", étant donné qu’ils étaient des descendants directs de Morgrim Elgidum, avaient apportés des améliorations à cette forteresse. Comme dans le passé, il n’y avait qu’une grande porte qui menait à la cité, mais elle avait été aménagée : 6 trous laissaient dépasser autant de canons, prêt à faire feu. Après avoir bravé les canons et réussi à défoncer la grosse porte en pierre, il fallait traverser un long couloir, dans lequel était incrusté des dizaines d’alcôves, contenant chacune un guerrier brise-fer en armes. Puis, après ce corridor, on arrivait à une seconde porte, en chêne, cette fois-ci. Elle donnait sur une immense salle capable auparavant d’accueillir mille nains en même temps. Mais elle avait été encore agrandie et maintenant, plus de deux milles nains pouvaient se rassembler dans cette immense pièce. Donnant sur cette salle, il y avait 11 autres portes.

La première porte donnait sur la salle d’entraînement aux combats, une vaste pièce où il y avait de nombreux cachots contenant des quantités de gobelins, d’orques, d’hommes-bêtes, de skavens, et même de trolls et d’ogres. Les guerriers de la cité se perfectionnaient en combattant ces prisonniers.

La seconde porte était gardée par un régiment de vingt brise-fer : c’était l’accès aux mines et, à l’intérieur, il y avait encore de nombreux brise-fer qui gardaient les galeries et aussi beaucoup de mineurs, qui faisaient leur travail.

L’accès de la troisième porte était protégé par deux gardes en armures et avec de puissants maillets : c’était l’atelier de travail et les appartements du seigneur des runes de la cité. Son enclume du destin y était également entreposée.

Au seuil de la quatrième porte, on pouvait entendre de nombreux bruits de ferrailles et le son des marteaux qui frappaient sur des enclumes. Evidemment, c’était la forge, qui était vraiment grande. Ses portes n’étaient pas gardées, les Nains ne s’espionnent pas entre eux !

La cinquième porte était ouverte, et des chants barbares s’y faisaient entendre : c’était la taverne, un des endroits les plus fréquentés de la ville. Elle était assez grande, et sur plusieurs étages : elle pouvait contenir jusqu’à 100 nains en même temps.

Quinze marteliers gardaient l’entrée de la sixième porte : elle donnait aux appartements du roi de la cité, et nul n’avait le droit d’y entrer, hormis le seigneur des lieux.

La septième porte était gardée par trois arquebusiers. A l’intérieur, les ingénieurs construisaient de nombreux canons, catapultes et balistes, secondés par leurs apprentis et par des jeunes forgerons. D’autres maîtres en l’art de la poudre noire contrôlaient les arquebuses qui sortaient de la forge. Les canons orgues, canons à flammes et gyrocoptères n’étaient pas fabriqués dans cette cité : ses guerriers n’en étaient tout bonnement pas intéressés : ils jugeaient que ça tuait plus de nains que d’ennemis. Il faut dire qu’ils n’avaient pas tout à fait tort, car ces nouvelles machines de guerre étaient peu sûres.

La septième porte menait à une salle immense. C’était là où était entreposé le bois, indispensable à la vie dans une forteresse naine : il servait à faire fonctionner les fours, à alimenter la forge, et à soutenir les galeries dans les mines. Donc, il y avait dans cette salle plusieurs centaines de stères de bois, voir même des milliers. Les Nains de Kazad Uzkul se faisaient livrer le bois par des humains, qui étaient assez fous pour le prélever dans la forêt de Loren, non loin de là. Les naugrims n’avaient donc jamais les mêmes fournisseurs...

Derrière la neuvième porte, il y avait les cuisines, en activités seulement quand il y avait des banquets ou tout autre festins qui se déroulait dans la grande salle principale. Dans les annexes de la cuisine, 6 brasseurs nains s’occupaient de la bonne fermentation de la bière, qui était, dans cette cité, très savoureuse et très nourrissante.

L’avant dernière porte, donc la dixième, était gardée par quatre vieux longues-barbes : c’était ici qu’étaient entreposés les nombreux stocks de nourriture et de bière. En fait, les réserves étaient tellement grande, dans cette cité, que la forteresse aurait pu être assiégée pendant cinq ans sans souffrir de faim. Les seigneurs elgidum étaient des gens prévoyants...

Enfin, la onzième porte menait à un grand escalier, qui débouchait à une immense avenue. Là, logeaient les habitants de la cité. Chaque famille avait sa maison taillée dans la pierre, et il faut savoir qu’il y avait un peu plus de cinq cents familles dans cette cité...

De part la taille de la cité, et de part ses plans simplissimes, les habitants étaient très heureux. Ils étaient tous contents de vivre dans cette cité qui était absolument imprenable : même si une armée démoniaque assiégeait la cité, il y avait une porte de pierre de plusieurs mètres d’épaisseur et des canons qui les protégeaient. De plus, une seule porte sous-entendait une seule entrée (mais aussi une seule sortie). Enfin, le seigneur des runes pouvait facilement dissiper les sorts ennemis et tous les soldats de la cité avaient été formés dès le plus jeunes âges à l’art de la guerre. Pour conclure tout cela, les victuailles étaient très nombreuses, et les galeries naines étaient très bien gardées.

Mais il y avait à tout cela un inconvénient. Un Nain dirait que ce n’est pas un inconvénient, mais il faut le préciser : Kazad Uzkul était coupée du monde. Les humains ignoraient cette discrète cité et seul Thorgrim le Rancunier savait que Karak-Norn n’était pas la cité naine la plus au Nord des Montagnes Grises. Il faut dire que sa situation géographique n’était pas très idéale : de nombreux skavens et peaux-vertes rôdaient dans la région, et les Nains ne pouvaient pas compter sur leurs voisins pour les aider : les elfes d’Athel Loren n’aimaient pas sortir de leur forêt, et les habitants de Nuln étaient, aux yeux des Nains de Kazad Uzkul, des incapables...

Vidkunn fut donc très heureux de devenir le Roi de cette somptueuse cité. Par mesure de protections, il fit lui aussi quelques travaux : il fit former un plus grand nombre de brise-fer, qu’il envoya garder les mines ; fit faire neuf trous de plus dans la porte de la forteresse, ce qui élevait le nombre de canons à 15, au lieu de six et il fit creuser un plus grand nombre d’alcôves dans le couloir principale, ce qui augmentait le nombre de brise-fer gardant la porte à 50, au lieu de trente.

L’ex-martelier de Thorgrim était un bon seigneur, et l’intégralité de ses sujets l’apprécier. Il fit une chose auparavant inconcevable : il cessa, dès son arrivée au trône, de lever des impôts, quels qu’ils soient, à ses citoyens. Malgré cela, la taille (imposante) du trésor de la cité ne cessait de croître, en raison de l’intensification des travaux miniers et, surtout, grâce au développement de la forge : les elfes sylvains étaient friands des armes et armures naines, donc le commerce entre les deux peuples allaient bon train. Vidkunn ne se fit pas prier pour augmenter le prix des produits : il vendait plus de 20% plus cher qu’auparavant les armes et armures naines. Les clans des elfes sylvains qui achetaient à Kazad Uzkul ne pouvaient pas se permettre d’abandonner leurs fournisseurs : la cité naine la plus proche, autre que celle de Vidkunn, était à un peu moins de cent kilomètres : c’était Karak-Norn.

Outre ses restructurations défensives et économiques, Vidkunn décida de s’occuper des marteliers. Il avait été lui-même martelier, donc il savait de quoi il parlait. Sa garde personnelle contenait, auparavant, cinquante marteliers. Après les avoir soumis à des épreuves de force, il en choisit les quinze meilleurs : ces-derniers devaient s’occuper de garder les appartements royaux, où étaient entreposé le trésor. Les trente-cinq autres marteliers, les moins forts, il les transforma en brise-fer. Des brise-fer, on savait ce que Vidkunn en faisait : il les envoyait systématiquement soit à la garde de la porte, soit garder les mines. Donc, le seigneur de Kazad Uzkul n’avait pas de garde personnelle proprement parlée : ses marteliers étaient constamment en train de garder ses appartements. Cependant, le Roi était constamment accompagné d’un terrible chien de guerre. C’étaient un compagnon discret, mais toujours présent. Il l’avait appelé Borok.

Le seigneur des runes de la cité, Bombur Drinkinsson, avait vite informé Vidkunn des compétences magiques de son armure. Le Nain fut un peu étonné, mais ne s’en souciait guère. Cela ne l’empêchait pas de la garder constamment sur son dos, ainsi que sa cotte de mailles de gromril... Quant à son marteau runique d’origine, il donnait à son possesseur une force incroyable. Vidkunn était déjà particulièrement fort pour un Nain, donc, quand il avait le marteau, c’était un massacreur de démons en puissance...

Cela faisait maintenant six mois que Vidkunn était le seigneur de Kazad Uzkul, et il s’y sentait comme s’il y avait toujours vécu...

Chapitre 2 : Abdication

Vidkunn était, comme à son habitude, assis sur son trône de gromril, qui était au centre de la salle principale de la cité. Il était en train de lire une lettre écrite de la main de Louen Cœur de Lion lui-même. Le Roi bretonnien demandait au seigneur Nain une livraison de deux cents épées forgées par les naugrims. Le fils de Dain, une fois qu’il prit connaissance de la lettre, n’hésita pas une seconde. Il appela son scribe et lui ordonna d’écrire cette lettre, à l’adresse de Louen : " Kazad Uzkul ne souhaite pas marchander avec la Bretonnie. Le Seigneur de Kazad Uzkul n’aidera pas ni n’attaquera pas les bretonniens. ". Il n’y avait aucune formule de politesse ni quoi que ce soit dans le genre. Pour toute signature, il y avait le sceau de Vidkunn : un ours dévorant une biche. C’était exactement le même signe qu’il avait sur son crâne. Le fils de Dain n’aimait pas les bretonniens : il se rappelait cruellement le jour de la trahison de Lorfindel, trahison d’ailleurs inexpliquée, lorsque une armée de Karak-Izor fut anéantie par une troupe de Quenelles. Vidkunn fut tiré de ses sombres pensées par le vieux chef brise-fer, qui gardait toujours les portes :

" - Seigneur Elgidum, une troupe d’elfes sylvains veut parler avec vous.

- Soit. Que leur chef entre, mais qu’il entre sans armes. S’il n’est pas content, fais parler les canons ! ".

Le vieux brise-fer, du nom de Krant, s’éloigna en une révérence. Il referma derrière lui la lourde porte en chêne, franchit le long couloir orné d’alcôves, et ouvrit la porte de pierre. Les canons étaient toujours braqués sur les elfes sylvains. Le vieux nain déclara : " Le chef de la troupe peut entrer, mais personne d’autre. ". Un grand elfe majestueux se présenta devant Krant. Celui-ci lui retira alors son épée, son carquois et ses flèches. L’elfe ne dit rien. Alors, la porte se referma, et le chef des elfes suivit Krant dans le couloir, sous le regard menaçant des brise-fer qui gardaient le corridor.

Puis, le Nain ouvrit la porte de chêne. Les 15 marteliers de Vidkunn l’attendait. Ils entourèrent l’elfe et l’escortèrent jusqu’au trône royal, laissant Krant retourner à son poste.

Quand l’elfe sylvain fut aux pieds du trône, sous la menace de Borok le Dévoreur, les marteliers reprirent leur garde des appartements royaux. L’habitant d’Athel Loren mit genoux à terre :

" - Merci de m’avoir accordé cette audience, seigneur Vidkunn.

- Je ne suis pas ton seigneur. Tu peux te relever. ". L’elfe se relève alors, et les grognements de Borok s’accentuent. " Qu’est ce qui t’amènes dans la forteresse du Roi Elgidum ?, demanda Vidkunn d’une voix puissante.

- Elgidum ? Je comprends le sens de ce mot.

- Fort bien. Je hais tous les hauts elfes et les chiens de druchiis. Pour l’instant, je n’ai rien contre les habitants d’Athel Loren.

- Pourvu que ça dure, seigneur Elgidum. Mon nom est Linérion, et je suis un messager d’Orion, le Roi de la Forêt. Il m’a ordonné de vous faire parvenir un message.

- Eh bien fais, mon gaillard !

- Une armée de guerriers du chaos menace l’Empire. Kislev ne tiendra pas très longtemps. Une armée de mes frères va quitter le couvert d’Athel Loren d’ici peu pour prendre part à la bataille.

- Ben je vais bien dormir, ce soir. Tu veux que je fasses quoi, pour toi ?

- En tant que seigneur Nain, vous vous devez d’envoyer une armée de vos soldats pour Kislev., déclara Linérion d’une voix menaçante.

- Ecoutes-moi, avorton. Jamais, au grand jamais, un elfe ne me dira ce que je dois faire. Encore moins un petit clanpin dans ton genre. Tu m’as compris ? ". En disant cela, Vidkunn s’était levé de son trône et s’était armé de son marteau. Borok montrait ses longs crocs et s’apprêtait à bondir.

" - Oui, seigneur. Excusez-moi. ", s’inclina l’elfe.

- De toutes façons, " se calma le Nain " j’ai reçu un message de la part de Thorgrim, mon Haut Roi. Il m’a prévenu depuis plusieurs semaines, déjà, qu’il fallait lutter contre une armée de guerriers du chaos. Je lui ai dit que je n’enverrai jamais mes guerriers au casse-pipe, et que l’Empire servait à cela. Thorgrim m’a alors fait une proposition : si je redeviens son martelier, seulement pendant cette bataille, je ne suis pas obligé d’envoyer mes guerriers au combat.

- En somme, si j’ai bien compris, au lieu d’envoyer tous vos guerriers à une mort certaine, vous prenez part à cette guerre, en simple martelier ? Et pendant que vous défendrez l’honneur de votre forteresse là-haut, à Kislev, tous vos sujets seront ici, en sécurité ?

- Effectivement. ", affirma Vidkunn.

" - Je trouve cela très sage. Vous aimez tellement vos sujets, que vous êtes prêt à mourir au cœur du combat, en tant que simple martelier, pour les empêcher de se battre contre les guerriers du chaos, donc de mourir... Mais je ne pense pas que vos guerriers accepteraient de se laisser mettre à l’écart de la guerre.

- Je n’ai que mille guerriers. A mes yeux, c’est clair que si j’en envoyais même une partie à Kislev, ils ne seraient plus assez nombreux pour défendre la cité. Donc, je me résous à les laisser tous ici, à Kazad Uzkul. Il n’y a que moi qui partirai.

- Je connais le peuple nain, seigneur. Je sais que si vous abandonnez le trône, même temporairement, vous ne pourrez plus jamais y remontez. Vous allez donc reprendre votre vie de martelier, seulement pour épargner les habitants de Kazad Uzkul ?

- Si c’est le prix à payer, Linérion, je le ferai. Puis-je vous demandez un service ?

- Je ne peux rien vous refusez., déclara l’elfe, en une révérence.

- Revenez aux portes de la forteresse ce soir, avec un char. ".

Une fois que Linérion quitta la forteresse, Vidkunn fit appeler l’intégralité de ses soldats. Toujours en auteur, sur son trône, il leur fit un discours : " Mes braves guerriers. Depuis maintenant 6 mois, je suis votre seigneur. Mais les temps sont cruels. Quand je suis devenu martelier, j’ai juré de venir à l’aide de mon Roi, Thorgrim. J’ai accompli, pendant de nombreuses années, cette tâche, qui n’était pas toujours facile. En devenant seigneur de Kazad Uzkul, j’ai prêté serment : je dois protéger mon peuple. Cette promesse, je l’honore aujourd’hui : je quitte le trône. ". Des grandes rumeurs de désapprobations parcoururent l’assemblée. " En effet, mes bons et loyaux sujets. Je quitte le trône. Pour d’obscures raisons, que je ne préfères pas vous raconter. Mais c’est surtout pour vous protéger que je m’en vais.

- Pour nous protéger de quoi, seigneur Vidkunn ?, lança une longue-barbe.

- Pour vous protéger d’un ennemi bien plus puissants que nous tous, ici assemblés. Si je ne quittais pas le pouvoir, je devrais tous vous faire tuer, en vous envoyant à la Mort.

- Vous parlez d’une façon étrange, seigneur., dit Krant. Mais une fois que vous ne serez plus là, qui deviendra le Roi ?

- Toi, mon bon Krant. Tu as servi loyalement mon père, et tu m’as conseillé maintes fois. Tu es digne de montrer sur le trône.

- Jamais, nous partirons avec vous !, lança Krant, qui parlait pour tout le monde.

- Pauvre fou ! Vous irez tous à une mort certaine, alors. ", s’impatienta Vidkunn.

" - Peu importe, tant que nous mourrons l’arme à la main, et avec vous !, rétorqua Krant.

- Ecoutez-moi tous ! ", cria d’une voix forte Vidkunn. " Je suis votre seigneur, et jamais vous n’irez dans le Hall de Grimnir si vous ne m’obéissez pas ! Ainsi, moi, Vidkunn Elgidum, fils de Dain, je vous ordonnes à tous de ne jamais rien tentez pour venir m’aider, là ou je pars. De ne pas me suivre vers mon sombre destin. Votre nouveau seigneur est Krant, et ce n’est pas moi. Jurez ! C’est un ordre ! ".

Les Nains durent jurer, mais à contre-cœur. Ce n’était pas parce qu’ils n’aimaient pas Krant, non, parce que ce-dernier était apprécié de tous. En fait, ils étaient tous désappointés car ils savaient qu’avec Vidkunn partait le dernier des Elgidum. Mais le fils de Dain était obstiné, et il ne comptait pas revenir sur sa décision.

Quand le soir tomba, le char elfique se présenta à la porte de la forteresse. Vidkunn l’y attendait, seul, et équipés comme avant : sa bourse pleine d’or, son sac à herbes à pipe, sa chope, son marteau et son armure magique, sa cotte de mailles en gromril, son glaive, son bouclier et un nouveau casque, quasiment le même que celui qu’il avait perdu à la bataille contre Quenelles. Depuis son arrivée au trône, il avait laissait repoussé ses cheveux sur son crâne rasé, et maintenant, deux longues nattes tressées dépassait de sous son casque. En fait, il était exactement pareil que lorsqu’il avait débarqué à Lothern, un an auparavant, avec Kor, Worek et les autres...

Le martelier devenu seigneur, qui abandonna son trône en faveur de Krant monta sur le superbe char elfique, aux côtés de Linérion. Le Nain avait ramené un tonneau de bière, pour la route. L’elfe, honoré de la présence du naugrim, lui demanda : " Ainsi, un Elgidum accompagnera une armée d’elfes jusqu’à Kislev ? ". Vidkunn, le regard noir, ne répondit rien. Le char s’élança, laissant derrière lui la forteresse de Kazad Uzkul. Une ombre fit une apparition furtive, suivant de près l’attelage des coursiers elfiques...

Chapitre 3 : un nouveau venu

Après deux heures de route, alors que la nuit était déjà bien entamée, Linérion arrêta son char, et parut réfléchir. Il regarda Vidkunn et lui demanda :

" - Si je comprends bien, fier Nain, vous n’êtes plus seigneur ?

- Eh non ! Je ne suis plus qu’un simple martelier !

- Tant mieux ! ", déclara Linérion, d’une voix sûre. " Donc maintenant, c’est toi qui m’appelles seigneur et qui me vouvoies, t’as compris ? Tu n’es qu’un simple soldat, et moi je suis un héros !

- C’est donc ça tes fantasmes, Linérion ? Eh ben tu peux te les rentrer ! Tu es un elfe, je suis un Nain. Il n’y a donc pas de hiérarchie entre nous. Que tu sois Orion ou le dernier des couillons qui se ballade dans les bois, je te tutoierais. C’est clair ? ", fit Vidkunn, menaçant.

" - Attends un peu, Vidkunn. Ca veut dire que quand je m’inclinais, et tout, devant toi, dans ta cité, ça servait à rien ? Je faisais ça dans le vide ?

- Ben qu’es tu veux que j’te dises ? T’es con, t’es con ! Pourquoi se prosterner devant moi, alors que je ne suis pas ton seigneur ? Enfin, je ne me l’explique pas : tu es un elfe.

- A propos, j’ai appris des choses sur toi, Chardo.

- Ne m’appelles plus jamais comme ça, tu as compris ? ", grogna Vidkunn, le regard menaçant. " Le seul qui m’appelait comme ça n’est plus.

- Je sais. ", fit Linérion. " Et la personne qui l’a tué n’est autre que toi.

- J’avais mes raisons. " marmonna Vidkunn. " Ce fils de putain était un traître.

- Etait-ce une raison pour lui exploser le crâne ?

- Vous, les elgis, vous n’avez pas de sens de l’honneur. Pour vous, un traître ne mérite pas la mort. Il serait juste banni, ou autre chose dans ce genre. Mais jamais il ne sera tué. ", expliqua Vidkunn. " Lorfindel savait qu’il jouait avec le feu en brisant son serment.

- Son serment ? Quel serment ?

- Je ne comprend pas pourquoi je raconte tout ça à toi, alors que je ne l’ai raconté à personne. Peut-être que ta gueule de crétin m’inspire confiance. J’ai bien dit m’inspire. Je ne ferais plus jamais confiance à un elfe. Mais quoiqu’il en soit, je vais quand même te révéler le serment qu’il m’a fait : il m’avait juré amitié et assistance. Assistance, tu parles ! Il a tué un à un tous mes frères d’armes, lors d’une bataille contre des bretonniens. On se demande ce qu’il foutait là, ce bâtard !

- Merci pour la gueule de crétin. Mais je suis honoré par le fait que tu me fasses, même un peu, confiance..

- Bon, trêves de bavardage ! Il nous faut nous arrêter ici, et passer la nuit. Les chevaux sont fatigués, et j’ai une petite faim. Mais je te donne un conseil, Linérion : ne t’approches pas à plus de deux mètres de moi.

- Pourquoi donc ?

- Parce que tu pu !, s’exclama Vidkunn.

- Moi, je sens mauvais ? Tu délires ou quoi ? ! Je sens le pommier !, s’écria Linérion, étonné.

- Ah bon ? Eh ben ton pommier devait être sacrément malade ! Bon, allez, fermes-là ! Je m’occupe du feu, et toi tu vas chasser, ok ? ".

Linérion s’arma de son arc et descendit du char. Puis, il partit dans les ténèbres de la nuit, en quête d’une proie à traquer....

Quand il revînt au campement, moins d’une heure plus tard, un bon feu crépitait, autour duquel Vidkunn avait confectionné deux couches avec des feuilles. Les chevaux, quelques mètres plus loin, étaient détachés du char qui restait au milieu du sentier. Quand l’elfe vit ce que le Nain faisait, il fut horrifié : le naugrim massacré un vieil arbre à coups de marteau. Puis, tranquille, il posa les grosse branches sur un tas, non loin du feu, et les petites brindilles, il les jetait directement dans le brasier. Quand le Nain se rendit compte de la présence de Linérion, il lui jeta un coup d’œil et lui dit : " Ben alors, chasseur ? Qu’es t’attends pour faire la bouffe ? ". Car, en effet, l’elfe n’était pas rentré bredouille : il avait tué trois lièvres et six oies sauvages. Sous les conseils du Nain, il pluma les oies et les mit à rôtir dans les braises du feu, tandis que le Nain venait de peler la peau des lèvres et les embroché au-dessus du feu.

Ils passèrent un très bon repas, et ils burent abondamment. Vidkunn, tout du moins : Linérion ne pouvait pas supporter l’alcool... En deux heures, le Nain but 8 litres de bière, soit près du tiers de la totalité de son " petit " tonneau. Une fois que le martelier eut fini sa dernière chope, il rota bruyamment et s’étira. Puis, il se traîna à sa couche, où il s’endormit aussitôt. L’elfe prenait le premier tour de garde...

" Vidkunn, lèves-toi, bordel ! ", cria Linérion en secouant violemment le Nain. Celui-ci, irrité, ouvrit un œil, et constata qu’il faisait encore nuit. Il déclara en grognant :

"- Ta gueule, abruti ! Il ne fait pas encore jour...

- On a des problèmes, Vidkunn... ".

A ces mots, le Nain se redressa, intrigué. Il découvrit que les deux chevaux étaient égorgés, et qu’une petite bande, constituée de deux ogres et d’un humain étaient assis de l’autre côté du feu, maintenant quasiment éteint.

Sans hésiter, le Nain prit en main son marteau et, en les regardant, ne comprit pas tout de suite ce qui se passer : les brigands avaient tués les chevaux et comptaient maintenant voler l’argent du naugrim et de l’elfe. Quand cette pensée pénétra l’esprit de Vidkunn, il mugit :

" - Si vous êtes là pour mon or, vous pouvez partir, minables !

- Ah ouais ? Qu’es tu comptes faire, nabot ?, demanda l’humain de sa voix sinistre.

- Te botter le cul si méchamment de façon à ce que chaque fois que t’iras chié, tu penseras à moi ! ", fit Vidkunn, visiblement très en colère d’avoir été tiré de son sommeil par de tels crétins.

- Vidkunn ! Vidkunn ! ", murmura Linérion. " Tu comptes pas y aller, hein ? Tu comptes pas te battre, hein ?

- Grimnir exècre les lâches. ", lança Vidkunn, pour toute réponse. Il se dirigeait vers les bandits.

A ces mots, le plus petit des deux ogres se leva et, brandissant sa massue, hurla un cri de guerre. Il n’eut pas le temps de faire un pas. Linérion, en un éclair, avait décoché deux flèches de son arc et les lui avait figé dans son cou. L’ogre s’écroula au sol, hurlant de douleur...

Juste après l’entrée en scène de l’elfe, l’humain prononça quelques paroles mystérieuses, qui réduirent l’arc de Linérion en poussière. Alors, l’ogre encore en vie, une bête énorme, se fit charger par le Nain. Le monstre réussit à parer la première attaque de Vidkunn, mais avec beaucoup de mal. Il n’hésita ensuite pas à une seconde et assena un puissant coup de hache au naugrim. Le Nain fut surpris et projeté à terre, en une grande gerbe d’étincelles. L’ogre regarda alors d’un air ahuri sa hache : elle était maintenant ébréchée ! Il se tourna ensuite vers l’elfe, croyant avoir fait son affaire au naugrim. Il se trompait. Il se rendit compte qu’il avait fait cette erreur, quand il entendit la voix puissante du Nain qui disait : " Où tu vas, gros débile ? On n’a pas fini, tous les deux ! ". L’ogre, stupéfait, se retourna alors rapidement. Il vit Vidkunn, un sourire étrange sur les lèvres. " T’as été rapide, ogri. Mais on va voir si tu es aussi fort que ça. ". D’abord étonné, l’ogre avait ensuite éclaté d’un rire grave. Il chargea ensuite le Nain, brandissant sa hache mortelle dans les airs. Le Nain para un terrible coup de son marteau runique et, pour toute riposte, il affligea dans le visage de l’ogre un coup de marteau d’une force incroyable. La tête du gros humanoïde fut tout simplement arraché et projeté à plus de dix mètres de là...

Linérion ne bougeait pas depuis que son arc avait disparu entre ses mains. Il avait observé le duel entre le Nain et l’ogre et, tout comme le sorcier humain, il fut stupéfié de voir que c’était Vidkunn qui avait l’emporté. Alors que l’elfe ne sut pas quoi faire, le mage humain cria des mots incompréhensibles, même pour un elfe, et attisa le feu. Les braises rougeâtres du feu de la veille devinrent alors un immense bûcher. Au moment où il allait diriger les flammes immenses contre ses deux adversaires, l’humain fut projeté au sol : une créature venait de se jeter sur son dos. Une fois que l’homme fut au sol, le feu s’éteint immédiatement. A la lueur de la pleine lune, le Nain et l’Elfe virent un être à quatre pattes se jetait sur sa proie, lui saisir sa nuque entre ses mâchoires et, en se fiant au bruit, lui briser le cou. Rapidement, un nuage passa au-dessus de la l’astre céleste et la vision du Nain fut restreinte : il ne voyait pas bien la nuit, contrairement à son homologue elfe. Celui-ci fut terrorisé, mais son regard ne voulait pas quitter la scène horrible : la chose dévorait sa victime, en faisant de nombreux bruits horribles... Quand la lune reprit son poste d’éclairage de fortune, Vidkunn se rendit compte que la bête qui lui avait sans doute sauvé la vie lui était familière. Au même moment, l’elfe s’apprêtait à lancer son long poignard sur le dévoreur, et il prit son temps pour viser. Quand Vidkunn se rendit compte de ce que Linérion allait faire, il lui ordonna de ranger son poignard. L’elfe exécuta, mais il était toutefois surpris :

" - Tu connais cette chose ?

- Très bien, même. ", dit tranquillement le Nain. " Cette chose, c’est mon chien, Borok !

- Un chien ? T’appelles ça un chien, toi ? "s’écria l’elfe, peu rassuré. " Moi j’appelle ça un monstre ! Cet animal voulait me dévorer, hier matin, tu te rappelles ? Quand tu étais encore sur ton trône... Chaque fois que je levais les yeux vers toi, il se mettait à grogner et à montrer les crocs...

- C’est mon ami. Si tu fais du mal à ce chien, je jure sur mon sang que je te tuerai, toi, ta femme, tes enfants, et tous ceux de ton clan ".

A ces mots, Linérion se tût. Il savait que le Nain était parfaitement sincère. Mais, de toute façon, pensait l’elfe alors que le naugrim et le chien jouaient ensemble, de toute façon, il ne pourrait jamais faire de mal à ce chien. Il ne se laisserait jamais faire, et le collier dardés de piques accentuait encore son air méchant.

Tandis que Linérion songeait à tout cela, Vidkunn siffla son chien qui bondit à ses pieds, ou plutôt à son torse. En effet, le chien était d’une taille si grande, qu’au garrot, il atteignait le haut du torse du Nain, bien que ce dernier était un peu plus grand et costaud que les naugrims ordinaires. Mais ce chien n’était pas seulement grand, il était aussi très musclé, bien qu’on ne voyait pas trop ses muscles ses poils longs. En fait, ce chien ressemblait plus à un loup, ou plutôt à un ours, qu’à un autre chien. Il avait toujours l’air féroce, sauf quand il était jouait avec son maître. Là, il était très gentil, très joueur, très câlin, comme le plus gentil des petits chiots, malgré ses longs crocs qui dépassaient de la gueule, même fermée... Puis, le Nain se mit à caresser son chien, entre les omoplates. Borok poussa un grognement de plaisir, et se frotta contre son maître adoré. Après un long moment d’affection envers son chien, le Nain reporta son intérêt sur l’elfe :

" - Alors, Linérion, nous n’avons plus de chevaux ?

- Hélas ", déclara l’elfe. " C’étaient de bons coursiers, et ils me manqueront. En plus, je suis déçu par le fait que l’on doive abandonner le char ici. Mais sans monture, nous n’avons pas le choix, hélas !

- Ne parles pas si vite, Linérion. ", déclara mystérieusement le Nain.

" - Nos chevaux sont morts. Tu vas faire quoi, en pondre ? ", demanda Linérion, agacé.

" - Pas du tout. Mais moi, je préfères marcher que monter ce foutu char. Et fais pas chié ! Vas au lit, et m’emmerdes pas ! Moi, j’ai des trucs à dire à mon chien. ".

A ce moment précis, Linérion remarqua que Vidkunn était cinglé...

Chapitre 4 : mauvaises nouvelles

Le lendemain, quand Linérion se réveilla, il trouva le Nain et son chien exactement au même endroit que la veille : le naugrim assis sur une souche, et Borok couché à ses pieds. L’elfe, encore dans le pays des rêves, salua le Nain. Celui-ci, en une nuit, avait vidé entièrement son tonneau de bière. Il était pourtant en pleine forme, et ne paraissait pas ivre. Pour toute réponse au salut de l’elfe, il lui déclara qu’on partait sur le champ. Linérion, encore fatigué, protesta un peu. Il dut se raviser, car Borok s’était levé en un éclair et lui montrait ses crocs acérés, en un terrible grognement. Alors, l’elfe fit vite ses affaires, et suivit le Nain et son chien...

Après avoir marché plusieurs heures sous un soleil de plomb, dans les Montagnes Grises, un grand aigle noir vînt à leur rencontre. Il se posa juste devant le petit groupe et déjà, Borok et Vidkunn s’apprêtaient au combat. Linérion leur en empêcha, et se mit à parler avec l’aigle, dans un langage que ni le chien, ni le Nain ne comprenaient. Au bout d’une demi-heure de discussions, l’aigle s’envola et, bientôt, il ne devînt qu’un point noir dans le ciel. Linérion se retourna vers le Nain et lui apprit ce que l’aigle lui avait dit :

" - Ce grand aigle m’a déclaré que l’armée elfe d’Athel Loren qui devait partir à Kilsev n’a pu quitter la forêt : une horde immense de skavens menace notre forêt, et chaque guerrier compte. Orion ne peut pas se permettre d’envoyer des elfes hors de Loren. ", déclara Linérion d’un ton grave.

" - Magnifique ! ", hurla Vidkunn, déçu.

- Ce n’est pas tout : l’aigle m’a appris également qu’aucune cité naine ne peut envoyer de troupes : elles sont tous un problème : soit ce sont des skavens qui les assiègent, soit ce sont des orques. Il y a même Zhufbar qui est encerclée de zombis... ".

A ces mots, Vidkunn ne répondit rien : il avait abandonner son trône pour protéger les guerriers de Kazad Uzkul, et pour les représenter. Les seigneurs nains des autres forteresses, eux, n’avaient pas eut de remords à ne pas envoyer de troupes. Un instant, la pensée de revenir à Kazad Uzkul lui traversa l’esprit, mais il se ressaisit : même si ces citoyens seraient d’accord pour le remettre sur le trône, Grimnir ne l’accepterait jamais dans sa demeure. En effet, une fois qu’un Nain a quitté son trône, il ne peut pas le reprendre, sous peine d’être déshonoré... Outre cette pensée, le fait de savoir que ce sera une armée impériale qui devra sauver le Vieux Monde le mit en rogne : il savait que les guerriers de l’Empire étaient des incapables, et ils se feraient sans aucun doute écraser par l’ennemi... Au bout d’un moment, le Nain répondit à l’elfe : " Eh bien, Linérion, nous devons nous hâter pour Kislev. Ils auront besoin de main d’œuvre, là-bas... ".

L’elfe, content de savoir que le Nain n’avait pas renoncé à aller à Kislev, lui emboîta le pas, qui se voulait rapide, même pour un naugrim. Dorénavant, Vidkunn savait qu’il ne vivrait plus très longtemps : il pressentait que la bataille à Kislev serait sa dernière... Malgré cela, il ne renonça pas à aller là-haut, dans le Nord de l’Empire, pour combattre l’ennemi, et lui montrait ce qu’il en coûtait de vouloir saccager le Vieux Monde...

Chapitre 5 : l’avancée de Tragarth le Noir...

Pendant que Vidkunn devenait seigneur de Kazad Uzkul et ses péripéties précédentes, Tragarth le Noir, Prince du Chaos, avait avancé vers le Vieux Monde. Au moment où Linérion et Vidkunn apprirent les nouvelles de l’aigle, les hordes chaotiques venaient de mettre pieds dans le pays des Trolls, où eurent lieu les premiers combats...

En effet : un jour, l’avant garde de Tragarth tombèrent nez à nez avec une bande d’une dizaines de grands trolls de pierre. Le plus imposant de tous portait un cor en os autour du cou. Le chef de l’avant garde, Grathford, hésita un instant avant de lancer ses troupes contre le petit groupe de trolls. Pourtant, l’avant garde était composée de plus vingt milles guerriers du chaos. Alors que Grathford hésitait, le grand troll, lui, n’hésita pas : il souffla de toutes ses forces dans son cor et, accompagné de sa dizaine de guerriers, il chargea l’immense avant-garde. Grathford fut ébahi par ce courage, ou plutôt cette folie. Alors que le dernier troll tombait, qui était précisément le musicien, un long mugissement se fit entendre. Moins de cinq minutes après, une armée composée intégralement de trolls chargea l’avant garde. Ils étaient furieux, et massacrèrent, au bout d’une heure de combats, toute l’avant-garde des guerriers du chaos. Grathford, horrifié, tenta de s’enfuir vers le gros des troupes, moins d’un kilomètre plus loin. Il n’en eut pas le temps. Tragarth en personne, alerté par les bruits de combat, prit la tête de sa puissante cavalerie et alla voir ce qui se passait. Il ne fut pas très étonné de voir environ cinq milles trolls en train de dévorer les cadavres de toute son avant-garde, qui était pourtant nombreuse... Le prince du chaos s’approcha de Grathford, qualifié maintenant d’incapable, et lui sectionna la tête d’un coup de son épée démoniaque... Puis, à la tête de ses cavaliers, il chargea les trolls. Les soldats de Tragarth étaient déterminés et bien équipés, tandis que les trolls étaient déjà épuisés. Ce fut un massacre... Les cent trolls ayant survécu au massacre prirent la fuite, en poussant des hurlement inhumains. Ils étaient tellement stupides qu’ils prirent la direction du gros des troupes de Tragarth, soit plus de soixante dix milles guerriers du chaos... La cavalerie du chaos fut victorieuse, mais décimée : des huit milles guerriers dont elle était composée, seulement onze cavaliers survécurent : c’était précisément Tragarth et sa garde personnelle...

Le seigneur de Khorne fit les comptes, une fois que la bataille fut gagnée : toute son avant-garde avait été massacré, soit près de vingt milles guerriers ; et sa cavalerie avait été réduite à néant. Tout ça à cause de ces maudits trolls... Mais Tragarth ne perdit la face : bien qu’il ne commandait maintenant plus que des guerriers du chaos à pieds, ils étaient tout de même plus de soixante dix milles, excusez du peu... Il se dit que jamais une armée impériale n’arriverait à bout de tout ses soldats. Il ricana sinistrement et, accompagné de sa garde, il rejoigna son armée...

Chapitre 6 : à Nuln

Vidkunn et Linérion arrivèrent devant les portes de Nuln à 20H00. Un petit groupe d’hallebardiers gardait l’entrée de la ville. Ils étaient, comme tous les guerriers de la cité, dans leurs uniformes noir et argent. Quand ils virent l’elfe, le Nain et le chien arriver, ils leur barrèrent l’accès. Celui qui semblait être le chef des gardes les interpella :

" - Que voulez-vous faire à Nuln ?

- Nains et Impériaux sont alliés. J’ai donc parfaitement le droit d’entrer dans cette cité sans que l’on se soucie de la raison de ma visite.

- Ne faites pas l’insolent avec moi, Nain. Vous n’êtes que deux, trois, en comptant le cabot, et nous, nous sommes onze. Vous n’avez aucune chance. Alors soyez polis ou dégagez. ", déclara insolemment le jeune chef des gardes.

Sans hésiter une seconde, Vidkunn, agacé, fracassa le crâne du chef des hallebardiers, d’un coup de marteau. Au même moment, Borok sautait au cou d’un autre garde, lui broyant la nuque entre ses mâchoires. Linérion, quant à lui, sortit deux flèches de son fourreau. Une dans chaque main, il chargea un hallebardier, qui n’eut le temps de rien faire : l’elfe lui avait plongé les deux flèches dans la gorge, jusqu’à leurs empennages...

Puis, Vidkunn lança son marteau à pleine volée sur un garde qui allait faire tinter une petite cloche, signal qui ameuterait l’armée de Nuln... Le choc du marteau et des os fut terrible : l’humain s’affala au sol, la colonne vertébrale brisée... Borok, quant à lui, bondit sur un autre guerrier, et lui arracha l’avant-bras. Le mutilé, horrifié, s’effondra au sol, inconscient. Avec tout le sang qui coulait de sa plaie, l’impérial n’en aurait plus pour longtemps... Linérion sortit son long poignard de son fourreau et, s’en servant comme une épée, il perça le cœur d’un autre garde...

Le Nain sortit son glaive et décrocha de son dos le bouclier rond. Ainsi armé, il sépara le tronc des jambes d’un soldat impérial, d’un coup de glaive... Le chien de guerre sauta sur le dos d’un hallebardier qui fuyait, et lui croqua le crâne de ses longues dents... Linérion visa et lança son poignard, qui alla se figer un peu en dessous de la pomme d’adam d’un autre garde.

En parant le coup d’un hallebardier, le bouclier de Vidkunn fut fendu. Le Nain le lâcha et, pour toute vengeance, il décapita son adversaire. Borok, lui ouvrit la veine jugulaire du dernier garde, et le sang coula abondamment. Linérion, de son côté, n’ayant plus d’adversaires, remit ses deux flèches dans le carquois et reprit son poignard.

Le Nain regarda autour de lui : plus aucun humain debout. C’était parfait. Il rangea son glaive dans le fourreau et reprit son marteau, qu’il accrocha dans son dos, à la place du feu bouclier. Puis, il siffla son chien, qui vînt immédiatement à ses pieds, se léchant les babines couvertes de sang... Après avoir félicité Borok, en lui donnant une petite tape sur la tête, Vidkunn appela Linérion :

" - Bon, alors, on entre ou pas ?

- C’est toi qui vois, Vidkunn. Mais on va avoir la Milice après nous, si ils découvrent que c’est nous qui avons tué les gardes.

- Je ne crains pas la Milice. ", fit Vidkunn, en entrant dans la cité, suivit de son chien.

Après quelques heures d’errance dans la cité impériale, les deux compagnons trouvèrent enfin une auberge où ils acceptaient les chiens. Ils prirent deux chambres : dans l’une, Linérion dormirait, tandis que dans la chambre voisine, Vidkunn et Borok ronfleraient à qui mieux mieux. Ils passèrent une nuit agréable. Les lits n’étaient pas très confortables, et les chambres vraiment très sales, mais c’était mieux que de dormir à la balle étoile, dans une couche de feuilles mortes...

Au matin, Vidkunn fut réveillé par des coups sourds, frappés à sa porte. Il ouvrit, tandis que Borok était prêt à bondir. C’était Linérion. Il s’engouffra dans la pièce et referma la porte à clef. Vidkunn et son chien le regardèrent d’un air ahuris, et l’elfe dit au Nain :

" - Ils nous ont retrouvé ! Vite, il faut partir ! Ils sont déjà dans la salle centrale de l’auberge !

- Calmes-toi, bordel ! " fit le Nain, mal réveillé. " C’est qui, ils  ?

- Ce sont des miliciens. Ils viennent nous chercher pour nous mettre en prison, ou peut-être même pour nous pendre ! Je les hais même entendu dire : ils sont où ces enfants de putain ?

- Ils ont dit ça ? Eh ben je vais leur faire voir, c’est qui les enfants de putain ! ", dit Vidkunn, furieux.

Sans hésiter, le Nain brandit son marteau et, d’un coup de marteau, il défonça la porte de sa chambre. Il descendit en trombes les escaliers, suivi par Borok et Linérion, et fit irruption dans la pièce centrale. Il eut un moment d’arrêt : il pensait voir une dizaine de miliciens, pas plus. Il faisait erreur : plus de trente hommes armés se tenaient dans la pièce. Borok, lui, n’hésita pas une seconde : il sauta sur un homme et lui déchira le visage. Alors, le chef de la milice sortit un pistolet et logea une bille de plomb entre les deux yeux du chien. Borok s’écroula au sol, mort...

Vidkunn, une larme à l’œil, bondit sur le tireur et, d’un coup de marteau, il lui décrocha la tête du reste de son corps. Puis, il fit une sorte de roue, avec son marteau, et projeta quatre miliciens au sol. Ils ne devaient plus jamais se relever... En fait, la méthode de la roue de Vidkunn était très efficace, car la pièce n’était pas très grande, et il avait plus de trente adversaires. Donc, il pouvait taper où il voulait, il était sûr de tuer. Donc, le Nain refit une seconde roue, qui terrassa cette fois-ci seulement trois guerriers. La roue avait un inconvénient : Vidkunn dut s’arrêter de frapper quelques secondes, atteint du tournis. Sans l’aide de l’elfe, qui bondit devant le Nain et qui mit à terre quatre guerriers, le naugrim aurait sans doute été tué...

Les impériaux n’étaient maintenant plus que dix-neuf. Vidkunn fou de rage à cause de la mort de son chien, frappa dans le tas d’ennemis : chaque coup tuait, et parfois, le Nain avait de la chance, il tuait deux hommes en un coup. Après moins de dix minutes de combat, le sol de la pièce était jonché de cadavres impériaux, et une longue traînée de sang se déversait de par sous la porte, jusque dans les égouts de la ville, à la grande joie des skavens. Linérion souffrait d’une légère blessure à l’épaule, mais c’était bénin. Vidkunn était couvert de sang, et des morceaux de cervelle s’étaient accrochés à sa barbe. Pourtant, il n’avait aucune blessure. Toujours furieux, le Nain s’assura que tous les miliciens étaient bien morts : il affligeait un gros coup de marteau à chaque crâne qu’il voyait, de façon à ce qu’il soit pulvérisé. Puis, le naugrim s’approcha du cadavre de son fidèle compagnon et, tournant le dos à Linérion, il émit un sanglot...

Quand l’elfe et le Nain quittèrent la ville, vers midi, le Quartier des Bouchers était en flammes. Le feu s’était propagé de maisons en maisons. D’après un témoin (un vieux mendiant borgne), le feu avait commencé dans une auberge. Il ajouta que sous le pallier de l’auberge, un ruisseau de sang coulait jusque dans les égouts. Personne ne le crut, et il fut interné...

Chapitre 7 : Talabheim et après...

Une semaine après avoir quitté Kislev, Vidkunn et Linérion arrivèrent à Talabheim. C’était une grande cité impériale, bâtie au cœur de la forêt. Les remparts de la cité et les maisons étaient en bois. Vidkunn fut étonné de voir une ville entièrement construite en bois : tel un Nain (qu’il était pour ceux qui ont toujours pas compris), il ne se fiait qu’à la pierre. L’elfe, quant à lui, se sentait à l’aise au milieu de l’immense forêt impériale. Les deux compagnons ne cherchèrent querelles à personne et passèrent une bonne nuit dans une auberge pas trop chère.

Au matin, au moment de payer, Linérion se rendit compte que dans la cave de l’auberge, il y avait un magasin d’armes. Sans hésiter une seconde, il y entra, suivi par Vidkunn. Le Nain n’avait pas d’équipements à acheter, hormis un bouclier neuf. Mais il ne se fiait pas aux armes et objets impériaux. En fait, il ne faisait confiance qu’aux objets fait par des Nains. L’elfe sylvain savait que la bataille qu’il fallait livrer, à Kislev, serait terrible. Il décida de s’acheter des équipements de combat. Il prit une cotte de mailles en argent, d’une valeur de deux cents pièces d’or, et une belle épée magique, qui valait cinq cents pièces d’or. Bien entendu, il n’avait pas sept cents pièces d’or sur lui et, comme si de rien n’était, il mit sa cotte de mailles au-dessus de sa tunique verte et il accrocha la belle épée à sa ceinture. Puis, sous les yeux du marchand, il choisit avec méfiance un superbe arc, qui venait d’Athel Loren. Une fois qu’il fut satisfait de la qualité du bois, l’elfe accrocha l’arc à son dos. Alors, le vendeur s’approcha :

" - Bonjour, l’ami ! Donc, pour deux chambres, cette cotte de mailles, l’épée magique et l’arc de Loren, ça fera.....euh, ça fera cinq cents pièces d’or. " dit l’humain. Evidemment, il ne savait pas compter et il vendait ces équipements plus de 50% moins cher que le prix désigné.

" - Cinq cents pièces d’or ? ", fit l’elfe, troublé. " Tu imagines que je vais payer ?

- Eh bien.... Euh, oui. C’est à dire que... Je vends, vous prenez, donc vous payez, on est d’accord ?

- Pas tout à fait. ", dit l’elfe, bondissant sur le vendeur, son poignard à la main.

L’humain n’eut pas le temps de parer et fut surpris par cette attaque : il resta immobile, figé de peur. Sans remords, l’elfe l’égorgea. Le Nain avait un regard sombre. Puis, tranquillement, Linérion essuya sa lame contre la chemise de sa victime et lui fit les poches. Il y trouva une petite clé en bronze : c’était évidemment la clef qui donnait accès à la boutique. Sans hésiter, le Nain et l’elfe sortirent de la pièce et fermèrent la porte à clef, laissant la mare de sang s’agrandir autour du cadavre du malheureux. Ensuite, l’elfe prit la petite clef et la jeta dans l’âtre d’un feu qui crépitait dans une cheminée. Enfin, comme si de rien n’était, les deux compagnons quittèrent la ville...

Après plusieurs heures de marche silencieuse, l’elfe questionna le Nain :

" - A ton regard, dans le magasin d’armes, j’ai vu que tu n’approuvais pas le fait que j’ai tué cet humain.

- Il ne t’avais rien fait. Tu as agit comme un voleur, juste pour une armure qui ne vaut rien et une épée d’incapable. Effectivement, je ne t’approuve pas. Tu n’es qu’un vulgaire elgi  : tu tues par plaisir, et tu tues n’importe qui. Je ne t’apprécie pas du tout. A mes yeux, tu n’es qu’une larve. Mais je sais que si je t’abandonnais là, tu n’irais pas à Kislev te battre mais tu retournerais à Athel Loren. Donc, je suis obligé de te supporter jusqu’à la bataille contre le chaos. Mais mets toi ça dans le crâne : je ne t’aime pas. ".

Ils ne parlèrent plus de la journée, jusqu’au soir, où ils pénétrèrent dans un hameau impérial. Linérion rappela alors au Nain la mort de Borok, tué par des humains. Il lui déclara ensuite de sa voix cristalline qu’il devait venger son compagnon à quatre pattes...

Avec rage, Vidkunn défonça la porte de la première maison. On entendit des cris d’enfants, et des pleurs. Au bout de dix minutes, Linérion, resté dehors, décida d’entrer. Cela lui paraissait anormal : Vidkunn était entré depuis un moment, et il entendait encore des cris. Il fut stupéfait de voir ce qu’il vit : un homme était à genoux devant Vidkunn, et il pleurait, et implorait le Nain : " Tuez-moi si vous voulez, mais épargner mes enfants. C’est ce qu’il y a de plus précieux pour moi. Je vous en supplie... ". Le Nain brandissait son marteau au-dessus du pauvre homme, mais il semblait hésiter. En effet, tout près de lui, il y avait les très jeunes filles de l’humain, et elles pleuraient abondamment. Vidkunn réfléchit un instant. Puis, il posa son marteau et sol et aida l’homme à se relever. Celui-ci fut très étonné, et son regard questionnait le Nain. Celui-ci dit simplement :

" - Je ne savais pas qu’un umgi pouvait avoir tant de courage. Voyant que tu serais prêt à mourir pour tes enfants, j’ai décidé de t’épargner, toi et les tiens.

- Tu es fou ! ", coupa Linérion. " C’est un humain, tu dois le tuer !

- Fermes-là ! " hurla Vidkunn. " Lorsque que je tuais des humains, j’avais des guerriers devant moi, et pas des pères de familles sans défense. Quand tu as égorgé le marchand, à Talabheim, je ne t’approuvais pas, mais j’ai rien dit. Alors maintenant, tu fermes ta gueule, elgi, et tu laisses ce pauvre homme tranquille.

- Tu oublies Borok, Vidkunn. Il faut le venger.

- Borok est mort, rien ne pourra le ramener. Et j’ai fait coulé assez de sang à sa mémoire.

- Eh bien je vais te faire une confidence. Tu te rappelles des miliciens que nous avons massacré à Nuln ? Eh bien ils n’étaient pas là pour nous. Ils prélevaient simplement les taxes diverses d’habitations à l’aubergiste. Ils ne savaient même pas pourquoi on les attaqué.

- Attends, j’ai tué trente hommes juste pour ton plaisir ? Borok est mort par ta faute ? J’ai mit le feu à un quartier de Nuln pour rien ? Fils de lâche, enfant de putain. Tu es plus un chien de druchii qu’une tapette d’elfes sylvains.

- Ca, nabot, c’est la goûte d’eau qui fait déborder le vase. ". déclara Linérion en retirant sa cape et en sortit son épée du fourreau...

L’elfe se précipita sur le Nain. En un éclair, le Nain esquiva son coup et fit une terrible riposte : il frappa de toutes ses forces dans le dos de l’elfe. En un terrible bruit d’os brisés, le marteau fracassa la colonne vertébrale de l’elfe. Mais il ne s’arrêta pas là : Vidkunn avait frappé avec tant de rage qu’il ne put freiner son coup, qui brisa également les côtes de Linérion. Bien entendu, tous les organes entre la colonne vertébrale et les côtes furent broyés, écrasés, compressés... Puis, le Nain, fou de rage, fracassa le crâne de l’elfe, qui agonisait. Ce coup projeta beaucoup de sang et un peu de cervelle contre les murs de bois de la maison impériale. Puis, le Nain cracha sur les restes du cadavre de l’elfe et dit : " Maintenant, Borok est vengé... ".

Le Nain se tourna alors vers l’humain, qui calmait ses deux petites filles. Elles avaient cessé de pleurer, jusqu’à ce que le Nain s’approche de leur papa et commença à parler de sa voix puissante :

"- Je suis désolé d’avoir brisé votre porte, umgi.

- Euh.... Ce n’est rien. Vous avez été bon envers moi et ma famille. En plus, vous avez tué cet ignoble elfe. Comme vous dîtes, oui, je suis sûr que c’était un elfe noir... ".

A ce moment là, une idée effrayante traversa la tête de Vidkunn. L’aigle qui était venu parler à Linérion était un aigle noir. Les elfes sylvains étaient superstitieux et n’utilisaient jamais les aigles noirs. Si cette elfe n’était pas un elfe sylvain, c’était donc...

Vidkunn se pencha sur le cadavre de Linérion et lui fit les poches. Il y découvrit un message, écrit d’une main apparemment elfique :

" Tu as été long à trouver ce message, nabot. Tu vois, je t’ai enfin retrouvé. J’y ai mis beaucoup de temps, mais je t’ai retrouver. A l’heure où tu lis cette lettre, il est probablement déjà trop tard pour sauver Kazad Uzkul. Aussi sûr que le sang est bon et que les harpies volent, tous tes sujets seront passés au fil de l’épée. Femmes et enfants y compris. L’elfe que tu viens de tuer n’était qu’un esclave. Tu dois te demander qui je suis, je pense. Eh bien saches que je suis Korath le Furieux, seigneur corsaire elfe noir. Il y a de cela quelques temps, toi et ton ami Lorfindel aviez détruit mes guerriers. Ensuite, vous avez échappés de peu à moi et mes compagnons. Tout cela à cause de ces maudits de chasseurs de trésors égarés... Quoiqu’il en soit, quand tu rentreras de Kislev, tu trouveras Kazad Uzkul en cendres... ".

Vidkunn pâlit, une fois qu’il eut fini sa lecture. Il réfléchit quelques minutes, hésitant s’il devait rentrer à Kazad Uzkul ou pas. Il se ravisa, et se dit : le seigneur Krant est un brave, la cité tiendra. Puis, il donna toute l’or qu’il trouva sur l’elfe à l’humain, et reprit aussitôt son chemin pour Kislev. S’il fallait se battre, que ce soit le plus vite possible...

Chapitre 8 : une curieuse monture...

Vidkunn marcha toute la nuit, puis se reposa, à l’aube, sur une vieille souche, près d’un petit bourg impérial. Il ne comptait pas s’arrêter longtemps. Une fois qu’il fut assis, il en profita pour réfléchir : " J’ai donné ma parole, je dois aller à Kislev, pour protéger mon Haut Roi. Mais, d’après les dires de ce chien de druchii, aucune armée naine ne viendrait à Kislev. Comme je l’ai dit, c’est un chien de druchii, il a pu mentir. Certainement, il a menti. J’irai à Kislev. Quant à Kazad Uzkul, elle est imprenable, et ses habitants ne sont pas des tendres. Et puis, je ne suis plus leur seigneur, ce n’est plus mes affaires. Quoique... Il me faut un moyen de transport pour aller plus vite à Kislev... ". Quand Vidkunn pensa à cela, il tourna la tête et vit, dans un pré voisin, un énorme taureau noir. Il était vraiment grand, et il a avez un anneau dans le nez. Ses cornes étaient blanches et longues, et il paraissait terrifiant. Mais pas pour un Nain. Une idée le traversa, et il se leva, et partit pour la ferme qui avoisinait au pré. Sans frapper, il pénétra dans la maison. Un vieil humain était assis dans un fauteuil, et il fumait la pipe. Quand il vit le Nain, il pris peur et sortit son épée, accroché au-dessus de la cheminée. Le Nain le regarda d’un air amical et lui dit :

" - Ranges cette épée, umgi. Elle te sera inutile contre moi. Je n’ai pas d’intentions hostiles. Je viens en ami.

- Eh bien ! Chez vous, les Nains, si vos amis font irruption de telles façons, vous devez avoir un grand nombre d’arrêts cardiaques ! ", fit le vieillard, soulagé. " Sortez votre tabac, et fumons ensemble, ami Nain !

- Désolé, umgi. J’aurai aimé fumé avec vous autour d’un bon feu, mais je n’ai pas le temps : je pars pour Kislev, défendre votre Empire. Mais il me faut une monture, et c’est pour cela que je suis entré chez vous.

- C’est à mon tour d’être désolé, noble guerrier. Je n’ai ni chevaux, ni poneys. ", s’excusa le vieil homme. " Je n’élève que des bovins.

- C’est pour cela que j’ai besoin de vous. Le grand taureau qui est dans le pré, à côté, il est à vous ?

- Ne m’en parlez pas ! Oui, il est à moi, mais c’est une terreur ! Il détruit tout ce qu’il voit. J’ai peur d’entrer dans le pré, tant il est mauvais. Pourquoi vous intéresse t’il ?

- Si vous ne pouvez l’approcher, il ne vous sert donc à rien ? Dans ce cas, je vous en offre cette bourse pleine d’or. " proposa Vidkunn, lui tendant son petit sac de cuir qui contenait plus de cent pièces d’or. " Mais, en prime, je voudrais une selle, si vous en avez une... ".

Le vieillard accepta avec joie l’offre du Nain, bien qu’il se douta que son acheteur n’arriverait jamais à dompter l’animal. Il lui fournit une vieille selle de cuir, usée. Le Nain s’en contenta. Puis, Vidkunn entra dans le pré. Le taureau, voyant ce nouvel adversaire, chargea le Nain avec fureur...

Vidkunn ne bougeât pas d’un cil et attendait l’impact avec courage. Il avait le regard sévère. Ses yeux rencontrèrent ceux de l’animal. Un duel hypnotique se déroula sous les yeux du vieillard, qui ne comprenait pas ce qui se passait. Le naugrim et le taureau se regardèrent pendant environ une minute. Après ce laps de temps, l’animal marcha tranquillement vers le Nain, et se mit couché à ses pieds. Vidkunn avait gagné le combat et, par la même occasion, la fidélité du taureau.

Le Nain attacha la selle sur le dos du taureau, qui se laissa faire. Puis, il dit adieu au vieillard et partit à toute allure sur le dos de l’animal.

A cette allure, ils arriveraient très bientôt à Kislev...

***FIN DE LA TROISIEME PARTIE***

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