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Chapitre dix

 

Une nouvelle journée commence à Werewolfburg ; dès les premières lueurs du soleil les paysans vont voir leurs bêtes dans leurs enclos et, comme à l’accoutumée, ils s’écrient tous en cœur :

- "PUTAIN D’SALOPERIES DE BORDEL DE NOM DI DIOUX D’BOUSE ! !

Réaction logique, pour un paysan qui vient de constater qu’une partie de son bétail s’est encore faite bouffer.

Bien qu’en général ce genre de hurlements n’ait aucune conséquence sur quoi que ce soit dans le village, ce jour là fut sensiblement différent, car les cris des paysans étaient parvenus jusqu’aux oreilles (qu’il a longues et pointues) d’un elfe à demi réveillé qui résidait dans l’unique taverne du village. Kain ajusta sa ceinture à laquelle deux épées récemment acquises étaient fixées et sortit de sa chambre pour descendre dans la rue et obtenir quelques renseignements sur les cris qui l’avaient réveillé. Il se dirigea directement vers le premier enclos à chèvres qui se présenta où un paysan visiblement mécontent pestait sur une " passoire " ou quelque chose se rapprochant :

-" bonjour, vous avez des problèmes ? demanda Kain

- c’est encore c’te foutue bande de loups qu’est venue dévorer la moitié de mes chèvres ! s’écria le paysan.

- des loups ? comment voulez vous que des loups rentrent dans votre village puisque il est protégé par cette palissade ?

- ben justement ! parlons-en d’cette palissade c’t’une vrai passoire ! et c’est pas les trois poivrots qui gardent l’entrée qui y changeront grand chose !

- hmmm... supposons que je vous débarrasse de ces loups en moins de trois jours vous me donneriez quoi ?

- j’savions point... faudrait voir avec Sven...

- (Sven ? qui c’est ca ? ha oui !c’est le mec ringard et stéréotypé que Helm a fait pleurer hier soir) pensa Kain.

et je peux le trouver où ce Sven ?

- y devrait point tarder a arriver, z’avez qu’a l’attendre près de l’entrée du village

- d’accord, merci mon brave

A ces mots Kain alla jusqu’à l’entrée du village (tout en restant à une distance raisonnable de la " garde " officielle de Werewolfburg) et attendit de voir Sven arriver. Ce dernier arriva peu de temps après et, voyant l’elfe, se dirigea immédiatement dans sa direction affichant son sourire le plus amical possible.

- (ma parole, il croit qu’on est amis ou quoi ?) pensa Kain.

- rebonjour étranger, je ne connais pas encore votre nom, vous vous appelez ?

- Lïothek, Habib Lïothek.

- enchanté, monsieur Lïothek, je suis Sven.

- (il est con ou il le fait exprès ?) non c’était une blague, je m’appelle Kain, vous avez pas compris le jeu de mot ? Habib Lïothek, bibliothèque ? non ?

- ....non

- bon c’est pas grave, j’avais juste envie de me foutre un peu de votre gueule ; j’aimerais juste vous aider à vous débarrasser des loups, moyennant finances bien entendu, qu’en pensez vous ?

- des loups ? ha oui le problème des loups ! je suis chasseur et j’ai déjà tué plus d’une cinquantaine de loups et ca n’a pas servi à grand chose jusqu’à maintenant alors vous qui, je suppose, êtes sans expérience pour la chasse aux loups je doute que vous puissiez faire grand chose, et puis nous disposons de peu d’or...

Sven se tut en voyant le regard agacé de l’elfe.

- votre avis sur mes qualités de chasseur de loups n’ont aucune importance, je veux juste savoir ce que vous êtes prêt à me donner si je vous débarrasse de ce problème en moins de trois jours.

- pourquoi en moins de trois jours ?

- comme ca, histoire de... pour ajouter un peu de piment à l’action.

- heu... bon de toutes façons si vous arrivez a réussir cet exploit on trouvera bien un truc pour vous récompenser, mais je persiste à dire que vous allez vous fatiguer pour rien.

Kain ne prit même pas la peine d’écouter la fin de la phrase et retourna à l’auberge du chien velu (qui rappelons-le est la seule auberge du village, oui je sais, vous commencez à le savoir mais c’est important pour la suite de l’histoire) et alla chercher la boule de nerfs qui lui servait de compagnon.

Helm s’était levé bien après son frère d’armes et était promptement descendu à la taverne que constituait le rez-de-chaussée de l’auberge. La joyeuse animation qui caractérisait la taverne n’avait d’égal que la joyeuse animation qui caractérisait le cimetière du coin, non, je n’insinue pas que la taverne était aussi silencieuse qu’un cercueil, j’insinue que le cimetière du coin était très animé c’est tout. Helm (qui avait une grande expérience de la survie en milieu tavernal) s’installa à la seule table encore libre de la taverne et attendit que quelqu’un daigne enfin prendre sa commande. Quelques minutes plus tard un individu au vêtements rapiécés et usés que Helm identifia comme étant l’un des serveurs de la taverne s’approcha de la table du Reiklander :

- vous avez de la bière de Bugman ici ? demanda-t-il.

- qu’est ce que j’en sais ? et puis pourquoi tu me vouvoie ? fit remarquer Kain.

- oups, m’ai trompé, alors Kain, qu’est ce que t’as fait de beau ce matin ?

L’elfe lui expliqua en détail le problème qu’il venait de s’engager à régler en moins de trois jours...

Les deux compères décidèrent alors d’attendre la tombée de la nuit et de tendre une embuscade aux loups quand ces derniers seraient rentrés dans l’un des enclos du village.

La nuit tombe :

SOLEIL : HAAAAAAaaaaaa.... boum !

la lune se met à la place du soleil en deux temps trois mouvements... ca y est, y fait nuit.

Pour mener à bien leur embuscade Helm avait préparé un plan qui leur permettrait d’attaquer les loups sur deux fronts de façon à les empêcher de fuir (il avait même pour l’occasion dessiné un plan, c’est vous dire à quel point il prenait l’histoire au sérieux). Kain, qui n’avait porté qu’un intérêt tout relatif au plan de Helm avait préféré le soir même entamer une ronde autour du village en espérant localiser l’endroit par lequel les loups pénétraient. Etant donné que son plan nécessitait deux personnes, Helm eut une autre idée : celle de se déguiser en mouton pour surprendre les loups.

Kain était sur le point d’achever sa ronde lorsque il vit plusieurs loups - d’un fort beau gabarit il est vrai - se diriger vers un enclôt. Ils étaient environ 5 ou 6 et vu leur taille, tenter de les exterminer en bloc serait une mauvaise idée, à moins d’avoir des tendances sadomasochistes à ascendant chaotiques et pourquoi pas suicidaires, ou bien s’appeler Helm et s’être déguisé en mouton dans un enclos de chèvres en criant à tue-tête :

- BEEEEEEEH, JE SUIS UN MOUTON ! JE SUIS UN MOUTON !

- Grrrrrr... grogna un loup un poil plus grand que les autres.

Entendant les proches grognements des loups, Helm laissa tomber sa peau de mouton et se redressa du haut de ses 1m60 et poussa un monstrueux cri de guerre :

- Gloups !

Pour un cri de guerre, il aurait pu trouver mieux, mais c’était malgré tout la réaction la plus adaptée pour quelqu’un qui se retrouve nez à nez avec une bande de loups affamés (les loups sont toujours affamés de toute façon), mesurant à peine une tête de moins que soi-même (ha, ca c’est moins courant déjà) et qui sont visiblement attiré par l’odeur de mouton.

-Ha le con ! s’écria Kain, voyant son compagnon se rendre compte que son épée était inutilisable depuis le coup du chêne et qu’il ne lui restait plus que son couteau pour combattre la meute de loups géants.

-HELM ! ATTRAPPE !

-hein ? SCHtonk ! AÏE !

Helm venait de recevoir le pommeau d’une épée en plein sur le crâne. Alors qu’il se baissait pour attraper cette arme providentielle, deux loups sautèrent sur le jeune Reiklander, l’un mourut d’un carreaux d’arbalète figé dans le crâne et l’autre fut empalé sur son couteau puis rejeté violemment sur le reste de la meute. Après une telle démonstration de force, le reste des loups préféra prendre la fuite. Voyant que leur gibier prenait la fuite les deux aventuriers prirent les loups en chasse. Ces derniers passèrent par un trou à peine visible dans la palissade à moitié dissimulé par un buisson, les deux compères n’eurent aucun mal a passer par ce trou de par leur morphologie quelque peu... hum.. particulière (une grande asperge et un petit pois) et continuèrent leur poursuite sans problème, jusqu’à ce que Kain se rende compte qu’ils étaient allés un peu trop loin dans la forêt.

Mais c’était déjà trop tard, cinq autres loups étaient apparus derrière eux et ceux qui étaient devant s’étaient arrêtés, c’est alors que Helm fît une curieuse réflexion :

- cinq... quatre... trois... deux.... un....

- je vous avais prévenu... c’est dangereux la chasse aux loups... dit Sven qui venait de sortir de la pénombre

- zéro.... je m’y attendais

- moi aussi. fit remarquer Kain.

- et je pari 10 couronnes d’or qu’il veut nous tuer.

- hm... tenu !

- je vais vous tuer ! s’écria Sven

- merde !

- allez, amène le fric Kain.

- seulement si tu tues plus de loups que moi.

- ok, ça marche !

Helm se jeta sur un des groupes de loups en brandissant l’épée que l’elfe lui avait prêtée, Kain décocha un carreau dans un loup de l’autre groupe puis dégaina sa deuxième épée ainsi qu’une dague et chargea son groupe. Après quelques minutes de combat acharné, une dizaine de loups atrocement mutilés gisait sur le sol :

- cinq ! s’écria Helm

- cinq ! s’écria Kain

- merde ! égalité ! s’écrièrent les deux aventuriers.

- hé ! où est Sven ? demanda l’elfe.

- aucune idée, ca pose un problème ?

-...celui qui tue Sven gagne le pari, d’accord ?

- ok, ca roule !

après quelques heures de recherches infructueuses dans les bois, les deux aventuriers se résignèrent à retourner au village pour dormir un peu. Le lendemain, assez tard dans la matinée, les deux compères se levèrent pratiquement en même temps et descendirent dans la rue, pour se retrouver nez à nez avec la population de Werewolfburg, apparemment mécontente. Sven semblait mener la foule et, visiblement, avait fait véhiculer quelques fausses rumeurs à propos de Helm et Kain. Si ils ne trouvaient pas très vite une idée, la foule les lyncherait sans autre forme de procès. Helm se mit à réfléchir à toute vitesse :

-(ce mec est un gros tas de stéréotypes, il était de mèche avec les loups, il a les faveurs du village, c’est quel stéréotype ça déjà ? ha oui ! je sais !)

- faites attention Sven est un loup-garou ! ! cria Helm.

- beuh ? fit Sven.

- prouvez le ! fit un homme dans la foule.

- heu... espèce de sale enculé de batard de fils de pute ! t’encules ton oncle ! zakouski !

-QUOI ! ! ! ! ! s’écria Sven PERSONNE NE ME TRAITE DE ZAKOUSKI ! ! JE VAIS TE...

A ces mots, Sven fût pris de violentes convulsions. La foule recula de plusieurs pas, laissant les aventuriers seules avec lui ; en quelques secondes, son corps prit la forme d’une créature mi homme, mi loup. Kain dégaina son arbalète et l’arma, pendant ce temps le loup garou chargea Helm qui avait osé le traiter de Zakouski. Le Reiklander dégaina son épée et se prépara à recevoir la charge. Le monstre (qui mesurait un bon mètre de plus que Helm) balança de grands coups de griffes que le jeune aventurier esquiva avec peine. Le loup-garou vit alors une faille dans la défense du Reiklander et se jeta sur lui pour lui broyer le cou avec ses mâchoires, mais fut stoppé net par un carreau d’arbalète qui alla se figer dans sa mâchoire inférieure. Voyant là sa seule chance de porter un coup décisif au monstre, Helm empoigna l’épée de ses deux mains et bondit sur le lycanthrope, lui tranchant le crâne ainsi qu’une partie de son buste en deux. L’énorme corps s’effondra au sol dans une mare de sang...

 

Les deux aventuriers étaient à présent repartis en direction de Wessburg. Les villageois de Werewolfburg leur avaient offert un peu d’or ainsi que tout ce dont ils auraient besoin pour le reste de leur voyage. En chemin, Kain ne put s’empêcher de poser au Reiklander une question qui lui brûlait les lèvres :

- mais comment as tu fait pour savoir que c’était un loup-garou ?

- ben, en fait j’en étais pas tout à fait sûr, j’ai juste cherché la solution qui me semblait la plus logique.

- ça te semblait logique comme solution ? avoue que tu as dit ça complètement au hasard.

- Kain ?

- oui ?

- la ferme !

to be continued

 

(au fait vous vous rappelez que je vous avais dit qu’il était important qu’il n’y ait qu’une auberge dans Werewolfburg ? Eh bien j’ai dit ça comme ça, en fait il aurait pu y en avoir 350 ça n’aurait rien changé.)

Comment ça vous vous en foutez ?

 

Chapitre onze

Relevant sa tête difforme et suintante, Bluarg le terrible contemplait avec satisfaction le butin de la journée, deux chevaux, trois humains, un chien. L’idée de s’installer à proximité d’une route de forêt fréquentée uniquement par des diligences, dont le sort indifférait la grande majorité des forces de la milice était décidément la meilleure idée qu’il avait jamais eue. Il n’en avait d’ailleurs jamais eu d’autres, même si Bluarg avait deux cerveaux, ca ne l’empêchait pas d’être profondément stupide (bien qu’il était considéré comme un génie selon les critères hommes-bêtes), mais c’était lui qui tapait le plus fort ce qui lui avait permis d’être " élu " chef du petit groupe de mutants qui sévissait à présent dans les sombres forêts de l’empire (tout comme 6 437 autres groupes de mutants d’ailleurs).

Bluarg allait donner l’ordre d’embarquer le prochain repas pour plus tard lorsque Sprut le minable cria :

- Là ! encore à manger !

Bluarg plissa les yeux (du moins il essaya) dans la direction qu’indiquait le mutant et aperçut deux silhouettes, l’une petite, et l’autre grande et mince :

- Allez ! beugla l’homme-bête, en pointant les deux infortunés du doigt. Tout le groupe, sauf Bluarg partit à l’attaque, ce dernier était plus préoccuper de se taper un maximum de bouffe pendant que le reste s’occuperait des deux avortons. Cinq minutes plus tard, Bluarg avait déjà englouti plus de la moitié du butin, c’est alors qu’il sentit quelque chose de petit et mou lui retomber sur le crâne. Dans un réflexe tout ce qu’il y a de plus naturel, l’homme-bête se tourna vers ce qui avait put lancer le projectile en question et se retrouva nez à nez avec un grand truc vert et un petit truc au poil blanc :

- Tu nous excuses gros lard, mais là tu bloque le passage. dit le petit truc au poil blanc

Bluarg, qui avait déjà massacré plus d’une centaine de guerrier beaucoup plus robuste que ces deux trucs, empoigna sa hache de bataille et chargea.

30 secondes plus tard, Bluarg le terrible, chef homme-bête, gisait à terre, ses viscères s’éparpillant sur le sol. On a beau être un gros monstre de deux mètres de haut, s’attaquer à deux aventuriers échauffés quand on a un poids de 125kg sur le bide il vaut mieux éviter... surtout quand il s’agit de Helm et Kain et qu’il est hors de question que les héros de mon récit se fasse lyncher par un pauvre mutant.

Ni Helm, ni Kain ne fouilla les mutant, ils jugeaient cela dégradant, sale, et surtout complètement inutile, car aucun aventurier ne peut se vanter d’avoir récolté autres choses que quelques sous de cuivre ou une grosse verrue sur le doigt en fouillant un mutant.

En revanche, les cadavres humains...

Plus d’une cinquantaine de couronnes d’or et autres babioles d’une probable valeur marchande avaient déjà été récupéré, lorsque Helm remarqua que le cadavre qu’il s’apprêtait a fouiller avait comme une certaine ressemblance avec quelqu’un qu’il connaissait. Cheveux mi-longs et blancs, yeux verts, petit nez, 1m60, cinq doigts a chaque main, pas de doute ce cadavre était la copie conforme de lui-même... ouais c’est bien, et alors, se dit Helm qui finalement se foutait pas mal que le cadavre lui ressemble puisque c’était un cadavre et que par déduction logique, il était mort. Parmi les affaires que portait son double Helm trouva une épée courte de bonne facture, dissimulée dans un manteau, ainsi que quelques couronnes d’or et aussi quelques papiers dont il se foutait éperdument puisqu’il ne savait pas lire. Le jeune reiklander jeta les papiers en question mais ils furent rattrapés au vol par Kain, qui lui, était un peu plus instruit, et espérait (on sait jamais) trouver quelques infos juteuses qui pourraient obtenir une certaine valeur lucrative si elles étaient bien utilisées.

Après quelques instants, Kain ouvrit de grands yeux ronds (chose extrêmement rare chez lui) et resta bouche bée, regarda le cadavre, regarda Helm, regarda le papier qu’il tenait entre les mains, regarda le cadavre, regarda Helm, regarda le papier qu’il tenait entre les mains, regarda le cadavre, regarda Helm, regarda le papier qu’il tenait entre les mains....

- Kain, tu recommence encore une fois et je te fout mon poing dans la gueule !

-ON EST RICHES ! ! lis ça ! cria Kain

- je sais pas lire dugland...

-...

- bon, y a quoi d’écrit sur ton papier ?

- en gros, ça dit que si tu vas à un certain cabinet, tu pourras toucher un héritage de 50000 couronnes d’or à la place de ce cadavre qui est là à tes pieds

-....

- Helm ?

- une épée Force+5, une cotte de mailles en mythril, 50 larbins pour me cirer les pompes du matin aux soi...

- ho ! ducon, tu m’écoute !

-...tu m’as appelé comment là ?

- ducon... pourquoi ?

- SCHPAF ! fît le poing de Helm sur la face de Kain

Une heure plus tard, les deux aventuriers s’écroulèrent par terre avec une synchronisation parfaite :

- bon... c’est où.... ton cabinet.... à la..... mord moi le nœud ? demanda le reiklander

- heu.... wessburg....

- ....sérieux... la vache.... on a du pot !

- ouais....

- ...

- à ton avis, ça part facilement les taches de viscères de mutant sur un tissu aussi délicat que mon manteau ?

- pourquoi ?

- parce que je me suis écroulé sur le tas de viscères du mutant

-...essaie " morveux délicat " moi je l’utilise pour tout mon linge

- " morveux délicat " ?

- c’est fait à base de morveux concentrés, et c’est enrichi aux extraits d’huile essentielle de bonnet de fou

- heu...... je crois que je préfère garder mes vêtements sales....

******

Wessburg, ville typique de l’empire, avec ses temples, ses places publiques, ses coins louches, ses ruelles sombres spéciales évasion, et ses passants. Ce jour là, la ville pouvait s’enorgueillir de compter deux passants de plus, formidable n’est-ce pas ? bon ok, pas tant que ça, mais bon, c’était quand même deux aventuriers, défenseurs du bon droit, de la veuve et de l’orphelin, non, attendez, ça c’est des héros, ça a rien à voir, bon, disons que les deux passants de plus contribuaient activement a l’extermination du chaos a l’intérieur de l’empire, ainsi qu’a faire découvrir aux autres passants de nouvelles senteurs parfumées :

- Ho ! bordel ! mais qu’est ce que tu schlingues !

- Hé !je viens de me laver !

- c’est quoi cette odeur alors

- ... du parfum

- du parfum ? HAHAhahahaha ! c’est bien une lopette d’elfe ça !

La discussion s’arrêta là, Helm ayant alors quelques difficultés a parler, ou même a respirer suite a un magistral coup de coude dans le sternum de la part de l’elfe qui, visiblement, n’aimait pas trop qu’on insulte sa race. Ça faisait déjà plus d’une heure que les deux aventuriers cherchaient le cabinet de comptables qui devaient leurs permettre de toucher les 50000 couronnes d’or, finalement, Kain se résolut a demander son chemin a un passant :

- pardon mon brave, où se trouve la cucurbitacéhen strasse ?

- la quoi ? aucune rue a ce nom là dans la ville...

- ....... vous êtes sur ?

- ouaip, certain

Kain se dît alors qu’il y avait eut une erreur lors de la rédaction de la lettre, il se rendit a la fabrique où la lettre avait été écrite, et y apprit que le cabinet de comptable n’existait même pas.

Les deux aventuriers se retrouvèrent finalement sur le port a la recherche d’une bonne taverne où ils pourraient oublier leur déception :

- mille milliard de mille sabords ! mais c’est Kain !

- ghé ? s’interrogea Kain

L’homme qui venait de parler était un gros barbu 100% pur batelier, grand, costaud, la face burinée et le débardeur taché de graisse de poisson et de pinard. Kain reconnut pratiquement aussitôt l’homme avec qui il avait passé une nuit en prison pour dégradation de bien et voie de faits sur les forces de la milice après s’être tapé plus de 4 litres de pinard :

- Joseph !

- alors gamin ! qu’est ce que tu deviens ?

- je suis devenu aventurier à plein temps

- aventurier ? un maigrichon comme toi ? Haha ! elle est bien bonne celle là ! allez, viens boire un coup ! c’est ma tournée

Joseph amena les deux compères dans une taverne et commanda trois bouteilles du meilleur cru. Une heure plus tard, Helm était ivre mort, Kain avait la tête dans le gaz et Joseph buvait comme un trou.

Si il y a bien quelque chose que Helm a du mal à supporter, c’est l’alcool : deux verres avaient suffi pour qu’il commence à voir double, les trois suivants l’avaient rendu complètement taré, il était monté sur la table et avait commencé à chanter (très mal soit dit en passant) avec Kain, qui l’accompagnait à la flûte.

Même si le spectacle amusait les autres clients plus qu’autre chose, il aura quand même fallu que quelqu’un vienne foutre la merde : un petit nobliau venu avec son escorte et quelques amis estima que pour se rendre intéressant, il serait amusant de faire tomber ce paysan soûl de son perchoir ; le jeune abruti empoigna une bouteille qui traînait sur le comptoir et la lança en direction du reiklander. Helm reçut la bouteille à demi pleine sur la tempe, il perdit le peu d’équilibre qu’il lui restait et tomba en se cognant la tête contre le comptoir. Si les clients se turent, les nobliaux éclatèrent de rire. Helm se releva, le visage couvert de sang et vaguement conscient qu’il fallait qu’il tue quelque chose pour se détendre un peu.

Le jeune reiklander alla se rasseoir à sa table, contempla pendant un moment la bouteille de vin à moitié vide qui se trouvait en face de lui, l’empoigna et...

- hé ! connard ! dit-il

Le nobliau se tourna vers Helm et vit ce qui ressemblait fortement a un projectile lancé a grande vitesse dans sa direction, la bouteille se brisa sous le choc, et le nobliau s’effondra par terre. Les membres de l’escorte s’avancèrent, prêts à rosser l’impudent qui venait de porter la main sur leur gagne-pain, mais préférèrent s’arrêter lorsque Kain se leva et dégaina deux épées flambantes neuves :

- restez cool, on s’en va. dit-il, avec le ton de quelqu’un qui a un peu trop bu et qui pourrait bien trouer quelques bides si on lui en donnait l’occasion.

Les gardes du corps restèrent immobiles et Kain et Joseph sortirent de la taverne, traînant le corps de Helm qui s’était évanoui.

Joseph proposa à Kain de venir dormir dans son bateau, estimant que ce serait plus sûr que de dormir à l’auberge ce soir là.

Malheureusement la nuit ne se passera pas si bien que ça malgré tout...

Chapitre douze

 

Malgré le fait que Kain était à moitié soûl, il avait décidé de monter la garde sur le pont du bateau de Joseph, redoutant qu’une nuit de sommeil trop prolongée par une grosse cuite puisse les mettre en position délicate si quelqu’un décidait de venir leur chercher querelle pendant la nuit.

Et même si Kain était un elfe, et que d’habitude passer une nuit blanche ne lui posait pas trop de problèmes, les quelques litres de vin consommés peu avant eurent finalement raison de lui, et il s’endormit sans même s’en rendre compte.

Et alors que Kain s’apprêtait a profiter du Harem dans lequel il venait de se retrouver sans aucune raison apparente, il sentit comme une violente douleur lui vriller l’épaule ; le décor de rêve disparut et à la place un pont de bateau dégueu et puant le poisson apparut comme par magie. L’elfe retira le carreau d’arbalète qui s’était planté dans son épaule, se mit à couvert, évitant de peu un deuxième projectile qui siffla près de son oreille (qu’il a longue et pointue comme vous le savez si bien). Kain scruta le port pour repérer son ou ses attaquants et ne vit rien, ce qui est normal, non pas parce qu’il faisait nuit puisque les elfes sont capable de voir dans le noir grâce a une vision infrarouge (c’est quand même bien fait un elfe !), mais parce que ses assaillants étaient déjà montés sur le pont. Ils étaient quatre et possédaient de fortes carrures, Kain dégaina ses deux épées et s’apprêta a pratiquer la technique de la gueule de bois qui consiste à se battre avec un mal de crâne horrible et la gueule dans le cul, tous les aventuriers du vieux monde se demandent à quoi peut bien servir cette technique jusqu’au jour ou ils se retrouvent dans les conditions idéales pour la pratiquer.

En ce qui concernait Kain, il était maintenant fixé : la technique de la gueule de bois est un merveilleux moyen de se faire étriper. Mais même si les attaquants étaient en nombre supérieur, qu’ils avaient eu l’avantage de frapper en premier et que leur adversaire était en train d’utiliser la technique de la gueule de bois, ils ne parvenaient pas à vaincre. Deux fois des coups qui auraient dû être mortels se perdirent finalement dans le vide ; pire, l’un des leurs tomba, la gorge tranchée, et un autre tenait avec peine sur ses deux pieds tant il perdait son sang par d’innombrables blessures. Mais malgré tout, même si l’elfe était en train d’accomplir des miracles en restant en vie aussi longtemps, la fatigue et les nombreuses blessures diminuaient de plus en plus ses facultés de combat et bientôt, il finirait par encaisser un coup fatal. Soudain, un bruit de porte défoncée par un bélier retentit sur le pont, faisant trembler ses occupants. Joseph et ses deux marins, ainsi que Helm, s’étaient enfin réveillés et jetaient à présent des regards meurtriers vers les agresseurs (bon, c’est vrai que comme il faisait nuit, personne n’y voyait rien, sauf Kain qui voyait des formes rouges se balader un peu partout) :

- bon ! que les méchants lèvent la main ! cria Helm

Personne ne répondit, mais trois des quatre silhouettes prirent la fuite, et deux d’entre elles s’arrêtèrent quelques pas plus loin pour problèmes techniques due à une avarie des systèmes vitaux provoquée par l’introduction d’un corps étranger tranchant dans les zones du cœur et des poumons.

Helm alla récupérer sa dague et son couteau sur les deux cadavres supplémentaires qui jonchaient le pont puis retourna dans la cale pour finir sa nuit, sans même jeter un coup d’œil vers son acolyte qui de toute façon, avait la fâcheuse tendance d’agoniser le soir et de se réveiller le lendemain matin sans une égratignure, enfin, sans une égratignure... disons qu’il était debout, quoi (ce qui, pour Helm, revenait au même).

Le lendemain matin, Helm s’était levé de bonne heure (11H00 ! un exploit pour quelqu’un comme lui), et s’était confectionné une canne à pêche avec un harpon qui traînait sur le pont et quelques cheveux de Kain qui, selon lui, devaient être résistants, bien que Kain ait insisté sur le fait qu’il s’agissait plutôt de jeunes vierges elfiques en matière de cheveux indestructible.

Le reiklander était donc là, assis sur le port en train de pêcher tranquillement dans le Reik, espérant que les poissons trouveraient le morceau de cadavre humain à leur goût. Remarque, quand bien même un requin se serait baladé dans le reik il n’aurait jamais osé s’approcher de la rive sachant que des dizaines et des dizaines de marins capable de liquider un mégalodon a vingt pas avec une fléchette arpentaient continuellement le port.

D’ailleurs, saviez-vous que pour la pêche, il vaut mieux se trouver un petit coin bien calme, oui ? Tant mieux pour vous ; en ce qui concerne Helm, il s’était installé juste à côté du bateau de Joseph : le doux cinglé, et donc, juste en face de la terrasse de la taverne du marin fêtard, réputé pour atteindre régulièrement plus de 200 décibels de pollution sonore. D’ailleurs, ce jour là, les clients semblaient avoir décidé de battre leur record : les bruits de marins en train de hurler, de bagarres et de rots semblaient pouvoir parvenir jusque en Lustrie, ce qui ne perturbait pour rien au monde la concentration de Helm qui guettait la moindre touche sur sa ligne, jusqu’à ce que quelqu’un s’amuse à plonger juste en face de lui, enfin... plonger n’est pas vraiment le mot exact, puisque la personne en question avait eu le tort d’insulter ouvertement la profession de batelier en face du tenancier de la taverne du marin fêtard, provoquant la réaction bien connu du " triple pétage de gueule et foutage à l’eau combiné " qui est la conséquence logique de n’importe quelle tentative de se moquer d’une bande de types aussi baraqués que des routiers de la nationale 5 :

-nom de ######### de ######### de ######### ! espèce de ######################## !

Visiblement, la personne concernée n’avait pas compris le sens profond de l’insulte " enculé de batard de fils de pute " puisqu’il tendit une main vers le jeune reiklander :

- aide-moi le gueux ? demanda-t-il avec un fort accent bretonnien

- pardon ?

- aide moi. dit il avec un horrible accent impérial

- va te faire foutre, t’as fait fuir les poissons, je te hais jusqu’à la fin des temps

- ta main ! le gueux ou attend toi à ce que je te rosse en sortant de l’eau

Helm, déconcerté par le fait qu’il n’arrivait pas à énerver son interlocuteur ne vit plus d’intérêt a ne pas aider cet étranger à remonter sur le port.

Une fois retourné sur la terre ferme, l’étranger se rendit compte que la personne qui venait de l’aider lui arrivait difficilement à l’épaule, ce qui eut le don d’énerver Helm :

- je suis Guillaume de Zonel, apprenti de l’illustre Philibert Courteverge dit-il dans un ton solennel qui devait, selon lui, susciter le respect.

Helm ne répondit pas et observait l’étranger avec étonnement. Il n’arrivait pas à savoir si il s’agissait d’un aventurier, d’un soldat, ou tout simplement d’un pauvre type ; l’étranger portait un sac de cuir et une longue lance était accrochée dans son dos, ses vêtements de cuir délavés et ses longs cheveux noirs achevaient de lui donner une apparence des plus inesthétiques possible.

Pendant que Helm l’observait, Guillaume de Zonel n’arrivait pas à deviner avec précision si ce jeune homme était un aventurier, un soldat, ou tout simplement un gamin qui fait mumuse avec les équipements de son papa. Un sac de cuir était posé à ses pieds et une épée était accrochée dans son dos, une cotte de maille dépassait à plusieurs endroits des curieux vêtements qu’il portait, quoiqu’il n’aurait sûrement pas jugé ces vêtements curieux de manières individuelle mais l’ensemble chemise banche, pantalon vert, gilet bleu et cotte de maille était du plus pur style : a chier... et alors cette tignasse blanche et hirsute :

- beuark... firent-ils comme un seul homme

- dit donc, le gueux, serais-tu mercenaire de profession

- ouais, et appelle moi encore une fois le gueux, je t’empale sur mon épée, t’a pas l’air plus vieux ou plus noble que moi

- j’ai 17 ans, et je suis...

- oui je sais, l’apprenti de Philibert Courtebite, je sais pas qui c’est, et pourquoi tu cherches des mercenaires ?

- j’aurais besoin de quelques personnes sachant se battre ainsi que d’un bateau en bonne état.

- t’as combien sur toi ?

- Plus que tu ne peut te l’imaginer, le gueux *SHPAF !*

Helm traîna le corps inanimé du pauvre Guillaume de Zonel jusqu’au pont du doux cinglé :

- Hé Kain, regarde c’que j’ai péché !

- ça se mange ça ?

- non, mais y paraît que ça a de l’or

Les deux aventuriers attrapèrent le bretonnien par les pieds et le secouèrent histoire de voir ce qui allait tomber : trois dagues et une bourse plutôt bien nourrie tombèrent sur le pont. Guillaume de Zonel se réveilla au même moment :

- Hé ! mon or ! bande de fieffés pendards ! Attendez un peu que je vous passe au fil de ma lance

- ha oui, la lance. Helm récupéra l’arme et la jeta un peu plus loin.

- bon, on a plus qu’à jeter ce qui sert a rien. dit Kain

- quoi, hé ! non, ‘vous rosserai moooAAAAAaaaaaahhh ! *plouf !*

Kain vérifia le contenu de la bourse, et compta pas moins de 230 couronnes d’or. Les trois dagues et la lance restèrent sur le pont mais personne ne sentit le besoin de les prendre. Les deux aventuriers s’apprêtaient à quitter le bateau pour essayer d’obtenir quelques renseignements sur leurs assaillants de la nuit dernière lorsque un bretonnien passablement énervé et trempé jusqu’aux os monta sur le pont :

- rendez moi mon or !

Helm réfléchit pendant un moment :

- considère qu’il s’agit de notre solde de recrutement

- ...heu... ai-je le choix ?

les deux aventuriers secouèrent la tête :

- bon...

Guillaume de Zonel, qui fût rapidement surnommé Gizo (prononcer " jizo ") par les deux mercenaires improvisés leur expliqua qu’il avait été envoyé dans l’empire par son maître, l’archimage Courteverge, pour retrouver un caillou magique qui " appartiendrait " à une certaine Etelka Hertzen, qui ferait parti d’une secte appelée l’ordre de la main pourpre, et qu’ils devaient descendre plus au sud en longeant le reik pour aller jusqu’à Marienburg.

Se voyant offrir une nouvelle occupation, les deux aventuriers abandonnèrent leur recherche du dernier survivant de l’attaque d’hier soir et se préparèrent à partir en direction de Marienburg, Joseph pouvant les accompagner avec son bateau pendant au moins la première moitié du trajet. Helm et Kain allèrent faire quelques emplettes avant le départ et s’offrirent tous deux une épée enchantée, l’une était beaucoup plus légère et maniable (celle de Kain), alors que l’autre tranchait a peu près n’importe quoi (celle de Helm), quant à Gizo, il resta sur le doux cinglé, cherchant un moyen de gagner un peu d’argent puisque son compte boursier était revenu a zéro...

Communiqué de l’auteur

Il y a des jours comme ça, ou on ne réfléchit pas trop, on se laisse voguer sur les flots de l’inspiration et on écrit une bourde géographique abominable et sans nom que tous ceux qui ont lu le précédent épisode n’ont pas manqué de remarquer : les trois aventuriers ne se rendent pas à Marienburg, qui, vous le savez, se trouve au Nord du Reikland, mais à Nuln...

merci de votre compréhension...

Chapitre treize

 

Il fait beau, le vent souffle mais pas trop, un petit bateau de transport fluvial se balade tranquillement en direction de Nuln. Sur le pont, deux marins et un gros barbu manœuvrent le bateau ; accoudés au bastingage, trois aventuriers admirent le paysage (putain, ça rime !). De chaque coté, des forêts impériales typiques avec leurs ombres menaçantes, leur bruits surnaturels et inquiétants, et bien entendu, leurs centaines de mutants difformes se terrant au plus profond de leurs antres putrides. Pas très bucolique mais comme tout est relatif, et étant donné que les trois aventuriers ne s’étaient jamais intéressés à la beauté enchanteresse des forêts elfiques (pas même Kain, qui pourtant est un elfe, mais c’est un cas un peu particulier). Les trois aventuriers considéraient la forêt impériale comme un joli coin de nature très (trop) sauvage :

- "Mais, au fait, je croyais que Nuln était envahie de monstres hideux, pourquoi on va là bas ? demanda Helm

- Parce que la ville a été " purifiée " par les forces impériales depuis quelque jours, répondit Kain

- bleuaaarg.... rajouta Gizo

- hé Gizo, tu sais où elle crèche l’autre salope ?

- blorb...

- ha....

Vers la fin de la journée, Gizo ayant vidé la quasi totalité de son tube digestif dans le Reik pour cause de mal des transports carabiné, s’avisa d’aller chercher un petit quelque chose à se mettre sous la dent, les Twix n’ayant pas encore été inventés, ou plutôt réalisés puisque Leonardo da Miragliano (à qui l’Empire doit ses magnifiques tanks à vapeur) avait déjà réalisé de nombreux croquis de ce qui allait un jour devenir le Twix (comment ça, je vous emmerde avec mes interludes éducatifs ?). Tandis que l’apprenti-mage cherchait désespérément à manger dans la cale du bateau, les deux aventuriers encore sur le pont aperçurent dans le ciel comme la silhouette de superman :

- regardez, là haut dans le ciel ! s’écria Helm

- qu’est ce que c’est ? s’interrogea Joseph

- Batman ! s’écria l’un des marins

- non, Spiderman ! répliqua l’autre

- mais non, c’est un homme-bête, précisa Kain

- ho... fit le reste de l’équipage, quelque peut déçu

L’étrange mutant volant survola le bateau pendant quelques instants et fut rapidement rejoint par cinq autres... non quatre autres, le cinquième ayant plongé directement dans le Reik après avoir reçu un carreau d’arbalète entre les deux yeux .

Cette fois-ci, Helm voulait vraiment réussir son cri de guerre, qu’il n’avait jusqu’à maintenant jamais réussi a placer, il dégaina " l’arrache-burne " son épée magique, prit une grande inspiration et...

-MORTECOUILLE hurla Gizo, qui venait de revenir sur le pont. Tout le reste de l’équipage se rua sur les mutants qui venaient de foncer en piqué vers le bateau, sauf Helm, qui une fois de plus, n’avait pas réussi a placer son cri de guerre et qui était très déçu. Pendant que l’on défendait chèrement sa peau sur le pont du doux cinglé, le jeune reiklander boudait dans son coin ne daignant même pas adresser un regard a la bataille qui faisait rage... jusqu’à ce qu’un des mutant se jette sur lui, estimant qu’il devait s’agir d’une proie facile.

Les mutants se servaient de sortes de lances artisanales, c’était la première fois que Helm avait affaire à un adversaire maniant une lance et se demanda bien ce que ca valait en combat rapproché. Le mutant voulut porter un coup d’estoc mais le reiklander vit le coup venir de loin et le para sans aucune difficulté, puis riposta d’un revers foudroyant, décapitant le mutant.

" ne jamais se servir d’une lance au corps a corps " nota mentalement Helm, puis jeta un coup d’œil vers le reste du groupe. Les mutants étaient tous mort et seul Gizo avait subit quelques blessures.

" ne jamais se servir d’une lance... tout court " corrigea Helm :

- diantre ! j’espère que les lances de ces créatures ne sont point empoisonnés, se dit Gizo

- si, elles sont recouvertes d’immondices et de suc digestifs de trolls macérés dans du bouillon de tarentule, précisa Helm

En entendant la composition du poison qui était censé avoir infecté ses plaies, Gizo rendit tout ce qu’il venait de manger :

- c’est vrai ce que tu viens de dire Helm ? demanda Kain

- absolument pas, je viens de l’inventer à l’instant, faut bien rigoler un peu de temps en temps, répondit le reiklander

- Burp ! renchérit Gizo

Une fois le pont débarrassé des flaques de sang, des cadavres, et des vomis de bretonnien, le doux cinglé repartit en direction de Nuln.

****

Ha... Nuln ! En voyant le port de l’illustre ville impériale, Helm et Kain se remémoraient leurs premiers pas dans la carrière d’aventurier ; le reiklander se rappelait son combat titanesque avec le démon, et le massacre des hommes de mains de Sigmund Fröde... Kain, pour sa part, se rappelait la balle dans l’épaule, la nuit de torture qui s’ensuivit, la fuite à cause de Helm, la disparition mystérieuse de sa bourse le premier soir... que de bon souvenirs les deux compères avaient laissé dans cette ville !

Joseph chercha une place libre dans le port de Nuln, mais le samedi soir le port est toujours bondé et le batelier se résigna finalement a occuper l’une des place pour handicapé, il s’apprêtait a descendre du bateau lorsque Helm l’interpella :

- Hé Joseph, t’avais pas dit que tu pouvais nous accompagner que la moitié du voyage ? demanda le jeune reiklander

- hm... en effet, j’ai dit ça

- alors comment ça se fait que tu nous a amenés jusqu’à Nuln ?

- c’est de ma faute si l’auteur s’est planté à l’épisode précédent à propos de la destination ?

- heu... non...

- bon alors ?

- ben... rien...

Contrairement à la première fois, Helm et Kain avaient les moyens de se payer une auberge convenable, malheureusement pour eux, seul le taudis pourri dans lequel il avait dormi auparavant avait encore des chambres de libres, et bien qu’une chambre ne coûtât que trois couronnes d’or (ce qui faisait déjà beaucoup relativement à la qualité de la chambre) aucun des deux aventuriers ne se dévoua pour payer celle de Gizo, qui dût se résoudre à planter sa tente en périphérie de la ville.

Le lendemain matin, l’apprenti-mage eut la joie de voir que la plupart de ses effets personnels avaient disparus ou avaient été rendus inutilisables ; en fait, seules ses bottes étaient restées intactes. Proférant milles jurons, Guillaume de Zonel démonta sa tente et remit ses chaussures... pour s’apercevoir que quelqu’un s’était amusé à lâcher du lest dans l’une de ses bottes :

- *$¤=%*#####$$ ! des morveux ! des saloperies de morveux ! s’écria le jeune bretonnien en sautillant sur un pied

Au même moment, Helm et Kain arrivèrent, quelque peu perplexes face à l’étrange comportement de leur pseudo-employeur :

- un problème messire ? demanda Helm, d’un ton sarcastique

- des damnés morveux ont chié dans mes bottes ! Parsembleu ! si j’attrape ces gobelins ratés, je les tue jusqu’à ce que mort s’en suive !

- comment peux-tu être sûr que ce sont des morveux qui ont fait ça ? demanda Kain

- c’est le genre de tours typiques des morveux, ces lutins sont des adeptes de l’humour scatophile, répondit-il, tout content de pouvoir étaler sa science malgré la situation. Heu... l’un de vous aurait-il une autre paire de chausses ?

Les deux aventuriers secouèrent la tête...

****

- aïe ! ouille !

- ho ! tu te dépêche un peu ? on va te laisser en plan si tu continue à traîner comme ça

- héla ! si vous croyez que c’est facile de marcher pieds nus !

- haaa... lopette

- quoi lopette ?

- non, c’est pas de toi que je parle Kain

Les trois aventuriers étaient partis en direction de la tour de la dénommée Etelka Hertzen, qui, malheureusement pour Gizo, se situait près des monts de Krell, l’obligeant à emprunter des routes de montagnes parsemées de plein de petits cailloux sournois qui font rien qu’à se mettre sous ses pieds et de préférence avec le coté pointu en direction de sa plante si délicate et sensible.

Trois heures de marches intensive et 13 241 534 636 " aïe " plus tard, la tour était enfin en vue. L’édifice était loin de combler les espérances de Helm, qui s’attendait à une grande tour majestueuse de dizaines d’étages, bourrés à craquer de pièges sournois et de trésors fabuleux. Au lieu de ça, une petite tour boulimique de deux étages était plantée entre deux collines :

- putain, je croyais que j’allais faire mon premier donj’ ! s’écria le jeune reiklander

- diantre ! vous n’avez encore jamais exploré de donjon ! vous êtes aventuriers depuis combien de temps ?

- ...heu... depuis un mois, à peu près, répondit Kain

- par la dame du lac ! je croyais que vous étiez expérimentés !

- hé, on en a fait des choses en un mois, mine de rien, se dit Helm

- on est morts, on est morts, on est morts, on est... pensa Gizo

- bon, je vois pas de gardes, on fait quoi ? on va frapper à la porte et on demande gentiment si l’autre veut pas nous rendre la pierre ? proposa l’elfe

- hm... pourquoi pas ? de toutes façons, on a pas le matos pour entrer par effraction sans se faire repérer

Après un vote à main levée, il fut décidé que les trois aventuriers iraient frapper à la porte.

Kain se désigna volontaire pour la négociation, frappa à la porte et attendit quelques longues minutes avant que la porte ne s’ouvre ; un petit nabot vert au nez crochu, au crâne chauve et aux oreilles pointues s’encadrait dans la porte :

- HAAAAA ! UN GOBELIN ! s’écria Kain

- HAAAAA ! UN ELFE ! s’écria le peau-verte, ALERTE ! ALargh !

Kain retira son épée du corps à présent inanimé et se prépara à lancer un assaut surprise dans la tour, espérant que le reste des résidents n’auraient pas le temps de se préparer au combat. Malheureusement, les gobelins avaient repéré les trois aventuriers depuis longtemps et une dizaine d’entre eux se pressaient dans le couloir d’entrée. Même si le gobelin est un piètre combattant, il a tendance à ignorer le danger, surtout quand il surpasse largement en nombre l’adversaire, et de toute façon même des gnomes voleurs de slips peuvent constituer une menace mortelle quand ils sont à dix contre un. Kain se résolut à prendre la fuite, ce que Gizo et Helm avait déjà fait depuis un certain temps.

Mais les gobelins sont des petits malins... enfin heu... disons que comparativement à un troll, les gobelins sont malins, et cinq d’entre eux, montés sur des loups sortirent du petit bois qui se trouvait à coté de la tour et poursuivirent les trois aventuriers ; ces derniers se résignèrent à faire face au danger.

Face à des troupes montées, la lance est un atout non négligeable et Gizo put enfin tirer un avantage de son arme en embrochant le loup qui lui avait foncé dessus, tout en égorgeant le gobelin qui avait baissé sa garde lors de la mort de sa monture à l’aide d’une dague dissimulée (les dagues sont toujours dissimulées quelques part) dans l’une de ses poches (bon, ok, elle était pas si dissimulée que ça mais d’habitude, Gizo cache ses dagues dans ses bottes). Kain eut le temps de tuer un autre des loups à l’aide de son arbalète juste avant la charge, et son épée enchantée lui permit d’en occire un autre tout en parant l’attaque maladroite du gobelin qui le montait (le loup, pas Kain). Helm parvint à se débarrasser de ses assaillants en quelques moulinets d’ " arrache-burnes " mais encaissa plusieurs coups au niveau des épaules et du ventre. Heureusement la cotte de maille qu’il avait récemment achetée lui évita des blessures trop profondes. Les trois compères étant plutôt pressés de partir, aucun d’entre eux ne prit la peine de fouiller les gobelins, qui de toute façon n’ont jamais rien d’intéressant sur eux.

Une fois à distance raisonnable de la petite tour, les trois aventuriers s’arrêtèrent et commencèrent à échafauder un plan d’attaque :

- moi je propose que Gizo aille frapper à la porte et... commença Helm

- non les gobelins doivent être sur leur garde maintenant, ce qu’il faudrait c’est essayer de nous approcher de la tour par le petit bois puis trouver un moyen de rentrer par une fenêtre, dit Kain

- que ceux qui sont d’accord lèvent la main, fit Helm tout en levant la main. L’elfe fit de même, Gizo ne fit rien, il aurait préféré être à des kilomètres de là, sous la couette avec sa chère Cunégonde qui...

- ho, Gizo ! tu viens !

- j’arrive, répondit-il d’un ton absent, Aïe, Ouille !

Les trois aventuriers s’engagèrent dans le petit bois, essentiellement composé de conifères, et comme dans toutes les forêts de conifères le sol était tapissé d’aiguilles de pin et de sapin, pour la plus grande joie des pieds de Gizo qui commençaient à ressembler à du viandox (ou à des lasagnes, ou n’importe quel autre truc mou et rouge).

Finalement, ils arrivèrent jusqu’aux pieds de la tour avec beaucoup plus de facilité qu’il ne l’avait prévu, les seuls gardes qui auraient pu leur poser des problèmes étaient les chevaucheurs de loups qu’ils avaient trucidés une heure auparavant :

- maintenant, il faut trouver une fenêtre qui mène à une pièce où il n’y a personne, chuchota Kain

- pourquoi ? demanda Helm

- pour pouvoir pénétrer discrètement dans la tour, c’est logique non ?

- mouais...

Après une longue et fastidieuse inspection de toutes les fenêtres, aucune ne semblait remplir les conditions nécessaires pour constituer un moyen de faire un entrée discrète : soit elles étaient barricadées, soit elles menaient vers une pièce remplie de Gobs.

- bon alors, on fait quoi maintenant que ton plan est tombé à l’eau ? demanda Helm

- ben... une attaque de front ça pourrait marcher si on les prend par surprise...

- vous êtes fous ! c’est pas possible ! je suis tombé sur des fous ! ils sont cent fois trop nombreux pour qu’on puisse faire quoi que ce soit ! s’écria Gizo

- LA FERME ! t’es con ou quoi ! y vont nous entendre !

- je crois que c’est déjà fait, dit Kain en voyant la dizaine de gobelins qui venait de sortir de la tour pour se débarrasser des trois aventuriers

- VERS L’INFINIIIIIII ! ET AU DELAAAA ! ! ! ! ! s’écria Helm tout en chargeant les gobs quelque peu surpris

- ...c’était ça son cri de guerre ? s’interrogea Kain

- MORTECOUILLE ! hurla Gizo tout en se joignant a la mêlée

- bon... bah dans ce cas... heu... YAAAAAAH ! cria l’elfe, rejoignant ses compagnons

- putain c’est quoi ce cri de guerre ? t’aurais pu trouver mieux Kain, dit Helm par dessus le vacarme de la bataille, tout en décapitant un des gobs

- ho ça va, hein ! il est très bien mon cri de guerre ! rétorqua l’elfe, tout en esquivant deux coups d’épées simultanés

- un peu primaire, je trouve, rajouta Gizo, embrochant un gob pour le relancer sur ses camarades

- moi j’aime bien son cri de guerre, dit un gob avant de se faire défoncer le crâne d’un coup de pommeau d’épée

Quelques minutes plus tard, tous les peaux-vertes gisaient par terre. Gizo avait une vilaine blessure au ventre et la cotte de maille de Helm tombait en morceaux. Malgré tout, les trois aventuriers décidèrent de finir ce qu’ils avaient commencé, trois heures de marche leur semblant quelque peu rébarbatif juste pour retourner en ville. Gizo utilisa une potion curative que lui avait donnée son maître et Helm jeta sa cotte de maille. Puis les trois compères pénétrèrent dans la tour...

Ndlr : STOP ! INTERLUDE !

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