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Avant qu’elle ne réagisse, Naïa vit le biochimiste courir en direction de l’entrée. Elle lui cria de s’arrêter mais il avait déjà atteint la porte, qu’il ferma et verrouilla. Son regard remonta à la pilote, juste avant que des rafales ne traversent le battant. Il se jeta à terre, les mains contre les tempes, et se mit à hurler. Elle reporta son attention sur la porte et raffermit ses doigts sur son arme, prête à tirer.
Un coup de fusil fit éclater la serrure. Elle tira trois fois quand un fumigène roula au pied du bureau renversé. Un nuage de fumée l’enveloppa.
- C’est pas vrai !
La gorge brûlante, la pilote quitta son couvert et courut au fond de la pièce, en quête d’un nouvel abri. Des coups de feu l’accueillirent, elle se retourna et tira quelques coups avant de rouler sur le plancher. Une simple cloison de bois la cacha à la vue des assaillants. Ceux-ci entraient à leur tour, quatre soldats dans d’épais gilets qui se déployèrent. Le plus proche fit le tour de la cloison pour se retrouver nez-à-nez avec elle.
De nouveaux tirs éclatèrent de tous les côtés. Continuant à hurler, le docteur Jean Valdes rampa en direction du coffre où se trouvaient tous les dossiers sensibles du projet cinq. Un corps tomba à côté de lui, blessé, qui se mit à gémir. La fumée de la grenade emplissait à présent toute la pièce, ils n’y voyaient pratiquement rien. Il arriva au coffre, s’appuya contre et se retourna : le combat venait de s’achever.
- Bon sang, baissez cette arme ! C’est nous !
Le lieutenant Immons tenait en joue Naïa qui le braquait en retour avec l’arme d’un des soldats. Près d’eux Kyréna, la main en poing contre sa bouche pour retenir la toux, cherchait où se cachait le biochimiste. Il le trouva, alla jusqu’à lui et le souleva par le col.
- Votre ordinateur.
- Content de vous revoir aussi, colonel !
- Votre ordinateur, vite.
Il lui désigna le portable renversé sur le plancher, l’écran à moitié refermé avec toujours le code figé sur un message d’erreur. Kyréna relâcha son étreinte et ramassa l’appareil.
- Ce programme, c’est le Libra ?
- Exact !
Immons se permit d’intervenir :
- Le Libra ? C’est quoi ça encore ?
- Rien qui vous concerne, lieutenant. Votre mission est de surveiller le moindre de mes faits et gestes, vous l’avez oublié ?
- Vous êtes parano’ ! On est du même bord, capitaine, vous vous rappelez ?
Naïa se glissa entre eux deux pour les interrompre. Les rumeurs des combats perduraient au loin dans la station.
- Et Akdov, vous vous en souvenez ? Il faut partir, maintenant.
- Et comment ? Fit remarquer Jean. Les sous-marins sont détruits, nous sommes enfermés !
- Pas nécessairement. Les troupes du Nouveau Monde ont forcément un moyen de transport.
Kyréna confirma :
- Un abordeur, peut-être deux. Autant s’attaquer à une forteresse.
- Eh, c’est mieux que de rester ici !
Une secousse violente fit vaciller les murs. Les lumières s’intensifièrent jusqu’à devenir aveuglantes et l’air chauffa brutalement, puis tout revint à la normale. Il leur sembla que les lieux étaient plus sombres, presque noirs, par la faute de leurs pupilles qui devaient à nouveau s’adapter à la luminosité.
- Assez discuté, allons-y.
- Un instant. Ordonna Kyréna. Je ne pars pas sans les documents.
Il s’approcha d’un des soldats blessés, en état de choc, et lui arracha du gilet une charge explosive. Tout le monde se recula.

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