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Lia se promenait dans la forêt. Elle y était heureuse. C’était l’endroit ou elle se sentait le mieux. Elle était en parfaite harmonie avec les plantes et les animaux. Les chants des oiseaux la berçaient, un écureuil était assis sur son épaule, en train de manger une noisette que Lia lui avait donnée. Un lapin blanc passa prés d’elle, tandis qu’une chouette la regardait, perchée sur une branche.

 

Elle aimait la forêt. La jeune elfe y passait des heures, à contempler les fleurs, les animaux, les arbres... Elle y soignait les blessés, comme l’écureuil qu’elle avait sur l’épaule. Elle cherchait l’arbre où habitait cet écureuil. Elle le trouva grâce au nid vide. Le nid était une boule calée entre deux branches. Il était fait de brindilles, était creux et disposait d’une petite entrée ronde, de telle sorte que peu de prédateurs puissent y rentrer. Lia déposa son ami sur une branche, ce dernier fila en direction du nid et y entra.

 

Heureuse, Lia se laissa choir au pied de l’arbre et ferma ses yeux. Dans son dos, elle sentait la sève qui coulait sous l’écorce de l’arbre. Une sérénité immense l’envahit et elle se laissa glisser dans le sommeil. Elle rêva de la forêt d’Averlon ou elle se trouvait. En plein cœur d’Ulthuan, dans le domaine de la Reine Eternelle Allarielle, co-souveraine des Hauts Elfes. Dans son rêve, elle était dans une clairière, entourée d’animaux de toutes espèces. Elle virevoltait dans les herbes. Quand soudain, elle sent une odeur de fumée...

 

L’odeur, elle la sentait vraiment, cela la réveilla. Elle prit son bâton et, tous les sens aux aguets, elle scruta les environs. L’effluve s’intensifiait. Elle partit dans la direction de la fumée et trouva un Homme-bête. Ici ! En Averlon ! La bête la chargea, et, sous la surprise, elle eu du mal à l’éviter et la lame rouillée qui servait d’arme au monstre entailla le bras de l’elfe. Elle se ressaisit aussitôt et esquiva l’autre attaque de son adversaire, puis, dans un aller-retour de son bâton, sectionna l’Homme-bête en deux au niveau de la taille.

 

Le sang jaillit de la bête et couvrit la robe de Lia. Cette dernière réprima un haut-le-cœur et s’appuya contre un arbre proche. La fumée venait de l’intérieur de la forêt et Lia craignait le pire... Elle continua sa marche, quand elle entendit une respiration sourde. Elle se retourna et vit un Homme-bête. Ou plutôt deux. En réalité ils étaient une vingtaine et encerclaient Lia. L’elfe se concentra, des étincelles voletèrent dans l’air et une pluie de pierres s’abattit sur ses adversaires, en tuant quatre.

 

Trois créatures chargèrent et Lia lança un autre sort, qui provoqua cette fois une nuée d’épines qui s’abattit sur les monstres. Elle utilisa un sort de sa fabrication et un Grand Aigle formé de magie sortit des nuages pour frapper deux Hommes-bêtes. La surprise passée, ces derniers se ressaisirent et foncèrent sur la magicienne. Lia se savait perdue. Mais un cri déchira le ciel et un Grand Aigle, réel cette fois, fit son apparition dans le ciel. Il fondit sur les Hommes-bêtes, qui hésitèrent en voyant cette apparition. L’Aigle en profita pour saisir Lia dans ses serres et s’envoler.

 

Lia se hissa sur le dos de son amis. Le Grand Aigle était né en même temps que Lia et ils étaient tout les deux amis depuis pratiquement toujours. Il s’appelait Atchy. Lia dit :

 

« Merci mon ami. Sans toi, je serais sûrement morte à l’heure qu’il est. »

 

« Que faisons-nous Lia maintenant ? » lui répondit l’Aigle.

 

« Allons survoler la forêt. Ces vils Homme-bêtes y on mis le feu. Je veux voir l’étendue des dégâts. »

 

Ils prirent de l’altitude et passèrent au-dessus des flammes. Le feu avait englouti une bonne partie de la forêt. Lia, en voyant ce désastre, fondit en larmes. Atchy estima qu’ils en avaient assez vu et il partit en direction du palais de la Reine Eternelle. Il déposa Lia devant sa maison et retourna vers la forêt pour tuer quelques Hommes-bêtes.

 

Lia sécha ses larmes et rentra dans sa maison. C’était une belle maison de pierre blanche, grande et avec un étage. Elle disposait de six pièces et d’un confort au-dessus de la norme. Elle y habitait avec ses servantes et Aeros, un commandeur qui était chargé de la protéger. Elle ne l’aimait pas. Il était valeureux guerrier mais avait une arrogance sans borne et surtout il avait détesté les nains. Ca lui avait passé, mais il n’aimait toujours pas les petits guerriers.

 

Alcien, le frère de Lia, s’était mis d’accord avec cette dernière pour que Aeros protège la magicienne. Lia n’accepta pas au départ, mais son frère lui confia que c’était surtout pour éloigner Aeros des champs de batailles, où son impétuosité pouvait nuire au bon déroulement du plan prévu. Aeros était le descendant d’une grande famille qui avait vécu à Tiranoc et combattait toujours sur un char.

 

Lia alla voir Aeros pour l’entretenir du désastre et Aeros la trouva au bord des larmes.

 

« Que vous arrive-t-il, Dame Lia ? » demanda ce dernier en baisant la main de la magicienne.

« Aeros, c’est horrible, la forêt brûle ! Aidez-moi ! » supplia Lia.

 

« Voyons, Dame, nous allons agir. Ce n’est qu’une forêt. C’est grave mais nul besoin de se mettre dans cet état ! »

 

Le bruit sec d’une gifle retentit dans la maison. Aeros porta la main à sa joue, la ou la main de l’elfe avait frappé.

 

« Lia, vous êtes folle ! » gronda le commandeur.

 

« Aeros, vous êtes insupportable, un rustre qui ne connaît rien à la nature ! Les Princes de Caledor sont moins arrogants que vous ! » hurla Lia.

 

« Bien, débrouillez-vous toute seule ! » dit le commandeur en prenant un air hautain et en sortant de la maison.

 

Lia sortit de la demeure en courant et rassembla les quelques soldats que son frère lui avait confiés. Ils étaient en tout une trentaine, tous des soldats-citoyens, lanciers ou archers. Lia expliqua en vitesse ce qui se passait et la troupe partit vers la forêt. Ils pénétrèrent dans la forêt et trouvèrent Atchy en train d’achever un Homme-bête. Le grand Aigle salua Lia et prit son envol pour guider les soldats vers les créatures.

 

« Ils sont à quelques mètres au Nord-Est. Vous les rejoindrez vite. » dit-il en regardant l’attroupement de monstres.

 

Les elfes se dirigèrent vers la direction indiquée. Le lapin blanc que Lia avait croisé tout à l’heure fuyait les flammes. Lia le ramassa et le caressa. Il était tout tremblant de peur. La magicienne murmura des mots de réconfort à l’oreille de l’animal et le reposa par terre. Le lapin ne tremblait plus et reprit sa course. Une voix descendit du ciel :

 

« Ils sont juste après cette rangée d’arbres ! »

 

Et ils virent Atchy descendre en piqué vers l’endroit indiqué. Les elfes déboulèrent dans la clairière en criant leurs cris de guerre. Le feu ravageait la forêt du coté opposé aux elfes, et Atchy combattait les monstres. Les Archers décochaient leurs flèches pendant que les Lanciers partaient au corps à corps. Une fois le combat engagé, les Archers tiraient leurs épées et rejoignaient les autres elfes.

 

Lia, quand à elle, invoquait les forces de la nature par ses sorts. Elle faisait pleuvoir épines ou pierres sur ses ennemis. D’autre fois, c’était des racines qui sortaient de terre, ou bien un Aigle de magie qui frappait les créatures. Sous l’effet de la surprise, les Hommes-bêtes vacillèrent, mais leur nombre joua vite en leur faveur. En effet, ils étaient une cinquantaine et les elfes étaient submergés. Lia fut engagée dans le corps à corps, le bâton de l’Ours, une arme enchantée qu’Alcien lui avait offerte, tournoyait dans sa danse de mort, mais les Hommes-bêtes dominaient malgré tout.

 

Lia désespérait. Elle avait été blessée au côte et Atchy saignait au dos. Une bonne moitié des elfes avait péri. Le combat semblait perdu, mais Aeros arriva avec l’équipage de cinq chars. Les auriges devaient combattre à pieds mais n’en restaient pas moins des elfes, donc de redoutables combattants. Les nouveaux arrivants décochèrent leurs flèches et firent de nombreuses pertes du coté des Hommes-bêtes, surtout Aeros dont l’arc magique tirait 3 traits extrêmement puissants.

 

Ensuite ils partirent au contact. Leur arrivée avait ravivé le courage des elfes et ces derniers se battaient avec une ardeur redoublée. D’autres créatures étaient arrivées, mais les elfes tenaient bon. Lia et Aeros combattaient côte à côte, bien que cela ne plut à aucun des deux. Le combat continua, mais les monstres dominaient malgré tout. A ce moment, un cor de guerre retentit et une centaine d’elfes aux couleurs de la Reine Eternelle chargèrent les Hommes-bêtes. Ces derniers furent vite dispersés et le feu fut éteint.

 

Après la bataille, Aeros alla voir Lia.

 

« Eh bien, je vous ai sauvé la vie, vous me devez des excuses ! » dit-il.

 

Et le bruit sec d’une gifle retentit dans la maison...

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