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Gratur. Vous avez peut être déjà entendu parler de Gratur, au détour d'un sentier par un jour de soleil, sous un arbre doré par la lumière du jour, de la bouche d'un vieillard vouté sur sa cane. Non ? Alors, il faut que je vous en dise plus.

 

Tout commence toujours d'une graine. D'une simple graine, qui pousse, jusqu'a ce que naisse un arbre. De cet arbre naissent des fleurs, de ses fleurs naissent des fruits, et de ces fruits nait le bonheur. Alors, les oiseaux arrivent, chantent, pillaient, et font leurs premiers nids. Puis, attirés par les chants des oiseaux, viennent les poètes. Attirés par les poètes viennent les musiciens. Attirés par les musiciens vienne les taverniers, et enfin, attiré par les taverniers, vient le reste. C'est toujours comme ça que nait un joli monde. D'une graine. Et c'est comme ça qu'est né gratur.

Gratur, Gratur, un monde ou des gens simples vivent simplement, où les ermites se cachent, ou les magiciens font de la magie, ou les conteurs content des contes, où les chanteurs chantent des chansons, où les fermiers cultivent la terre. Bref, un monde comme les autres. Comme les autres ? Non, pas tellement, peut être avec un petit je ne sait pas quoi de plus. Un peut de mystère ? Un peut d'aventure ? Non, c'est déjà dit et redit. Disons simplement qu'il a quelque chose d'hors du commun, quelque chose de singulier, commençons par des choses simples, car tout commence toujours ainsi.

Nous voici donc dans le petit hameau de, de, de comment déjà ? C'est vrais, on se perds, il y a tellement de hameaux dans ce monde. Il n'y a pas de villages à proprement parler, seuls de petits pâtés de trois ou quatre maisons regroupées autours d'un puit, qui doivent leurs noms à leurs spécialités. Car chaque hameau à en fait une activité bien particulière. Nous voici donc dans le hameau de Forgefer, hameau où, vous l'aurez surement deviné, on forge le fer. Car on ne se complique pas avec les noms dans ce monde. On préfère vivre simplement, sans trop se compliquer. D'ailleurs, dans ce monde, se compliquer la vie est très mal perçu par les habitants, on dit malsains ceux qui pensent trop, qui ne se contentent pas de bêcher leur terre ou de cuire leur pain. C'est d'ailleurs peut être et surement pour ca que l'on n'apprécie pas trop les magiciens dans ce monde. Il y a bien des érudits, des penseurs, des philosophes même, mais ils sont rares et se cachent souvent du reste du peuple.

Mais bon, qu'y a t'il de mieux que de vivre dans un monde simple. Le feu du foyer qui brûle dans l'âtre un beau soir enneigé d'hiver, la terre fraichement battue où apparaissent les premières pousses vertes, les grands et beaux bois dans leur fourrures de verdure, l'odeur du pain chaud qui parfume un hameau, une calèche paisible qui passe sur le chemin, un bien beau monde. Et pourtant, quelque soit notre amicalité, notre fraternité et notre amour de la terre, nul n'y échappe, au sang et à la guerre. Lorsque le toxin sonne, dans les hameaux et les villes de Gratur, les hommes se réunissent sur la grande place centrale ou dans le camp le plus porche pour y être armés et entrainés. Puis ils partent, formant de grandes colonnes, marchant deux par deux, les armes aux épaules. Bien sûr, même pendant le service, on rit et on chante, mais on le fait moins, et on pleure plus souvent. Puis, quand la guerre est finie, jamais gagnée, jamais perdue, on revient avec de grands coffres blancs où reposent et reposeront à jamais les malheureux hommes tombés au combat. On les enterre au pied d'un pêché en fleur, et en été, lorsque les fruits sont murs, on en cueille un, on l'ouvre, et on enterre le noyau à côté du coffre pour qu'a nouveau pousse un pêché. Puis, chaque années, les fils du défunt reviennent seuls manger une pèche depuis l'arbre de leur père ou de leur mère pour que même après leur mort, ils continuent de les nourrir. Et si la saison n'est pas propice, on attends, car les corps des habitants de Gratur ne se perdent pas après la mort, ils restent tant qu'ils ne touchent pas la terre.

C'est d'ailleurs de par cette coutume que les grands camps militaires sont entourés d'une forêt de pêchés qui fleurissent au printemps et murissent en été.

C'est ça le monde de Gratur, un beau monde, avec ses tristesses, mais un beau monde tout de même.

 

 

Logelhof

 

Où en étais-je ? Je vous avait parlé de Gratur, de sa naissance, de... de... de son hameau, Forgefer, puis après je m'étais égaré. Oui, je sait, excusez moi, je m'égare souvent, il faut dire que ce monde est si beau qu'il y est dur de vous y conter une histoire sans dériver sur la beauté du vol d'un papillon ou du chant d'un oiseau.

Forgefer est donc le hameau ou vivait Logelhof, un jeune forgeron ambitieux qui rêvait de devenir le meilleur forgeron de Gratur. Un rêve de jeune homme. Né de parents forgerons, car la forge n'était pas réservée aux hommes, il vivait paisiblement comme tant de gens dans sa magnifique contrée. Il se levait tôt, tout les matins, pour pouvoir contempler le lever du soleil sur les hautes montagnes qui couvaient chaudement le petit hameau. Il partait ensuite, la matinée, découvrir et redécouvrir la grande forêt de chênes qui s'érigeait non loin, hautes et calmes, bercées par le chant des oiseaux. Et chaque fois, il découvrait et redécouvrait le petit ruisseau à l'eau claire et douce qui y coulait entre les arbres. Puis il allait silencieusement marcher dans la foret de pêchés familiale pour, même s'il n'avait connut aucune des personnes qui s'y trouvaient, leur porter hommage. Puis il rentrait à la maison pour manger le repas du midi, chaud et fumant, goûteux surtout. Il passait ensuite son après midi dans la forge à travailler le fer chaud qu'il battait, modelait, et affinait à sa guise. Il devait généralement faire des fers pour les chevaux ou des outils pour les fermes. Il n'avait fait que deux épées de toute sa vie, la guerre étant tout de même rare dans le monde de Gratur, et il ne s'en plaignait pas. Mais, au fond de son cœur, il voulait partir, voir le reste du monde, et c'est ce qu'il fit. C'est en tout cas l'histoire qu'il m'a raconté lorsque je l'ai vu, marchant sur le chemin.

Mais au fond de vous, je sait que vous vous demandez qui je suis.

Moi ? Qui suis-je ? Disons le simplement, car j'aime les choses simples. Je suis un marcheur, un conteur du monde de Gratur, je suis le sentier comme je suis le fil de ma vie, et je l'aime. Vous en saurez peut être bientôt plus sur moi, mais je ne sait pas si je vous connait assez pour vous conter mon histoire. Peut être viendra elle clore mes aventures, peut être viendra elle en ouvrir de nouvelles, qui sait ? Bon, je vous en toucherais quelques mots pendant nos promenade, mais je ne me sent pas à la continuer. Maintenant, si vous le voulez bien, marchons ensemble.

 

Pendant ce temps, que fraisais-je ? Je marchais, je suivais le petit sentier de pierre avec mon nouveau compagnon, Logelhof. Il etais bavard et silencieux, rieur et morose, bref, c'etait un garçon que j'appréciait.

 

"Et toi, où vas tu ?"

 

La question était venue de lui. Elle était calme, posée, enrobée dans un ton ni trop gai, ni trop triste, juste comme il le fallait.

 

"Où, je ne saurais te le dire. Je vais, j'ère joyeusement. J'aspire à voir les montagnes comme à leurs premiers jours, hautes, majestueuses, fières. J'aspire à visiter les forêts de ce monde pendant une saison de printemps. J'aspire à contempler biches et oiseaux vivant paisiblement en ce monde paisible. Tout cela je l'ai déjà fait mille fois, mais j'aspire à le refaire, encore et encore.
-Et comment gagne tu ta vie, seul sur le chemin.
-Je chante, j'écrit, je fait des poèmes. En veut-tu une, de chanson, en voilà une qui me vient.
-Volontiers."

 

Le chemin nous devance
Et le passé nous suit
Nulle peine ne panse
Ce bonheur infini

 

Le monde est si beau
Si beau et magique
Si je lui devais un mot
Ce serais magnifique

 

La vie passe vite
Sur le sentier de terre
Une grande paix m'habite
Et la vie m'est légère

 

Nul vent ne souffle
Et nul vent ne fuit
La nature en son souffle
Aura dompté la nuit

 

Car nulle ombre s'avancent
De ces collines blanches
Car nulle nuit ne tombe
Elle repose en sa tombe

 

La suite reposait en un coin embrumé de mon esprit, si bien que je ne put la saisir pour l'en extirper.

Nous avions passés la nuit dans une auberge, le Cœur. J'avais chanté en échange de nos couches et de nos repas. La salle avait aimée, elle avait chantée avec moi, puis, lorsque j'étais monté, elle avait continuée de rire et de chanter...

Nous avons dormis paisible, un bon début pour un voyage que nous pesions faire paisiblement. Cependant, nous nous trompions. Le matin fut agité par une terreur sans nom, une terreur que ne n'oublierons jamais.

Alors que les premiers rayons du soleil avait piquetés les tissus du rideau de petits points lumineux, le Cœur avait hurlée, le rez de chaussée s'était agitée, le métal avait frappé le métal, puis le métal avait frappé la chair et la chair avait hurlée.

Comment avait-on put s'en prendre à Gradur, un monde aussi paisible. J'avais oublié que Gradur n'était pas seulement le peuple des Latis, le peuple auquel j'appartenais. J'avais oublié que Gradur comprenait d'autres peuples, beaucoup plus agressifs, et que la paix des Latis n'était assurée que par les Templiers blancs qui peuplaient ses principales frontières. Le mal avait con pénétré notre petit cocon de paix, et il avait frappé. D'où venait-il ? Je n'avais pas le temps d'y penser, Logelhof m'avait tiré de ma torpeur et semblait m'inviter à me jeter par la fenêtre, chose que je fis sans hésiter lorsque les premiers coups sourd frappèrent à ma porte.

Les carreaux se brisèrent sous mon poids, volant en un millier de petits éclats tandis que je chutait pour tomber lourdement sur terre. Logelhof avait suivi peut après, il m'avait fixé, pâle de terreur, et m'avait demandé, presque suppliant :

"Qu'est-ce que c'est ?"

 

Je n'avais put que lui répondre de courir, et de courir vite, ce qu'il fit avec moi tandis que derrière nous, le Cœur hurlait toujours.

Nous avions finis par nous endormir au pied d'un arbre. Fatigués d'avoir couru, fatigués d'avoir tremblé, malgré la chaude nuit que nous avions passés, nous avions besoin de repos.

 

Lorsque nous fumes réveillés, le soleil se couchait. J'enfilait un épais manteau pendant que Logelhof m'attendait, assis sur une épaisse racine.

 

"Toujours levé avant moi."

 

La remarque que je lui lança lui arracha un petit sourire difficile. Il semblait perdu dans de quelconques pensées moroses et difficiles. Il était déjà paré, sac sur le dos, et contemplait le coucher du soleil.

 

"Je ne l'avais jamais vu, autrefois. Je me couchait toujours plus tôt pour en voir le lever. J'ai toujours trouvé triste d'aimer regarder une lumière qui s'en vas pour laisser place à la nuit, mais maintenant que je la regarde, je trouve tout autant de fascination que j'en trouvais à son lever. Le jour part disparait, mais il le fait en beauté. Je pourrais bien rester là, de longues heures, assis sur cette branche pour contempler ce point qui s'efface, pour oublier ce que je viens de vivre, mais je pense que le chemin nous appelle toujours. N'est-ce pas ?
-Oui, Logelhof, nous devons partir. Je pense que nous devrions aller à Barihil, la ville blanche, je ne pense pas que ce que nous avons vu ce matin, en tout cas entendu, ne soit de bonne augure. J'irais à Barihil et je ferais mon service, je pense, et je reviendrais soit en portant de grand coffres blancs, soit endormi dans l'un de ces même coffres.
-As tu peur de la mort ?
-Non, je n'ai pas peur de la mort, j'ai peur de l'absence, de l'oubli. On oublie toujours les vies disparues, seules de rares marquent ce monde, et même ces rares vies finissent par être oubliées. Je n'ai pas à proprement parler peur de la mort Logelhof, j'ai peur de l'oubli qu'elle engendre."

 

Puis nous nous étions tus, j'avais enfilé mon sac et nous étions partit. Une légère angoisse ne cessait de nous tourmenter, nous nous retournions souvent avec l'étrange impression d'être épié, mais à chaque fois, nos regard se heurtaient aux pavés du sentier, visiblement sans présence humaine. Puis, au bout de trois jours, bien que le souvenir restait persistant, la crainte primitive de ce que nous avions vécus était passée. La paix avait s'était de nouveau installée.

Un jours, nous avions croisées une longue fille d'hommes en tenue militaire qui portaient de grands coffres blancs. J'en avait hélé le chef qui m'avait annoncé tristement une défaite. La guerre semblait bien étrangement avoir pénétré notre paisible pays. Les hommes du nord, barbares sanguinaires, s'étaient regroupés autours de nos frontières pour les attaquer sans relâche. Et déjà un bon nombre de Templiers Blancs étaient tombés. Alors, nous nous étions assurés que nous étions bien sur la route de Barihil et nous avion continués sur le même chemin jusqu'aux portes de la cité.

 

 

 

Barihil

 

 

 

Majesté, splendeur, somptuosité, magnificence. Les mots m'étaient venus dès les grandes portes passées. La grande route de dalles grises était parsemée d'une multitude d'étals colorés. Les marchands criaient leurs prix à tout va, les caléchiers arpentaient la rue dans leurs charriots de bois, transportant diverses marchandises pour alimenter les bâtiments voisins. Pourtant, on pouvait lire dans cette foule une certaine tension, une certaine inquiétude. Parfois, on parlait tout bas, le visage sombre, on contait d'étranges choses, des carnages sans noms, d'auberges entières saccagées et de leurs clients retrouvés égorgés dans leurs lits. Logelhof frissonna au nom du Coeur, énoncé par un caléchier partit de sa ferme pour se réfugier en ville. On parlait surtout des Sombres, des maraudeurs sans pitiés qui venaient par petits groupes de l'est pour piller et saccager les hameaux. Cependant, margés ces évènements marquants, nul n'arrivait à se défaire de sa torpeur habituelle, nul ne décidait de se reprendre en main au lieu d'espérer en imaginant les sombres loin de la cité. Depuis l'attaque du Coeur, je me sentait autre.

Je ne sait pas si c'est le bon mot pour qualifier cet étrange sentiment d'absence à moi même qui m'envahissait inlassablement, mais je ne sait pas comment je pourrais le décrire autrement. J'avais l'impression de me détacher de ce monde idyllique que je m'était façonné dans mes voyages pour basculer dans le monde réel, un monde plus dur et plus cruel, un monde sans poésie, un monde sans paix. Loghelof semblait aussi perdu que moi, sombre, inquiet, il se perdait dans le mouvement continu de ses pieds qui venaient frotter le sol en laissant à chaque pas un peut plus de l'épaisse semelle de cuir qui couvrait le dessous de ses lourdes bottes.

Soudain, la caserne jaillit, haute, avec ses grandes aiguilles de bois au dessus desquelles patrouillaient bon nombre de gardes. Tous avaient la mine grave, tous semblaient conscients de ce qui se passait sur le territoire, tous semblaient prêts. Prêt serait peut être trop dire. Résignés plutôt. Un gaillard grimaçant nous accueillit de son sourire aux dents jaunes.

 

"Alors, retombés les pieds sur terre ?"

 

J'esquissais un sourire maussade, répondant à l'affirmative par un léger signe de tête. Logelhof restait absent, perdu. Il suivait juste.

 

"Et le gaillard à côté de toi, y veut faire quoi ?"

 

La question sembla le secouer, il cligna des paupières, releva la tête et demanda encore perdu.

 

"Je ne sait pas. Je pensait partir aux forges.
-Ici on pense pas, on fait, les forges c'est la bas, à gauche. Bon, et toi le jeune, c'est l'armée qui te plaît.
-Ca ne me plaît pas, mais j'estime que c'est mon devoir.
-Et bien suis moi, on vas t'apprendre à couper des têtes."

 

Toute la poésie qui planait sur les armées de Gratur s'était envolée à mon entrée dans cette caserne. Ceux que l'on disait rieurs et fins étaient en fait bourrus, sombres, maussades, garnis d'un humour passable et pathétique. Pourtant, je devais les suivre, je devais me battre. Je ne sait pas quelle ferveur m'y poussait. Ce n'était pas l'amour de ma terre, ce n'était pas l'amour de la paix, peut être étais-ce le devoir, qui sait ? Et qui ne saura jamais. Maintenant, avec le recul que j'ai put prendre, je pourrais tenter de dire que c'était une sorte de recherche de mes limites, une course pour ne plus penser.

J'atterrissais donc dans l'immense salle d'entrainement, sans cesse emplie des grognements des combattants qui s'acharnaient sur leurs adversaires respectifs. Les officiers emplissaient les salles de leurs voix graves et injuriaient leurs hommes, les traitant de vermines et de raclures. J'eut à peine le temps de souffler qu'une épée mal aiguisée me tombait dans les mains et qu'un soldat se postait devant moi, prêt à frapper.

Voyant sa lame approcher, je me jetait sur le sol. Une terre poussiéreuse et sèche s'engouffra dans ma bouche en, délivrant un infâme goût de moisissure. Je prit sur moi pour l'ignorer, je me retournait brusquement, mais je n'eut le temps de réagir, le fer de mon adversaire, d'un geste parfaitement maitrisé, piqua ma gorge de sa lame. Je restait là, étendu sur le sol, le souffle court.

 

"Voilà comment ça se bat un sombre, c'est l'un des rare de notre caserne à pouvoir leur tenir tête en duel. Tu sait à quoi t'attendre."

 

Une solide poigne me prit par les épaules pour me relever, et je refit face à mon ennemi. Celui-ci attendit que je porte mon premier coup pour l'esquiver avec agilité et passer derrière mon dos en glissant sa lame sous ma gorge. Puis il me repoussa et m'invita d'un geste à réattaquer.

Je fit mine de viser son crâne mais au dernier moment, je baissait ma lame vers sa hanche. Il para le coup du long pommeau de son épée, la leva pour m'attaquer d'un coup a la nuque puis, lorsque sa lame rebondit sur la mienne, recula, effectua un petit cercle de la pointe de son épée, emportant la mienne dans son mouvement, et me désarma d'un bref coup du plat de sa lame.

 

"Ce n'est pas comme ça que tu gagnera"

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Portrait de Zarathoustra
Zarathoustra a répondu au sujet : #19802 il y a 9 ans 10 mois
Bon, commençons le bal de RdM qui peine à commencer. J'ai choisi le texte de Leagend, parce que j'avais déjà lu plein de etites choses de toi, toutes assez variées, si bien que je ne savais pas du tout à quoi m'attendre.


Alors ce texte est vraiment séduiants, plein de charme. Bon, y a un gros points qui fache un peu : les fautes. Je t’invite vivement à écrire sous Word pour profiter des corrections automatiques. D’une part ça te permettra de découvrir tes faites et de progresser, et d’autre part, tu rendras bien plus aisé la lecture de tes histoires.


Alors, pour le reste, je suis vraiment surpris qu’un si jeune auteur ait une telle aisance à écrire ; D’abord, ton intro est vraiment très réussi. Tu installes immédiatement un ton, une ambiance, une certaine poésie à ton texte. Et en plus, tu sais piquer l’attention du lecteur. Accessoirement, il y a aussi une vraie gravité qui transparait derrière ta volonté de légèreté. Non, vraiment, j’aime beaucoup. Tu as un vrai sens de la digression. On sent qu’on suit un fil et qu’il peut partir dans n’importe quel sens si l’envie lui plaisait. Et quand l’envie lui prend, tu retombes toujours très habilement sur tes pattes. Accessoirement, sans avoir l’air d’y toucher, tu montres aussi une belle imagination, un vrai sens du détail qui rendent ton histoire et ton univers crédible.

Autre point, j’ai également fort apprécié ton introduction du narrateur. Tu en fais à la fois un personnage hors champ qui te permet une certaine distance et à la fois un protagoniste de ton histoire.
Pour ce qui est des personnages, pour l’instant, ils sont à peine brossés, mais je les trouve juste, avec une vrai présence.Tu as d’ailleurs réussi à décrire Logelhof non pas phyisquement ou avec sa personnalité, mais plutôt avec ses rêves et ses envies, et tu en dis finalement plus sur lui qu’une vraie description classqie. Encore un bon point.
Et même ta tentative de poésie, qui est normalement casse figure, est réalisée avec légèreté, sans y toucher, mais avec des mots simples et justes, sans chercher à en faire trop, ce qui fait que ça fonctionne très bien.

Pour ce qui est de l’introduction de ton histoire, je dirais que la trame est pour l’instant hyper classique. Auberge. Grabuge. Armée. Le fait aussi que Logelhof veuille découvrir le monde est en soi un peu cliché. Et tu les fais fuir de l’auberge et la seule chose que tu leur donne envie de faire après, c’est… dormir ! Pas très crédible. Du coup, tu casses en une phrase toute la dynamqiue de ton récit.
Puis à nouveau tu fais une belle petite digression sur le coucher du soleil, qui rappelle la vie et la mort. Bien vu. Toujours dans le ton de ton début. Ce sont ces petites touches que j’aime beaucoup et qui font le véritable attrait du texxte pour moi.
La partie « caserne » est plus classique, mais là aussi, tu arrives très bien à tes fins.

Au final, le texte fait passer un moment très plaisant et l’habileté du ton employé nous fait oublié que, pour l’instant, nous sommes sur un schéma narratif hyper classique. Donc j’ai envie de te suivre plus pour la manière que tu contes une histoire que pour l’histoire elle-même. Celle-ci n’a à vrai dire pas commencé véritablement, mais c’est aussi l’une des limites du texte, avec tout ce chapitre, on n'a pas de véritables enjeux si ce n’est le sempiternelle parcours initiatique de deux jeunes héros. Il y a a priori une guerre, mais on ignore son pourquoi et son comment, à la la limite, le texte lui-même ne nous invite pas vraiment à nous y intéresser. Le texte est entièrement tourné sur les personnages, mais tu leur fais vivre une histoire par défaut. Ce n’est pas ce qu’ils veulent. Ils se retrouvent prêts à se faire tuer un peu par hasard, parce que, finalement, ni l’un ni l’autre n’avaient autres choses à faire. C’est là où je doute un peu du récit.
Maintenant, ce n’était qu’une introduction, donc elle remplit bien son rôle. Mais le plus dur, dans une histoire, n’est jamais de commencer une histoire mais bien de la finir. Donc pour l’instant, elle donne très peu d’éléments sur ce qui nous attend (ou alors des directions qui ne sont pas très originales). Il va falloir maintenant envisager d’impliquer davantage le lecteur dans ton histoire en lui donnant de vrais enjeux.

Mais j’ai passé un bon moment avec ce démarrage, je n’ai pas envie de m’arrêter en si bon chemin. A toi de me montrer que j’ai raison et que ce qui n’avait pas sa place ici saura très vite se présenter à moi pour me rassurer. A dire vrai, je suis assez bluffé par la façon dont tu as agencé ton intro quand je sais ton âge. Tu as en toi de très belles promesses et une surprenante maturité sur plein de petits détails qui donnent en grande partie toute la saveur à ce texte. Un vrai bol d'air frais parmi nous (et c'est un compliment, parce que nous avons ces derniers temps tendance ici à oublier la simplicité et la fraicheur d'écrire). Va falloir que tu tiennes la route, parce que j’ai rehausser mes exigences à ton égard ! ;)
Portrait de Mr. Petch
Mr. Petch a répondu au sujet : #19813 il y a 9 ans 10 mois
Alors... à mon tour de commenter le premier texte complet de Leagend

Première chose, et j'insiste sur ce que dis Zara : l'orthographe. C'est vraiment, vraiment, dommage car ça accroche les yeux d'un style vraiment agréable. Relis toi, teste le texte sous Word, traque les "à" à la place des "a", les "ou" à la place des "où", les problèmes d'accord... Bref, un peu de ménage !

Bon, ceci étant dit, je passe à la suite.

Il y a une vraie poésie assez naturelle, je pense à ce passage :

Puis, quand la guerre est finie, jamais gagnée, jamais perdue, on revient avec de grands coffres blancs où reposent et reposeront à jamais les malheureux hommes tombés au combat. On les enterre au pied d'un pêché en fleur, et en été, lorsque les fruits sont murs, on en cueille un, on l'ouvre, et on enterre le noyau à côté du coffre pour qu'a nouveau pousse un pêché. Puis, chaque années, les fils du défunt reviennent seuls manger une pèche depuis l'arbre de leur père ou de leur mère pour que même après leur mort, ils continuent de les nourrir.


Ce n'est pas très complexe comme poésie mais, à l'échelle du texte, c'est très joliment trouvé. Et, pour répéter ce que dit Zara, tu as une vraie facilité avec les mots, ce qui donne un beau style. Je trouve que par rapport à d'autres textes que j'ai pu lire de toi, il y a un effort dans celui-ci sur le vocabulaire, par exemple, moins attendus que dans les autres textes. Et aussi sur la subtilité.
Par exemple j'ai bien aimé cette phrase, même si je ne sais pas si c'est volontaire de ta part :

Nous avons dormis paisible, un bon début pour un voyage que nous pensions faire paisiblement.


L'expression "dormir paisible" n'est pas française, mais je trouve qu'elle se lit très facilement, en tout cas, voilà une faute qui ne m'a pas gênée. Elle permet d'éviter la répétition avec le dernier mot mais tout en gardant un effet d'écho sur le mot "paix". Quand tu relis ton texte pour les fautes, essaie de faire attention à ces "fautes qui n'en sont pas", à ce qui peut s'avérer être une licence poétique. Je pense que c'est quelque chose qui peut s'intégrer à ton style.

Là encore, je ne fais que répéter ce qu'a dit Zara, mais ta façon de gérer le narrateur/conteur est aussi un vrai plus du texte. Sa consistance, ses non-dits, permettent d'avoir une distance, et ne pas prendre pour argent comptant tout ce qui est dit. On ne sait pas si le conteur est le narrateur d'une histoire extérieure ou son sujet, et cette confusion apporte de la densité à l'ensemble, tout en créant un suspens dans un récit somme toute assez banal. Je ne sais pas si c'est volontaire, mais j'ai vraiment eu cette impression que derrière le narrateur tu mettais une sorte d'ironie par rapport à ton monde, voire par rapport aux clichés de l'heroic-fantasy. Et c'est fort habile. Car ça permet de laisser une porte ouverte alors que l'histoire lui-même, et les dialogues par exemple, sont archi-classiques, voire un peu niais par moment (mais comme dit, ça rentre tout à fait dans l'esprit bucolique de l'ensemble).
Par contre, je trouve que cette distance tend à disparaître à partir du chapitre Barihil. Je trouve que c'est dommage, qu'il faut la conserver, même en arrière-plan puisqu'on rentre davantage dans l'action.

Je dois dire que j'ai été un peu moins sensible au poème. Mais globalement, j'ai un peu de mal avec la poésie. Ceci dit, il parvient à être suffisamment simple pour ne pas être trop lourd. Ça m'a rappelé les longs passages poétiques du Seigneur des Anneaux qui parfois m'ennuyaient, parfois me séduisaient. En tout cas, j'aurais tendance à te dire de persister dans cette voie, mais de vraiment approfondir ces poèmes. Essaye de leur donner une vraie consistance, peut-être en t'inspirant d'autres poèmes existants, de styles poétiques existant (mais ce n'est pas moi qui vais pouvoir t'aider sur ce point...)

**

Conclusion :
Le style est vraiment agréable, fluide, et je le trouve plus varié et plus subtil que dans d'autres textes. La consistance du narrateur et la thématique beauté du conte bucolique/rudeur de la réalité martiale sont les points forts du texte, que je t'invite à approfondir si tu n'as pas déjà écrit la suite.
Le seul hic vient peut-être de la dernière partie, Barihil, ou on perd un peu en subtilité et en mise à distance. L'équilibre stéréotypes de l'heroic-fantasy/ironie du conteur que tu parviens à dresser dans les deux premières parties tend à disparaître au profit de l'action, et je trouve ça dommage. Il ne s'agit pas de faire tout un texte en "méta" (ne va pas tomber dans mes défauts ! :P ) mais d'éviter que le texte ne soit qu'un cliché.
Et travaille vraiment les poèmes, ils peuvent donner une vraie consistance à l'ensemble.

Et n'hésite pas à lire et commenter les autres textes du RdM !!

Et sinon, @Zara :

(et c'est un compliment, parce que nous avons ces derniers temps tendance ici à oublier la simplicité et la fraicheur d'écrire)


Ça c'est bien vrai, ça !! :laugh:
Portrait de Vuld Edone
Vuld Edone a répondu au sujet : #19821 il y a 9 ans 9 mois
Mh.

Je suis retombé à l'époque de l'Elebren à la lecture.
Au départ j'allais dire que le narrateur "est trop présent", et cela même lorsqu'il était devenu clair qu'il était un personnage à part entière... mais je dois plutôt saluer la passion qui ressort à la lecture.

Je ne sait pas si c'est le bon mot pour qualifier cet étrange sentiment d'absence à moi même qui m'envahissait inlassablement, mais je ne sait pas comment je pourrais le décrire autrement.

Normalement ce genre de passage où le narrateur hésite sur ce qu'il me dit m'aurait agacé. Je tends même à voir ça comme du remplissage chez un auteur qui veut "faire littéraire". Et oui, quand 60% du texte consiste à ça c'est très agaçant.
Mais ici, ce n'est pas du tout le cas.
Ici j'ai vraiment l'impression du personnage qui essaie de se reprendre après avoir encaissé l'attaque. Et c'est exactement ce qui se passe dans ce paragraphe : "J'avais l'impression de me détacher de ce monde idyllique que je m'était façonné dans mes voyages", la forme colle au fond. Il a raison d'hésiter, il a raison de se demander comment qualifier ce qu'il ressent... Et du coup... il vit.

Et c'est pour ça que je me retrouve à me soucier des personnages. Ils me donnent l'impression de vivre.

Pour l'histoire elle-même, elle est "simple" au moins d'apparence. Des Templiers, des Sombres, une guerre, jusque-là c'est quand même facile à suivre. La mise en relief des soldats est sympathique mais, et je pense surtout à la fuite de l'auberge, tout cela reste assez basique. Convenu.
Les méchants tapent à la porte... euh ouais non. Mais mettons. Les héros s'échappent par la fenêtre. Okay c'est joli mais ça doit faire mal. Et surtout tout autour ça doit être rempli de méchants et de chaos. C'est ce que je veux dire par "retourner à l'époque de l'Elebren", du temps où on racontait ce qu'on avait à raconter sans vraiment regarder plus loin. Ça donne un récit très rythmé et engageant, mais pas toujours très convaincant.
Je peux dire la même chose pour la petite passe d'armes avec les soldats. Ça... ça ne se fait pas. Même pour bizuter. C'est du vu et revu, dans les films, etc... mais parlant de vraisemblance, il n'y a vraiment aucune raison pour le soldat de jouer au plus fort. Le nouveau va morfler de toute manière, et une fois au combat il y a plus que juste savoir tenir son épée qui joue.

Je sais donc quel conseil donner, mais c'est un conseil risqué.
Ce serait de chercher plus de vraisemblance. Voir comment ça se passe vraiment. Réfléchir à tous les détails annexes à l'histoire comme bêtement les temps de trajet, le lieu de la caserne et ainsi de suite... je ne vais pas mentir, moi à un certain âge "caserne" je pensais au bâtiment de Warcraft 2.
Il y aurait beaucoup de travail pour donner plus de solidité à l'univers, plus de réalisme je suppose.
Mais c'est risqué parce que ça peut jouer contre l'histoire. Celle-ci est dynamique, et engageante, justement parce qu'elle est assez simple et facile à suivre. On ne s'embarrasse pas des détails, on va à l'essentiel. Du coup, si on s'arrête, forcément qu'on voit des choses qui ne collent pas, mais donner ces détails risque de briser ce qui fait la force du texte.

Peut-être un peu court comme commentaire, et inadapté à un RdM mais c'est ce qui me vient là tout de suite. Je pense qu'on pourrait revenir plus en détail sur la narration pour dégager ce qui lui donne ce tour si engageant. Là-dessus, ce serait bien de vraiment décortiquer quelques phrases.
Je pense qu'on en apprendrait tous un peu plus.
Portrait de Monthy3
Monthy3 a répondu au sujet : #19860 il y a 9 ans 9 mois
Je découvre donc ton écriture, puisque je n'avais jusqu'ici pas eu le loisir de te lire :)

Alors, au préalable, une vraie bonne relecture ne serait pas de trop : c'est assez difficile de se concentrer sur le fond compte tenu des nombreuses fautes d'ortho ou de grammaire. Moins il y en aura, plus il sera possible de se plonger dans l'histoire et de l'apprécier !

Cette remarque préliminaire passée, je dois t'avouer avoir été un peu perturbé par l’hétérogénéité du ton. A la lecture de la première partie, je pensais être lancé dans un conte, léger et optimiste. D'ailleurs, ton personnage est un conteur. Dans cette partie, je trouve que tu en fais un peu trop en termes de rendu "verbal" : trop d'hésitations, trop de tergiversations... Certes, tu as un narrateur qui raconte, mais cela reste un texte écrit, et j'ai été lassé de toutes ces "de, de, de..." et autres "où en étais-je ?".

Hétérogénéité, donc, parce qu'à la suite de ce départ des plus gais, auquel succède une seconde partie dans le même ton mais mieux maîtrisée en termes de discours et non dépourvue du charme caractéristique du conte, nous en arrivons à un récit plus sombre et sans réelle transition. Le style de narration demeure d'ailleurs assez léger, et j'aime beaucoup la relation entre les deux personnages et leurs échanges ; mais le fond s'obscurcit et j'ai eu le sentiment de perdre ce charme que j'avais pu éprouver.

A ce titre, la dernière partie est celle qui m'a le moins plu. On arrive vraiment dans le concret, le texte se fait plus descriptif et le narrateur a un discours vraiment différent, qui se veut plus "profond" sans réellement l'être. Je ne sais pas où va le texte, mais en l'état il ne me paraît pas cohérent de bout en bout, que ce soit dans le fond (très léger au début, même si tu évoques déjà la notion de guerre - sur un ton guilleret -, sinistre à la fin) ou dans la forme (style d'abord très verbal, puis plus narratif).

Comme points positifs, je relève sans hésiter la relation entre tes deux personnages, qui me paraissent très "vivants", ainsi qu'un vocabulaire varié et une belle fluidité dans le style. En dépit de mes remarques plus haut, j'ai pris du plaisir à lire ce début ! :)
Portrait de Leagend7381
Leagend7381 a répondu au sujet : #19863 il y a 9 ans 9 mois
Merci à tous de vos commentaires. Je suis désolé de n'avoir pas répondu plus tôt mais cette partie du site m'était encore innexplorée, c'est la première fois que j'y pose les pieds. Le texte à beaucoup été retouché, nottament pour l'attaque de l'auberge qui se fait plus... enfin moins...

Et tu les fais fuir de l’auberge et la seule chose que tu leur donne envie de faire après, c’est… dormir

.

L'entrée en ville aussi à été modifiée. Le personnage, au final, n'entre pas dans la caserne car je trouvais cela trop simple et trop... je ne sait pas trop comment l'expliquer.

Par contre, Vuld Edone m'a fait remarquer l'erreur que j'ammais comis de modifier mon texte alors qu'il était dans la bibliothèque, je n'ai pas encore posté le nouveau mais je vais faire toutes mes modifications dans la catégorie travaux d'écriture
Portrait de San
San a répondu au sujet : #20508 il y a 8 ans 8 mois
Ouaip, un style prometteur, et un texte très inachevé. J'espère qu'on en verra un jour une version plus aboutie dans la bibliothèque des Chroniques.