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Un grand merci à Feurnard

Le cours du vieil Etrusk allait commencer, et les jeunes se rassemblaient devant lui, à l’ombre de la dune qu’il avait choisi. Les cours d’Etrusk était souvent apprécié, parfois sujet à des discutions enflammés lorsque le sujet du jour étais polémique. Et toujours intéressant. Forcément, en ayant passé plus de la dernière moitié de sa vie à essayer d’inculquer la philosophie à des jeunes bruyants et dissipés comme nous, l’art de captiver ces jeunes foules était un domaine parfaitement maîtrisé. Mais plus le temps de penser à autre chose, car le voilà qui commence.

« Aujourd’hui, le cours sera bref. Un conte, et la recherche de sa morale ». Frisson d’excitation. Les cours « bref » étaient souvent les plus intéressants, suivi d’un débat des plus animés, et paradoxalement ceux dont l’assimilation étaient la plus longues. Et les contes ont toujours été le moyen d’apprentissage favoris des enfants.

« Il y a bien longtemps, dans une plaine verdoyante surmonté d’immenses pics, vivaient en harmonie licornes, humains, dragons et phénix. Les Licornes, parfaites altruistes préférant faire passer le bonheur des autres races au leur, permettais par leur seul présence à deux individus d’espèce différente de se comprendre, car leur présence abolissait le langage. Les Humains, peuple égoïste, ne faisaient rien pour rien, mais étaient de très bons serviteurs une fois correctement payés. Les Dragons, grands seigneurs de ses plaines, protégeaient tout le monde des Wurmes, ces serpents volants au souffle glacial vivant de l’autre coté des montagnes, et échangeaient aux humains le métal qu’ils récoltaient dans leur galeries contre du bétail. Enfin, les Phénix, peuple neutre s’il en est, se rangeaient du coté de la justice, où qu’elle soit, pour déterminer comment agir. Ils étaient très sages et extrêmement vieux, car ils pouvaient renaître de leurs cendres avec l’aide des humains, avec qui ils échangeaient leur savoir.

Tout était à sa place dans ce monde. Toutes les espèces contribuaient à rendre la vie meilleur. Et la vie était paisible. Un jour, le patriarche des Dragons, le vieil et respecté Greïal, décida que les humains devaient se comporter comme les autres peuples, apportant ce qu’ils pouvaient apporter à la communauté, prenant ce dont ils avaient besoin, sans se soucier de l’équité de l’échange. Pour conclure le message, il fit porté aux humains tout leur stock d’or, argent et fer. Les phénix approuvèrent la décision, et les humains aussi.

Mais les humains étaient paresseux, une fois privés de la motivation pécuniaire, et de moins en moins de viande parvenait aux dragons, obligés de chasser des proies sauvages. Comme de juste, le temps pris à chasser ne l’était pas à creuser, et la quantité de métal atteignant les humains diminua énormément. Quelques mois plus tard, les phénix reçurent la visite d’humains, paniqués car les proies devenaient si rares qu’ils étaient obligés de manger une partie du bétail adressé normalement aux dragons, et qu’ils n’avaient plus assez de métal. Les jeunes phénix, entendant ce message, virent l’importance du problème, et la facilité avec laquelle il pourrait être résolus. Ils conduisirent donc les humais devant la matriarche. La réponse fut brutal : « Votre égoïsme vous a poussé dans cette situation. Vous en êtes seuls responsables. Nous ne ferons rien pour vous. Vous êtes seuls coupables ».

Les humains furent donc contraint d’émigrer vers des contrées plus giboyeuses, malheureusement hors de la protection des dragons, où ils furent tous mangés par les Wurmes. Les dragons, poussés par la faim car ne sachant pas élever de bétail, finirent par devenir fous, de vulgaires bêtes sauvages. Les licornes finirent d’ailleurs toutes mangée par ces derniers. Les phénix, privés de renaissance, perdirent progressivement une grande partie de leur savoir et leur sagesse, mais décidèrent d’entrer en guerre total contre les dragons dans le but de sauver quelques espèce de leur faim ravageuse, et leurs affrontements infernaux transformèrent une grande partie du monde en désert de sable et de verre. En conclusion, nous pouvons dire que cette simple décision d’éradiquer l’égoïsme dans les cœurs humains conduisit à la fin du monde connu. »

Un grand silence ponctua cette dernière phrase, comme appelant à une suite, à une fin heureuse. Ce n’était pas un conte. Evidement, comme le montrais les créatures fantastiques, les invraisemblables décors, et la fin aberrante, c’étais une fiction. Pourtant, il ne sonnait pas comme un conte. Le vieux professeur fit entendre de nouveau sa voix, nous demandant qui, selon nous, était les fautifs. Un concerto de voix se fit immédiatement entendre. « Les humains ! » criaient certains. « Les Dragons ! » criaient d’autres. Etrusk fit taire tout le monde, et pointa un des jeunes partisans de la faute humaine. « Leur égoïsme est seul responsable. Il les a tué, emportant le monde avec eux. La morale de cette histoire est qu’il nous faut penser à l’autre avant sois même, pour le bien de tous, y compris le notre. Sinon nous risquons de subir le même sort que ce peuple humain ». Sans rien dire de son opinion personnelle, Le vieillard pointa un des jeunes qui hurlais « dragons ! » « Ils ont voulu intervenir dans une situations stable. Les humains n’avaient rien demandé, et ils ont décidé de modifier leur façon de vivre. Ils sont responsables ! _Mais leurs intentions étaient pacifiques ! Le premier jeune avait repris la parole spontanément, le débat était lancé. Ils pensaient bien faire. Alors que les humains, eux, tout en assurant l’équilibre, ne pensait qu’à eux. _Néanmoins, les faits sont là. Les humains étaient égoïstes, c’est un fait. Mais quel que soit leurs motivations, elles permettaient à 4 peules de vivres en paix. Les dragons avaient des intentions nobles, mais elles ont conduit à la destruction de l’équilibre. Si les humains ne peuvent reconnaître leur propre valeur, et doivent cacher derrière des objectifs égoïstes de bonnes actions, c’est leur problème, pas celui des dragons. Le professeur fit un signe, et tout le monde se tourna vers lui. « Je doit admettre que la dernière idée avancé est très bien construite. Les humains ne peuvent êtres responsables de leur nature. Et de mauvaises intentions et un enrichissement personnel n’empêche pas de faire le bien autour de soi. Néanmoins, je vois quelqu’un ici qui ne condamne ni les dragons ni les humains. » Avec surprise, je le vit se tourner vers moi. Effectivement, les élèves s’étaient spontanément regroupés en deux groupes, et j’étais le seul à n’avoir pas choisi de camp. Je pris donc la parole. « Je ne condamne pas les humains, qui n’ont fait que ce que leur dictait leur nature. Et je ne condamne pas les dragons. Leur idée était bonne, et ils n’ont ensuite rien fait d’autre qu’appliquer ce que leur dit les arbitres. Les responsables sont les Phénix. La matriarche car elle a pris une décision sans réfléchir au conséquences, et sans demander leur avis aux jeunes, et les jeunes pour ne pas s’être rebellé contre l’autorité et lui avoir tenu tête. Peut être que s’ils avaient insisté, la matriarche aurait changé d’avis. La décision qui a été prise était « juste », mais elle n’était pas « bonne ». C’est donc les phénix qui, pour moi, sont les seuls responsables. Ils savaient les problèmes qui allaient survenir, mais ils ont refusés d’intervenir. Les morales de cette histoire sont les suivantes :
 Il n’est pas nécessaire qu’un acte soit fait avec de bonnes intentions pour qu’il soit bon. A l’inverse, les auteurs d’un acte aux conséquences fâcheuses ne peuvent être tenu responsables d’avoir fait ce qu’ils croyaient bon.
 Faire un acte bénéfique avec des intentions égoïstes n’est ni mieux ni moins bien que de le faire de manière désintéressée. Seul la fréquence change. Les gens auront toujours tendance à plus s’investir dans une tache qu’ils pensent à leur avantage.
 Ce n’est pas parce qu’un acte est dicté par l’autorité ou la loi qu’il faut l’exécuter sans discuter. » Sur ce, j’étendis mes ailes flamboyantes et m’envola. En regardant derrière moi, les yeux d’Etrusk croisèrent les miens. Fierté. Peur. Défiance. Et comme un air d’amusement. J’entendais presque ses pensées : Défier l’autorité. J’aurais voulu t’y voire, à l’époque.

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