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Ndlr: Le texte original a été divisé en deux parties pour des raisons qui m'échappent totalement.


Un matin, Oublek, suivi de Dagash, arriva dans les geôles. Il s’adressa à eux :

_"Vous tous, avez été choisis pour vos capacités de combattants, (acquiescement des humains qui roulaient des mécaniques, vraiment pathétique se dit Zordral), il est l’heure de vérifier vos dires car vous allez vous battre avec de vraies armes cette fois-ci, mais surtout vous allez vous battre dans l’arène de Vordag..."

_" Ah enfin, se réjouit Zordral, on va passer aux choses sérieuses. "

_" Oui, nous verrons bien qui sera LE plus fort" dit Belkaceem d’un air de défi.

_" Nous verrons bien" répondit Zordral avec froideur.

Puis ils éclatèrent de rire...

Ils partirent de suite pour aller dans la gigantesque arène de Vordag. Zordral n’était jamais entré dans un endroit comme celui ci : il fut assez surpris par la complexité du bâtiment.

Un homme s’approcha de leur caravane :

_" Alors Oublek te voici de retour ! Hahaha ! tu n’as aucune chance, regarde un peu ce que j’ai." L’homme sauta de cheval et découvrit la toile de sa caravane. Un frisson d’horreur parcouru Zordral, il n’y avait rien d’humain là dedans !! Il y avait des trolls, un minotaure replié sur lui même, et quelques humains au faciès déchiré couvert de pourriture, Zordral reconnut tout de suite leur emblème, l’étoile à huit branches : c’étaient des anciens chevaliers du chaos.

_" Tu as toujours eu une grande gueule Nakim, mais cette fois tu n’as aucune chance." Répondit Oublek d’un ton acerbe.

_" Je ne vois rien dans ta caravane qui puisse faire peur à mes gars ! , ce n’est pas ce stupide orc noir qui va nous faire peur, ni cet Homme-Lézard, en désignant la nouvelle recrue. Ce n’est pas avec ça que tu vas gagner les jeux de Vordag !". Il partit sur un grand rire et tourna les talons.

Zordral n’en croyait pas ses oreilles, un Homme-Lézard ! Il n’en avait jamais rencontré de tout sa vie d’orc noir ! Il avait presque oublié qu’on l’avait insulté. Presque. Cet humain allait payer pour l’affront qu’il lui avait infligé, foi de Zordral (et on peut être confiant sur la rancune et le sens de l’humour très obtus des orcs noirs !).

Les hommes de la caravane étaient complètement affolés et prièrent Oublek de les vendre ou de faire autre chose mais par pitié de ne pas les laisser se faire massacrer.

Mais Oublek ne leur répondit pas.

Les combats allaient commencer le lendemain. Le soir Oublek alla trouver Belkaceem et Zordral dans leur chambre. Ils avaient eu un traitement de faveur et Zordral s’en réjouissait. Il avait compris que Oublek était de leur côté, qu’il voulait gagner ces jeux, refermer son clapet à cet abruti de Nakim. Bien qu’étant un orc noir, Zordral comprenait tout à fait ce genre de comportement. Il éprouvait même un peu de solidarité envers cet humain (mais pas trop, il fallait pas qu’il commence à devenir sentimental...). De toute façon c’était un moyen comme un autre de se venger...

_" Mes amis la situation est critique, et je ne sais quoi faire" soupira le gros marchand

_" Moâ j’sai s’ki fau faire. On va tous lé bousillé !!" brailla Zordral

_" Et comment allons nous réaliser ce miracle ?" demanda t-il sans enthousiasme.

_" On va s’en okupé, Belkaceem et moâ, mei avan sa rendé moi ma hache"

_" Votre hache ? Très bien"

_" Et toi Belkaceem ?"

_" Je suis avec vous, vous m’avez sauvé la vie je vous dois bien ça"

Oublek le regarda avec une sincère amitié.

_" Reposez vous mes amis, demain sera un nouveau jour".

Zordral dormit assez mal, la présence des chevaliers du Chaos ne lui disait rien de bon, il savait que c’étaient de redoutables combattants. Les trolls étaient forts mais complètement stupides, et le minotaure il n’en savait rien. Il sombra dans un sommeil agité.

Belkaceem le réveilla le lendemain matin, et ils s’entraînèrent comme d’habitude, sauf que les humains tremblaient de peur de se battre contre des créatures aussi répugnantes. Plusieurs s’étaient donnés la mort dans leurs cellules. Les elfes étaient calmes mais leurs traits étaient légèrement crispés.

L’Homme-Lézard regardait les autres se battre, il ne semblait pas avoir besoin de s’entraîner, il paraissait très sûr de lui, se dit Zordral.

L’orc noir décida d’aller lui parler, vu ce qui les attendait demain il valait mieux être solidaires les uns les autres, enfin pas avec les humains, ni les elfes, ni cet idiot de nain... le lézard lui ressemblait le plus, et il se sentait plus près de lui, que des autres membres de la Bande.

Voyant s’approcher un étranger, L’Homme-Lézard eut un mouvement de recul et porta la main à son arme.

_" J’te veu pas d’mal, laiss tombé sa." Dit très calmement l’orc noir.

_" ssqu’est ce que tu me veuxsss" dit-il avec une sorte de sifflement aigu

_" J’voulai m’entreiné avek toâ." Répondit Zordral

L’Homme-Lézard le regardait bizarrement, une lueur amusée pouvait se voir dans ses yeux d’un jaune profond.

_" ssd’accord. Ss au fait mon nom est Lolth." siffla L’Homme-Lézard.

_" Moâ c Zordral, et l’humain c’est Belkaceem."

Lolth hocha de la tête en signe d’acquiescement.

Ils se préparèrent pour leur entraînement. Lolth était équipé d’une courte tunique sur une cotte de maille, d’un bouclier et d’une drôle de machette d’or.

Ils formèrent un cercle, s’échauffèrent, puis se donnèrent quelques coups pour se jauger.

Le Lézard, bien que d’une stature imposante, était vif comme l’éclair et frappait avec une vitesse hallucinante. Belkaceem avait du mal à suivre mais parvenait à riposter avec son aisance habituelle.

Quand à Zordral, il parait les coups avec une grande facilité.

Leur combat était grandiose, les coups fusaient de toutes parts si bien que l’œil avait du mal à suivre. L’agilité et la finesse de certain tranchait avec la force et les coups violents des autres.

Les autres s’arrêtèrent de combattre pour les regarder, ébahis. Les autres hommes de Oublek reprenaient peu à peu espoir pour leur combat contre les forces chaotiques de Nakim.

Lolth était un bon compagnon, assez discret mais personne n’avait de commentaire à faire sur ses manières de combattre... il alliait finesse et force pour donner un résultat surprenant !

Mais ils ne perdaient pas de vue le combat qu’ils allaient mener, et Lolth était un très bon tacticien. Il leur expliqua les rudiments des combats tactiques, dont Zordral ne comprenait pas la raison d’être. Un bon combat est un combat de six contre un. Là on pouvait s’amuser !!

Mais Lolth ne tint pas compte de ses préférences et poursuivit son discours.

Belkaceem semblait fort intéressé par les propos de son ami, et lui vouait une grande attention.

Le jour fatidique arriva enfin et chacun se prépara, s’armant en silence.

Belkaceem prit une tunique rapiécée sous une fine cotte de maille, un large bouclier et une solide épée, et ramassa un casque qui traînait.

Lolth prit son armure avec tous ses signes bizarres, et sa machette. Il se retira un instant pour prier.

Quand à Zordral il mit son armure, réajusta son épaulière fracassée, souvenir de la bataille avec Bernhardt, prit deux haches et ceignit Tranche-Tete dans son dos.

Les humains était vêtus de lourde cottes de maille et de tout ce qu’ils pouvaient porter, ils semblaient vouloir se protéger efficacement de leurs attaquants (ou bien se cacher dedans lorsqu’ils auraient peur, pensa Zordral).

Les Elfes portaient des accoutrements ridicules, faits de tuniques rapiécées avec grand soin, où les couleur rouge, jaune, bleu qui dominait, faisaient mal au yeux. C’est à la vue de leur chapeaux pointus gravés d’un cœur rose, que Zordral ne put s’empêcher d’éclater de rire (un peu trop ouvertement d’ailleurs) ! Les elfes s’en offusquèrent et lui tournèrent le dos avec raideur.

Quand ils furent fin prêts, Oublek alla les voir pour leur parler :

_ "Le combat va bientôt commencer, vous allez tomber contre des faibles au début, mais sachez que les troupes de Nakim seront toujours là." Dit-il avec sa froideur habituelle.

Les premiers combats furent vite expédiés, surtout contre des humains, et quelques nains qui furent rapidement balayés. Les trois compères n’avaient aucun mal à s’en sortir, mais ils souffrirent de lourdes pertes dans leur groupe : le nain avait été blessé, et un des elfes était mort ainsi que quelques humains.

Ensuite les choses se corsèrent. Ils tombèrent contre des ogres, véritables machines à tuer et perdirent beaucoup d’humains, et le nain périt après avoir rempli son boulot de tueur (humilié le jour où il s’était ramassé dans l’escalier des geôles, devant les elfes...)

Il n’étaient plus que sept.

Oublek leur expliquait ce qu’il fallait faire, et c’est au début du deuxième jour des Jeux de Vordag qu’Oublek alla les voir, avec une expression sinistre :

_" Aujourd’hui vous allez reconstituer une bataille épique qui s’est déroulée il y a longtemps. Le seul problème c’est que vous allez interprétez ceux qui se sont fait massacrer par une horde de chars." Dit-il tristement

_" Pourquoi est ce que ça tombe sur nous ?" demanda un humain.

_" C’est encore un coup de Nakim, il compte parmi les gens les plus importants de cette ville, d’où ses petits privilèges."

_" Quand est ce que cela débute, Oublek ?" demanda Belkaceem.

_" Maintenant, c’est pourquoi nous avons peu de temps pour que..."

Il se tut, une formidable sonnerie de trompette retentit dans les arènes : cela marquait le commencement de la reconstitution historique.

_" Merd koman es’ skon va savoâ koi fair ?!" demanda Zordral

_" sssje vais m’en occupé" dit Lolth

_" Toâ ? mai ti y a mem pa assisté !" lança Zordral.

_" Laisse le faire, Zordral. Il sait ce qu’il fait" Dit Belkaceem, de sa voix grave et calme.

Zordral acquiesça en silence, il n’était pas très rassuré.

Ils prirent leurs armes et descendirent dans l’arène. L’agitation était à son paroxysme dans l’arène. La foule hurlait, complètement hystérique.

_" kes kon fou, mint’nan ?" demanda Zordral à Lolth

_"ss nous allons nousss mettre au milieuss, en sse regroupant, sssi Oublek a dit vrai ksss, nous allonss avoir à fairesss à des charss."

_" J’te fai confiense, Lolth"

_" Merci" répondit-il tout simplement.

Soudain un grand remue-ménage retentit dans l’entrée de la porte principale, et avec un boucan de tonnerre, deux chars arrivèrent à toute vitesse sur les hommes d’Oublek ; c’étaient des chars robustes, équipés de faux aiguisées, tirés par de lourds chevaux caparaçonnés, le tout monté par des guerriers équipés d’arcs et de glaives.

Les guerriers conduisaient ces chars de main experte et leur faisaient faire des mouvements très impressionnants.

Lolth réfléchit un instant (mais pas trop longtemps quand même) et cria :

_" Tousss au centre de l’arèness, regroupez vous au centress !!! Sss Protégez vous à l’aide de vos boucliers !!" ordonna t-il de sa puissante voix.

Les hommes à pied n’hésitèrent pas une seconde et obtempérèrent sans peser le pour ou le contre.

Les archers sur les chars tirèrent sans relâche mais leurs traits ricochèrent sur le mur de boucliers levés.

Ils firent quelques tours, sans cesser de les harceler de flèches.

Juste au moment où un des chars fonçait droit sur ce petit fortin inextricable, la voix de Lolth se fit entendre malgré le tumulte des troupes de Oublek :

_" ssdégagez vous vite !!" beugla Lolth

Zordral et Belkaceem ne se firent pas prier, mais un humain hésita, il fut percuté à pleine vitesse par les longues faux aiguisées, et son corps complètement mutilé alla finir tristement son chemin dans la poussière.

Zordral eut le temps de porter un coup du manche de sa hache ce qui fit perdre l’équilibre à l’archer du char. L’archer tomba lourdement par terre, il ne se leva que pour voir Belkaceem les yeux injectés de sang se ruer sur lui et le mordre atrocement au cou. Les autres le taillèrent en pièces dans leur fureur. Ils revinrent brusquement à la réalité quand une flèche tirée d’une main habile alla froidement percer le cou d’un humain. La flèche avait passé au travers de sa cotte de maille et de son casque. Le pauvre poussa un cri d’effroi et s’écroula sur le sol.

_" A couvert, tout le monde à couvert !!!" cria Belkaceem, en se protégeant de son bouclier."

Grâce à la rapidité d’action de Belkaceem, le char passa en trombe sans écrabouiller personne.

Quand soudain Zordral cria :

_" BELKACEEM !! NNONNN !!!" hurla t-il de toute sa force.

Toute sa vie il se rappellerait ce moment, un torrent de flèches s’abattit sur l’esclave noir qui aidait un des soldats qui était blessé, le perçant de part en part. Il s’écroula sur le sol.

Zordral accourut à son côté, et le prit dans ses bras pour l’éloigner des chars. Il gémissait encore et perdait beaucoup de sang. Son visage était terrifiant à voir, on pouvait y voir toute sa souffrance dans ses traits déformés par la douleur.

Il essaya de se relever, mais n’y arriva pas. Zordral se pencha sur lui. Belkaceem lui murmura à l’oreille :

_" Zordral... je.... Voulais te.. dire que... tu avais été comme... un frère pour moi... ven... venge moi...." Dit-il d’un coup entrecoupé de soubresauts et de hoquets.

Il quitta ce monde avec un sourire, un sourire radieux d’amitié envers cet orc noir avec qui il avait passé les meilleurs moments de son existence.

La fureur bouillonnait en Zordral, et il ne contrôlait plus ses gestes, il porta instinctivement sa main à sa hache et poussa un hurlement de pleine souffrance : les spectateurs se turent un instant devant cet effroyable cri, et regardèrent complètement déconfits l’orc noir qui courait vers le char le plus proche.

Il courait à perdre haleine malgré les flèches qui fondaient sur lui, il esquiva la plupart à l’aide de pas sur le côté, et il ne ressentit aucune douleur quand il prit une flèche dans la cuisse. Il continua de courir vers le char qui le chargeait.

Quand tous croyaient que l’orc noir allait se faire mettre en charpie par les faux du char il roula sur le côté au passage du char, prix son élan et sauta sur le char.

L’archer voulut porter la main à sa courte épée. Mais Zordral la lui trancha. L’homme se recroquevilla sur son membre mutilé. Et Zordral le frappa sauvagement, sans relâche jusqu’à temps qu’il ne soit plus que morceaux ensanglantés. Le conducteur terrorisé avait préféré sauter plutôt que de subir la vengeance sadique et déjantée de ce monstre. Mais vu la vitesse du char, il se rompit le cou en tombant.

Le char continua sa course en direction du dernier char. Zordral sauta par terre, roula sur le sol et ne bougea plus.

Les deux chars se percutèrent avec force, envoyant leurs passagers dans les airs ; ils retombirent lourdement sur le sol.

Les troupes de Oublek les séquestrèrent un moment puis ils les achevèrent.

La foule, écœurée devant une telle boucherie, préféra quitter les places de l’arène pour regagner les appartements.

Lolth s’approcha de Zordral, et avec une extrême douceur, essaya de le relever. Mais le bougre pesant bien son poids, l’Homme-Lézard dut se faire aider par le restant du groupe, et ils portèrent triomphalement le corps blessé de Zordral.

Les soins furent intensifs, et on lui enleva la flèche de sa jambe ; un jour plus tard il reprenait conscience, mais il n’étais pas réjoui pour autant : il portait le deuil de son ami, et il était encore plein de cette fureur démentielle qui l’avait gagné peu avant.

Oublek alla le voir, son visage était livide, mais il semblait tout autant furieux que Zordral.

Il lui parla d’une voix altérée par la haine.

_" Zordral, il faut que nous fassions quelque chose pour Belkaceem"

_" Fair koi ? il é déja mor é riun ne le ramènera à la vi" répondit-il tristement.

_" Je parle de toute cette souffrance engendrée par ces jeux. Il faut que cela cesse. J’aimerais vous aider"

Soudain apparut à Zordral un plan machiavélique.

_" Ok, j’ai b’soin d’un d’vo meilleu messagé, fau ki soi fiabl, ok ? un gob fera’ l’afair".

_" Oui je peux faire ça, quel est votre plan ?"

Il lui expliqua rapidement l’idée générale de son plan, Oublek sembla d’accord et ils conclurent un marché.

La dernière journée des jeux de Vordag se terminait par un immense combat, les meilleurs combattants étant réunis pour un face à face mortel. Et il opposait le fourbe Nakim à Oublek et sa bande.

Zordral se sentait mieux et pouvait marcher, il se préparait hardiment au combat avec son ami Lolth, ce dernier était aussi secoué que lui par la mort de son ami et ils s’entraînaient en silence.

La nuit du combat, un gobelin partit à la faveur de l’obscurité pour une destination secrète...

Le reste de la bande de Oublek tinrent conseil. A ce qu’on disait Nakim avait pour troupes : trois Chevaliers du Chaos, cinq Hommes Bêtes, et un redoutable Dragon Ogre (pour remplacer le minotaure qui étant devenu fou s’était empalé on ne sait comment avec une lance...).

Les elfes ne purent pas beaucoup les aider pour la description des Guerriers de Chaos, malgré leur ancien savoir, mais ils purent leur apprendre que les Hommes Bêtes étaient des guerriers forts, résistants mais indisciplinés ; si on pouvait les déstabiliser, ils pourraient se retourner les uns contre les autres.

_" Le Dragon Ogre pose problème, voyez vous ? Il est redoutable, personne ne peut le tuer !" dit un des Elfes.

_" J’en fai mon afair de c’togre là" dit Zordral en entrant dans la tente.

_" Il est très fort, tu ne pourrais pas le..."

Zordral le coupa brusquement :

_" J’en fai mon afair jé di."

_" Bon d’accord ne te fâche pas..." dit l’Elfe sur la défensive.

Ils discutèrent encore toute la nuit, et se couchèrent, terrorisés de se battre contre le Bande de Nakim.

Zordral quant à lui se prépara le plus discrètement possible, et quitta sa cellule...

Le soleil était haut dans le ciel, et il brillait de tous ses feux sur l’arène, des milliers de spectateurs attendaient impatiemment la final des Jeux de Vordag.

Lolth, Zordral et les autres se préparaient, ils semblaient calmes, résignés malgré le poids qui pesait sur leurs épaules. Ils allaient se battre pour leur liberté contre des ennemis démoniaques.

Ils étaient enfin prêts pour leur destin.

Oublek les passa en revue et les réconforta du mieux qu’il put.

Quand il passa près de Zordral, ils échangèrent des mots et des gestes incompréhensibles.

Ils hochèrent la tête, et Oublek continua son chemin.

Soudain une assourdissante sonnerie de trompettes retentit dans l’arène, couvrant les applaudissements de la foule. La bande de Oublek sortit, Lolth à leur tête, flanqué de Zordral.

Ils se positionnèrent devant l’empereur et le saluèrent, ensuite ils reprirent leur position de combat :

La lutte pour la survie allait commencer.

Les battants des immenses portes s’ouvrirent. Un épais nuage noir recouvrit toute l’arène, réduisant la visibilité.

Zordral sentit des picotement derrière sa tête et il serra plus fort les deux haches qu’il tenait à la main.

Une odeur nauséabonde les assaillit et ils serrèrent les dents.

_" Maudit" cria un Homme

Comme pour répondre à ses paroles les guerriers de Nakim sortirent, les Hommes Bêtes, suivis des Guerriers du Chaos et enfin le terrible Dragon Ogre. A la vue de ce dernier, Zordral haussa le sourcil : il était vraiment immense.

Ils se positionnèrent face à face et attendirent le commencement du combat.

La sonnerie retentit une nouvelle fois, et les Hommes Bêtes se jetèrent sur les humains qui tinrent le coup.

Les Guerriers du Chaos se retirèrent et attendirent qu’on vienne les chercher.

Zordral contourna le combat des Hommes Bêtes contre les humains, et alla à l’encontre du terrible Dragon Ogre.

Voyant quelqu’un venir le défier, le Dragon Ogre plein d’orgueil se redressa de toute sa hauteur et regarda triomphalement l’orc noir qui avançait vers lui.

Zordral regardait sans ciller l’immense stature qui se tenait devant lui. Il planta ses haches par terre, prit de la terre qui couvrait toute l’arène et se frotta les mains avec (c’est une très ancienne coutume orc noir, qui veut que par ce geste l’orc attire sur lui la faveur de ses Dieux), il reprit ses haches, fit des moulinets avec et commença à tourner autour du Dragon Ogre.

Ce dernier poussa un hurlement atroce. Il se jeta sur Zordral, son immense hache tournoyant autour de sa tête. Il frappa du revers mais Zordral para le coup d’extrême justesse. Zordral attaqua, mais ses efforts furent vains, le Dragon Ogre parait tous ses coups. Il attaqua de nouveau, se protégeant d’un coup de griffe avec son brassard, et frappa un de ses bras. Le membre voltigea et atterrit dans la poussière. Le Dragon Ogre poussa un beuglement, décontenancé par l’audace de cet être insignifiant.

Il frappa une fois de sa hache, le coup fut si puissant qu’il fit voler en éclat les haches de Zordral.

Le Dragon Ogre lança sa hache derrière lui et avança vers l’orc noir. Zordral prit Tranche Tete de son dos, et essaya de trouver un point faible chez son adversaire. Soudain il eut une idée : quand le Dragon Ogre fut à une distance propice, il plongea en avant et porta un coup dans le flanc de l’animal, ouvrant une large brèche dans sa chair. Un sang noir et épais coulait de sa blessure. Le Dragon Ogre, littéralement fou de rage se jeta sur Zordral, qui voulut le frapper au visage. Mais le Dragon Ogre fit preuve d’une incroyable agilité, il prit Tranche Tete et la jeta au loin.

De son côté Lolth se battait sauvagement, frappant et mordant sans relâche ses adversaires. Deux humains étaient tombés sous la charge de ces démons, mais un des Elfes avait pu en tuer un avant de mourir.

L’effectif autour de Lolth se réduisait fortement, et il frappait plus fort pour contrer la fatalité.

Les trois Guerriers du Chaos avaient l’air d’attendre l’issue de la bataille.

Zordral et le Dragon Ogre se tournaient autour, oubliant les combats autour d’eux. Le Dragon prit son élan et dans un bond spectaculaire, se jeta sur l’orc noir, sa queue fendant l’air, et frappa Zordral en pleine poitrine. Il tomba à la renverse.

Secoué et ayant du mal à respirer, Zordral frappa plusieurs fois sur le crâne du Dragon Ogre qui eut l’air de fléchir un moment. Mais il prit Zordral entre ses bras et le serra de toutes ses forces. Zordral voulut se dégager mais il avait de plus en plus de mal à s’extirper de la pression de la progéniture du Chaos !

Il sentit ses côtes craquer, et dans un dernier effort il regroupa toutes ses dernières forces et mit un coup de boule dans la tête du Dragon Ogre... Zordral put se dégager et reprendre son souffle tandis que le Dragon Ogre se massait la tête en grommelant.

 

Il hurla d’une voix tonitruante et frappa l’orc noir qui ne put parer le coup. Le Dragon Ogre frappa encore puis encore de ses lourds poings, ses griffes faisaient de larges traînées dans l’armure de Zordral.

L’orc noir flancha et tomba à genoux, terrassé par la fatigue et la souffrance, quand une musique bizarre se fit entendre dans ses oreilles. Le Dragon Ogre se redressa et se fit reconnaître de la foule qui l’applaudit (plus par crainte que par conviction).

La musique se fit plus forte dans ses oreilles, et tout son corps le picota.

Il ressentit une drôle d’impression, il ne sentait plus ses membres, il était comme paralysé.

Il entendit une voix, au fond de son esprit qui lui dit :

_" Ne lutte pas, je vais prendre contrôle de ton corps par ton esprit."

Il tenta de se décontracter.

Soudain son corps se mit à trembler, et quelque chose l’effleura, quelque chose qui dépasse l’entendement humain, une incroyable aura de puissance le frappa, et sembla s’insinuer en lui.

Il était dans une sorte d’état second, des images défilaient devant ses yeux, et il comprit : cette puissance inconnue l’avait suivi toute sa vie, veillant sur lui. C’était elle qui avait renvoyé la boule de feu de Crândur, aussi elle qui lui donna le pouvoir de triompher de ses ennemis, en provocant ce sentiment de démence qui l’avait frappé à différents moments de sa vie.

Zordral voulut s’éclaircir les idées, mais le flot d’images de scènes qu’il avait vécues ne cessa point. Les images se précisèrent : un trône d’acier noir, revenait tout le temps, dans ce rêve éveillé. Il s’en approchait, devinant ses contours tordus avec toutes sortes de dessins cabalistiques, et au sommet de l’immense trône de fer était posée une hache, elle brillait d’un éclat morbide, et semblait le lorgner avec mépris. Zordral frissonna devant cette abomination. La voix lui parla :

_" Voilà ton destin, Zordral"

Et elle se tut.

L’esprit qui avait pris possession d’une partie de son corps et de son esprit le quitta.

Zordral se releva, il n’avait plus mal et se sentait revigoré.

Il marcha calmement vers le Dragon Ogre qui faisait toujours le malin devant la foule. Il lui tapota l’épaule, le Dragon Ogre se retourna juste au moment où il aperçut un gros poing qui alla lui écrabouiller la tronche avec une puissance phénoménale.

Zordral l’enchaîna jusqu’à ce qu’il tombe. Il alla ramasser Tranche-Tête et entreprit de massacrer le Dragon Ogre à coups de hache. Il commença à le démembrer, toutes ses mains et ses griffes volèrent et atterrirent dans la foule, il trancha ses pattes à la hauteur du genou, si bien qu’à la fin il ne restait qu’un tronc couvert de sang, avec des membres (plutôt des moignons...) qui s’agitaient en l’air.

Zordral garda le meilleur pour la fin, il prit de l’élan, serra plus fort le manche de Tranche Tete. Il courut, fit tournoyer sa hache autour de sa tête et d’un geste brusque libérant toute sa puissance, il trancha la tête du Dragon Ogre. Le visage déformé par un rictus de douleur alla frapper de plein fouet l’Empereur qui s’était déplacé à Vordag pour l’évènement...

Zordral poussa un formidable Waaagh !!!! Qui retentit dans l’air.

Il se rappela soudain Lolth et les autres, et regarda dans leur direction, il ne restait plus que Lolth, qui était blessé. Il avait combattu comme un Héros massacrant deux des Hommes Bêtes, mail il avait recu un coup de hallebarde dans l’épaule, d’où coulait un flot de sang. Il perdait peu à peu ses forces mais parvenait toujours à parer les attaques des Guerriers du Chaos, qui voyant la défaite du Dragon Ogre et des Hommes-Bêtes étaient rapidement passés à l’offensive. Le dernier humain voulut se battre mais il ne dura que très peu de temps : il se fit tailler en pièces par ces humains maudits.

Le combat semblait être perdu d’avance pour le Lézard quand soudain, une immense clameur tonna comme une dizaine d’éclairs ! Et on entendit un chant de guerre primitif qui semblait venir de partout. Une colonne de fumée s’éleva tout autour de l’arène.

Une explosion détruisit un pan du mur, et il en sortit un énorme char, où se tenaient fièrement : Zarak et Azok !!!

Le messager gobelin avait finalement trouvé le chemin de la Waaagh de Zarak !!

Soudain des orcs noirs émergèrent de partout et Zordral reconnut immédiatement leur bannière : celle des Crocs Acérés !!

Les gardes de la ville opposaient une vaine résistance face à la colère des orcs noirs et de Zarak et son frère Azok. Oublek avait aussi ouvert les cages de toutes les geôles et la ville était le siège d’incendies gigantesques, partout des émeutes éclataient, et au centre de la ville, une armée de peaux vertes faisait du ménage...

Le char des deux orcs fonça vers les Guerriers du Chaos. Lolth profita d’un moment d’inattention, se jeta sur un Guerrier du Chaos, et le martela de coups avec la fureur du désespoir. Sa machette frappait sauvagement l’armure de l’humain corrompu. Il créa de larges brèches dans son armure, et du sang noir et visqueux émergea de différents endroits de son armure.

Le Guerrier du Chaos chancela, tituba sur quelques mètres puis s’écroula sur le sol.

Ses congénères étaient aux prises avec les deux frères orcs, tandis que Zordral alla aider son dernier compagnon d’infortune, Lolth.

Le dernier combat opposant Zarak et Azok contre les Guerriers du Chaos était bestial, les guerriers voyant leur dernière heure venue, ils se battirent au nom de Khorne en espérant recevoir son aide ou sa bénédiction éternelle... mais non, ils se trompaient car les deux orcs les massacrèrent sans que leur Dieu ne leur accorde une faveur.

Ce fut quand même un vrai spectacle pour la foule terrorisée, d’ailleurs ce fut leur dernier car les orcs de Zarak les massacrèrent jusqu’au dernier, et brûlèrent leur corps, attachés à des piques, aux extrémités de la ville.

Quand tout fut terminé, Zordral se jeta dans les bras de Zarak et de Azok, qui en retour lui assena une grande claque dans le dos (accompagnée d’un craquement d’os et d’un grognement peu subtil de la part de l’orc noir).

Zordral voulut remercier Oublek pour l’aide qu’il avait offerte en n’exigeant rien, mais le gros marchand avait disparu. Lolth les avait quittés peu après la fin de la bataille pour retrouver son pays natal.

L’orc noir raconta à ses amis toutes l’histoire, et ensuite ils se saoulèrent la gueule et "chantèrent" jusque tard dans la nuit...

Ce n’est qu’au matin que Zordral parla à Zarak de l’entité étrange qui l’avait habité pendant un cours instant.

Après être resté en compagnie des deux frères pendant quelques semaines, il décida de rentrer chez les Crocs Acérés, escorté par ses orcs noirs.

Swôôg sentant l’odeur de Zordral détala à toute vitesse vers son maître qui lui caressa amicalement la crinière.

Toute la Horde de Zordral fêta dignement le retour de l’orc noir, et ce fut une autre soirée de beuverie...

Zordral dormit peu les jours suivants, il pensait au message que lui avait délivré cette puissance inconnue. Il avait un destin, il en était sûr, mais quel qu’il fût, il ferait tout pour découvrir la vérité... avec ses deux compagnons : Zarak et Azok.

 

Fin

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