La Tzarine regarda ses troupes, puis se tourna vers l’ennemi qui était en surnombre.
Ses chevaliers kislevistes n’avaient aucune chance contre les terribles guerriers du chaos qui étaient en face. Mais ses cavaliers se battraient et ce, jusqu’à la mort. Depuis des générations Kislev protégeait l’Empire contre le Chaos et ce n’était pas aujourd’hui que les serviteurs des sombres dieux allaient passer la frontière.
Et Katarina, sur son superbe destrier, scruta attentivement les lignes ennemies. Et elle réfléchit. Et elle se dit que, tout compte fait, c’était peut être aujourd’hui le jour du Chaos.
Les troupes du Chaos chargèrent. Les chevaliers kislevistes les arrosèrent de flèches, ce qui ne les ralentit aucunement. L’ennemi se rapprochait, inlassablement. La Tzarine lança un sort glacial sur les ennemis. Apparemment, les sombres guerriers possédaient aussi un puissant sorcier, car ce sort fut dissipé.
Ce fut au tour du sorcier du Chaos de lancer son sort. Tout le ciel devînt noir et Katarina eut beaucoup de mal à dissiper ce sort maléfique.
Puis, les troupes du Chaos arrivèrent au corps à corps. Les guerriers kislevistes se battirent comme des braves, mais les damnés étaient bien plus puissants.
Les premières lignes humaines furent éventrées et l’armée de Kislev fut mis en déroute. Elle fut rattrapée dans sa fuite et anéantie entièrement...
Seulement la Tzarine put s’échapper, mais à quel prix : l’armée de Kislev était détruite et son pays allait être dévasté.
Mais elle ne pouvait pas retourner se battre, seule. Non, elle avait un devoir, c’était de prévenir Karl Franz de la menace...
Elle alla à bride abattue sur Altdorf...
La Tzarine de Kislev arriva seize jours après la défaite de son armée à Aldorf. Aux portes de la capitale impériale, elle confia son cheval épuisé aux gardes et elle courut, morte de fatigue, au palais impérial.
Un intendant l’y attendait. Il lui expliqua que l’Empereur n’était pas là, il était partit avec toutes les forces impériales en campagne contre les Rois des Tombes de Khemri, pour y trouver gloire et or. Il ne restait pas plus de cent hommes par cités.
Katarina fut abasourdie : ainsi, il n’y avait pas d’armée pour enrayer la menace du chaos ! Elle expliqua rapidement ce qui s’était passé dans son pays qui, à cette heure, devait être occupé par les forces du Chaos.
L’intendant, fort de cela, fut abasourdi. Il envoya un messager, sur-le-champ, prévenir l’Empereur de rentrer au pays le plus vite possible.
Mais la Tzarine n’était pas crédule : l’armée impériale ne serait pas ici à temps, et elle ne trouverait sur les lieux que des cendres et du sang.
Elle resta deux jours et deux nuits à Aldorf, où elle et son cheval se reposèrent. Au matin du troisième jour, elle remercia l’intendant et se dirigea au triple galop vers Karaz-A-Karak, la capitale des Nains, où elle savait qu’elle pouvait trouver de l’aide...
La Tzarine déchue arriva un matin aux portes de Karaz-A-Karak *, et elle n’avait plus aucune notion de temps. Son cheval avait crevé quelques jours auparavant et elle avait réussit à s’acheter un vieux mulet à un nain solitaire.
* Karaz-A-Karak , une fois traduit en langue humaine, signifie approximativement " Pinacle des Montagnes ". C’est la plus grande des forteresses naines, et l’une des plus merveilleuses pièces d’architecture qu’il soit. Elle est dissimulée des regards par un col tortueux qui s’enfonce dans les Montagnes du Bord du Monde. La splendeur des portes de Karaz-A-Karak vous frappe soudain, au détour d’un des affleurements qui jalonnent le chemin de ce col escarpé et perfide.
La seule taille des portes vous coupe le souffle. Avec leur centaine de mètres de haut, elles semblent avoir été taillées dans le flanc même de la montagne. Une gigantesque tour de pierre monte vers les nuages et en levant les yeux vers le ciel, on discerne à peine le reflet du soleil sur les armures des silhouettes qui montent la garde à son sommet. Le symbole de Valaya, la déesse ancestrale des Nains, est gravée sur les portes, et on dit que son image protège la cité du mal et de la Magie Noire.
Aucun visiteur ne peut approcher de Karaz-A-Karak sans être vu. Des lieues avant qu’un voyageur n’atteigne les portes, son avance est espionnée par les nombreuses tours de guet qui entourent le Pic Eternel. Un Nain solitaire, en livrée du clan royal, attend à l’arrivée : il porte le titre de Gardien des Portes, et c’est à lui qu’il faut annoncer quelle affaire vous mène en ces lieux.
Katarina lui exposa les faits et il accepta de la faire entrer. Il frappa cinq fois les portes de son marteau runique aux motifs compliqués, puis il traça sur les portes le signe d’une rune secrète. Des joints argentés, auparavant indétectable même par la plus minutieuse des inspections, apparurent soudain sur la surface lisse du granit. Comme sortie de nulle part s’ouvrit une porte de pas plus d’un mètre sur un mètre.
La Tzarine s’y engouffra et elle pénétra dans un immense hall éclairé par des centaines de torches. Elle ne put le contempler plus attentivement, car un régiment de longues-barbes fit son apparition et lui bandèrent les yeux.
Ils la menèrent dans la montagne, sur plusieurs kilomètres, et une forge ne devait pas être très loin, car elle entendit distinctement les bruits caractéristiques que font les marteaux contre les enclumes et elle avait très chaud.
Au bout d’une heure de marche, les longues-barbes lui enlevèrent le bandeau des yeux. Elle fut stupéfiée. Elle était dans un hall assez grand pour accueillir un petit village humain, et des centaines de colonnes gravées de runes soutenaient le plafond. Katarina eut même l’impression qu’il y avait des étoiles dans la grotte.
Mais la tzarine n’était pas là pour contempler les travaux magnifiques du peuple nain et, de plus, les guerriers présents dans le hall ne semblaient pas apprécier qu’une humaine contemple le hall de Thorgrim. Et des guerriers, dans ce hall, il y en avait un paquet : tous les dix mètres, il y avait un martelier puissamment armé, et le hall s’étendait sur plusieurs kilomètres...
Enfin, elle arriva devant Thorgrim le Rancunier. Elle s’inclina respectivement et lui raconta tout ce qui s’était passé depuis sa défaite à Kislev. Puis, elle s’agenouilla devant le Haut Roi et lui demanda de lever une armée contre le Chaos. Thorgrim n’avait toujours pas dit un mot.
Au bout d’une demi-heure de supplications, qui semblaient amuser les Nains, le Haut Roi prit la parole :
"Les Nains ne sont pas ingrats. Il y a bien longtemps, un humain, un certain Sigmar, sauva des orques un de mes aïeux. C’est mon devoir d’envoyer une armée pour défendre l’Empire des hommes. (le Haut Roi s’adresse à l’un des marteliers) Vidkunn ! Où est Kornik ?
- Il est à la tour, seigneur., répondit le martelier.
- Vas le chercher, et ne traînes pas., ordonna Thorgrim. (il s’adresse maintenant à la Tzarine) Je vais confier une armée à mon meilleur général. Ne t’inquiètes pas, il va venger Kislev."
Moins d’une heure après, un nain fit son apparition. Il était recouvert des pieds à la tête par une armure en gromril. On ne voyait même pas son visage. On pouvait seulement remarquer que c’était un nain par sa taille (ben oui !) et par la grosse barbe brune qui dépassait de sous son casque. Cette barbe, vu sa longueur, indiquait que le nain était dans la force de l’âge, et pas plus vieux. Il possédait une superbe hache runique à deux mains et à double tranchants.
Le Nain jeta un regard dédaigneux vers la tzarine (enfin, c’est ce qu’elle pensait, car on ne pouvait pas voir les yeux du guerrier) et s’inclina devant Thorgrim. Puis, il se redressa et prit la parole :
" Seigneur Thorgrim, quels sont les ordres ?
- Ecoutes-moi, mon brave ami., répondit Thorgrim. Tu es mon meilleur général, mais, cette fois, je doute que tu puisses revenir vivant de ta mission.
- Tu m’intrigues, ô Roi.
- Il te faut vaincre une puissante armée du Chaos, sans quoi le Vieux Monde sera ravagé. Prends tous les guerriers de ton clan. Tu en auras bien besoin.
- Je vais préparer mes braves dès maintenant. Quand devrais-je partir ?
- Le plus tôt sera le mieux.
- Je ferais selon tes ordres, et pour Grimnir.
- Non, Kornik. Pour l’humanité... ".
Ainsi, dix jours après cette visite, on pouvait retrouver notre ami Kornik sur une colline à niveaux, au beau milieu d’une plaine, au Nord de l’Empire, en train d’installer ses troupes pour la bataille. Il avait installé son Seigneur des Runes, Vulk l’Ancien, et son enclume, au point le plus haut de la colline, là où il pourrait voir toute l’armée ennemie. Le vénérable Vulk était protégé par un régiment de longues-barbes.
Deux bons mètre en dessous du Seigneur des Runes, Kornik avait placé ses catapultes et ses canons. L’étage d’encore dessous était couvert de balistes et d’arbalétriers. Enfin, les premiers contreforts de la colline était garni d’arquebusiers, de canons à flammes et de canons orgues. Au niveau du sol, il y a avait tous les régiments de corps à corps, commandés par le régiment de marteliers dans lequel il y avait Kornik.
En plus d’avoir placé ses troupes, le seigneur nain avait fait creuser une longue et profonde tranchée, où il avait fait planter des centaines de pieux aiguisés. Il avait fait recouvrir le tout de branchages et de feuilles mortes. On était en automne et les ennemis n’y verraient donc que du feu.
Soudain, alors que tous les nains étaient prêts, un son de cor retentit dans la plaine : le Chaos était au rendez-vous. Les troupes de damnés marchaient, déterminés, vers les nains.
Ils furent d’abord en portée des catapultes. Celles-ci arrosèrent abondamment l’ennemi de rochers mais, malgré le fait que de nombreux sombres guerriers mourraient, écrasés, l’armée macabre avançait.
Puis, ils furent à portée des balistes et des arbalètes. Les carreaux ne faisaient que ricocher contre leurs armures et les traits n’embrochaient que les stupides trolls du chaos.
Les canons entrèrent dans la danse. Là, le Chaos fut freiné. De nombreux guerriers se faisaient explosés, par rangées entières. Mais, ils continuaient d’avancer vers les nains.
Enfin, le reste de l’artillerie put entrer dans la danse : les arquebusiers, les canons orgues et à flammes. Le Chaos " morfla ", mais avançait toujours.
Alors que toute l’artillerie naine continuait d’arroser l’ennemi, Vulk l’Ancien dissipait les sorts du puissant sorcier du Chaos. Celui-ci était si puissant que le nain n’avait pas le temps de jeter de sorts " runiques " : il n’avait que la possibilité de dissiper et, l’essentiel, c’est qu’il ne s’y fatiguait pas. Le corps à corps aller avoir lieu. Les cavaliers du Chaos chargèrent les lignes naines. Ils tombèrent tous dans le piège et cavaliers et montures furent tous transpercés.
Les seuls adversaires des nains encore présents étaient des guerriers du Chaos à pieds, mais ils étaient très nombreux.
Les cavaliers morts embrochés étaient si nombreux que leurs cadavres bouchaient la fosse. Les fantassins n’eurent aucun mal à les piétiner et à engager le corps à corps avec les nains.
Les premières lignes naines étaient composées essentiellement de brise-fer, de marteliers et de longue-barbes. Les guerriers " normaux " étaient les secondes lignes et ne devaient, qu’au pire des cas, aider les régiments d’élite. Mais Kornik avait sous-estimé l’adversaire et, bientôt, des premières lignes, il ne restait plus que lui et quelques marteliers. Autrement, ils étaient entourés par l’ennemi.
Kornik, dans la furie de la bataille, aperçu ses secondes lignes : elles ne tiendraient plus longtemps, bien que les guerriers se montraient braves et forts. Par contre, il fut navré de voir que ses arquebusiers avaient fui lâchement et que, de toute son artillerie, seulement les catapultes, les balistes et les arbalétriers étaient encore opérationnels. Mais plus pour très longtemps, car, déjà, les arbalétriers étaient engagés au corps à corps avec des trolls du chaos et les servants d’artillerie étaient assaillis par des chiens du Chaos.
Vulk l’Ancien, après avoir mis hors d’état de nuire le sorcier du chaos, grâce à sa rune de pierre, suivi les instructions de Kornik : il quitta le champ de bataille, escorté de son régiment de longue-barbes et d’une charrette tirée par un équipage de 9 bœufs (pas moins !) qui traînaient l’enclume du destin.
Après plusieurs heures de combats acharnés, il ne restait plus que 6 régiments de guerriers nains, contre plus d’un millier de soldats du chaos. Mais les nains tenaient toujours bons. Ils étaient entraînés par Kornik à la Hache Sanglante qui, à partir de ce jour, porta ce surnom : il avait décapité le général de l’armée du chaos, après un duel mémorable. Cependant, les damnés n’avaient pas fui, même en sachant que le sang de leur chef séchait sur la hache du seigneur nain.
Mieux que cela, les barbares avaient complètement détruit toutes les troupes de tir, et les servants d’artillerie mis en charpie par les crocs des chiens du Chaos. Ce fut un carnage, et le Chaos prenait du terrain, doucement mais sûrement. Mais chaque centimètre de gagné se payait très cher en sang de damnés.
Tout à coup, on entendit des cris de voix rauques et un peu barbares, accompagnées par de nombreux roulements de tambours.
Les guerriers du Chaos se demandèrent ce que s’était et ils stoppèrent le combat quelques secondes. Ils n’auraient jamais dû. Kornik ordonna à ses 156 guerriers encore vivants de charger l’ennemi. Les nains entamèrent le chant de leur clan. C’était un champ barbare, mais il donnait du boum au cœur :
" Tranches, frappes, brises, mais tues, mais tues, mais tues !
Tranches, frappes, brises, mais tues, où l’ennemi te tuera ! ".
Les nains, déterminés, reprenaient cet air en cœur, tandis qu’ils frappaient, qu’ils tranchaient et qu’ils brisaient.
Les guerriers du Chaos furent abasourdis par cela : à un contre dix, les nains chargeaient ! Mais les serviteurs de Khorne ne furent pas trop impressionnés et continuèrent le corps à corps.
Puis, ce fut la peur. La peur sur les visages. Mais pas la peur sur les visages nains, mais sur les visages des damnés (et oui, qui l’eut crût ?) : ils étaient attaqués par l’arrière. Le nouvel ennemi n’était pas nain. Non, il était plus verdâtre. C’était des orques !
En effet, Kass’tou, chef d’une horde de peaux vertes, apprit la nouvelle : des guerriers du Chaos se déversaient sur l’Empire. Le chef orque noir avait pris les armes et avait déclaré : " Dé rivo ? Pa d’acc. L’An pire des zoms é amoi ! ".
Ainsi, lui et ses (très) nombreux guerriers se ruèrent sur les troupes du Chaos, et celles-ci étaient prises entre le marteau et l’enclume : d’un côté les nains, et de l’autre les orques.
Les damnés se battirent jusqu’à la mort et vendirent chèrement leur peau. Ils emportèrent un grand nombre de peaux vertes et de un peu moins de nains dans la tombe.
L’essentiel, c’est que ce fut un massacre.
Hélas, les orques ne purent résister et, une fois qu’ils virent les nains, ils les attaquèrent. Les Nains étaient épuisés, et en large infériorité numérique, mais ils se battirent comme des ours, si bien qu’il fallut plusieurs heures aux orques pour les massacrer. Kornik, bien qu’il était un combattant aguerri, succomba aux coups affligés par 5 trolls, qui s’acharnaient sur lui. Avant de rendre l’âme, il envoya dans l’autre monde trois des deux monstres stupides.
Un clan nain fut entièrement décimé, ce jour-là, tout ça pour honorer l’alliance des Nains et des hommes. Alors maintenant, personne ne pourrait plus dire que les Nains ne sont pas de beaux alliés...