Etoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactives
 

« Bien ! Mon jeune élève, vous êtes talentueux, certes, mais il va vous falloir encore de nombreux siècles d’apprentissage avant d’atteindre mon niveau de maîtrise, regardez. »

Une lame fut lentement sortie du fourreau. Un reflet de pleine Lune étincela sur l’arme. La main gantée qui la maniait s’éleva bien haut. La main se mit à trembler violemment, puis tout le bras. Soudain, la main grossit et le gant fut déchiré de toutes parts et l’armure qui couvrait le bras fut déformée. Sous les yeux ébahis de Caltaril, l’elfe, poussant un cri démoniaque écrasa sa lame contre un gigantesque rocher d’au moins trente pieds de haut et le pulvérisa en une myriade de minuscules morceaux de roches, tranchants comme des rasoirs. L’individu couvert d’une armure complète, qu’il semblait porter aussi légèrement qu’une chemisette de mailles, s’avança dans le nuage qu’il avait soulevé. Il en ressortit, une fleur à la main qu’il montrait à Caltaril.

« Mon élève, voici la rose grise. Elle pousse dans la roche. On dit que la rose grise peut révéler la fidélité d’un sujet à son seigneur » Caltaril suait à grosse goûtes terrifié par l’elfe noir « Tsss, balivernes ! » L’individu laissa choir la fleur à ses pieds avant de la fouler du talon.

 

Deux heures plus tôt, Caltaril était à l’entraînement. Il avait confiance en son corps et en la maîtrise qu’il avait de sa dague. Fort sur ses appuis en permanence, il était plus vif qu’un œil de chat. En moins de temps qu’il en faut pour dire ouf, le trois mannequins qui lui faisaient face virent leur tête rouler sur le dallage noir. Et pourtant, l’assassin était mécontent de sa performance.

« « Enseignement numéro soixante-quinze : pas un souffle ne doit filtrer entre les dents de l’assassin en action, et ce par soucis vital de discrétion »… Raaah ! Ce souffle qui m’échappe à chaque fois ! »

Il fit volte-face, et de rage, pulvérisa les mannequins dans un ouragan métallique. Défoulé, il s’approcha de la fenêtre. C’était un simple carré, plus petit qu’un crâne, percé dans l’épais mur de la tour. Au bout de ce trou, Caltaril pouvait voir un tout petit bout de ciel. La nuit tombait lentement à cette époque, et le soleil au couché lançait un flot de couleurs pour le moins inhabituelles pour Naggaroth, et Caltaril hésita entre trouver ça désagréable ou magnifique. Derrière lui, une porte s’ouvrit. Au son de la poigné, il reconnu Teloril, qui était du genre à forcer un peu trop sur les poignées de portes à cause de ses mouvements saccadés causé par une blessure à la colonne que lui avait infligé Caltaril.

« Mon-mon-monsieur, v-v-vous êtes de-de-demandé.

_Cancrelat ! Ta démarche d’unijambiste ne te suffit plus, tu veux aussi que je te crève les yeux ? J’ai dis qu’on ne me dérangeait pas pendant mon exercice !!!

_Pi-pi-pi-pitié monssssssieurs, il n-ne mmmma pas laissé l-l-l-e choix… »

Sur ce Teloril s’écroula face contre terre, une dague plantée exactement au même endroit que sa vieille blessure. Le sang de l’élève assassin ne fit qu’un tour, et après avoir dégainé, en un bon alla se placer au plafond de la pièce dans un angle, accroché tel une araignée aculée. Quelque soit ce qui pénétrerait par le porte il le pulvériserait sans la moindre pitié. Un pied botté franchi le pas de la porte, et l’elfe se propulsa en portant un coup plus rapide qu’il n’est possible de l’imaginer. Un tel coup aurait tranché un homme en deux, et pourtant, l’elfe noir réussit à stopper la lame entre deux de ses doigts. Puis l’autre main de l’elfe saisit l’avant bras armé de Caltaril dans un étreinte implacable. On aurait coulé une dalle sur son poignet, il aurait été plus facile d’en extraire sa main que de ce piège.

« Lâchez moi ! Lâchez moi sinon…

_Sinon quoi, Caltaril ? Tu ne peux pas bouger !

_Qui êtes vous ? »

L’elfe qui tenait encore Caltaril était le plus impressionnant qu’il lui ait été donné de voir. Bien plus grand que lui, engoncé dans cette armure noire au mille éperons tranchants. Il portait la bagatelle de quatre lames à son flanc, toutes magnifiques, malgré qu’une d’entre elle se détache du lot en étant tout simplement incroyable. Rangée dans son fourreau, la garde luisait, et de petits arcs électriques semblaient la parcourir. Caltaril ne pouvait voir qu’un faible reflet au font du home ouvragé du seigneur, le reflet de la Lune qui perçait à travers la petite fenêtre. Caltaril eu l’impression d’être traversé de pare en pare par ce regard. Enfin, son poignet fut libéré, et il fit de pas en arrière prêt à tout.

« Alors, qui êtes vous ?

_Ca tu ne vas pas tarder à le savoir, ainsi que pas mal d’autres choses qui vont t’être importante par la suite. Pas trop de paroles. Viens avec moi.

_Attendez, pourquoi avoir tué mon servant ?

_Pour plusieurs raisons, mais tu aurais fini par le tué toi-même, n’est-ce pas ? Caltaril sourit puis suivit son visiteur. »

Ils sortirent de la tour. Les rues semblaient désertent, mais bien sûr, ne l’étaient pas, et ils le savaient. « Les cités noires ne dorment jamais » dit-on en Ulthuan. Ils arrivèrent à l’escalier qui les fit descendre au pied du sombre roc, et continuèrent dans la plaine irriguée pendant encore quelque dizaines de minutes avant que l’être mystérieux ne fasse signe qu’ils étaient arrivés. La nuit était claire, sous la Lune, et les étoiles se faisaient discrètes. Ils étaient au milieu de nulle part, Caltaril ne pouvait distinguer que deux choses sur la paysage : derrière lui, l’immense cité d’Hag Graef dont les tours principales s’élevaient toutes plus hautes que la tour des sorcière de Naggarond même, et devant lui, un grand tertre noir qu’il avait parfois regardé de loin. L’autre prit la parole.

« Nous attendons tout deux ce moment depuis déjà fort longtemps, mon cher élève.

_Hum ? Elève ?

_Tu n’en as pas eu conscience, mais c’est bel et bien le cas. Tu connais déjà ton histoire n’est-ce pas ? J’ai ordonné qu’on te la conte.

_En effet, alors que j’étais encore enfant, mon père, un traître d’Ulthuan lança une expédition punitive contre notre cité. Nos forces ont décimé son armée. J’en suis le seul survivant, car on m’a « capturé » peu de temps après la bataille, mon père m’ayant laissé dans son camp de campagne. Je bénis la mort de cet idiot chaque jour que Khaine me laisse le droit de vivre. C’est tout ce que je sais.

_Mafeldil, ton père était un grand guerrier. J’ai vu bon nombre de nos guerriers périr sous la puissance de son bras et les crocs de son grand dragon, aux ailes blanches. Son armée gagnait sur la notre, et se rapprochait des premiers contreforts du sombre roc, malgré les pertes énormes que nous leurs infligions. J’observais la bataille du haut du pic des dragons, perché sur Golfolios, un des rarissimes dragons de lave, dont on avait trouvé un œuf dans une des cavernes. D’un coup de brides, il se jeta dans le vide, survolant la cité…

…Racontant ceci, l’elfe noir revoyait chaque instant comme s’il y était encore. La ville en contre bas, défilant battisse par battisse puis soudain la fin du roc et la plaine emplie de guerriers, plus petits que des insectes. Il plongea vers les positions ennemis qu’un flot de lave craché par se dragon gris de pierre, aux yeux de feu, recouvrit provoquant la terreur aux faibles lanciers voyant leurs frères fondrent dans les douleurs les plus atroces. Profitant d’un courant ascendant pour gagner de l’altitude, il repéra le général haut elfe, lui-même en train d’écraser des guerriers noirs. Les deux dragons se firent face, et dans un instant qui parut une éternité aux protagonistes, le défi fut lancé… Par le seigneur haut elfe. L’elfe noir n’avait même pas dégainé. Golfolios et Felru « aile de diamant » s’élancèrent l’un vers l’autre sous les yeux ébahit des guerriers. Ils se percutèrent les griffes en avant et s’accrochèrent l’un à l’autre, et comme un couple dansant, vrillèrent dans les airs. Sur leurs dos, les deux seigneurs elfes se faisaient face. Ils avançaient l’un vers l’autre sur le cou de leur monture respective, à peine malmenés par le combat déchaîné qui animait les deux créatures. Malfeldil et lui était maintenant tout proche. Le haut elfe prit la parole :

« Votre peuple, messire est à son crépuscule, mon bras est la pour venger tout mes frères tombés. Point n’est la peine de résister, votre heure a sonné »

L’elfe leva son arme devant le sombre seigneur toujours désarmé. La lame fendit l’air avec une trajectoire compliquée et faillit frapper sa cible en cœur, mais un bouclier noir s’était soudain mis entre elle et son but. La lame explosa sous la force de l’impact et l’elfe, sonné roula sur le dos du dragon de lave, s’accrochant de son bras gauche, l’autre étant désarticulé.

« Vous avez de la chance mon jeune seigneur, vous pouvez voir le chemin qui mène à votre trépas, ce n’est pas offert à tout le monde. Fou inconscient, je ne commettrais jamais la même erreur que vous, je ne livrerais jamais les miens à une mort vaine ! Mourrez ! »

La lame fut sortie du fourreau. Des arcs électriques frappaient le dos insensible du dragon. L’elfe noir, lentement, sans précipitation, pointa son arme vers les cieux. Son cri déchira le vacarme des combats, couvrant même les cris suraigus des dragons, et enfin, avec toute la puissance qu’il avait rassemblé, abattit son bras dans une fantastique explosion foudroyante. On ne retrouva jamais rien de Mafeldil, mais les deux dragons furent tués sur le coup, tranchés en deux. Les deux corps churent contre le sol dans un ouragan de flammes. Du haut des deux corps écrasés, l’elfe noir se releva, sa silhouette détachée sur le ciel, le poing levé en signe de victoire…

…Mes guerriers redoublèrent de courage, massacrant ces sales voleurs jusqu’à l’avant-dernier, écrasant chacun d’entre eux sous leur implacable soif de mort, la haine dans le regard, comme des déments. Et je me battais à leur côtés, tuant nos ennemis dix par dix, écrasés sous ma troisième lame. Tu es le dernier survivant de l’armée perdue de Mafeldil, l’aveugle face au danger, marchant vers sa propre mort, et fier de sa bêtise. Je crois qu’on peut dire que mis à part ses talents d’escrimeur, ton père était un elfe de bien peu de valeur. C’est d’ailleurs moi qui t’ai trouvé, je savais que ce poltron partait en guerre avec sa famille. J’ai de mes propres mains étranglé ta mère, dont je vis la peur dans ses yeux, petits à petits se muer en un regard aussi inexpressif que celui d’un sang froid… »

Caltaril bouillonnait intérieurement. Il avait toujours su qu’il n’était pas un de ces elfes noirs atroces. Son sang était des plus purs, et depuis toujours il se jurait qu’il assassinerait celui qui avait tué ses parents. Il avait feint d’être un bon serviteur du Roi Sorcier toutes ces années dans cette optique, et ça avait marché ! Son ennemi juré c’était trahit lui-même, et maintenant, il allait attendre qu’il ai le dos tourné pour lui planter sa dague empoisonnée entre deux plaques d’armure…

 

« Bien ! Mon jeune élève, tu es talentueux, certes, mais il va te falloir encore de nombreux siècles d’apprentissage avant d’atteindre mon niveau de maîtrise, regarde. »

Une lame fut lentement sortie du fourreau. Un reflet de pleine Lune étincela sur l’arme. La main gantée qui la maniait s’éleva bien haut. La main se mit à trembler violemment, puis tout le bras. Soudain, la main grossi et le gant fut déchiré de toutes pares et l’armure qui couvrait le bras fut déformée. Sous les yeux ébahit de Caltaril, l’elfe, poussant un cri démoniaque écrasa sa lame contre un gigantesque rocher d’au moins trente pieds de haut et le pulvérisa en une myriade de minuscules morceaux de roches, tranchants comme des rasoirs. L’individu couvert d’une armure complète, qu’il semblait porté aussi légèrement qu’une chemisette de mailles, s’avança dans le nuage qu’il avait soulevé. Il en ressortit, une fleur à la main qu’il montrait à Caltaril.

« Mon élève, voici la rose grise. Elle pousse dans la roche. On dit que la rose grise peut révéler la fidélité d’un sujet à son seigneur » Caltaril suait à grosse goûtes terrifié par l’elfe noir « Tsss, balivernes ! » L’individu laissa choir la fleur à ses pieds avant de la fouler du talon.

 

Caltaril regardait l’elfe noir qui lui parlait encore… De face…

« Ceci, tu t’en doutes, est le tertre où sont enterrés toutes les âmes qui sont tombées le jour du seul siège qu’Hag Graef eut à soutenir jusqu’à présent. Il y a donc les dragons mais aussi la totalité des hauts elfes qui avaient fait le déplacement et mes serviteurs qui sont tombés avec honneur se jour là. Ton père est… »

L’elfe noir se tourna soudain pour faire face à la cité, continuant de parler des jours anciens, mais Caltaril ne l’écoutait plus. Il avait non seulement appris la haine au cours de toutes ces années, mais il se l’était lui-même entretenue au plus profond de lui-même, et enfin, il allait pouvoir étancher sa soif de vengeance. A partir de ce moment, il ne fit absolument plus aucun bruit. Le silence lui-même aurait parut bruyant à côté de l’assassin elfique qui s’approchait à pas de chat vers sa proie. Il avait déjà remarqué la où il allait planter sa dague, dans une petite entaille de l’armure. Pas le moindre souffle d’air n’entrait ni ne sortait de son corps, et il savait que si c’était le cas pendant son attaque, cela signerait sa mort. Il était maintenant suffisamment prêt du seigneur noir, et avec, assailli par un torrent d’émotions, lança son bras. Il avait de quoi être satisfait, jamais il n’avait porté de coup si rapide, jamais l’arc de cercle n’avait été aussi pur, aussi silencieux, aussi mortel…

Il aurait pensé cela impossible si ce n’était pas ce qui s’était pourtant réellement bien passé. Comment ? Comment cet être avait-il eu le temps de dégainer, se retourner et parer son coup ? C’était complétement inconcevable, et pourtant, ce n’était pas un mauvais rêve, malgré toutes les prières de Caltaril, qui se retrouvait finalement, encore une fois, une main prise dans un étau implacable.

« Mon cher élève, j’ai la désagréable mission de vous annoncer que vous avez échoué à votre dernier test : le test de la rose grise. Si vous m’aviez été fidèle, elle aurait viré au rouge à la lueur de la Lune reflétée dans vos yeux. Mais un haut elfe de naissance, reste un haut elfe toute sa vie. Chien de traître, j’ai paré ton coup avec ma seconde lame, et je m’en vais te tuer par elle. Te rends-tu compte ? A âge égal avec celui de ton père, tu es encore plus faible ! Quelle honte, tu ne mérite pas de souiller mon paysage plus longtemps »

La tête de Caltaril fut tranchée net. L’elfe noir la pris et la jeta ainsi que le corps sur le tertre.

 

Dans la salle du trône, un serviteur accouru le plus vite possible, l’échine courbée et les yeux rivés sur le sol, en signe de respect pour son maître.

« Elfiriond fils de Teralad, seigneur souverain tout puissant d’Hag Graef, quelle est ma tâche ?

_ Mande les archivistes. Il faut changer un passage concernant la bataille de Mafeldil : finalement, il n’y eut aucun survivant côté haut elfe. Va maintenant. »

Connectez-vous pour commenter