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Voilà un texte assez macabre. Etonnant, lorsque l’ont sait qu’il nous vient des Chilâsins. C’est une vieille chanson, datant sans doute des périodes les plus sombres de la domination des Liches sur Irkice. Et pourtant, la lumière d’espoir qu’il laisse paraître à la fin fait douter plus d’un historien. D’autres disent qu’ils s’agit d’une prophétie, annonçant l’hypothétique venue d’une Déesse sur Irkice.

Mais tout ce discours est vain pour les Bardes Chilâsins. Seul compte la beauté et la musicalité de l’œuvre à leurs yeux.


Sacrifice, action éclatante du poignard sur le cœur,

Sacrifié, simple et humble humain en quête du bonheur,

L’un est symbole de décadence, horreur magistrale,

L’autre, c’est la naissance d’une aurore boréale.

 

L’homme pouvait refuser, lutter, vivre,

Le prêtre s’arrêter, épargner, s’enfuir,

Mais, le devoir avant tout, l’homme, ivre

Du livre de l’Amour ne pourra plus ouïr.

 

Oui, ne plus ouïr ces battements affolés,

Sentir ces purs sentiments pourrir,

Et brusquement s’étendre, enfin libéré

Des cris de son âme, pouvoir mourir.

 

Le sacrifié, noble âme, au cœur pur,

Voilé des masques des rêves et du fou,

S’est désigné victime, écroulé au pied du mur,

Les larmes de l’abandon tombant sur ses genoux.

 

L’Homme, dos au mur, encerclé de Démons,

Son épée brisée, releva le menton.

Au son de la douce voix de la Déesse aux yeux de miel,

Jeta son corps, son âme, sur ses ennemis, rendant grâce à Celle,

Qui, au-delà du mur de cornes et de dents,

L’appelait, à travers les cris et le sang.

 

Il tuait, massacrait, malgré sa lame morcelée,

Les choses de l’Enfer, car son cœur était enchanté

Par l’Etoile de sa Déesse d’Ambre, de Cèdre et de Miel,

Lui ouvrant la voie face à ses peurs originelles.

Son bras, armé de la Lumière de l’Espoir,

Finit par s’affaiblir, et tomber au Soir

De sa dernière victoire.

 

Et le Sacrifié, pendant que tombait le poignard

Montait sur les corps de ses Peurs vaincues vers le Phare

De la Déesse qui, enfin, avait entendu la plainte

Du cœur pur, transpercé, animé de l’émotion sainte.

L’Homme, transcendé, déifié par cet appel inespéré à l’heure de sa mort,

Vit avec bonheur son cœur arraché et montré au Soleil de Miel et d’Or.

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