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Lors de la MAJ de rentrée 2005, j’avais lancé un appel pour des textes Halloweenesques, qui seraient publiés pour la MAJ d’Halloween. Voici donc ma production.

Ce texte a une petite histoire : le début n’est pas de moi. En effet, bien que je l’ai en partie remanié, le début est une traduction d’un texte d’ambiance pour Ravenloft. J’avais execercé mes compétences de traducteur dessus, et le début de l’histoire me plaisait. Je me suis donc dit : et si je continuais l’histoire ?

Et bien voici le résultat !


"Ne pourrais-tu pas prier plus rapidement ?" demanda André avec impatience, tout en tirant ses deux revolvers dans un mouvement qui reflétait son expérience, et en prenant pour cibles les créatures pourrissantes et désordonnées qui s’approchaient d’eux depuis les ruines du village encore fumant. "Nous avons besoin de toutes les protections possibles que tu pourrais nous offrir MAINTENANT ! "

Après avoir visé les deux premiers cadavres sans âmes, alors qu’ils étaient encore à plus d’une vingtaine de mètres, André fit feu, touchant chacune des deux créatures dans la poitrine.

"Voici pour Clarice," marmonna André pour lui-même. "Et celui-ci est pour mon enfant qui n’a jamais vu le jour." Il tendit les pistolets déchargés à un homme plus jeune derrière lui, qui les attrapa adroitement et procéda à leur rechargement pendant qu’André se saisissait de la première de ses nombreuses bombes à poudre noire et en allumait la mèche.

La psalmodie s’arrêta, et André sentit une vague de bien-être envahir son être. "Merci, Père," dit-il distraitement, "c’était plus que nécessaire..."

Il compta jusqu’à trois puis lança la bombe dans un geste lent et relâché, minutant son lancer de façon à ce que la bombe explose au niveau des têtes d’une autre paire de zombies. L’odeur de chair pourrie et calcinée emplit bientôt l’atmosphère.

"Vos pistolets, Sire," annonça son assistant. André ouvrit ses mains et le garçon artilleur, Guillaume, plaça les armes rechargées dans les poignes de son maître.

"Mille mercis," répondit André. Guillaume n’était arrivé à son service que depuis quelques semaines, attiré par la réputation d’André en tant qu’expert des armes à poudre et tireur d’élite. Comme lui, le garçon avait perdu sa famille par la faute de créatures ignobles telles que celles qu’ils combattaient à présent. Dans quelques années, s’ils survivaient tous, Guillaume pourrait devenir un tireur d’élite compétent. Pour l’instant, il conservait les pistolets d’André en parfait état et chargés.

"Il y en a davantage plus loin," la voix de Père Bruno contenait un tremblement d’inquiétude. "Combien de temps pourrons-nous les combattre ?" Le prêtre s’avança pour se tenir devant André, son symbole sacré fermement dressé dans sa main.

"Tenez les à distance, mon Père," dit André. "Nous les combattrons jusqu’à ce qu’il n’en reste que des morceaux !" Le vieux prêtre, vétéran de nombreuses batailles contre les morts-vivants, leva son symbole sacré, un disque doré à la teinte rose, vers les zombies. "Au nom du Seigneur de l’Aube, retournez d’où vous venez et ne nous dérangez plus !"

Le Père Bruno sentit un frisson le parcourir alors qu’il luttait pour exercer sa foi. Chaque jour, lui semblait-il, les forces maléfiques pesaient de plus en plus sur les épaules des gens comme lui et son ami André, qui refusaient d’accepter la loi des ténèbres. Une prière de dévotion murmurée sur le bout des lèvres redonna au Père Bruno la foi en l’espoir du Seigneur de l’Aube, et il sentit une vague de pouvoir le parcourir, alors qu’il repoussait l’hôte mort-vivant.

"Bien," dit André. "Cela me donne plus de temps pour tirer. Il faut juste les garder là où ils se trouvent et nous les abattront, un par un."

Il tira deux fois de plus, priant pour ne pas manquer ses cibles jusqu’à ce que toutes ces créatures aient rejoint les ténèbres éternelles.

"Nous ne tiendrons plus longtemps dans ces ruines, André. La chapelle est à une centaine de mètres sur la gauche. Nous pouvons l’atteindre sans problèmes, et nous pourrons nous barricader."

"C’est d’accord. " répondit le tireur, sans même jeter un oeil vers son ami. Dans un geste mille fois répété, il tendit ses armes toutes fûmantes à son apprenti, et se saisit d’une de ses bombes.

Les trois hommes partirent vers la chapelle dédiée à Ezra. En passant entre les bâtiments en ruine, ils purent constater la désolation qui régnait dans le hameau : les maisons qui ne brûlaient plus n’étaient plus que ruines, et une bonne cinquantaine de non-morts claudiquait vers les seules sources de vie encore présentes.

Un marchand itinérant rencontré dans une auberge de passage les avait renseigné sur ce hameau "où la mort marchait". Sans hésiter, les trois chasseurs de morts-vivants avait pris le chemin vers une nouvelle bataille. Mais ici, la mort semblait intelligente ... Ils s’étaient fait encercler, et leur route de sortie avait été coupée.

Arrivé le premier à la porte de la chapelle, le Père Bruno poussa le battant qui le dépassait d’une tête. Ses deux compagnons, qui fermaient la marche en empêchant les non-morts de trop s’approcher, passèrent la porte à reculons, et la refermèrent derrière eux.

"André, je crois que nous avons fait une erreur, cette fois-ci ..." commença le prêtre, de l’inquiétude se lisant dans sa voix. Se retournant, les deux artificiers découvrirent l’objet du trouble de leur ami : la chapelle anciennement dédiée à Celui Qui Apporte La Lumière avait été profané en l’honneur d’un obscur dieu impie.

"Par tous les diables !" jura André. "Où nous sommes-nous fourrés ?"

"Chez moi !" répondit une voix enjouée, mais sinistre. Des poutres descendit en suspension une créature squelettique, au visage bestial, et aux membres terminés par des crochets défiant toutes proportions.

Instantanément, André tira et toucha la créature, pendant que Bruno brandissait son symbole sacré. La créature chuta lourdement sur l’autel. Tendant ses pistolets à son apprenti, le tireur se dirigea précautionneusement vers la créature, une bombe et son briquet à la main. Le prêtre l’accompagnait. La créature était inerte, une balle sacrée entre ses deux yeux globuleux.

"Jamais vu ça. Qu’est-ce donc ?"

"Je ne sais pas, mais plus rien n’anime ce cauchemar, crois-moi. Il est disparu pour de bon." répondit Bruno, tendant son symbole sur le cadavre et entamant une prière de consécration, quand un coup de feu retentit, le faisant s’affaisser contre l’autel, du sang imbibant sa toge couleur crème.

"Qu’est-ce... !" fit André en se retournant. Là se tenait Guillaume, l’arme encore fûmante au bout du bras.

"Ce corps commençait à être embarassant. Celui-ci est bien mieux, plus jeune, plus malléable."

"Qu’êtes-vous ? ... Pourquoi ?" Se sentant plus que jamais à la merci d’une créature infernale, André perdait ses moyens.

"Ne vous inquiétez pas, je ne suis pour rien dans le carnage extérieur. Je ne fais que "passer", disons. Et la créature que vous avez abattu s’était bâtie un petit domaine. Mais je ne pouvais plus sortir de ce lieu... Merci à vous de m’avoir libéré."

"Qu’allez-vous faire ? Je ne vous suis d’aucun danger, maintenant. Mais dehors, il en reste encore plusieurs..." tenta désespéremment André.

"Vous savez, quand je m’approprie un corps, je m’approprie aussi son savoir. Et je sais par l’expérience de votre ... apprenti... que vous n’accepterez pas de me laisser vivre. Au revoir !"

Une seconde détonation retentit dans la chapelle. Puis le silence reprit ses droits. Guillaume sortit de la chapelle, ou tout du moins celui qui allait s’appeler Guillaume.

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