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Au son des roulements de tambour, les soldats se mirent au garde à vous, attendant le passage en revue. Un cavalier arriva au petit trot, et se positionna devant le contingent le plus près de Karl et des guerriers nordiques. Il était jeune, de maintien hautain, méprisant. Karl ressentait une vague impression, fort désagréable, de l’avoir déjà vu. L’officier en tenue d’apparat stoppa son destrier et s’adressa aux troupes d’une voix forte et appuyée :

"- Soldats ! Aujourd’hui vous avez l’honneur de combattre pour l’empereur, alors que votre mort serve son nom. Vous ne valez même pas l’uniforme que vous portez ! Vous n’êtes que des bâtards, de la vermine ! Soyez au moins digne de cet honneur, et donnez votre misérable vie à sa gloire ! Je ....."

Karl n’écoutait déjà plus. Il avait sauté à cheval, et se trouvait maintenant au niveau des derniers rangs de lancier. IL interpella une jeune recrue :

"- Qui est ce ?

- Le colonel Durefau. Il était sergent maiis il à été promu à ce titre pour sa conduite héroïque contre les orcs, au début des affrontements. Il a été le seul survivant d’une terrible bataille dans les montagnes. Un massacre."

Karl avait déjà éperonne sa monture et fonçait vers l’infâme blanc-bec. Il l’avait bien reconnu. C’était bien le même que celui qui avait prétendu prendre en main la situation lorsqu’il était encore au village. Quelle insolence ! Bafouer la mémoire d’honnêtes soldats par ambition et par avidité ! Cet homme le répugnait. Alors qu’il arrivait à sa hauteur, Durefau tourna la tête, intrigué par le bruit.

"Gloire à l’Empire, vous... " Schlakt ! Il ne vit pas le poing de Karl s’écraser sur son menton, mais fut projeté à terre par la puissance du coup. Karl mit pied à terre et releva la tête du colonel de la poussière, le maintenant grâce à une poignée de cheveux.

"- Tu représentes tout ce qui me répugne ! Il n’existe même pas de mots pour décrire ton immondice."

Et il lui cracha au visage. Un coup de bottes dans les cottes l’envoya rouler un peu plus loin. Karl se remit à cheval, et à son tour clama en direction des troupes :

"- Oubliez ces êtres qui ternissent l’image de ce qu’est un homme. Ce n’est ni pour la gloire de l’empire, ni pour l’empereur, et encore moins pour des gens comme celui-là que vous combattrez, que vous serez braves ! Non, c’est pour vous ! Pour protéger la vie de ceux qui vous sont chers, pour préserver l’idéal qui vous fait vivre, pour votre liberté et pour votre dignité ! Si vous n’êtes pas vainqueurs aujourd’hui, demain ne sera que cendre et deuil, désolation et chaos ! C’est pour cela que vous verserez votre sang, hommes de l’empire, frères et compagnons ! "

Stupéfaits, les soldats restèrent interdits. Puis des murmures d’approbations et des hochements de têtes significatifs virent. C’est ce moment que choisit la horde pour arriver. Ce fut d’abord un grondement sourd, qui s’intensifia au fil des secondes. Le sol tremblait sous les milliers de pas et de sabots. C’est le moment où les discours deviennent inutiles. Ne restent que les muscles tendus, les mains moites, les armes fermement tenues, et les sueurs de l’attente. D’ ici quelques minutes, l’enfer se déchaînera, et les hommes tomberont dans la folie meurtrière et aveugle qui leur viendra du fond des temps, pour défendre, une fois de plus leur existence.

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