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La horde était immense et terrifiante. Des milliers et des milliers de peaux vertes sortaient des bois face aux hommes. Un flot continu de hurlement rauques et de gestes de défis. Du haut de la colline, l’empereur, le regard tourné vers l’ennemi, donna le premier ordre de cette bataille, qui serait suivit de beaucoup d’autres :

-Feu !" dit-il simplement.

Derrière lui, une bannière se dressa et l’ordre se répercuta "Feu, feu, feu...". Les secondes qui suivirent parurent irréelles. En un ensemble parfait, les mille-cinq cents canons de l’armée crachèrent la mort. Plus aucun son ne parvenait à l’oreille de Karl, recouvert par le tonnerre des batteries impériales. Chaque mise à feu de poudre se répercutait dans sa poitrine et celle de chaque soldat présent ce jour là. Il put suivre des yeux la première salve. Les boulets rougeoyants montèrent haut dans le ciel, puis, lentement, arrondirent leur trajectoires pour fondre à une vitesse indescriptible sur les orques. En chaque lieu où il en tombait un, une profonde tranchée sanguinolente se formait. Les artilleurs n’en étaient pas à leur coup d’essai. Les trajectoires étaient parfaites , de manière à faucher un maximum d’ennemis.

Malgré les lourdes pertes infligés par les batteries, l’assaut des premières lignes orques ne faiblit point . Au contraire , la charge se fit de plus en plus rageuse , à mesure que la distance séparant les deux armées rétrécissait. Lorsque’ ils furent suffisamment près , les arquebusiers , archers et arbalétriers se joignirent tour à tour au chant de mort des canons, arrachant quelques centaines de peaux-vertes supplémentaires à la vie.

Karl observa sur la droite une étrange machine, positionnée dangereusement près de la ligne de front, à l’inverse des autres canons. Il disposait de multiple fus , d’une puissance invraisemblable. Un régiment entier de boys orque fut fauché par son tir , criblé d’indénombrables morceaux de fer.

Puis ce fut le choc.

Sous la poussée de la charge furibonde, les trois premiers rangs des deux camps furent broyés , piétinés . Les corps à corps sanglants commencèrent, acier contre acier , muscles contre muscles , vie contre mort . Ici , un mur de lances se dressait , pour se briser immédiatement , vaincu par la force d’impact, là, une poche de combattants , coupés de leur compagnons, était annihilée. Partout les lames déchiraient les armures et les chairs. Et nombreux étaient ceux qui tombèrent. Au milieu des mêlées, les armes d’individus supérieurs des deux races prélevaient leur compte d’âmes, enfonçant les défenses, terrassant des unités entières. Parfois, d’eux d’entres eux ce rencontraient. Avait alors lieu de terrifiants duels, où la rapidité et la dextérité faisait face à la force brute.

De sa position surélevée, Karl avait une bonne vision de tout le champs de bataille. Il était pour l’instant difficile de se rendre compte de la situation . Le gros de l’infanterie impériale semblait tenir , mais cet équilibre était précaire, tous le savait. Déjà rouge, la terre était couverte de combattants. Sur le flanc gauche, les guerriers nordiques attendaient impatiemment le signal de leur meneur. Ce dernier se tourna enfin vers les dignitaires du nord qui se trouvaient à ses côtés :

" Vous pouvez engager vos forces. En revanche, préservez les tomhawakeurs en retrait, il n’est pas encore temps pour eux . De même , je veux que les wankeurs reste en arrière. »

Un frémissement d’incompréhension parcouru les chefs de villages. Que les wankeurs restent à l’arrière ! Eux toujours en première ligne , dignes des plus grands exploits ! Ils devraient se terrer pendant que l’ennemi est si proche ! C’est tout bonnement inconcevable.

- Je comprends votre indignation. Je mainttient mon ordre. Les temps durs sont à venir, et là, les wankeurs seront indispensables . Rappelez-vous que même eux m’ont jurés loyauté et obéissance . Allez , et qu’ Athor guide votre bras .

- Athor !" Répondirent-ils en brandissant lleur armes.

Quelques temps après, des centaines de guerriers ornés de peaux de bêtes se jetèrent férocement dans les combats. La masse verte sembla enfoncée , mais très vite elle absorba les charges des hommes , et les joignit aux réjouissances sanglantes.

Karl attendit encore, puis envoya les tohmawakeurs. L’ennemi était maintenant suffisamment engagé pour ne prêter attention aux petits détachements qui le contournaient rapidement . L’un deux parvint aux dernières lignes sans attirer de résistance. Un dernier groupe de peaux -vertes le séparait encore des lances-rocs si dangereux. Les nordiques fondirent courageusement sur lui. Les orques , babines retroussées , se préparèrent à recevoir la charge, sereinement. Mais alors qu’a peine la moitié de la distance fut parcourue, les hommes utilisèrent leurs tohmawaks. Les petites haches de lancé virent se ficher dans les chairs avec une précision terrifiante, laissant de nombreux adversaires au tapis. Puis, chacun tira la hache ou l’épée qu’il tenait avec son bouclier, terrassant les derniers orques encore stupéfaits.

La suite fut une formalité. Les quelques servants massacrés, les machine détruites. L’empereur, qui avait observé la scène à l’aide d’une longue vue , fut frappé d’admiration pour ces hommes et leur bravoure. Ils venait d’accomplir un acte héroïque , dont dépendrait peut-être le cours de la bataille. Malheureusement , l’arrière garde orque , alertée , ne fit qu’une bouché de ces hommes téméraires, bien qu’ils vendirent chèrement leur vie. L’empereur vit succomber le dernier avec une pincement à la poitrine.

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