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Novembre est passé comme une amnésie, et décembre s'annonce tout aussi aveugle. Le temps passe et ne laisse ni trace ni repère face au phare des Chroniques.

      Pour beaucoup les Chroniques doivent sembler une lutte vaine, et en activité c'est le cas. Tout se résume à peu de choses : il y a très peu d'auteurs prêts à -- et voulant -- lire et commenter d'autres auteurs. Il y en a. Parfois un peu rudes comme le renard, parfois diplomates comme Zara', mais il y en a. Et il suffit d'en voir un commenter sans raison deux textes au hasard, qui lui plaisaient, en donnant son avis, en disant ce qui aurait pu être mieux fait, de plume à plume, pour se demander s'il ne vient pas d'ici. Il y a de ces animaux rares, sincèrement intéressés de voir ce que les autres font, et d'en discuter entre pairs même pour quelques instants. Trop peu pour faire vivre un site, mais un seul suffit pour tout un forum, et chacun rappelle à son tour pourquoi la flamme doit continuer à brûler.

      D'autres n'ont pas compris ce que signifiait ce contrat. Voilà longtemps, le renard avait reçu un message lui disant "je t'ai lu, viens me lire", explicite et surprenant, avec cette idée proche du marchandage. Beaucoup plus récemment, en réponse à un énième encouragement à peine voilé à lire autrui, ce même renard a vu dans la réponse une interprétation surprenante, où lire les autres permettait de se faire connaître et, ainsi, d'avoir potentiellement plus de lecteurs. Commenter comme campagne de marketing ? C'était déjà moins cynique, mais tout de même dérangeant. Non qu'il n'y ait pas d'intérêt personnel -- après tout, on commente avant tout par passion -- d'autant plus que lire les autres nous instruit sur nous-même, mais tout de même, quelle course au lectorat...

      Alors oui, lire les autres -- surtout positivement -- permet de se faire connaître, et les réseaux sociaux jouent sur cette "présence" médiatique. Mais lire pour être lu demeure mystérieux pour le chroniqueur vulpien. Lire pour apprendre, lire pour découvrir, lire pour se divertir et par passion, lire pour soi-même et commenter pour soi-même, y prendre plaisir en en oubliant même d'écrire soi-même et presque ennuyé quand les gens commentés viennent rendre la pareille sur son texte, comme forcés... Être incapable de leur expliquer que commenter est un plaisir.

      D'ailleurs, parlant de texte à commenter :

      Les Martyrs - 1.4 : La réécriture de Petch continue, et il serait peut-être vaguement temps de s'y replonger pour voir ce qui, dans ce cirque d'homo sapiens, a bien pu changer.

      On pourrait citer aussi un rapport de bataille, une ou deux discussions en CdE mais revenons à la passionnante digression de la critique comme plaisir. Après tout, beaucoup d'auteurs écrivent leurs textes d'abord par plaisir, et à mesure que la difficulté augmente, que les exigences se multiplient, ce plaisir est remplacé par l'impression d'un labeur pénible. Inversement, en critique, celle-ci commence par être pénible : on ne sait pas quoi dire, on a peur de froisser ou d'être contredit (ça c'est facile, on a toujours tort). Mais c'est oublier le coeur de la critique, le moment où l'auteur dépasse ses limites et nous impressionne, où il s'améliore, où on le voit progresser. Où on peut le féciliter sincèrement, être surpris qu'il nous remercie sans qu'il se rende compte de tout ce qu'il nous a apporté.

      En somme c'est un plaisir de répéter à lui comme à vous,

Chroniqueurs, à vos plumes !

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