Quand je joue au foot’, je tape la balle au hasard. Ça fonctionne mais
les autres râlent… en même temps c’est normal je n’aime pas le foot’.
L’écriture c’est pareil.
Si vous aimez écrire n’écrivez pas au hasard, même si on débute il y a
moyen de s’améliorer. À tous les débutants qui veulent s’améliorer, de
la part d’un débutant qui a voulu s’améliorer, je vous dédie cette
méthode.
Je ne peux offrir que quelques conseils glanés pour vous aider, rien de plus.
L’histoire, une bonne fois pour toutes, c’est votre problème.
On n’en a tellement rien à fiche que pour mes exemples j’écrirai « L’Odyssée des Wapitis ».
Ce qui m’intéresse, moi, c’est le style.
Je vous propose de le faire en cinq étapes :
- Élaboration
- Planification
- Ébauche
- Écriture
- Correction
Tenez le coup et on devrait s’en sortir.
Élaboration
Vous voulez écrire une Histoire, celle dans votre tête. Vous voulez écrire un Texte et celui-là vous ne l’avez pas encore, alors :
- Le Style va servir à faire de votre histoire un texte et
- On va voir ce qu’il restera de votre histoire après ça.
Bah oui, ce serait bête d’écrire deux cents pages et découvrir que tout est parti de travers.
L’élaboration, c’est mettre ses idées par écrit.
Vous allez faire deux choses pour moi :
- Votre histoire, écrivez-en un Résumé : court, le résumé, le plus court possible.
- Ensuite faites un Développement : étalez toutes vos idées sur des pages et des pages.
Fait ? Il ne vous reste plus qu’à comparer l’un et l’autre.
Puisque c’est une méthode je vais vous demander d’appliquer une règle très contraignante :
- la Pertinence.
Elle dit en gros : « ça sert à ça » et c’est très compliqué donc on va
simplifier. Tout ce que vous écrirez aura sa raison d’être. Sinon c’est
inutile et le lecteur vous en voudra. La raison d’être de tout ce que
vous écrirez, c’est le résumé.
Donc si le résumé ne donne aucune raison valable d’être au développement : supprimez.
Si vous ne voulez pas supprimer (par exemple vous voulez garder le bébé
wapiti) alors modifiez le résumé en conséquence : il ne tient qu’à vous
qu’il vous donne raison.
Répétez : Résumé Développement Jusqu’à satisfaction.
Je compte sur vous pour ne pas tricher : dans votre tête tout a sa
raison d’être mais le texte va joliment tout démolir, vous êtes prévenu.
À part ça l’élaboration c’est terminé.
Ça a dû vous prendre à peu près trois mois… non je plaisante, dix minutes et on continue.
…
Tiens, au passage, offrez-vous aussi une Fiche de rappel :
Tout ce que vous aurez besoin de mémoriser au moment d’écrire, lieux,
personnages, mettez tout ça de côté. Pensez aussi à vous documenter,
cherchez des informations…
Mieux vous préparerez votre texte mieux votre texte s’en portera.
Je veux (résumé) :
Une histoire sur la migration des wapitis, leur unité et leurs croyances entre hasard et destinée.
(développement) À l’époque du Pléistocène, lors du Dryas récent
la Béringie engloutie reparaît sous la forme d’une plaine de glace. Les
wapitis vivent alors au sud et séparés par l’océan, sur les deux
continents de l’ancienne Pangée.
L’homme n’existe pas.
Conscients du passage, les wapitis décident d’envoyer un troupeau en
avant annoncer leur arrivée. Ce groupe souffre au plus fort de l’hiver.
En même temps les troupeaux se pressent contre l’océan, la volonté de
passer se fait plus forte.
Enfin le froid retombe, sans attendre les wapitis se mettent en route.
Ils se font décimer. En route ils retrouvent les survivants du groupe
qui annoncent que les wapitis les attendent de l’autre côté.
Ce n’était qu’une illusion provoquée par leur fatigue. Ils ne
parviendront jamais de l’autre côté. À bout de force les wapitis s’en
retournent, quittent la Beringie qui s’effondre. Ils découvrent alors
que ceux de l’autre côté ont traversé par le pôle, par un trajet plus
rude encore, et qu’ils sont parmi eux désormais.
Personnages (rappel) :
Des wapitis, des animaux, comme c’est parti ce sera très impersonnel. Pas de héros.
Lieux (rappel) :
L’Asie : plaines riches et montagneuses, un paradis immense où vivre
mais beaucoup de prédateurs. Insister sur les distances gigantesques
traversées couramment.
La Béringie : un petit cauchemar de glace surtout en plein hiver et de sérieux problèmes de vraisemblance à venir.
Style (rappel) :
Très impersonnel, énormément de descriptions devant rendre la vision des
wapitis. Travailler des paragraphes courts pour les actions
importantes, étant donné la difficulté autant opter pour un texte court,
mettons quatre pages.
La taille va m’obliger à réfléchir à une approche plutôt « conte » et à
réduire le nombre d’événements. La narration est porteuse des pensées
des wapitis, sinon faire apparaître une nature hostile. Des pointes
d’héroïsme, ici et là, pour la couleur.
Planification
Vous voulez écrire une histoire désormais élaborée et prête. Vous voulez toujours ce texte qui n’est pas près d’arriver, donc :
- Le résumé est votre histoire, sinon retournez élaborer et
- Non, le développement ne suffit pas à écrire le texte.
Au nom du style il va vous falloir planifier très, très, très exactement ce que vous allez écrire.
La planification c’est délimiter le texte.
Faites cette étape à moitié ou pas du tout, comme ça vous chante. Pour les autres :
- Donnez une Taille à votre texte : en nombre de pages, s’il vous plait.
- Découpez vos Parties, comme vous le sentez : pensez pertinence, oui, ici aussi.
- Mettez dans chaque partie de l’Information : ce que vous comptez écrire là.
C’est votre plan, personne d’autre ne va le lire : réalisez-le comme bon
vous semble. Personnellement j’en écris un pour chaque niveau de
partition et je remets le détail à plus tard.
Toujours au nom de la méthode on va suivre une seconde règle encore plus contraignante :
la Cohérence.
Elle dit en gros : « ce qui précède sert à ce qui suit » et c’est pareil
à la pertinence. Tout ce que vous écrivez a une raison d’être mais le
lecteur n’a pas votre résumé, tout ce qu’il a ce sont les parties déjà
lues.
Votre texte donne sa raison d’être au texte qui suit.
Si une information n’a pas sa raison d’être, modifiez les informations qui précèdent ou supprimez-la.
La cohérence ne remplace pas la pertinence, vérifiez les deux en permanence.
Je vais insister lourdement : détaillez. Détaillez. Détaillez. Les
chapitres, les parties, les sous-parties… les pages, oui même les pages…
les paragraphes si vous pouvez. Le plan est fait pour alors donnez-vous
le plus possible d’informations pour la suite.
Et ça ne vous nuira pas, promis.
Ce que vous donnez maintenant vous allez bientôt travailler avec.
Page 1 : En Asie, conscience du passage, envoi du groupe et difficultés.
Page 2 : Difficultés du groupe et disparition, pression des troupeaux, départ.
Page 3 : Difficultés du troupeau, rencontre du groupe et illusion.
Page 4 : Abandon et retour aux plaines, rencontre finale.
Page 1 :
2 paragraphes : Description des plaines d’Asie, les wapitis et premiers indices du nord.
1 paragraphe : Appel de la migration.
3 paragraphes : Dangers du passage et premiers échecs, doutes chez les wapitis.
2 paragraphes : Arrivée des troupeaux, envoi du groupe.
3 paragraphes : Voyage du groupe, difficultés, la Béringie, frayeurs.
2 paragraphes : Souvenirs des plaines et lutte, tempête.
Page 2 :
3 paragraphes : Après la tempête, errance, famine, enfin nuit et disparition.
2 paragraphes : Attentes et doutes des wapitis, approche du printemps.
3 paragraphes : Pressions des troupeaux, pression contre l’océan, besoin de partir.
1 paragraphe : Longue description de la migration.
2 paragraphes : Passage en Béringie et découverte du froid.
Page 3 :
3 paragraphes : Lutte et désespoir, nouvelle tempête, description des troupeaux brisés.
4 paragraphes : Courtes actions menant à la rencontre avec le groupe décharné.
1 paragraphe : Bramées redonnant l’espoir.
3 paragraphes : Nouvelle lutte mais l’immensité de la glace s’impose.
2 paragraphes : La tête est isolée, ils progressent mais la glace craque.
Page 4 :
3 paragraphes : Découverte des corps, retour, sur leur chemin ils font se retourner les autres.
2 paragraphes : Retour dans les Plaines, insistance sur l’épuisement.
1 paragraphe : Bramées redonnant l’espoir – oui, ça se répond…
2 paragraphes : Attentes, doutes et la foule qui continue à progresser.
1 paragraphe : Bramées et réponses.
3 paragraphes : Rencontre avec les troupeaux de l’autre côté.
****
Page 1 :
1er paragraphe (4-5 l.) : Description des riches et immenses plaines d’Asie, plus les wapitis.
2e paragraphe (3-4 l.) : Insistance sur la quiétude et premiers indices du nord.
3e paragraphe (4-5 l.) : Long appel pour la migration, fait de bramées éparses.
4e paragraphe (1-2 l.) : Soudain rappel du danger.
…
…
Ébauche
Ce que vous voulez c’est l’histoire et vous l’avez. Ce que vous voulez c’est le texte et vous l’avez presque, dès lors :
- Il ne nous manque plus que le style et
- D’ici à ce qu’on l’ait on n’écrit pas.
Règle immortelle : on ne dépasse pas le stade de l’ébauche tant que le style n’est pas prêt.
L’Ébauche c’est un test pour voir ce que ça donne.
En peu de mots :
- Prenez n’importe quelle partie de votre plan,
- Écrivez-la.
Grand moment où votre histoire prend forme.
Je n’ai pas trouvé de règle contraignante alors à la place on va parler de :
la Vraisemblance.
Elle dit en gros : « pourquoi pas » et elle dépend de votre histoire. Le
style n’est pas là pour rendre le texte beau, le style n’est pas là
pour faire avaler vos sornettes au lecteur (quoique). Mais il est
possible de le faire, oui.
Donc ça : « Soudain il y a un tremblement de terre et tous mes wapitis meurent. »
Peut donner ça :
« Ils cherchaient à s’échapper en vain, à présent les craquements les
entouraient, les blocs s’effondraient de tous les côtés. La Béringie
toute entière comme un continent passé se laissait engloutir. (…)
Quand tout fut fini entre les blocs de glace disloqués plus une bête ne pouvait répondre aux clameurs du vent. »
Noble façon de dire qu’on a coulé l’Alaska – et en quelques minutes s’il vous plait.
Non, sérieusement, le style sert à faire dire au texte votre histoire.
Le lecteur n’a que le texte, votre histoire est dans votre tête. Le
style est là pour que le lecteur recrée votre histoire mais cette fois
dans sa tête.
Ce que donne votre ébauche sera ce que donnera votre texte.
Le style ne doit plus changer alors : l’ébauche est réussie quand le style est réussi.
Pas avant.
« Il faisait beau sur les plaines d- … non non j’écris pas le Petit Poucet moi… »
« C’était il y a dix mille ans. Les plaines d’Asie étaient alors riches… mais c’est pas l’Asie le sujet… »
« C’était il y a… non attends… Par le passé quelque chose… bon en fait
laissons tomber le départ, je vais tester le gros morceau de la
migration. »
« Las d’attendre les plus forts poussaient les plus faibles, face aux
flots pacifiques ils s’enhardissaient aussi de leur nombre, enfin
quelques troupeaux entraînèrent les autres, pressés par la crainte
qu’il n’y ait plus de passage ils entamaient la migration.
Ils remontaient au nord, tous et lentement la nouvelle atteignait les
confins des plaines, les troupeaux se déplaçaient alors en une marche
qui durerait cent jours. Des milliers de sabots traçaient dans la terre
le récit de leur exode. Un lent mouvement de milliers de cornes
traversait les toundras remplies de prédateurs, aux étangs et aux lacs
ils en couvraient tous les bords, il semblait que la Terre n’avait plus
qu’eux pour peuple. Les troupeaux se mêlaient forcés par leur marche, or
quand ils croyaient que tous les wapitis avaient dû les rejoindre, le
sol tremblait sous leurs pattes, d’autres encore surgissaient du
lointain. Aucun d’eux n’aurait songé qu’ils étaient si nombreux.
Or la toundra commençait à se raréfier, les herbes manquaient aux
hauteurs et séchées par les rafales elles étaient coupantes. Très vite
les premières plaintes s’élevèrent mais ils continuaient. N’étaient-ils
pas attendus ? D’entendre autant de clameurs de plus loin qu’ils ne
pouvaient voir les poussait en avant.
Les premières glaces avaient reculé, elles fondaient et transformaient
la terre en boue, la boue en marais. Quand l’air devint glacial et que
le vent les transperça, ils surent être en Béringie. »
« Ils poussent en avant mais les glaces reculent… n’importe quoi… »
« Par le passé mille et mille bêtes avaient franchi la Béringie… ça va mais alors pas du tout… »
Écriture
Ce que vous voulez c’est l’histoire ça on sait. Ce que vous voulez c’est le texte mais pour ça il vous faut le style, aussi :
- Il vous faut comprendre ce qu’est un texte et
- Il vous faut comprendre ce qu’est un style.
Comme quoi on a du boulot devant nous.
Le texte on va le modéliser :
Personne – [ Système ] – Interprétation
Vous n’avez rien compris ? C’est normal. Pour vous le texte se trouve
entre les crochets et c’est juste une suite de mots. Non. Le texte c’est
une abominable usine que vous êtes censé connaître et maîtriser.
Autant dire que ce n’est pas gagné :
- La Personne : Quand le lecteur vous lit, il se fait raconter
l’histoire par un personnage (en général le narrateur). Vous devez
choisir ce personnage, le rendre pertinent et modifier le texte en
conséquence. Demandez-vous toujours qui dit quoi.
Vu ce qui suit vous n’aurez pas trop de mal…
- Le Système : Vous voyez la grammaire ? Ce truc infâme, c’est
une version simple (mais vraiment simple) du texte. Je mettrais des
années à vous l’expliquer et je n’y arriverais pas. À vous de tester,
changez les mots, déplacez-les, voyez ce que ça change.
Avec de l’audace vous obtiendrez des effets pertinents.
- L’Interprétation : Pour chaque mot que vous écrivez le lecteur
en interprète dix. Le texte n’est là que pour alimenter le cerveau du
lecteur qui lui recrée l’histoire. Devinez ce qu’il sait, dirigez son
attention et faites-lui interpréter ce que vous voulez.
C’est pour ça qu’on modifie le système, d’ailleurs…
Tenez, pour tester :
1.- « Le wapiti répondait par de brèves plaintes, toujours plus
espacées. Qu’il avait peur. Qu’il avait froid. Il s’était tu, le
troupeau avançait. »
2.- « Puisque cela s’était fait, pensaient-ils, les wapitis s’y
pliaient. Leurs bramées farouches à pleins éclats se répondaient,
emplissaient la plaine la fatigue et l’épuisement s’oubliaient… »
3.- « Ils allaient serrés les uns contre les autres, leurs flancs
creusés, ils cherchaient dans la distance une destination. La glace
s’étendait à perte de vue. »
Jouez avec ces phrases, voyez ce qui relève de quoi… et faites de même avec vos phrases.
J’aurais bien voulu parler plus du texte mais… une autre fois, d’accord ?
Donc on va passer au style.
Le style c’est un ensemble de techniques.
Une Technique c’est une utilisation pertinente du texte :
- Prenez une information du plan,
- Sur la taille de texte prévue pour cette information,
- Le texte dit au lecteur toute et uniquement cette information.
En d’autres termes une technique joue sur la pertinence/cohérence. Et ça, vous savez faire.
Vous ne me croyez pas ? Alors voici une nouvelle règle pour une fois pas contraignante :
la Tension.
Eh… n’empêche… trop fort mon plan…
Elle dit en gros : « ce qui intéresse le lecteur » et ça va être un brin
difficile. Tout un passage du texte (une phrase, un paragraphe) ne dit
qu’une et une seule information. Toujours. La question c’est de savoir
quand le lecteur l’a interprétée, cette information.
Ce peut être tout de suite, plus tard ou jamais :
Tout de suite ça s’appelle la Curiosité : dès le début du passage
l’information est donnée clairement et tout le reste consiste à
l’expliquer – parce que bon, elle tombe un peu du ciel, votre
information.
Plus tard c’est le Suspense : on est cohérent, on laisse deviner longtemps à l’avance et on ne confirme que le plus tard possible.
Jamais c’est la Surprise : à mort la cohérence, on repart sur tout autre chose.
Comme votre texte est cohérent, le lecteur s’attend à trouver
l’information. Le moment où vous la lui donnez décide de la tension
(l’effort que fait le lecteur à l’interprétation) du texte.
Si votre texte n’est pas cohérent il n’y a que la surprise et du coup ce n’est plus une surprise.
Si votre texte n’est pas pertinent la cohérence est impossible, tout simplement.
La pertinence / cohérence a fait le plus gros pour vous.
C’est pas génial ?
Mais vous vous demandez comment faire larmoyer votre lecteur, comment
lui donner des coups de sang alors réponse : ça c’est à votre histoire
de le faire. Le style se contente de donner l’histoire au lecteur,
ensuite si votre histoire est bonne alors le lecteur rira et pleurera
sur commande.
Voilà, c’est fait.
Là on est deux ans plus tard… je veux dire deux jours plus tard, votre
texte est fini et sans trop savoir comment vous avez un style.
Parce que je ne peux pas vous donner le style pour vous, il dépend de l’histoire.
Mais au moins vous savez ce que vous cherchez, à présent.
L’autre bonne nouvelle à la fin de cette méthode c’est que même si votre
style est mauvais, théoriquement, le lecteur peut y suppléer. Eh oui !
Le lecteur a une imagination fantastique, s’il fait l’effort il peut
réinventer l’histoire à votre place !
Donc tant que le plan est en ordre, même si votre écriture laisse à désirer au moins l’histoire sera plus ou moins là.
Si en plus votre style est au rendez-vous c’est la fête !
Note : Vous n’espérez quand même pas que je vous écrive quatre pages sur l’Odyssée des Wapitis, non ?
Correction
Vous voulez une histoire et vous l’avez. Vous voulez un texte et vous l’avez aussi. Ainsi :
- Il vous reste à corriger le texte et
- Il vous reste à corriger le style.
Dans les deux cas ça consiste à changer de technique, autant y aller ensemble.
La correction c’est le moment où on s’améliore.
D’abord relisez votre texte (parce que) et soignez-le, on va le faire lire au lecteur :
- Le lecteur a toujours raison,
- Sauf quand il parle de l’histoire (aussi au travers de la pertinence),
- Vous avez toujours le dernier mot.
Pour les fautes de frappe, de grammaire… corrigez durant l’écriture, merci…
Une dernière règle, pour la route, on va parler de :
l’Effort.
Elle (la règle) dit ce qu’elle dit : interpréter demande au lecteur un
effort même minime. Vos techniques doivent réduire cet effort, comment,
ça c’est la question que tout le monde se pose.
On parle aussi de Clarté, de Simplicité.
D’abord assurez-vous d’obtenir une interprétation (l’Effet) ; ensuite
vérifiez que cette interprétation est la bonne ; enfin qu’elle a demandé
le moins d’efforts au lecteur. Parce que le lecteur vous critiquera sur
l’effort autant que sur l’effet.
Ou alors il est sympa’ et il s’efforce de tout interpréter sans l’aide du style.
Le lecteur a sa manière de parler du texte, tout comme vous avez la
votre qui n’a certainement rien à voir avec cette méthode. Essayez quand
même de tout traduire en termes de pertinence / cohérence.
Tout passe par là, vous avez vraiment intérêt à les maîtriser.
Ah oui ! J’oubliais !
On va sans arrêt vous parler de description, de dialogue, d’explication, de narration…
vous savez quoi ? Ces techniques dépendent de la Personne. Yup.
Demandez-vous qui s’adresse au lecteur et comment. Demandez-vous aussi
si le personnage qui parle est pertinent.
Et tant que j’y suis…
Si un jour je tombe sur vous et je vous parle de saturation :
vous en faites trop. Trop de techniques, trop d’informations, trop de
n’importe quoi. C’est mieux que pas assez et arrivé là vous pouvez être
content mais il va falloir alléger désormais.
Enfin :
Quoi qu’il advienne évitez les clichés. Ce sont des informations
qui sont pertinentes quelle que soit l’histoire – parce que reconnues de
tous. Comme elles sont pertinentes partout, elles ne le sont plus nulle
part. À vous de les rendre à nouveau pertinentes.
Ce qui me fait penser… … encore…
Toujours dans l’hypothèse où on se croise, quand je parle de remotiver, de justifier, d’introduire, de préparer, d’anticiper, je vous parle de cohérence. Et si je vous dis « Après c’est trop tard » désormais vous comprenez ce que je veux dire.
Ultime conseil sur lequel je finirai cette méthode :
« Et si ça ne vient pas ?
Ça vient toujours » (Jules Renart)