Hier, un pays faisait la fête. Aujourd'hui la vie reprend et le thème de l'éditorial est tout donné : ça va parler réécriture, réécriture et réécriture.
La réécriture chez le débutant est un grand tueur. Lui dire de réécrire un texte - ça arrive - revient plus ou moins à l'empêcher d'écrire, tant il voudrait déjà être passé à la suite. Oui, le texte ne fonctionne pas, et alors ? Ce sera mieux après. Le débutant a ce luxe de pouvoir continuer son histoire sans se soucier de rien, et à force des chapitres - et de conseils répétés - il se met peu à peu à modifier ses habitudes, jusqu'à ce que le progrès soit visible et qu'une dizaine d'aventures plus tard le texte soit métamorphosé. La réécriture, chez le débutant, serait plutôt un aveu d'échec et une punition quand il y a vraiment un gros, gros problème. Mais le débutant a déjà peu de patience pour la relecture, alors il était inévitable que devoir reformuler des passages entiers lui soit une petite torture.
Bien sûr, pour le vétéran, c'est différent. Le vétéran, par un exemple un renard, a toute la sagesse de reconnaître que lui aussi ça l'agace de devoir revenir sur un texte qu'il a déjà taillé et poli à l'écriture et que "si ça fonctionne pas comme ça ça risque pas de fonctionner autrement", avec de la mauvaise foi mais pas mal d'honnêteté.
Il est donc heureux de voir cette activité d'écriture, de réécriture, mise en avant, discutée et exemplifiée par notre attrape-fantômes préféré, avec l'idée que oui, on peut se lever un matin, lire son texte et se dire que changer ceci et cela sans tout effacer est possible, et même souhaitable. Que oui, ça apporte quelque chose au texte comme à l'auteur et qu'il y aurait même un certain plaisir à en retirer, à force d'y revenir, en voyant le texte se rapprocher un peu plus de nos intentions. Lutter contre le préjugé de la réécriture comme d'un échec et d'une punition est bienvenu, et réussir à valoriser ce qui semble à d'autres un mauvais moment voire un piétinement désagréable devrait donner du fil à retordre à cette vénérable barbe blanche de nos Chroniques.
Pour ceux que la réécriture ne concerne pas, il y a toujours la lecture :
Rêves d'Ether Ch.18 - La Cruauté des Elfes noirs : Zarathoustra passera en douce rajouter que le Préambule de la partie 4 et le chapitre 19 sont également sortis, et depuis mars que les Jourzanciens attendaient, il n'aura pas tort de le faire savoir. Seul point noir, c'est super long, mais c'est bien sûr une lecture à ne pas louper.
L'attentat : Mr.Petch reprend la plume pour une histoire avec des Jean, Jacques et des Louis et cet univers qui nous avait bien manqué de l'Apocalypse. L'ambiance est au rendez-vous et on jubile d'avance.
Les plus attentifs auront noté également que le renard a rendu son projet officiel : la méthode de travail, renommée Chroniques d'écriture se structure en encyclopédie à questions pratiques et si tout reste encore à faire, après presque huit mois de réflexion, c'est une nouvelle pierre rassurante. Car c'est aussi une longue, très longue réécriture qui ne se donne pas même le choix, qui doit se faire.
Mais la réécriture, c'est aussi des visions bien opposées que les Travaux d'Écriture, sur le forum, se sont chargés d'exemplifier. D'un côté de l'arène il y a les Anges du renard et sa méthode "on efface tout et on recommence", tandis que de l'autre côté, armé de son expérience, Zarathoustra propose Une Histoire impossible à raconter qui, outre d'illustrer la méthode "ce passage me déplait, peut-être que comme ça..." est un texte avec ses propres mérites, à découvrir pour le petit effet qu'il réserve car il s'agit, en effet, d'une histoire impossible à raconter. Et oui, c'est un défi. Mais après la Chute d'Ignit, qui s'étonnera de toutes ces nouvelles tentatives ? Août est là, août est en fait et vous appelle,
Chroniqueurs, à vos plumes !