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Sixième jour que je suis ici, moi sergent d’un groupe de Cadien.

Sixième jour que je suis dans cette forteresse à me battre.

Sixième jour qu’on s’est mis à l’appeler le gouffre de Hell.

Sixième jour que je me bats ici du lever du soleil à son coucher.

Sixième jour que le nid de K..... nous attaque tel un essaim d’abeille sur sa proie.

Sixième jour que nous résistons face à ce nid au péril de notre vie.

Je peux comptabiliser plus de cent vingt morts pour ce sixième jour.

Sixième jour où malgré ce cauchemar, je garde foi en l’Empereur.

Sixième jour et voici sa fin. La mort repart dans les plaines rendues arides par le conflit qui s’enlise et s’enlise. Le septième de Cadien y a déjà laissé plus de vingt mille hommes dans ce gouffre. Tous savons que demain sera un nouveau jour, et que ce sera le septième.

La nuit vient de tomber sur le champ de bataille déjà assombri par la mort omniprésente. Nous espérons, comme nous l’avons tant espéré les autres nuits qu’une lumière venue de l’espace telle un ange descendu du ciel, viendrait nous tendre sa main pour que nous quittions ce Hell. Mais l’ange ne vient jamais. Je passais mes nuits, qui étaient aussi blanches que notre sauveur, à prier la bonté de l’Empereur, ne pouvant trouver le sommeil accompagné par d’horribles cauchemars nourris des puanteurs mais surtout d’une puanteur bien connue ces temps ci du septième de Cadien. C’est l’odeur de la mort qui se faisait sentir et dont son omniprésence nous ....

L’aube, c’est l’aube du septième jour. Je monte sur le rempart comme les autres jours, fusil à la main. Je jette mon regard sur le champ de bataille où tant de mes frères sont tombés, faisant couler leur sang pour l’Empereur et l’Imperium. Le ciel à l’horizon se saigne, comme pour nous remémorer le conflit des jours précédents. Ca y est, je vois apparaître la forme arrondie du soleil, qui s’élève, qui avance dans un bruit, dans un fracas sans nom et qui annonce le retour de la mort. Sa progression se fait telle une vague allant se fracasser sur la cime des rochers. Nous savons, vue son immensité que l’on peut voir mais pas dénombrer, que nous sommes morts. Même notre cher Empereur ne peut nous sauver. La secousse est telle que je suis déséquilibré. Je suis à cours de munitions. Mon fusil clip et clip et clip, je n’ai même pas pensé à me garder une balle. La peur s’efface progressivement, de mon corps de mon âme.

La folie s’empare de moi. Elle me fait dégainer mon croc. Je frappe avec une frénésie soudaine : le coup à la tête du monticule de muscles tout en puissance et dont la magnificence me faisait peur s’effondre majestueusement, me couvrant d’un liquide flasque : du sang. Je ne panique pas, je suis dans un "calme". La peur m’a totalement quitté. Un bourdonnement sourd retentit dans mes oreilles ... Il m’est familier...... C’est bizarre, j’ai une drôle de sensation : quelque chose de chaud. Oui quelque chose de chaud, de vivant, ne m’appartenant pas... ?... Merde, la douleur me gagne, la folie m’a fait périr. Je ne me contrôle plus, mes yeux se ferment, je me sens glisser, il fait noir, totalement NOIR.


FIN


  Récit raconté par le sergent Lian Mitchov du 6/25 régiment du septième de Cadien, 2 semaines après sa récupération dans le gouffre de Helm sur Locus 25778.

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