Les grands canons impériaux ouvrirent le feu sur les troupes des terribles guerriers du Chaos. Les gros boulets en plomb fauchèrent plusieurs dizaines de soldats en armures lourdes, mais les serviteurs des Quatre Dieux ne furent pas freinés pour autant : ils ignoraient leurs morts et, mieux encore, les piétinait sans remords. Horrifiés, les humains décidèrent de tout tenter d’un coup : tous les canons déchargeraient une unique salve en même temps. Immédiatement après, la cavalerie impériale chargerait, épaulée par les fantassins, prêts à en découdre. D’après les calculs des stratèges humains, cette action serait sans failles et suffirait à faire perdre espoir aux chaotiques. Mais il ne faut jamais se fier aux calculs...
En effet, alors que tous les servants venaient de charger leurs canons, une nuée noire apparut dans le ciel, juste au-dessus de l’armée maléfique. Les témoins de ce rassemblement inquiétant ne furent pas troublés : ils pensèrent à des corbeaux, qui se rassemblaient au-dessus des guerriers du chaos, sachant qu’ils ne laisseraient pas de survivants... Mais il en était tout autre, et les humains comprirent leur erreur un peu trop tard : cette nuée, ce n’était pas un rassemblement de charognards. Non, c’était des centaines de harpies, qui fondirent sur les servants d’artillerie des machines de guerre de l’Empire. Les monstres ailés déchiquetèrent les visages des hommes, à l’aide de leurs longues griffes acérées. Les humains se défendirent avec la force du désespoir, mais ce ne fit qu’aggraver la situation... Des servants tournèrent leurs canons vers l’arrière, par là où ils étaient assaillis par les harpies . Ils allumèrent les mèches, et les boulets partirent. Mais les harpies étaient très mobiles, et les boulet allèrent décimer les lignes de fantassins impériaux... Le général de l’armée de l’Empire ne put se permettre d’envoyer des fantassins contre les harpies : les troupes de corps à corps seraient indispensables contre les guerriers du Chaos. Donc, le chef humain ordonna aux arquebusiers d’abandonnaient leurs armes de tir pour dégainer leurs épées et assaillirent les harpies. Des cent vingt six arquebusiers envoyés venger les servants d’artillerie, pas un seul ne revînt vivant...
Mais les arquebusiers moururent en héros : ils accomplirent tout de même leur mission première, qui était de repousser les harpies. En fait, ils firent même mieux : ils massacrèrent toutes les harpies présentes. Bien entendu, ce n’était pas cela qui allait les ramener, mais c’était déjà ça de moins pour leurs collègues fantassins...
Pendant ce temps, obéissants aux ordres, tous les cavaliers impériaux, hormis le général, chargèrent les troupes chaotiques. Il y avait là, dans cette cavalerie humaine, de nombreux cavaliers ailés de Kislev, car la bataille se déroulait précisément dans leur pays ; il y avait aussi beaucoup d’ordres différents de chevalerie, épaulés par des chevaliers du Loup Blanc et par des guerriers montés de la Reiksguard. Les troupes montées impériales n’étaient plus qu’à vingt mètres des forces chaotiques, quand soudain, sortant des rangs maléfiques, une puissante cavalerie fit son apparition. Elle était composée, pour la majorité, de chevaliers du Chaos, mais il y avait également des Sanguinaires sur Juggernaut, avides de sang...
Le choc entre les deux cavaleries fut terrible, et plusieurs dizaines de guerriers, dans les deux camps, furent désarçonnés. Mais les humains, bien qu’étant plus nombreux, ne faisaient pas le poids, et ils furent rapidement balayés. Alors qu’ils prenaient la fuite, ils furent rattrapés par la cavalerie des serviteurs de Khorne, qui les réduirent en poussière...
Mais après avoir détruit le dernier cavalier impérial, les troupes montées du Chaos se rendirent compte qu’ils s’étaient trop éloignés de leurs fantassins, et qu’ils étaient maintenant isolés. En effet, très rapidement, de nombreux lanciers humains encerclèrent la cavalerie démoniaque et la décima cruellement...
A ce moment, le Général du Chaos fit appel à son plus puissant atout, pour essayer de débloquer sa cavalerie. En effet, il savait que ses fantassins ne seraient pas assez rapides pour venir aider les cavaliers : d’ici là, ils seraient tous morts. Donc, il fit appel à sa force de frappe secrète, son plus puissant atout : un Buveur de Sang. En effet, un peu avant la bataille, le général du Chaos avait réussi à invoquer ce Démon Majeur de Khorne. Sans hésiter une seconde, le Buveur de Sang fondit sur les lanciers qui étaient aux prises avec la cavalerie du Chaos....
Le Général Impérial avait prévu devoir lutté contre un Buveur de Sang. Donc, il ne fut pas étonné d’en voir un crever le ciel et fondre sur ses lanciers. Un petit rictus sadique sur les lèvres, le chef des humains ordonna à l’un de ses lieutenants de souffler dans un cor. A ce moment là, trois dragons apparurent et, avant même que le Buveur de Sang ne soit engagé au corps à corps, ils l’assaillirent de tous parts...
Un par un, le Démon Majeur aurait pu aisément vaincre les trois dragons. Mais là, ils étaient montés par de puissants guerriers, et ils l’attaquaient en même temps. Il n’avait que le temps d’esquiver ou de parer les coups adverses, qui pleuvaient. Les sauriens ne lui laissaient pas l’occasion de frapper. Alors, furieux, le Démon fit mine de s’enfuir... Le plus petit des dragons, qui était donc le plus rapide, rattrapa rapidement la Bête. C’était exactement ce que le Monstre attendait : il se retourna et, d’un coup de fouet, enlaça le cou du petit dragon. Puis, il saisi la base du fouet de ses deux mains griffues et, d’un coup sec, il tira vers lui. En un terrible bruissement d’os brisés, le cou du dragon fut broyé, puis la tête fut séparée du reste du corps de l’animal. Flasque, le dragon alla s’écraser dans un bois adjacent le champ de bataille. Le cavalier fut écrasé par le poids de son destrier...
Alors que le Buveur de Sang lâchait son fouet et s’armait de sa terrible hache géante, il fut rattrapé par les deux dragons, furieux. Mais la colère ne suffisait pas à vaincre un ennemi déterminé. C’est ce que le plus grand dragon et son maître apprirent à leurs dépens : en un coup de hache, le Démon fendit en deux la tête du monstre volant. Par saccades, de long jets de sang giclèrent de la gorge béante de l’animal, qui alla lui aussi s’écraser au sol, non loin du cadavre de son semblable. Le cavalier du deuxième dragon connut le même sort que celui du premier...
Le dernier dragon en lice, un puissant dragon rouge, contourna le Buveur de Sang et lui cracha dans le dos un long jet de flammes. Dans un cri terrible, le Démon Majeur alla s’écraser au sol. Alors, le cavalier triomphant flatta l’encolure de son destrier, tout en sentant dans l’air une odeur de poils brûlé... Fier de lui, le dragon resta en surplace, à contempler son adversaire inerte... Il fut stupéfié quand il vit le cadavre se remettre en mouvements. Sans hésiter, le dragon prépara son souffle et, alors qu’il s’apprêtait à enflammer le Buveur de Sang, il sentit comme une étreinte à sa patte gauche. En fait, c’était le Démon qui, dans un dernier effort, avait saisi le dragon par son fouet. Il l’attira avec une force inouïe vers lui. Au même moment, le dragon commença à lancer des flammes... La force du Démon était si grande que le dragon le percuta rapidement. Le souffle de flammes les brûla tous les deux, et mit même en flammes le petit bois dans lequel ils se trouvaient affalés. Le dragon fut très légèrement brûlé et, alors qu’il s’apprêtait à redécoller, le Buveur de Sang se releva, véritable torche vivante. Il bondit sur son adversaire, sous un nouveau jet de flammes, et le coupa en deux. Le sang du dragon éclaboussa le Démon, ce qui ne fit qu’attiser sa soif de carnage. Sans prêter garde aux flammes qui le brûlaient, il s’acharna sur le cadavre du dragon, et lui affligea une pluie de terribles coups... Après son petit moment de fureur, le Buveur de Sang s’écroula au sol, mort. Les flammes avaient enfin eut raison de lui...
Pendant que le terrible combat aérien avait lieu entre le Démon et les dragons, les lanciers massacrèrent entièrement les cavaliers chaotiques. Fiers d’eux, sans se soucier de leur éloignement vis à vis des autres fantassins impériaux, qui étaient loin derrière, les lanciers foncèrent sur la marée grouillante de guerriers maléfiques. Pour toute dissuasion, le Général du Chaos envoya ses chars contre les lanciers. Les chars étaient des chars de guerriers du Chaos, pas de piteux chars de maraudeurs. Les roues étaient équipés de faux et, quand les véhicules arrivèrent sur les lanciers, ce fut un carnage... De nombreux humains furent fauchés, et le sang jaillit en torrents... Pendant de longues minutes, les chars firent un massacre d’humains... Mais les impériaux reprirent du poil de la bête : après tout, ils étaient encore cent trois lanciers, contre seulement onze chars ! Soit parce qu’ils étaient particulièrement vaillants, soit parce qu’ils étaient protégés par Sigmar, les lanciers prirent doucement l’avantage et, quand ils furent rejoints par le reste de l’infanterie impériale, c’est à dire de nombreux hallebardiers et épéistes, le dernier char fut détruit...
Alors que les lanciers survivants mirent en charpies le dernier char et qu’ils étaient rejoints par le reste de l’infanterie, le Général du Chaos prit une décision qui fut décisive pour la victoire. Alors que ses lieutenants attendaient ses ordres, il déclara, sûr de lui : " Envoyez les maraudeurs. Ils coûtent encore moins chers que les chiens... ". Ce fut fait comme il avait dit. D’un seul homme, de nombreux maraudeurs quittèrent les rangs ennemis pour fondre sur les fantassins impériaux. Ces -derniers les attendaient de pieds fermes : maraudeurs et fantassins humains étaient de même puissance...
Le choc fut terrible, et le sang coula à flots, dès les premières secondes du combat... Les guerriers humains étaient mieux entraînés que les maraudeurs, et ils savaient que l’avenir du Vieux Monde étaient entre leurs mains. Ils se battirent donc avec fureur, et chaque impérial tua son maraudeur... Les maraudeurs se battirent, eux aussi, avec force. Mais ils étaient nettement moins nombreux que les humains, et ils prirent rapidement le dessous...
C’est alors que le Général du Chaos comprit son erreur : il aurait dut envoyer toutes ses troupes en même temps, les humains n’auraient eut aucune chance. Mais maintenant, il ne lui restait plus qu’une centaine de guerriers du chaos, et quelques poignées de chiens...
Alors, il envoya tout ses chiens, environ une trentaine, contre les fantassins humains, un faible soutient pour les maraudeurs. Puis, comprenant qu’il n’y avait plus d’espoir, puisqu’il venait de voir son Buveur de Sang s’écroulait au sol, le Seigneur du Chaos ordonna à ses guerriers du Chaos une retraite précipitée. Il n’avait cure de ses chiens, et encore moins de ses maraudeurs. Il ne se souciait que de sa personne, et de ses guerriers du Chaos. Quand il ordonna la retraite, un Champion Exalté devînt fou furieux. D’un coup de sa immense hallebarde, il décapita son seigneur et s’auto -proclama chef de l’armée. Puis, prit la tête de sa centaine de guerriers du Chaos et chargea les fantassins humains...
Les humains venaient de tuer le dernier maraudeur, peu après avoir égorgeait le dernier chien, lorsqu’ils virent les guerriers du Chaos charger. Les humains étaient encore plus de six cents, alors que les serviteurs de Khorne étaient une centaine à tout casser...
Malgré leur grande infériorité numérique, les guerriers maléfiques se battirent vaillamment. Ils ouvraient les tripes de leurs ennemis, les saignaient à blanc, les décapitaient, bref, toutes sortes de choses horribles... Alors, chose impensable, les impériaux prirent la fuite ! Ils se sauvèrent en tout sens, criant leur peur, hagards. Le nouveau seigneur du Chaos fut stupéfait par cela : ils étaient encore plus de deux fois plus nombreux qu’eux, et ils prenaient la fuite ? Quelles larves ! Il se retourna alors, pour jeter un coup d’œil à ses effectifs. Il ne restait en tout et pour tout plus que douze guerriers du Chaos. Pourquoi les impériaux avaient donc fui ? Il ne s’en soucia guère et les poursuivit, inlassablement...
A la tête de ses onze soldats, il rattrapa une petite bande d’hallebardiers. Ce ne fut même pas un combat. Les humains ne se défendaient même pas. Ce fut une hécatombe... Le seigneur du Chaos, avant d’achever le dernier hallebardier, lui demanda la raison de sa fuite. L’humain, pleurant de désespoir, montra une direction de sa main droite. Les guerriers du Chaos scrutèrent donc l’horizon et virent une immense armée, vraiment immense. Elle s’étendait à perte de vue, et des nuées volaient au-dessus d’elle. Les guerriers du Chaos ne purent distinguer de quelle armée s’agissait t-il, ils purent seulement identifier les nuées : c’étaient des milliers de corbeaux, facilement repérables de par leurs croassements. Le Seigneur du Chaos regarda alors son captif, qui murmura en pleurant : " Nagash..... Nagash..... ".
***FIN***