Hi'.
Ce n'est qu'avec l'arrivée du soir, une fois que l'activité du jour a reflué et que l'adresse des Chroniques est revenue de passage, que soudainement le renard s'est rappelé de la date.
L'idée était de lire Zarathoustra aujourd'hui et de ne faire la mise à jour qu'une fois ce détail fait. Et cela semblait bien parti. Fin octobre, on s'est plaint de la poussière et sur un détail, les étalages ont été légèrement revus. Une simple histoire d'étiquetage mais la présentation est désormais "bien" meilleure et plus facile à naviguer, quand bien même elle restera basique pour nombre de visiteurs. Il semblait donc naturel de continuer par la lecture d'un chapitre ou deux, et... cela ne s'est jamais fait. Travail, distractions, deux films consécutifs plus tard, le chapitre six qui attend depuis un mois s'est trouvé à attendre encore. Et la question du Zara', qui valait pour l'écriture, vaut pour la lecture également, et pour les deux se trouve d'actualité.
Il y a une forme de laisser-aller. Une forme d'oubli. Et puis il y a le souvenir d'avoir dit quelque chose d'autre sur un autre site, qui résumait là-bas assez bien les choses. "Je n'ai pas besoin qu'on me lise, j'ai besoin que je puisse être lu." L'idée qu'un lecteur partageant les mêmes valeurs puisse tomber sur ce texte comme une bouteille dérivant au gré. Pourquoi un naufragé lancerait-il ces bouteilles s'il ne pensait pas que quelqu'un, quelque part, ait une minime chance de les trouver ? Sur d'autres sites, cette réponse est évidente. Et sur les Chroniques elle vaut forcément, parce que les chroniqueurs sont taillés pour être des lecteurs vulpiens, du simple fait qu'ils prennent le temps de lire et commenter. Ce surplus d'effort, qu'on oublie si souvent de faire, est la raison même d'être des Chroniques.
Alors pourquoi ne pas écrire ? Essentiellement, parce que cela demande beaucoup, beaucoup, beaucoup d'efforts. C'est imaginer tout un tentaculaire mécanisme pour exprimer généralement une très simple idée. C'est regarder cette idée broyée au quotidien et se dire qu'on peut avoir tort. C'est en venir à imaginer un monde étrange où le monde veut des chevaliers blancs qu'il haït. La fantasy devrait être un échappatoire, mais elle rappelle un peu trop les innombrables événements de la réalité. Peut-être qu'avec l'âge on finit par ne plus voir, dans les petits gestes de tel héros ou de tel marchand, quelque cause de la misère de l'homme. Dans tous les cas, le renard n'aime pas mentir, et le renard en a assez de parsemer ses textes de doutes. Beaucoup, beaucoup d'efforts pour simplement douter.
Et ensuite on lit les textes des autres :
Zarathoustra ne se pose pas ces questions. Oh ça ne fait aucun doute, il a ses problèmes, ses questions, ses interrogations, et à force lui aussi doit sentir qu'il piétine. Mais il n'a pas besoin dans sa mise en scène de remettre sa mise en scène en question, comme si son texte était un serpent, une feuille repliée sur elle-même et tournant sans fin. Une boucle infinie... Et parce que ses textes n'ont pas à sombrer dans une telle difficulté, le renard comme un naufragé n'y trouve pas de réponse, rien qu'il puisse apprendre pour regagner la surface. Même pas un échappatoire à ses questions. Seulement, ligne par ligne, le rappel de ce qu'il a à affronter.
Novembre sera long. Toutes les conditions sont réunies pour écrire, pour lire et commenter, et en un sens il ne manque qu'une chose. L'esprit des Chroniques. L'esprit des Chroniques reste à reformuler, comme un fantôme que le gri-gri du Libra cherche à saisir, aux pages d'un livre, à une reliure ou, chroniqueurs,
à vos plumes !