Et allez, quatrième jet, personne ne se rendra jamais compte à quel point cet éditorial s'avère difficile à écrire...
Parler du présent... eh bien, les Martyrs, condamnés pour une broutille... et une discussion sur la critique que votre serviteur, premier intéressé, n'a pas eu la motivation de pousser plus loin. Parler du passé ? Lisez l'éditorial de chaque mois de mars... Parler du futur ? Aïe. Alors même que ces quelques mots s'étaient donné pour mission d'encourager celui qui les lit -- à écrire, lire, commenter, persévérer -- ils sont forcés moins par honnêteté que sur une saute d'humeur de dire que 2014 s'annonce sous les pires auspices. Ce sont des choses qui arrivent.
Voici ce qui revient en boucle, chaque mois, dans la petite cervelle du vulpes :
Les Chroniques sont devenus comme un site de vieux amis. On s'y échange moins nos textes que notre activité et on a plus envie de venir y discuter ce qu'on a lu que de venir y lire. Et cela, au fond, ça s'appelle un blog. La mission des Chroniques, sauvegarder les textes des anciens, fait de la bibliothèque une archive : y publier n'a plus de sens. L'outil est du reste devenu archaïque. La vérité, et les textes, sont ailleurs. Et si nous nous recentrons sur l'auteur, alors la plate-forme du forum ne met pas en valeur ce qu'il peut nous dire. Or l'auteur, le chroniqueur, le passionné prêt à lire et à commenter les autres, qui y trouve son plaisir, c'est rare : et c'est certainement ce qu'il faudrait mettre en valeur le plus possible.
Qu'un site soit lent, peu fréquenté, qui s'en soucie ? Le phoenix est toujours là. Mais qu'un site ne soit plus à même de remplir sa mission, voilà ce qui doit inquiéter. Et l'impression est que désormais se raccrocher aux textes nous nuit. La vérité, c'est que nous n'avons ni la force ni la volonté pour opérer un nouveau changement. Et ce changement ne promet pas grand-chose. La vérité, c'est aussi que nous pourrions décider de modifier le site actuel pour tenter un pari qui oscille entre la folie et le suicide. Et le faire ne serait pas une très bonne idée. L'échec serait un véritable coup dur au moral, en tout cas pour le renard, alors que notre situation actuelle peut durer encore longtemps -- nous avons un forum et c'est déjà beaucoup, dit l'homme au corbeau. C'est toujours d'actualité. Mais tenter ce pari est une option, et tout ce qui peut faire rayonner le phoenix mérite un peu d'attention.
Ce pari, le voici :
Actuellement nous avons le forum et le site. Le site forme la bibliothèque, composée de sections (fantasy, sf, etc...) et de catégories (les sagas). Nous pouvons déménager tous les textes dans une unique section "Bibliothèque", en étiquetant chaque saga et one-shot. Nous pouvons ensuite créer une section par chroniqueur et le laisser gérer cette section comme un blog. Nous pouvons enfin remplacer éditorial et suggestion par les derniers ajouts. Conserver la suggestion au sommet pour les textes archivés (mission des Chroniques) et donner le lien de l'éditorial à la place du feuilleton. Tout cela tenant du bricolage : par exemple, l'auteur devrait toujours demander pour la création de catégories ; les derniers ajouts ne mettent pas vraiment en valeur les articles écrits par les auteurs ; etc...
Ce pari transformerait les Chroniques en un site de blogs bricolé avec les moyens du bord. À une différence : le Graal. Lors de la mue de 2009, les Chroniques ont décidé de rediriger tout commentaire vers le forum. Toute conversation devient automatiquement publique et le forum est autrement plus efficace pour animer une conversation que des commentaires de blogs. Ce pari mise tout sur ce Graal pour mettre l'auteur en avant, lui aménager une place, un petit chez-soi au sein du net, où discuter d'écriture et pouvoir le partager avec d'autres passionnés. Et s'il veut quand même écrire son texte ? Le site le permet toujours, mais les Chroniques ne peuvent, depuis longtemps, plus promettre qu'il sera lu.
Le renard est un renard : il ne défendra pas ce projet. Et tout chroniqueur comprendra le risque, et l'effort, qu'il représente. Pantoufler est plus sage et une fois encore : le forum est là, c'est suffisant. Mais à l'aube de la nouvelle année cet éditorial se devait de rêver pour pouvoir s'exclamer avec le même enthousiasme d'antan,
Chroniqueurs, à vos plumes !