En découvrant hier que l'éditorial d'avril n'était pas écrit, il y a eu la volonté soudaine de ne pas le "rusher". Ce qui nous amène au sujet du mois, l'écriture au kilomètre.
Les Chroniques ont l'habitude de faire les choses lentement et bien. Par exemple, Krycek travaille d'arrache-pied à la présentation de la bibliothèque, et il faut admettre que derrière les coulisses il fait saliver. Non que le site actuel soit très joli, mais ce qu'il fait miroiter rappelle qu'au final les sites-vitrines ont encore leur raison d'être et qu'effectivement, malgré tout le confort d'un Google Doc, parfois un peu de décoration ne fait pas de mal. Il y a même, sans garanties, la possibilité d'une migration vers Joomla 3, qui serait un luxe mais aussi une petite perle à ajouter à toutes celles dont disposent déjà les Chroniques des Jours Anciens.
Lent et bien, c'est l'inverse de ce qui était attendu pour le thème du mois. On dit d'écrire sur un méchant, il aurait fallu se mettre devant le clavier et écrire la première chose qui nous passait par la tête. Mais même pour le renard, c'était trop demander. À la sixième page, le réflexe d'effacer massivement est venu, et le besoin de peaufiner, de revoir, d'améliorer, a pris le dessus. Mars a donc passé avec la seule contribution d'ouverture d'Imperator, et il faut l'admettre aussi avec les autres textes délaissés, sans doute par une honte commune d'être si peu productifs, et cela malgré que dans l'ombre les chroniqueurs planchent.
Les textes seront donc pour avril, ou plus tard.
Là se trouve le coeur de cet éditorial. Il est écrit au kilomètre. Son format est défini, connu, maîtrisé, et il s'écrit avec une aisance aveugle, sans grand souci du résultat, d'où la facilité d'en produire un par mois par vents et marées. L'écriture au kilomètre est la réussite d'un auteur et en même temps l'échec du littéraire, puisqu'il n'y a plus de travail de recherche, d'amélioration, d'expérimentation qui rend les textes si défectueux et si aléatoires, si surprenants et pleins de potentiel. Un éditorial n'est pas fait pour être artistique mais parfois lui aussi aimerait bien être à l'image des Chroniques, lent et bien, ou à défaut juste lent. Mais ce serait une réflexion pour les chroniques d'écriture, et ça n'empêche pas de vous dire,
Chroniqueurs, à vos plumes !