C'est devenu une sorte d'habitude et pour être honnête août ressemble tellement à juillet que même avec les feux d'artifice un certain renard a manqué le coche.
Yup, le premier août la Suisse a fêté sa fête nationale et les Chroniques ont constaté la différence entre une demi-douzaine de fanficers et une poignée de vieux grognards. Ce qui ne nous rajeunit pas. en y pensant. Cette frénésie locale à part, on a pu pantoufler en paix, avec un brouillon du renard, un ou deux visiteurs et, vraiment, rien de plus. L'éditorial pourrait s'arrêter là.
La seule question intéressante à traiter ce mois-ci serait la façon dont les gens perçoivent les Chroniques, et surtout la façon dont les Chroniques perçoivent les gens. Ce peut être la nuit blanche qui parle mais pour un site à vocation de partage entre passionnés d'écriture, il y a parfois l'impression d'être réduit à un service de conseil après-vente, peu importe ce que cela puisse signifier sur le coup. Bien sûr, c'est toujours un plaisir de découvrir de nouveaux textes, et de pouvoir les critiquer librement, tant le bon que le mauvais, de les discuter en détail, de prendre le temps et de poser les questions. Mais c'est censé être une discussion. Et si entre chroniqueurs cette discussion existe, au point qu'un Zara' la réclame à un renard réfractaire et qu'un empereur refuse de lâcher l'affaire, eh bien soit par timidité soit par manque de matière, ou quelle qu'en soit la raison, les nouveaux venus ont plutôt tendance à s'en tenir à une défense de leur texte.
Ce qui permet une parenthèse sur l'excuse. Très souvent, au moment de discuter les défauts d'un texte, l'auteur réagit en justifiant ses choix. C'est très bien, et il a toujours raison puisque c'est l'auteur. Mais ce sont surtout des excuses, qui n'empêchent en rien la perception qu'en a eu le lecteur. Pour le critique, ces explications sont très, très, très énervantes. Non, en effet, cela n'a aucun rapport avec l'activité récente (ou même lointaine, en y pensant) des Chroniques, mais c'était une remarque trop importante pour ne pas la hurler au désert. Quand quelqu'un vous critique, ne dites pas "oui mais", vous avez raison par défaut, vous savez mieux que quiconque ce que vous avez voulu faire. Le lecteur ne vous dit pas ce que vous avez voulu faire, uniquement ce qu'il a pu lire.
Mais pour revenir au sujet de la discussion, il y a vraiment cette impression que les gens attendent une relecture, et il y a bien des gens qui donnent de leur temps pour lire un texte et aider à l'écrire avant sa publication sur un site. Des auteurs n'hésitent pas à se faire relire par deux ou trois pairs avant de montrer leur travail au public, rien de mal à ça. À un détail près : aussi intéressant cela soit-il, c'est un travail, et c'est unilatéral. De la même manière, le renard apprécie de corriger les textes, la chasse aux fautes n'est pas déplaisante. Mais c'est à des kilomètres d'une discussion.
À la vieille époque, le contrat des Chroniques était "je te lis, tu me lis (par la barbichette)" et ce n'était pas un mauvais système, sinon qu'il faisait d'un plaisir une obligation. Mais ce n'était que la moitié la plus célèbre de l'équation, et cette contrainte passée, il y en avait une seconde plus fondamentale. "Je te commente, tu me réponds". Et, parenthèse prise en compte, quand bien même on vous lira que vous-même lisiez ou non, il y a par contre énormément de chances que vous ne soyez pas commentés si vous ne répondez pas. En fait, l'idée même que le nouveau venu ne répondra pas, ou plutôt qu'il est seulement là pour "consulter", suffit grandement à démotiver. Les Chroniques sont un lieu de discussion, pas une clinique littéraire.
Mais au final c'est peut-être une question de point de vue, ou de fausses idées que je laisse le soin de trancher, chroniqueurs,
à vos plumes !