Hi'.
Les Lustres ont toujours cours et risquent de courir encore toute l'année durant, notamment parce que le renard est un flemmard invétéré.
Il faut dire que les mots de San sonnent de plus en plus vrai. Ce n'est pas contre les nouveaux venus, mais le plus grand attrait des Chroniques reste d'y retrouver ceux que l'on connait, d'y partager ce qu'à l'occasion on a écrit. Le temps ne fait pas tout à l'affaire, les priorités changent et le fait que le Loup-garou n'ait toujours aucun véritable retour est un véritable souci. Même si sa taille, en partie, explique ce retard. À une époque, on pouvait se connecter chaque jour, passer plusieurs fois par jour sur le site. À présent il arrive au renard d'oublier quelques jours d'entrer l'adresse et même pas parce qu'on se dit que rien n'aura changé, juste parce qu'on n'y aura pas pensé, parce qu'il y a tant d'autres choses à faire et tant d'autres préoccupations.
Cela fait des années que l'on s'est résolu à une activité presque inexistante, ce qui ne nous empêche pas de revenir sporadiquement écrire ceci ou cela, et retrouver avec plaisir l'écriture des autres. Le grand but de faire revivre ce lieu a tourné en un devoir d'archivage et le but inavoué de répandre l'esprit des Chroniques hors du site s'est quelque peu mitigé. Et parce que le lectorat est aussi réduit, de plus en plus nos textes sont ou bien des accidents ou bien purement tournés sur ce petit cercle avec ses attentes bien précises. Se donner de nouveaux buts est épuisant, et on se contente d'une inertie qui peu à peu donne raison à Zara. Il suffit que l'un de nous décroche pour que tout l'édifice, du jour au lendemain, retombe dans le silence.
Mais plus inquiétant encore, si voilà quelques mois seulement quelqu'un avait dit cela au renard, il se serait insurgé. Les Chroniques sont un lieu spécial où pouvoir publier des textes originaux, parfois complexes, parfois personnels, et où expérimenter. Où discuter de l'écriture dans tous ses détails. Ou discuter des récits des autres sans jamais craindre d'être mal pris. Mais aujourd'hui tout cela semble plus distant. Et cela n'a pas grand-chose à voir avec les Chroniques : cela a à voir avec nos textes.
Est-ce que Krycek se soucie encore du Phoenix ? Zara' en tout cas se soucie du Devin. Et le renard s'acharne bien sur les Anges, mais la difficulté s'ajoute à la longueur et rien ne vient. On peut se dire que c'est le manque de lectorat qui freine notre écriture, mais inversement, c'est le manque d'écriture qui freine notre lectorat. Et ces histoires qui obnubilaient nos têtes de jour en jour ne semblent que de lointains souvenirs. Comme si on n'écrivait plus que pour écrire, sans plus bien savoir où l'on va.
Bon, évidemment tout ça n'a aucun rapport avec le Récit du Mois :
Mais c'est en constatant que le nouveau texte de San est aussi court, et que malgré tout il faudra des jours, sinon des semaines, avant de le lire, qu'on peut comprendre qu'il y a un véritable problème. On a autre chose en tête. On a mille choses à faire. On n'a pas le temps. On n'a jamais le temps. Et peu à peu on sacrifie notre passion au quotidien. Ce n'est pourtant ni une fatalité ni même tant dû au changement. Au fond, on aime toujours autant écrire. Au fond, on a toujours autant d'idées, autant d'histoires. Et ce n'est pas en écrivant des textes plus courts ou plus simples qu'on peut vraiment raviver la flamme. Il y a juste qu'écrire prend du temps et pour prendre ce temps il faut une raison. Alors honnêtement, le renard a envie de tricher.
La manière que vous aurez, pour vous, de tromper l'ennui par l'encre reviendra encore et toujours, Chroniqueurs
à vos plumes !