Comme chaque mois, l’histoire de nos Chroniques continue bon gré mal gré. Par le passé, il y avait à chaque édito des textes à présenter autour desquels tournaient la vie du site. Depuis de nombreux mois, ils se font de plus en plus rares. Or, faute d’autres topics susceptibles d’animer des discussions, nos récits sont depuis toujours le feu sacré des Chroniques qui les animent. Aussi, s’il devait y avoir un leitmotiv en ce début d’année, on pourrait le résumer à la question suivante : en dehors de nos seuls récits, comment animer ce site qui possède une si longue histoire à partir de ce qui n’ait pas déjà été fait ou dit?
Dans cette optique, nous avons décidé de ne plus nous arrêter sur nos seuls travaux les plus aboutis que constituent nos récits (qui, sans doute à force de notre exigence de plus en plus grande, se tarissent) mais à toute forme de production, notamment les brouillons et les esquisses ou même amorces de projet de plan. Bien sûr, il nous reste à oser les livrer en pâture. Ces nouvelles rubriques ouvertes en début d’année commencent timidement, parce qu’il nous faut avoir le réflexe d’associer plus en amont la communauté…
Mais là aussi, s’il y a discussion, elle restera ponctuelle, un moment précis dans notre histoire dans laquelle il sera difficile de revenir pour entretenir la discussion, sauf à ce que l’auteur ait besoin d’y revenir. L’animation du site passera par un nouveau sujet à ouvrir qui, lui-même, durera temps que l’auteur souhaitera en débattre ou qu’il ait résolu ses difficultés par notre intermédiaire ou au final par lui-même. D’autre part, ces discussions permettront difficilement aux absents d’y intervenir lorsqu’ils seront à nouveau de passage parce que la page sera en quelque sorte déjà tournée.
Aussi je souhaiterai inaugurer quelques sujets aux long cours, dans lesquels nous pourrions venir et revenir au fil du temps et des inspirations ou des changements qui seraient survenus par rapport à ce que nous aurions pu dire ou penser par le passé. Des discussions qui pourraient meubler les temps calmes que connait parfois le site et dans lesquelles les membres de la communauté pourront toujours venir s’y plonger au gré de leur assiduité plus ou moins grandes.
Dans cette optique, et très paradoxalement, jamais nous avions débattu sur les auteurs plus ou moins grands qui nous ont inspirés et qui parfois nous servent de modèle, ou en tout cas nous apportent parfois des pistes à suivre. Le sujet est vaste et mérite que nous prenions notre temps. D’autre part, à travers ces évocations, il pourra être intéressant de découvrir un peu plus les auteurs que nous sommes chacun et de nous interroger les uns et les autres sur l’éclairage que cela apporte sur nos textes. Bref, espérons que les claviers s’activent et que chacun y contribue au gré de son inspiration et de ses envies.
Autre thème du mois que nous pourrions discuter. J’ai dit qu’il n’y avait pas de textes, il y en a cependant un. J’ai enfin terminé le Chant des Pierres et comme ma fin est plus longue que prévu, j’ai scindé le chapitre en deux. Finir une histoire qui ne soit pas une simple nouvelle, donc avec un vrai début qui amène petit à petit une vraie fin, quelles que soient sa qualité ou la satisfaction qu’on ait eu à l’écrire, reste pour un auteur un moment très particulier.
Me concernant, il s’agit de la deuxième fois que cela m’arrive, alors que j’ai des histoires qui me tenaient plus à cœur et que j’avais d’autres projets en germe plus excitants. Seulement voilà, même si je donne l’impression de laisser en jachère certains de mes récits, je compte toujours les terminer un jour. Aussi, apposer derrière la dernière phrase à ce qui peut ressembler à un roman ces trois petites lettre que forme le mot « Fin » m’a donné une certaine fierté. Pas forcément au vue du résultat car j’ai déjà plein de modifications que je souhaite apporter, mais parce que j’ai tout bonnement réussi à aller au bout d’un projet (qui au départ ne devait être qu’une grosse nouvelle) qui m’aura pris une dizaine d’années (incluant une longue interruption au cours desquels il aura changé tout comme moi).
Donc voilà un sujet qu’il serait intéressant de débattre : comment vivez-vous la fin d’un grand récit et comment vivez-vous l’abandon ou le délaissement de l’un d’eux ? Si le thème vous tente, alors le forum vous est grand ouvert pour venir en débattre !
Mais : pour finir un récit, il faut le commencer et, dans les deux cas, il n’y a pas d’autre alternative que notre habituel cri d’appel:
Chroniqueurs, à vos plumes !