CHAPITRE 13 : Un Festin au Clair de Lune
Lorsqu’elle se retrouva seule dans sa tente, Grienlyce ne put s’empêcher de penser qu’elle avait fait une erreur en invitant les bugnes au camp. Elle ne pouvait oublier que Boubli venait pour la deuxième fois de la tenir en échec. Dans un premier temps, seule la menace kobold avait retenu son bras, elle n’avait pas voulu les attirer trop près dans leurs affaires. Ce soir, elle était beaucoup plus perplexe quant à son choix. En effet, elle voyait bien qu’elle avait sous-estimé les risques d’humiliation et de déshonneur qui pesaient si lourdement sur ses épaules. Mais elle était toujours très réservée sur la pertinence de toute autre démarche, obtenir des informations n’était que la première étape de son plan. En effet, si ces soupçons étaient justes, alors ce qu’elle recherchait se trouvait certainement au fond des tunnels des singes-rats et elle comptait bien y amener les bugnes pour les guider dans ce labyrinthe, et rien de plus dangereux, pensait-elle, que d’amener des créatures si bêtes à agir contre leur gré. Que se passerait-il si, tel un âne au milieu d’un passage étroit sur une falaise, ils refusaient d’avancer ou de coopérer même sous la contrainte de la violence ? Ils l’ignoraient mais s’ils étaient encore en vie, cela se limitait à ce simple constat. Du moins le croyait-elle.
Au fond d’elle-même, le désœuvrement des derniers jours l’avaient amené à réfléchir beaucoup plus sur le sens de sa vie. Force est de constater que bien des choses n’allaient pas, elle doutait soudain de ses motivations profondes à jouer son rôle de responsable au sein de son unité, sa vie depuis maintenant de si longues années était tournée toute entière vers la guerre et le sacrifice d’elle-même et d’autrui. Avait-elle fait le bon choix ? N’aurait-elle pas été plus heureuse en s’orientant vers une autre voie ? Elle ne savait pas encore précisément les réponses et elle n’avait personne autour d’elle à qui confier ses doutes, au contraire, elle devait paraître plus forte que jamais si elle voulait conserver son rang. L’arrivée inopinée des deux amis lui avait apporté toute la fraîcheur et un esprit de jeu propice à la sortir du petit abîme qui la rongeait depuis peu. Pour l’heure, leur innocence constante l’agaçait au plus haut point. Elle devait prendre sur elle pour ne pas les décapiter car leur manie à déjouer ses plans commençait à l’énerver. Seulement, ils étaient ses seuls atouts contre la probable colère de la matriarche si elle restait bredouille dans sa quête. Une partie de l’échec de leur mission lui incombait.
En fait, pour réussir son plan, elle devait avant tout préparer ses sœurs à y adhérer, même s’il écornait au passage beaucoup des principes elfes noirs. Si elle y parvenait, son autorité s’en retrouverait renforcée doublement. Et jusqu’à présent, l’esprit ludique avec lequel elles œuvraient lui avait finalement permis de resserrer les rangs derrière elle. Rien n’est plus dangereux que l’inaction pour des soldats, cela les oblige à réfléchir sur des questions bien inutiles pour le déroulement de leur travail. Elle savait que tout pouvait changer vite, que ces derniers échecs lui avaient porté préjudices, mais elle était encore suffisamment crainte et respectée pour ne pas être encore inquiète. Dans l’ensemble, la plupart des furies partageait son analyse sur les enjeux autour des kobolds et le proche retour d’Aynariel, leur matriarche si imprévisible, n’était pas non plus sans la renforcer.
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Difficile de trouver tous les ingrédients d’un plat aussi typique dans une forêt. Grobul s’était décidé à faire un ragoût à la bouillie d’herbes, la spécialité hautement culinaire des bugnes. Il ignorait la recette exacte mais c’était là son inspiration, et autant dire qu’il s’en donnait les moyens. La première chose était de trouver de la viande bien pourrie, idéalement ayant été aérée par des asticots. Malheureusement, la paisible quiétude qui régnait aux alentours n’était pas pour le favoriser. Par conséquent, il s’était rabattu sur des lapins ou des souris, mais tout ça allait trop vite pour lui. Il s’était résigné à rentrer bredouille au campement, lorsqu’il croisa Boubli, l’air très triste.
- Ca va pas, Boubli ?
- Si, si.
- Non, je suis sûr que ça va pas !
- Ouais, t’as raison. Ca va pas du tout, je serais jamais un bon guerrier, j’arrive pas à me concentrer suffisamment.
- Ben, mais c’est pas grave. Y a pas besoin d’être concentré pour taper sur quelqu’un !
- Si, il faut savoir rester hyper concentré en toute circonstance, c’est Grienlyce qui me l’a dit, et je t’assure que c’est pas de la tarte ! Elles font des trucs pas possibles !
- Ha, bon ? Et quoi par exemple ?
La voix de Grobul devint à nouveau soupçonneuse.
- Oh, des trucs… bizarres qui… te déconcentrent… A chaque fois. ! Je me demande d’ailleurs si je préfère pas être déconcentré, fit-il d’une voix toute rêveuse ? Et toi ? Ca va ?
- Oui, oui, moi ça va. Excuse-moi, j’ai plein de choses à faire !
- A oui ? J’peux t’aider ?
- Naaan !
- Allez, dis-moi ?
- Naan, j’te dis, t’es bien trop occupé à apprendre à te battre !
- Allez, boude pas ! C’est toi mon meilleur ami et je préfère rendre mon épée si tu devais m’en vouloir !
- T’en vraiment sûr de ce que tu racontes là, mon Boubli, fit Grobul d’un ton sceptique mais confiant.
- Sûr de sûr !
- Bon, d’accord ! Dis, Boubli, d’après toi, ça leur ferait plaisir qu’on leur cuisine un bon repas à la mode bugne ?
- Oh oui, t’as raison, c’est une sacrée idée, parce que ce qu’elles mangent est bon, mais un peu fade quand même ! On va leur faire notre spécialité : le ragoût à la bouillie d’herbes !
- C’est exactement ce que je voulais faire ! Comment t’as deviné ?
- Ben, je sais pas, p’têt parce qu’on ne sait faire que ça ?
- Dis, toi, tu sais comment ça se cuisine ?
- Nan, mais j’ai vu plusieurs fois le faire…
- Ouais, mais le truc c’est qu’on n'a pas de morceaux de cadavres… Je voulais prendre des lapins ou des souris mais ça court trop vite…
- T’as essayé avec des pièges ?
- Non, pourquoi ?
- Andouille ! Il faut faire des pièges pour les capturer ! Il suffit d’avoir du fil de fer. Laisse, j’ai une idée.
Au départ, Grobul avait regretté de devoir partager son idée, mais, au fond de lui, il était tout content de redevenir copain avec Boubli, même s’il gardait une rancœur prête à éclater au premier signe.
- Dîtes, Madame, on pourrait avoir du fil de fer ?
- Pour quoi faire ?
- Oh rien, c’est pour faire des hameçons pour aller pêcher !
Deux minutes plus tard, Boubli avait son fil de fer pour poser des collets. Ils cherchèrent tout ce qui aurait pu servir à leur recette : des feuilles mortes, de la fougère, des violettes, des baies de houx (ils avaient même un moment gardé quelques feuilles pour donner du piquant). Bref, tout ce qui avait l’air comestible. Ils s’arrangèrent pour trouver une marmite, prirent un peu de feu et s’installèrent derrière un tas de bois à quelques dizaines de mètres du camp. Petit à petit, le plat prenait tournure. Enfin, ils goûtèrent mais ils trouvèrent ça trop fade.
- Va chercher du piment, du poivre et du sel en cachette !
- D’accord, fit Grobul surexcité.
Il revint quelques instants avec sous les bras les réserves complètes du camp en sel et condiments et les mit directement dans la marmite avant que Boubli n’ait eu le temps de faire quoique ce soit.
- Mais t’es complètement fou ! Ca va faire trop !
- Mais, non, c’est très bon ! J’adore quand c’est fort comme ça.
- Fais voir ! Ouais, t’as raison, c’est super bon ! Le problème c’est que le piment a tout absorbé ma sauce. Et pis, je me demande si on ne devrait pas adoucir un peu pour les elfes, elles ont l’air d’être un peu plus fragiles que nous, non ?
- Oui, mais avec quoi, fit Grobul, déjà tout inquiet de rendre son plat incomestibles ou de voir sa Grienlyce malade ?
- Je vais chercher de l’eau. Surveille et remue bien pour que ça n’attache pas.
Boubli alla chercher de l’eau croupie dans une flaque d’un chemin. En la ramassant, il vit un champignon. Il le cueillit en se disant que ça adoucirait le plat. Il en vit un autre tout rouge, il le prit aussi en se disant que ça ferait, en plus, jolie au milieu du marron très très foncé du plat, et ainsi de suite. Il ne tarda pas à avoir des champignons plein les bras, d’aspect très variés et esthétiquement chatoyants, mais tous aptes à adoucir le plat selon les critères bugnes. Grobul accueillit l’idée avec enthousiaste.
- Des champignons ? C’est une super idée !
- Tu crois que ça doit encore cuire longtemps ?
- Je sais pas, moi j’aime bien quand c’est noir.
- Mais… Dis, fais voir? Mais ça a attaché !
- Meuh non !
- Si, ça a attaché ! Qu’est-ce que tu as fait pendant que j’étais pas là ?
- Rien, j’ai remué !
- Non, c’est pas vrai !
- Si, je t’assure. Mais le feu commençait à baisser. Donc je suis juste partie chercher du bois. Je crois qu’après, en fait j’ai mis trop de bois… Je pouvais plus remuer parce qu’il faisait trop chaud autour de la marmite.
- C’est pas vrai, c’est encore plus sec que tout à l’heure…
- T’en fait pas, t’as dit qu’il fallait remettre de l’eau. Y a une grosse flaque vers un gros tronc d’arbre juste à côté. On va pouvoir faire plein de sauce !
- Oui, et en plus elle devrait être de la bonne couleur. Je pense qu’on se débrouille pas mal.
Ainsi, les deux compères passèrent la matinée à mitonner leur petit plat et effectivement, ils avaient plein de sauce. Puis vint le moment d’annoncer leur intention à Grienlyce.
- Euh! Oui…Oui… Oui… C’est… euh… Une très bonne idée ! Mais vous ne voulez pas qu’on vous aide un peu?!?
- Non, non ! On veut surtout pas, c’est déjà tout prêt ! C’est pour vous remercier de tout ce que vous avez fait pour nous, dit Grobul euphorique. On vous a préparé une spécialité ! Faudra juste nous donner un peu de poivre ou du piment pour adoucir ! Boubli lui donna un coup de coude, car ils avaient déjà tout mis les réserves des elfes dans leur plat.
Des voix, a priori toutes vigoureusement contestataires, s’élevèrent dans tout le camp. Grienlyce eut toutes les peines du monde pour obtenir un consensus pour y goûter. Elle allait enfin pouvoir se rendre chez les kobolds, ce n’était pas ce petit obstacle qui allait tout faire manquer ! En regardant son assiette, elle se mit à douter, peut-être que si finalement… Tout ça n’était vraiment pas engageant. Il est vrai que l’odeur dégagée n’était pas foncièrement rassurante non plus… De manière à donner l’exemple, elle se résigna à prendre la première bouchée.
A sa grande surprise, le plat, quoique curieux, avait une consistance et un goût très original mais nettement plus agréable que ce qu’elle redoutait. C’était extrêmement fort et tellement cuit, qu’elle était incapable de distinguer le goût de quoique ce fût. Elle réussit à finir le plat, les larmes aux yeux, assaillie par tant de piment et d’assaisonnement, mais avec un soulagement indescriptible. En mâchonnant le dernier morceau qui passait difficilement, elle invita ses sœurs à l’accompagner, en leur conseillant tout particulièrement la sauce, sur un ton des plus énigmatique. Puis, elle regarda ses sœurs avec un large sourire carnassier et leur lança le défi de manger elles aussi leur assiette en leur rappelant les enjeux et l’heure du proche retour de la matriarche. Devant un tel stoïcisme et de tels arguments autour, ses congénères, bien que très hésitantes, furent obligées de la suivre. Il y eut un grand moment de silence, tout au plus quelques bruits de déglutition ou de quintes de toux. Enfin, après les premières craintes passées, le repas devint fort animé, quelques plaisanteries sur leur appréhension et sur l’apparence rustique du contenu de leurs assiettes détendirent très vite l’atmosphère.
En fait, une fois terminé, le plat donnait envie d’y regoûter, il avait un petit effet pas désagréable, comme s’il avait été légèrement alcoolisé ou qu’il amenait de belles pensées dans la tête de chacun... Bizarrement, toutes avaient très chaud, elles ne tardèrent pas à découvrir leurs épaules des gilets qu’elles avaient enfilés pour se protéger du froid nocturne. La lune elle-même se joignit au manège en drapant de lumière leurs magnifiques courbes félines d’ombres valorisantes et caressantes. Peu à peu, toute la marmite fut engloutie et bon nombre de furies, on ne sait pas trop pourquoi, riaient sans raison apparente.
Grobul et Boubli adoraient voir les elfes dans cet esprit de joie parfois si taquine. Eux aussi avaient très chaud, mais visiblement pas pour les mêmes raisons. Certaines elfines, sans s’en rendre compte, donnaient à cette scène de quoi leur faire perdre la tête en jouant espièglement et ironiquement avec eux. Elles voyaient bien tout l’effet qu’elles produisaient sur ces si petites créatures sans défense -ou du moins le croyait-elle car il est probable que Grienlyce ne leur avait pas révélé précisément la totalité de ses déboires sur la question-, elles leur proposaient des paris insensés pour obtenir leurs faveurs, qu’ils s’empressaient d’exécuter et de manquer immanquablement en revenant tout penauds, ce qui augmentait encore l’hilarité générale. Pour eux, qu’on puisse rire à leurs dépens n’avait aucune importance, encore fallait-il de toute façon qu’ils le comprissent, ils étaient sûrs d’une chose, leur succès était total. La lune aurait pu se cacher derrière les nuages pour jeter un voile de mystère sur leur soirée, de leur côté, ils rayonnaient suffisamment tous les deux de fierté pour compenser sa disparition.
- Alors, tu veux pas aller me chercher cette branche de gui là haut qui brille si magnifiquement dans la nuit ?
- Si, bien sûr !
- Non, c’est moi qui irai car je suis le plus grand !
- Non, c’est moi ! J’ai répondu en premier d’abord !
- Et toi, tu veux pas prendre le poignard de ma copine là-bas qui s’est moqué de moi quand je voulais pas finir mon assiette ?
- Si, tout de suite !
- Et tu veux pas me chercher un verre d’eau à la rivière ?
- Contre un bisou ?
- Ne l’écoute pas, si tu veux me faire plaisir à moi, il faut que tu me ramène la fourrure d’une hermine !
- Et je pourrais toucher ?
Etc.
Inutile de préciser quels étaient les différents auteurs de ce dialogue sans fin. Toujours est-il que nos deux bugnes étaient bien occupés et jamais ils ne baissaient les bras, voulant remercier par leur dévouement toute la gentillesse qu’ils croyaient avoir reçue. En effet, la nuit qui suivit le repas fut particulièrement animée. Dans un premier temps, le plat procura de curieux effets sur les elfes : d’abord, la plupart se mirent à rire un peu bêtement, comme si elles avaient trop bu, puis certaines commencèrent à avoir de drôles de regards absents, les yeux peu à peu exorbités. Grienlyce, affolée, reconnut dans un coin de son assiette un morceau de champignon.
- Vous avez mis des champignons ?
- Oui, on a voulu essayer, c’était pas dans la recette mais je trouve que ça a bien adoucit la sauce, fit Boubli, très fier de son initiative.
- Et ils étaient comment, vos champignons ?
- Très jolis !
- Mais encore ?
- Ben, y en avait de toutes les couleurs, j’avais pensé que ça égaierait le contenu de l’assiette mais tout est devenu noir après la cuisson.
- Mon Dieu, faîtes que ce ne soit pas ça !
Ce furent les dernières paroles de la lieutenante de l’unité, qui ne tarda pas à se plier en deux en poussant un cri de douleur. Comme elle, au bout de quelques heures, toutes suivirent la même courbe, selon une logique toute particulière en fonction des réactions qu’elles avaient eues de prime abord. Après avoir ingurgité le si atypique repas préparé par les bugnes, de terribles crampes au ventre commencèrent à se déclarer dans tout le camp. Malheureusement pour elles, leur estomac n’était biologiquement pas construit pour faire face à une telle menace, loin s’en faut. Les quelques-unes qui semblaient être épargnées se mirent à chanter, d’autres à essayer de voler comme des petits oiseaux ou de faire des rêves extrêmement compliqués
Voyant l’épidémie se propager avec une vitesse déconcertante, les deux invités devinrent tout penauds d’avoir causé tant de dégâts et cherchèrent à soigner les elfes comme ils le pouvaient. Certaines préférèrent néanmoins ne plus les voir s’approcher d’elles et poussaient des cris hystériques à leur vue, d’autres, redoutant de tomber encore plus malades ou de subir une nouvelle maladresse de leur part, les suppliaient de ne rien faire en leur disant que tout allait bien. Seules celles qui étaient inconscientes ou encore pendues à une branche d’arbre avec leur pagne, si esthétique et ô combien fragile derrière elles, en train de hurler des « cui-cui, ouille, cui-cui, aïe ! », voire même en train de se débattre contre des monstres invisibles, se laissaient soigner par eux sans résistance particulière. Mais force était de constater qu’ils étaient meilleurs cuisiniers qu’infirmiers. Toutes finirent par succomber aux affres de spasmes terrifiants. Heureusement pour elles, leur grande connaissance des poisons les rendaient également très au fait des antidotes. Ce fut qu’une fois complètement épuisées qu’elles finirent, à la longue, par sombrer dans un profond sommeil.
Les deux bugnes étaient eux aussi à bout, mais leur sentiment de culpabilité les poussait à tenir bon, surtout Grobul qui resta au chevet de Grienlyce toute la nuit, les yeux rouges d’angoisse et de remords. Il la voyait se contracter toutes les minutes, en serrant les dents, les yeux vides, l’ignorant complètement. La seule chose qu’il réussit à faire pour la calmer, c’était de lui passer un peu d’eau sur son front. Alors, elle se mettait parfois à parler en elfe, et c’était pour lui comme le plus beau des chants, une preuve qu’elle n’allait pas mourir. Son inquiétude augmentait au fur et à mesure que la nuit avançait, car rien ne semblait l’apaiser durablement. S’il avait su ce que c’était, il aurait certainement prié, mais il regardait l’elfine souffrir, avec l’esprit vide, ou plutôt empli d’inquiétude que rien ni personne ne pouvait apaiser. Boubli essayait de lui communiquer un peu de joie.
- T’en fais pas, c’est pas grave.
- Si, c’est grave !
- Je suis sûr qu’elle va s’en remettre !
- Et… si elle meurt ?
Alors Boubli également pris un mouchoir humide et le passa sur le front de l’elfe qui s’agitait toujours dans son lit, car, si elle mourrait, il craignait lui aussi le pire pour Grobul. Une idée le turlupinait cependant.
- Tu crois que c’est parce qu’on a mis trop d’eau dans la sauce ?
Pendant ce temps là, des humains enquêtaient sur des disparitions et d’étranges massacres perpétués dans un périmètre où tout indiquait que le cœur était cette forêt. Des témoignages sur d’étranges femmes guerriers venaient infirmer que des elfes noirs sévissaient dans la région. Un détachement militaire avait été missionné pour explorer le lieu et pour lequel on avait nommé Petit Louis comme guide et inexorablement il s’en approchait.