Quel est le public des Chroniques ?
La question est autant rhétorique que technique. Rhétorique puisque le site n'a pas pour rôle d'être une vitrine mais un "forum" pour les auteurs, un lieu d'échange. Il n'y a donc pas en soi de public, simplement le profil d'un auteur amateur et passionné, ouvert à la discussion. Et patient. Par la force des choses. Mais dépassons la rhétorique et supposons la vitrine : alors quel lecteur pourra trouver de quoi le satisfaire dans notre antique bibliothèque ? La réponse était plus simple du temps où le site annonçait clairement la couleur, rattaché à Warhammer, et c'est comme ça qu'on fait une allitération. Mais à présent les textes sont bien plus diversifiés et, de par l'orientation du site, beaucoup plus techniques.
Peut-on comparer l'écriture des Trois Noms d'Alarielle avec celle du Rêve d'Ether ? Même auteur, même histoire (à beaucoup beaucoup de nuances près) mais toute autre ambiance et toute autre fluidité. Les textes s'allongent, les paragraphes s'épaississent -- pour être honnête il aurait fallu relire les deux textes et les comparer pour être sûr, mais parlons impression -- et les univers deviennent des labyrinthes pour le lecteur habitué aux caricatures. Le chroniqueur privilégie la technique, le style, mais le lecteur reste humain et tout comme il est difficile d'inviter l'auteur sur les Chroniques sans lui dire "sois patient", il est difficile de l'inviter à lire un texte sans le même conseil.
Où est-ce que le renard veut en venir ?
Les Martyrs 3.1 et 3.2 : Bon sang ! Petch a résumé, avant même le second chapitre, tout ce qui précède. La narration factice est prenante et même si on sait que ces aventures-là sont un mensonge, on se laisse prendre !
Les Martyrs de la Vérité traitent, en filigrane, du but même des histoires, les attentes qu'on peut en avoir et, notamment, le côté "divertissement". Le lecteur vient chercher des textes qui lui feront passer un bon moment. Il se soucie seulement que ce soit confortable, excitant, triste ou joyeux mais toujours un bon passe-temps. Allons plus loin, et c'en est presque comique : les lecteurs favorisent les textes qui ont l'apparence d'un message. Le message importe peu, qu'on le comprenne non plus. L'important est qu'après la lecture, le lecteur se sent mieux. L'illusion d'un message suffit à obtenir cet effet, c'est observé et surprenant, quand on n'y est pas habitué.
À présent, les chroniqueurs sélectionnent les textes qui constitueront les premiers ebooks, format epub, et qui constitueront au final la vitrine de notre bibliothèque. Les choix sont pragmatiques : textes courts, de qualité, aisés à illustrer, à corriger, et cetera. Les grandes sagas suivront après. Mais derrière ces choix, il y en a un autre : ces ouvrages deviennent représentatifs de la bibliothèque, de ce qu'on peut y trouver. Dans ce cas-là, la question ne se pose-t-elle pas à nouveau, moins rhétorique ? À quel public s'adressent ces ouvrages et, cela décidé, quels textes leur tendre ? Cette nouvelle orientation -- souhaitable -- nous poussera-t-elle, comme le défi de l'orc voilà, quoi, un an ? à revenir au texte classique, divertissant, simple aventure plus ou moins caricaturale et plus ou moins simpliste mais tellement appréciée y compris par les grognards des Chroniques ?
S'il n'y a pas là matière à réflexion alors le renard vous invite, à la place, à paniquer sur l'idée qu'il reste tout juste un mois pour le RdM du nouvel an ! Et que pour le moment, seul Mr.Petch est en lice. Alors on s'affole, on court dans les couloirs et on demande l'impossible, chroniqueurs,
à vos plumes !