Le mois de mai a donné lieu à une belle livraison de textes, très variés, avec chacun un univers bien à eux. Même si ces derniers ne sont pas tous nouveaux et complètement assumés par leurs auteurs, un texte est un texte et en tant que tel il mérite d’être discuté et débattu.
Or curieusement, il n’y a pas eu de vrais débats. Il y a parfois eu des commentaires, mais très peu d’échanges. Même si l’essentiel aujourd’hui n’est peut-être plus cette question mais d’avoir de la matière et des textes, on peut regretter que cette dimension paraisse elle aussi en péril. On touche ici on cœur même du site. Il n’est pas qu’une bibliothèque, mais un lieu d’échange. Une bibliothèque, il en existe plein et, quelque part, avec l’essor d’internet, rien n’est plus simple que d’avoir un texte dans une bibliothèque virtuelle. Mais à quoi sert un texte ainsi proposé si personne ne le lit ? Et le bonheur de l’auteur se situe certainement là. Se savoir lu. Et si possible avoir touché par ses mots la personne qui parcourait les lignes et les pages de sa petite histoire.
Mais les Chroniques des Jours Anciens n’est pas une bibliothèque comme les autres. En tout cas, il me plait à le penser. Elle est un lieu d’échange, ouvert et passionné. Et pour cela, il y a besoin tant de lecteurs qui prennent leur plume que d’auteurs pour leur répondre. Si on a un peu perdu le rêve qu’un lecteur lambda viennent ici nous déposer un témoignage, notre site est finalement plus une petite communauté d’auteurs, ce qui permet d’avoir des discussions parfois passionnées et passionnantes parce que des approches différentes se croisent, se heurtent et mettent à jour d’autres regards, d’autres fonctionnements et attentes. Certes, la tentation est grande de vouloir se mettre à la place de l’auteur, mais cet échange d’expérience à travers nos expériences d’écriture font pour moi l’essence du site.
Seulement, un auteur est-il un lecteur comme les autres ? Certainement. Lui aussi est touché plus ou moins par un texte au-delà même de son éventuelle qualité. La différence réside dans le témoignage et son regard critique sur le texte proposé. Au fil des années, ces discussions sont un peu le rituel qui crée le fil rouge du site. Son point d’ancrage. Oui, le site a besoin de textes et besoin de discussions autour. Bien entendu, les nouvelles rubriques commencent à s’alimenter mais elles n’ont peut-être pas encore trouvé leur mode opératoire pour générer de vraies discussions. Peut-être cela viendra-t-il avec le temps ? Ou peut-être qu’il est pour ainsi dire impossible de s’immiscer dans le travail à accomplir si nous n’avons pas face à nous un vrai texte ?
Aussi, réjouissons-nous, les Chroniques ont reçu plusieurs textes qui tous méritent d’être discutés et débattus, même si les auteurs font mine de ne pas vouloir les défendre. Même avec un texte inachevé ou imparfait, il est possible d’avoir des discussions intéressantes.
Alors que ce soit pour proposer un texte ou pour en débattre, amis Chroniqueurs,
A vos plumes !