Hi'.
À regarder l'activité du mois d'avril, il apparait que celle-ci évolue. Ce ne seront pas de grands textes dont on se souviendra mais de grandes discussions.
Dans les faits, l'événement marquant a été la discussion sur Discord, laquelle a donné lieu à une activité improvisée d'écriture qui a redonné un instant vie à la Taverne. Et à dire vrai il est à espérer que de telles occasions se représentent plus souvent. Les chroniqueurs, pourtant de l'époque d'msn et des chats intégrés, ont encore du mal à s'accaparer la ressource que représente Discord. De même, tous ne s'habituent pas, renard compris, à l'idée de parler de leur texte plus que de l'écrire. Pour un auteur, l'écriture est prioritaire, et ne pas écrire est un aveu d'échec. Mais tout comme commenter le texte écrit est devenu presque la norme, fournir à mesure tous les brouillons, tous les plans et toutes les esquisses, en écho à la doctrine littéraire qui veut étudier l'évolution du texte chez l'auteur, pourrait devenir la règle également. Discuter d'un texte en ébauche s'avère difficile, tant le travail est personnel, mais le but n'est pas tant d'avoir une discussion que de mettre cette matière à disposition. Ce sont devenu là, faute des textes eux-mêmes, les deux grandes activités des Chroniques.
Le reste appartient à la routine, avec un peu de panique du renard qui se cherche une âme d'administrateur. Les Chroniques sont un phare au sens où elles sont immobiles. On a changé un peu les meubles en changeant les catégories du forum, mais on n'a jamais largué d'amarres pour aller bien loin. Et pour aller où ? Le renard est égoïste, le renard aime le silence. Le renard, bien que nostalgique des figures du passé, n'est pas le moins du monde dérangé par les halls vides et les couloirs déserts, et s'y promène plutôt volontiers. Tout ce qui lui importe est cet encart d'internet, solide comme le roc, où il peut retourner vivre sa passion de l'écriture au rythme qui lui plait.
Ce silence, ce laisser-aller est surtout le fait des chroniqueurs eux-mêmes, par manque de temps et autrement préoccupés, pour qui relever le site est une pierre de Sisyphe bien trop lourde et qui mesurent le succès plutôt par le nombre de nouveaux venus que par leur propre activité. Le plus frappant alors est de voir l'accueil de Petit Tom, de Leagend, petit texte au Scriptorium un peu dans la veine des textes légers de Sàn et jusqu'ici plus ou moins délaissé. Il faut dire que, ici, le contrat tacite des Chroniques n'est pas vraiment respecté, mais une fois encore le renard est égoïste et a lu ce qu'il voulait, commenté ce qu'il voulait commenter, pour cette bonne surprise cigonyale qui, indépendamment de tout, mériterait qu'on lui prête plus d'attention.
Nous pouvons réclamer le droit au pantouflage comme le droit à la passion.
Parmi les échecs, continuels ici-bas, le plus grand reste de n'avoir pas su conclure correctement -- en termes de commentaires, pas d'écriture -- le Chant des Pierres de Zara'. Le passage du Discord devait servir à cela, mais il semble qu'il devra toujours rester cette impression d'inachevé qui appartient plus à la dynamique du site qu'à celle du texte lui-même. Et cela pose toujours, d'ailleurs, la question de l'influence du site sur les textes et les attentes. Question qui se pose au renard depuis qu'il s'est mis en tête, envie oblige, à y faire de la fanfiction (qui plus est sur un univers qu'absolument personne ne connait). Il y a indéniablement dans l'air lourd des Chroniques cette impression qu'on ne peut y faire qu'un type de texte, assez grave et grandiloquent, et il y a un peu de ça avec le Scriptorium, véritable barrage avant la Bibliothèque. Là encore, Petit Tom est un bon rappel que non, que l'hétéroclite au contraire serait la règle, quand bien même on reste avide de fantasy et de science-fiction, de ces grandes sagas d'aventure dans tous les tons. Petit Tom qui va sans doute finir dans les étagères sur un coup de tête.
Bref. Tout ce qui importe au renard est que les Chroniques soient là, pour qu'il puisse à loisir retourner réfléchir à ses grands textes et à ses petites idées, plancher sur des récits qu'il ne finira jamais et regarder couler les jours au milieu d'une activité rattachée, chroniqueurs,
à vos plumes !